mercredi 3 février 2010 - par
Acheter grâce à deezer
En ces temps où il est de bon ton de porter aux nues les pirates, ces héros qui nous protègent de la méchante industrie du disque, il m’a semblé amusant de faire part de mon témoignage d’utilisateur récemment arrivé au téléchargement légal.
Il y a quelques années, ma CD-thèque se trouvait quelque peu à l’abandon, faute de découvrir de nouveaux talents et aussi parce que plusieurs achats m’avaient déçu. Il y a un peu plus d’un an, un collègue de travail me fait découvrir deezer, qui pour ceux qui ne connaissent pas est un site permettant d’écouter gratuitement de la musique parmi un catalogue impressionnant, mais toutefois pas infini.
La fonction la plus géniale est la « Smart Radio », une radio (comme son nom l’indique) qui offre la possibilité de refuser les morceaux que l’on n’aime pas, simplement en cliquant sur le bouton « interdit ». Le morceau ne sera plus jamais proposé. La Smart Radio recherche les morceaux appartenant au même genre musical qu’un artiste choisi comme point de départ, moyen par lequel l’utilisateur oriente la radio vers le genre souhaité. Naturellement, comme toutes les radios deezer, la Smart Radio donne les références du morceau en cours d’écoute, ce qui permet d’un clic d’accéder à la fiche de l’auteur ou à l’album.
Grâce à deezer, j’ai découvert de nombreux artistes et changé d’opinion sur des artistes sur lesquels j’avais un a priori négatif. Je me suis ainsi émerveillé pour les premiers albums de Véronique Sanson, dont je ne connaissais que les plus récents, qui me plaisent moins. Belle surprise aussi que François Hadji-Lazaro (Pigalle, Les Garçons Bouchers...), dont j’avais une image fausse et caricaturale.
Restait donc à acheter. Grâce à un partenariat avec Apple, un clic suffit depuis deezer pour basculer sur l’iTunes Store, un magasin de vente en ligne où l’on peut acheter le morceau ou l’album. Un album coûte la plupart du temps 10 euros (9,99 euros pour être précis), ou reste (toujours la plupart du temps) dans une fourchette allant de 7 à 12 euros. Les titres à l’unité sont typiquement à 0,99 euro. La procédure d’achat est si simple que le risque est plutôt de se laisser déborder par l’enthousiasme !
Bilan d’un peu plus d’un an d’utilisation de deezer : 31 albums achetés, dont 2 seulement découverts par un canal autre que deezer, et dont 7 représentent des morceaux achetés à l’unité.
Le message que je souhaite faire passer est que la musique en écoute libre ou à petit prix, organisée en base de données informatique, est un formidable instrument de découverte. Dorénavant, 100% de mes achats me satisfont, ce qui ajouté aux tarifs sensiblement inférieurs à ceux du CD est une incitation à l’achat.
Du coup, le principal inconvénient de ces sites, à mon avis, est qu’on n’y trouve pas tout. J’ai par exemple découvert Luke Vibert par un coup de chance, puisque celui-ci a ensuite disparu du site, pour revenir plus tard mais avec un nouvel album et non ceux qui étaient là avant. Et je n’ai de toute façon pas trouvé de magasin pour 2 albums. À l’inverse, certains albums se trouvent plus facilement en téléchargement.
Plus inquiétant est le fait que deezer se cherche toujours un modèle économique.
Yves Ducourneau, le 2 février 2010
Note : l’auteur n’est d’aucune façon lié aux entreprises évoquées.