lundi 31 décembre 2007 - par Francis Pisani

2008 : web 2.x

La grande question que tout le monde se pose pour 2008 c’est de savoir ce qu’il adviendra du fameux web 2.0, tant décrié à sa naissance, mais qui gambade allègrement dans sa quatrième année. La participation des utilisateurs s’accroît et les entreprises intéressées par ce marché se multiplient.

Tendance forte, nous faisons de plus en plus de choses dans les nuages, insensiblement, presque sans nous en rendre compte à mesure que les fonctionnalités y deviennent d’usage plus facile. Cela va des courriels gérés depuis le web comme Gmail aux documents gardés “dans les nuages” et auxquels on peut accéder de n’importe où, comme avec Box.net ou sur lesquels on peut travailler à distance comme avec Zoho.com , ThinkFre.com ou les Google Docs.

En termes économiques, cela veut dire qu’on se rapproche de l’arrivée à maturité, quand trop de sociétés occupent l’espace en question et qu’il faut procéder à un nettoyage au terme duquel seules les plus “saines” (fit) survivent. Une phase nécessaire et attendue.

Google domine encore, mais “Google va suer” face à la menace de Facebook prévoit Josh Catone de Read/WriteWeb . Mark Zuckerberg, le fondateur, est né après internet et il avait 9 ans quand Marc Andreessen a lancé son premier navigateur visuel créant ainsi le web. “Il pense différemment” souligne la fameuse analyste Mary Meeker de Morgan Stanley, “et nous pensons que c’est une bonne chose”. C’est une source potentielle d’innovations.

Mais les utilisateurs risquent de se fatiguer de la multiplicité d’offres incompatibles et centralisées comme MySpace ou Facebook. On devrait voir une demande de réseaux sociaux distribués du genre Ning.com et de systèmes permettant de naviguer de l’un à l’autre, c’est-à-dire des plates-formes plutôt que des destinations comme le propose MyLifeBrand.com .

Le web 3.0 est encore loin et ne se matérialisera peut-être jamais. Mais le web 2.0 poursuit sa mue. On ne sait pas encore ce qui marquera le point de rupture, mais on peut en repérer trois composantes : le web sémantique permet aux machines de mieux comprendre quoi faire avec les données que nous mettons en ligne. Les réseaux sociaux contribuent, selon David Weinberger , à ce que “la construction publique du sens soit le projet le plus important des prochains cent ans”. La mobilité toujours connectée joue un rôle croissant sur lequel je reviendrai demain.

Le cabinet d’analyse IDC définit cette maturité en mutation en disant que nous entrons dans une phase “Post-disruption”. Les grands changements technologiques et sociaux ont maintenant été introduits. Il nous reste à digérer le processus. “Nous assisterons à l’apparition de logiciels permettant de dompter la ‘cacophonie des multitudes’.”

A suivre ?



9 réactions


  • anamo 31 décembre 2007 13:38

    Web 2.0 ! C’est quoi ?

    Tant d’argumentation pour un sujet, un projet, qui n’est même pas présenté.

    Plaf !


  • tvargentine.com lerma 31 décembre 2007 14:09

    FACEBOOK,je ne vois rien d’extraordinaire dans ce produit en tant qu’utilisateur.

    En tant qu’informaticien je vois une database qui est saisie de données personnelles par les utilisateurs qui permettront demain à des sociétés de marketing ou d’études de « tester » ou de « simuler » des études comportementales.

    D’ailleurs,il suffit de regarder sur le réseau français avec la question « aller c’est parti pour commpter 1 million »

    Bref,c’est bon pour faire des études et des simulations de personnages afin d’amener des futurs consommateurs vers des produits

    Quand au web 3,j’attend de voir un exemple précis car vos références ne sont que des plans publicitaires et il n’y a aucune créativité dans ces sites


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 31 décembre 2007 14:32

    Bonjour,

    Mais les utilisateurs risquent de se fatiguer de la multiplicité d’offres incompatibles et centralisées comme MySpace ou Facebook

    Je pense surtout que les utilisateurs vont commencer peu ou prou à se rendre compte de l’effet intrusif de ces sites et des travers qui en découlent. Je lisais encore hier un article de l’AFP à ce sujet.

    Cordialement


  • Céline Ertalif 31 décembre 2007 20:30

    Il n’y a pas si longtemps, Bill Gates disait que Linux et son mode de développement était du communisme... Quand je lis que “la construction publique du sens [devient] le projet le plus important des prochains cent ans”, eh bien, ça se confirme...

    J’ai entendu la semaine dernière Alain Bensoussan (http://billaut.typepad.com/jm/2007/12/onnaissez-vous.html), avocat que quelques-uns d’entre nous connaissent, dire qu’il fallait revenir à Beaumarchais et aux sources du droit d’auteur qui n’efface pas le droit à la connaissance... Ah tiens ? Je suis ravie de voir les libéraux se modérer un peu. Dans l’interview en question, A Bensoussan ne dit pas un mot des majors ni même du métier d’éditeur. On ne va pas tout demander le même jour. Les droits d’auteur gérés par les éditeurs, c’est cuit. Voilà la réalité. Les industries peuvent mourir. Et le jour où l’on construire un monument en hommage à l’erreur et à ses ouvriers, on pourrait bien y reconnaît un petit Messier. Je partage votre émotion smiley


    • Céline Ertalif 31 décembre 2007 20:33

      Et merci de nous faire connaître les Box.net , Zoho.com , ThinkFre.com...


  • Hecatonchire 31 décembre 2007 21:11

    Tiens, ça faisait longtemps ! Le sujet bouche-trou par excellence.

    Donc ça fait 4 ans qu’on « nage » dans le Web 2.0 et je n’étais pas au courant. Bizarre ça ! Si l’AFP ou des cabinets d’experts bidons l’ont décrété c’est que ça doit être vrai. Comme Mr. Jourdain, je suis informaticien mais je ne sais pas que je fais du Web 2.0.

    Sérieusement, je reprends vos 3 critères :
    -  Le Web sémantique : Ca n’existe tout simplement pas, c’est de la pure science-fiction. Il n’y a qu’à constater l’incapacité chronique des correcteurs orthographiques à se démerder avec de simples termes polysémiques pour s’en convaincre. Alors de là à extraire l’information pertinente , ou saisir le sens d’un texte sur un site quelconque , il y a un gouffre que nous ne sommes pas prêt de franchir. Je vous suggère de potasser un peu le sujet en lisant quelques travaux de recherche ou thèses récentes Je vous conseillerez bien le site de l’INRIA mais c’est un peu technique.

    -  L’émergence des réseaux sociaux : L’Internet n’a rien inventé (encore moins le web 2.0). Avant lui, un certain nombres de réseaux supportaient des protocoles dédiés à l’établissement de communautés autour de même centres d’intérêt. Je pourrais citer Usenet (1979) ou encore les fameux BBS (présents également sur le Minitel). De même, IRC (vers 1990) a longtemps été le seul protocole de messagerie temps réel utilisé sur Internet. Depuis son ouverture au grand public, Internet à toujours été utilisé en ce sens par une grande majorité d’utilisateurs « informés » et ce, bien avant que des journalistes béotiens et des spécialistes marketing s’emparent du concept.

    -  La mobilité (toujours connecté). C’est à mon sens, votre seule constatation pertinente. On peut effectivement admettre que la possibilité de rester connecté en permanence modifiera profondément les us et coutumes des Internautes. Mais là encore, A l’exception de quelques geeks (qui en ont les moyens), il est bien tôt pour en analyser les retombées et encore plus tôt pour affirmer sans rire que nous sommes déjà prêt à passer à l’étape suivante.

    Cordialement

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  • moebius 31 décembre 2007 23:38

    bonne année


  • devidas deshpande (---.---.219.66) 4 janvier 2008 13:42

    C’est un très bon article. Je pense Facebook et MySpace (et Orkut aussi ici en Inde) ont réussi à attirer un nombreux des utilisateurs d’Internet. Encore le Web 1.0 n’a pas perdu de la pertinence.


  • Céphale 5 janvier 2008 17:41

    Samedi 5 janvier 2008 à 17H

    Tu as de la chance, Francis Pisani. Ton article n’est pas d’un intérêt délirant : il n’a que 52% de votes favorables et 8 réactions en 6 jours. C’est peu. Et voici que ce soir il réapparaît en première page. Comme d’autres articles itou.

    Je ne suis pas jaloux. Ce que j’en dis, c’est pour la direction d’AgoraVox. Quel est ce bidouillage ?


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