jeudi 8 novembre 2012 - par Automates Intelligents (JP Baquiast)

Comment survivre au prochain milliard de prochaines années

Pourquoi cette question qui paraîtra tout à fait hors de propos ? Parce qu'un article récent d'un lieutenant-colonel de l'US Air Force, Peter Garretson l'a posée récemment sur le site du futurologue américain Ray Kurzweil. Il n'est pas le seul à le faire aux Etats-Unis. Il s'agit d'un thème récurrent, comme le montrent les quelques références reprises ci-dessous, et les vifs débats, généralement approbatifs, suscités parmi les lecteurs de ces articles.

Peter Garretson est un officier quelque peu original. Il affirme ne pas représenter de points de vue officiels quand il traite de cette question. Certains le soupçonneront d'être un agent officieux du lobby militaro-industriel américain, désireux de relancer l'intérêt du public pour de grands programmes de défense. La chose est possible mais le succès rencontré par le thème incite à un regard plus approfondi.

Peter Garretson défend l'idée que, si l'avenir des civilisations intelligentes terrestres est effectivement menacé, ne fut-ce qu'à long terme ou très long terme, la démarche réellement intelligente pour échapper à ces risques consisterait dès maintenant à mettre en place tous les moyens technologiques et organisationnels disponibles permettant d'y échapper. Aujourd'hui, ces moyens paraissent effectivement dérisoires, mais si les civilisations intelligentes y travaillaient avec continuité, rien n'interdit de penser que progressivement des solutions à leur portée ne pourraient se préciser.

Garretson recense les principaux risques et les directions de recherche permettant, dans un proche ou lointain avenir, d'améliorer les chances de survie, tant de l'humanité que plus généralement de la vie terrestre. Il ne serait guère scientifique de refuser d'entrer dans ce débat, en arguant de son irréalisme. L'histoire de la science montre que ce qui est irréaliste aujourd'hui devient plus ou moins rapidement matière à des actions capables de modifier profondément et de façon imprévisible l'histoire de la Terre..

Nous pensons pour notre part qu'il convient ici d'engager la discussion. Avant cependant de renvoyer nos lecteurs aux articles cités en référence, quelques considérations générales nous paraissent devoir s'imposer.

Un avenir sans issues évidentes

Ceux des humains qui s'intéressent aux prévisions de l'astrophysique ne peuvent pas échapper à une certaine dépression. Selon cette science, notre soleil, dans trois ou quatre milliards d'années, sinon plus tôt, aura entrepris sa transformation en géante rouge, n'ayant plus assez d'hydrogène pour maintenir stable son état actuel. Alors, son diamètre et sa température augmenteront considérablement, rendant dans un premier temps impossible la vie sur Terre, avant de littéralement carboniser notre planète. L'évènement est inévitable, comme le démontrent les nombreuses observations de phénomènes de cette nature se produisant dans l'univers. Après le stade de géante rouge, un grand nombre d'étoiles s'effondrent gravitationnellement et deviennent des naines blanches. Ce sera sans doute le sort de notre soleil et de ce qui restera du système solaire dans son ensemble.

Comment dans ces conditions espérer que, convaincus de cela, les humains (au moins ceux qui ne se réfugient pas dans une croyance rassurante en une autre vie) ne ressentiraient pas un profond sentiment de malaise ? On répond généralement à ce sentiment de malaise que quelques milliards d'années représentent une très longue durée dans l'histoire de la vie. Celle-ci ne serait apparue sur Terre que voici seulement 3,5 milliards d'années environ. Elle n'aurait pris la forme des organismes multicellulaires dont nous sommes issus que vers – 650 millions d'années. L'homo sapiens date d'environ 100.000 ans et notre civilisation technologique de 100 ans. Aujourd'hui, beaucoup de prévisionnistes se demandent si, au rythme avec lequel l'humanité épuise les ressources terrestres, cette civilisation ne s'écroulera pas avant la fin du 21e siècle. On conçoit donc que se préoccuper de l'état du monde, et de celui de la vie dite intelligente, à l'échéance du milliard d'années, relève de la pure spéculation philosophique. Les esprits inquiets qui en ressentiraient de l'angoisse nécessiteraient un traitement psychologique.

Au plan scientifique, on fait aussi à juste titre observer que les modèles cosmologiques relatifs à l'évolution de l'univers traduisent l'état des connaissances au moment de leur élaboration. Ces connaissances peuvent changer, non seulement dans le grand futur mais assez vite. Nous avons ici même rappelé, dans des articles précédents, qu'aujourd'hui les conceptions relatives à l'espace-temps einsténien se heurtent à des représentations très différentes, inspirés de la mécanique quantique. Les unes comme les autres, bien qu'incompatibles entre elles, sont compatibles avec les instruments développés par la science et la technologie moderne. On peut donc légitimement espérer que ces deux approches trouveront une synthèse dans les prochaines années ou décennies. Alors des concepts comme le voyage dans le temps ou l'exploration des trous noirs paraîtront plus accessibles à une pratique expérimentale. Si les théories changeaient, modifiant de ce fait nos représentations du cosmos et la façon dont nous pourrions y intervenir, ne serait-il pas plus sage d'attendre de tels changements, plutôt qu'élaborer des maintenant à grand frais des stratégies de survie qui devraient sans doute alors être entièrement repensée ? Nous ne le pensons pas.

Les bénéfices immédiats de stratégies de survie à longue échéance

Tout laisse penser que réfléchir à ce que pourraient être des stratégies de survie à très longue échéance, voire en vue des quelques centainesde siècles futurs, et préparer des maintenant de telles stratégies, aurait pour nos sociétés des effets immédiatement bénéfique. Plusieurs raisons pourraient justifier une telle politique. En voici quelques unes :

* Il est très probable que la Terre et notre civilisation avec elle, affronteront dans un délai indéterminé, éventuellement très rapidement, des risques ou dangers de grande ampleur, d'origine terrestre ou cosmologique, autrement dit qui ne relèveraient pas de notre responsabilité. Se préparer à y faire face, ou à survivre si la catastrophe ne pouvait être évitée, relève de la simple prudence. Si les animaux ne peuvent pas grand chose pour pallier de telles catastrophes, une civilisation intelligente comme la nôtre serait inexcusable de ne pas s'y préparer. On cite généralement la rencontre avec un astéroïde, mais d'autres phénomènes peuvent atteindre la Terre, par exemple une éruption de la couronne solaire dirigée dans notre direction. La liste en est longue. Il faut l'avoir en esprit et il serait raisonnable de ne pas attendre la concrétisation de ces menaces pour tenter de réagir.

* Plus généralement, les précautions que l'on pourrait prendre pour faire face à des risques futurs hypothétiques pourraient dès maintenant suggérer des mesures de défense permettant d'affronter des risques actuels qui eux, n'ont rien d'hypothétique. L'on voit ainsi que l'impréparation de nos sociétés face à des phénomènes liés au réchauffement climatique (montée des eaux océaniques conjuguée avec des tempêtes, par exemple) devrait imposer dès maintenant des mesures de sauvegarde plus ou moins coûteuses, de grande ampleur, qu'il faudra décider de mettre en place sans attendre. Ces mesures seraient un bon entrainement dans la perspective d'évènements naturels d'une bien plus grande ampleur.

* Un troisième argument, différent, justifie la préparation de stratégies et de moyens de survie intéressant le grand avenir. Ces moyens feront pour l'essentiel appel à des technologies et sciences qui sont déjà en usage, mais qui ne bénéficient aujourd'hui que d'investissements limités, notamment en période d'augmentation des demandes de consommation et de diminution des ressources disponibles. On citera en particulier tout ce qui concerne le domaine des activités spatiales et du développement de systèmes d'intelligence artificielle et de robotique dite autonome. Il en est de même concernant le vaste domaine de la vie artificielle.

Or les programmes correspondants, menés ou prévus aujourd'hui, n'entraînent que des dépenses marginales, par comparaison avec toutes les ressources que gaspillent les sociétés actuelles, riches ou pauvres, par incompétence, incapacité de coopérer et recours à des opérations militaires aux conséquences généralement néfastes. La conséquence en est que l'humanité ne sait pas tirer partie des innombrables perspectives de croissance qui résulteraient d'un recours beaucoup plus importants aux investissements dans les sciences émergentes et dans les connaissances associées. Le physicien David Deutsch a bien montré, dans son dernier ouvrage, l'importance des opportunités qui sont ainsi perdues (David Deutsch. The beginning of infinity) Lire notre chronique à ce sujet. On pourrait donc espérer que la peur d'une disparition, fut-elle lointaine, pousserait les sociétés actuelles à investir beaucoup plus massivement dans des programmes de survie, qui apporteraient aussi dans l'immédiat de nombreuses retombées positives, économiques et sociales.

* Ajoutons un 4e argument. Il concerne le fait que la survie face aux catastrophes proches ou lointaines ne surviendra pas spontanément, mais nécessitera, comme on vient de le rappeler, de grands efforts d'investissements. Le mouvement dit de la Singularité (voir le Singularity Institute http://singularity.org/), principalement répandu aux Etats-Unis, peut conduire à croire que le développement spontané, convergent et accéléré, des sciences et des techniques, apportera ses bénéfices à tous dans des délais relativement bref, peut-être durant le présent demi-siècle. Alors des problèmes paraissant apparemment sans solutions en trouveront spontanément. On peut évoquer à titre d'exemple la question de la lutte qui s'imposera à tous contre le relèvement du niveau des mers. Des solutions classiques, comme la construction de digues et barrages, coûteront très cher et ne seront donc pas généralisables. Mais certains experts, dès maintenant, réfléchissant à la protection d'une ville comme New York face à de nouveaux ouragans, proposent des mesures de renforcement des défenses littorales faisant appel à de nouvelles technologies paraissant (à tort) encore futuristes. Si ce point de vue était adopté, il s'agirait des bénéfices anticipés d'un mouvement comme la Singularité.

Cependant nous sommes de ceux qui pensent qu'aucune solution ne survient sans efforts. Pour que les sociétés économisent et investissent afin d' accélérer le développement des sciences et des techniques, hâtant ainsi la survenue de la Singularité, il faut de puissantes incitations. La perspective de contribuer à la survie sera l'une d'elles, fut-elle lointaine. Beaucoup d'humains sont suffisamment idéalistes et visionnaires pour adhérer à de tels projets, même si les bénéfices qu'ils en tireraient à court terme restaient faibles. D'où l'intérêt d'une démarche comme celle proposée par Peter Garetson et d'ailleurs chaudement soutenues par le Singularity Institute.

Sauvetages sélectifs ou étendus à tous ?

Un autre aspect important des bénéfices résultant de l'élaboration de stratégies de survie à moyen et long terme est que celles-ci posent clairement la question de l'unité des humains face aux risques, actuels ou futurs. Il est évident qu'aujourd'hui, cette unité n'existe pas. On retrouve là l'inégalité profonde qui sépare au sein de l'humanité la petite minorité des riches et puissants et l'écrasante majorité de ceux qui ne le sont pas. Cette inégalité se manifeste d'un Etat à l'autre (pays développés versus pays émergents ou sous développés) mais aussi ou à l'intérieur de tous les Etats eux-mêmes. D'une part les politiques de protection et les investissements de secours sont sauf exception principalement réservés de facto aux riches et puissants. Mais d'autre part ceux-ci ne cachent plus désormais leur volonté d'utiliser à la défense de leurs privilèges les moyens de sécurité et de défense que permettent les technologies et sciences émergentes.

Cette constatation découle dans l'immédiat d'une simple observation. Même si les budgets et les actions de sécurité et de défense sont de plus en plus couverts par le secret, il apparaît cependant que l'essentiel des programmes spatiaux ou relatifs à l'utilisation des sciences et technologies nouvelles sont décidés à l'intérieur des agences de recherche ou des laboratoires militaires. Ceci principalement aux Etats-Unis, mais aussi en Chine, sans mentionner les vieux acteurs du domaine comme la Russie. La Chine, dans le cadre de décisions ne s'embarrassant pas de recueillir le consensus des populations, conduit dans ces domaines, à pas forcés, de véritables politiques de conquête, à l'assaut de la forteresse américaine – qui ne demeure pas en reste, au demeurant.

Ceci était apparu depuis longtemps au sein des milieux de futurologistes princapalement américians qui visaient à préparer la survie. Citons en particulier la Lifeboat Foundation http://lifeboat.com/ Celle-ci ne s'est jamais cachée de préparer des solutions de survie (éventuellement à bord de vaisseaux spatiaux ou d'astéroïdes) intéressant une minorité de quelques dizaines de milliers de personne au mieux. En aucun cas n'est envisagée la possibilité de secourir la population entière de la Terre.

Or cette position égoïste, généralement condamnée par les critiques, ne tient pas compte du fait que la survie de l'humanité se jouera à l'échelle de la planète entière, en engageant chacun. Il n'y aura pas un canot de sauvetage privilégié, qui pourrait prendre la mer en se désintéressant du reste de l'équipage. D'ores et déjà, les responsables en sont conscients. Ainsi la lutte contre le réchauffement climatique doit se faire avec la coopération de tous les peuples. Sinon elle échouera. Pareillement des installations lunaires ou martiennes ne réussiront que si leurs promoteurs réussissent à s'entendre à l'échelle internationale. A plus forte raison en sera-t-il ainsi dans le lointain avenir évoqué par les futurologues de la Singularité.

Les solutions de survie nécessiteront de tels moyens qu'elles ne pourront être mises en oeuvre sans la coopération de tous, en vue du bénéfice de tous. Tous ne seront peut-être pas sauvés, mais tous devront s'unir dans la recherche du but global. L'objectif est peut-être utopique. Peut-être verra-t-on se perpétuer dans l'espace cosmique les guerres entre Terriens, avec le risque d'une auto-destruction. Mais l'alliance de tous devra impérativement être recherchée au départ, et encouragée de toutes les façons possibles.

Les domaines de survie envisagés par l'article du colonel Garretson s'organisent autour de deux grandes options, qu'il faudra envisager successivement : établir des colonies spatiales en maîtrisant l'énergie du soleil à l'échelle du système tout entier - aller au delà du système solaire, notamment pour faire face à la transformation ultérieure du soleil en géante rouge. Dans les deux cas, les moyens à déployer seraient tels, dans l'état des connaissances actuelles, que l'objectif pourrait être considéré comme utopique, même à l'échelle du million d'années. Mais le message des promoteurs de ces idées est très sain. Organisons nous dès maintenant en vue de planifier sa réalisation. Unissons nos compétences et nos moyens pour y parvenir. Peut-être n'y réussirons- nous pas. Mais peut-être aussi surviendront des circonstances inattendues favorables que nous pourrions exploiter, à condition précisément de s'être organisés pour le faire.

Aucun scientifique, aucun homme politique un peu ambitieux ne pourrait refuser ce message.

Références

* Article de Peter Garretson http://www.kurzweilai.net/what-our-civilization-needs-is-a-billion-year-plan?utm_source=KurzweilAI+Weekly+Newsletter&utm_campaign=8dd204854e-UA-946742-1&utm_medium=email
* Autre article. Robert Blum Let the AIs, not us, formulate a billion-year plan !
http://www.kurzweilai.net/let-the-ais-not-us-formulate-a-billion-year-plan



26 réactions


  • Automates Intelligents (JP Baquiast) 8 novembre 2012 08:41

    Depuis l’envoi de cet article, la nuit portant conseil, je voudrais ajouter le dernier chapitre ci-dessous. Je prie les lecteurs d’en tenir compte pour juger l’ensemble

    Mais que sauver exactement ?

    Au delà de la question de la survie de l’humanité sous sa forme actuelle, la planification de la survie envisagée ici pose une question essentielle : celle des valeurs, entendues au sens large, que cette démarche aboutirait à préserver et le cas échéant à propager dans l’univers. S’agirait-il de la vie en général, sous sa forme unicellulaire ? Mais on suppose aujourd’hui que celle-ci serait déjà présente très abondamment dans de nombreuses planètes. Inutile de se donner beaucoup de mal pour la sauver. S’agirait-il de la capacité de la vie à donner naissance, dans le cadre d’une évolution de type darwinien, à un nombre illimité d’espèces imprévisibles au départ ? Là nous sommes en présence d’un processus beaucoup plus intéressant – étant entendu qu’en ce cas, il ne faudrait pas se limiter au sauvetage de la vie biologique telle que nous la connaissons, mais à celui de toutes formes de structures réplicatives, physiques, chimiques ou informationnelles, existantes ou potentielles ?

    S’agirait-il enfin de sauvegarder l’esprit ou si l’on préfère, l’intelligence, sous la forme que nous connaissons au sein de l’humanité, ou sous des formes à définir ultérieurement, existant d’ailleurs déjà peut-être dans l’univers ? Là devrait être, dira-t-on généralement, le véritable objectif à atteindre.

    Pour la plupart de ceux qui réfléchissent à ces questions, l’humanité sous sa forme actuelle, prédatrice et destructrice, ne mériterait guère d’être étendue à d’autres planètes. Mais qui aujourd’hui sur Terre serait habilité à définir puis répandre des formes d’organisation biologique et sociale plus intelligentes, c’est-à-dire plus « amicales » à l’égard du cosmos ? On pourrait craindre que de nouveaux pouvoir, aussi injustes et dangereux que celles dominant la Terre aujourd’hui, ne s’expriment à cette occasion. Les auteurs de science-fiction ne s’y trompent pas. Les civilisations extraterrestres qu’ils imaginent, à tort ou à raison, ne sont guère plus recommandables que les nôtres.

    Par ailleurs, il convient de ne pas s’illusionner sur les capacités d’un volontarisme humain à contribuer à la création de nouvelles organisations améliorées, par rapport à celles que nous connaissons. La science moderne croit de moins en moins au volontarisme. Elle s’efforce seulement de prendre au mieux conscience de processus matériels, biologiques ou cognitifs apparaissant spontanément, sur le mode chaotique, au sein de l’évolution globale caractérisant l’histoire de la Terre.

    Cette dernière réflexion peut conduire à se demander si le cosmos tout entier ne serait pas engagé, au moins depuis la fin de la période dite de la reionisation, estimée à 700 millions d’années après le Big Bang, dans un processus de génération de structures atomiques et moléculaires obéissant à des contraintes de type darwinien, sur le mode dit Hasard et Nécessité. Dans ce cadre, l’évolution du cosmos pourrait faire émerger, au sein des nuages de gaz, d’étoiles, de galaxies voire de trous noirs, des structures ou organismes capables d’ « intelligence ».

    On pourrait définir celle-ci comme la capacité pour certains organismes de construire des modèles ou cartographies de leur environnement, de se représenter eux-même au sein de ces modèles et de générer des actions visant à leur survie et à leur développement. On nomme généralement ceci la conscience. Les humains sont dorénavant très proches de pouvoir mettre en place des organismes conscients artificiels de ce type, pouvant éventuellement les remplacer dans certaines circonstances, notamment l’exploration spatiale. Ces actions mettront en oeuvre les ressources actuellement disponibles au sein du cosmos (énergie et matière) afin de créer à terme des formes de vie et de consciences plus efficaces, plus durables et finalement plus exportables que celles existant sur Terre.

    Mais dans cette optique, les humains ne seraient pas pour grand chose dans ce que l’on pourrait appeler une « conscientisation » de tout ou partie de l’univers. Il s’agirait d’un processus quasiment obligé au sein sinon de l’univers tout entier, du moins de l’univers tel que nous les connaissons. Les spécialistes de la cosmologie du multivers pourront alors supposer que ce processus de conscientisation serait, pour l’univers dans lequel nous nous trouvons, une formule lui permettant de s’imposer à d’autres dans un cosmos élargi au multivers.



  • rhea 1481971 8 novembre 2012 08:55

    Le cosmos se sert de l’homme comme un patient se sert d’un psychothérapeute pour faire une analyse. Il peut y avoir des transferts.


  • Deneb Deneb 8 novembre 2012 11:38

    L’avenir de l’humanité passe forcément par l’espace, il est urgent de mettre au point un ascenseur spatial ou un autre moyen pour aller dans l’espace sans brûler des carburants fossiles, donc par la nanotechnologie et plus généralement par les NBIC qui ne permettront pas seulement à tout le monde d’aller dans l’espace, mais aussi de s’y établir de manière durable en transformant l’humain pour l’adapter aux conditions qui y règnent. La première étape c’est donc l’assouplissement du principe de précaution, l’entrave principal à ces progrès scientifiques et avancées technologiques. Il faut que l’humanité puisse oser transgresser les traditions idiotes, comme dans l’expérience aux singes.


    • 1984 8 novembre 2012 12:37

      "En fait l’expérience ne s’est jamais déroulée. Les premiers à la mentionner furent C. K. Prahalad et Gary Hamel dans un livre de business mais où la source n’est pas mentionnée.
      Un utilisateur de Stackechange dit avoir tenté de vérifier la source, sans succès car Prahalad est décédé et Hamel se montre évasif."

      No comment !


    • nenyazor 8 novembre 2012 12:55

      L’énorme problème de l’espace, c’est le coût énergétique. Dans un horizon proche où les ressources fossiles et l’énergie vont se faire très rares, l’avenir de l’humanité passe sans doutes plus par le retour aux champs...


  • luluberlu luluberlu 8 novembre 2012 12:18

    Bonjour, Votre proposition est comme le pari de Pascal, à tout prendre la solution la meilleure c’est d’y croire et d’en prendre la voie, il n’y a rien à perdre à penser nos successeurs de dans trois milliardsss d’annéesss, préparés par des milliers de génération de sages, à assumer dans la plénitude, la fin définitive de l’univers pensable aujourd’hui....Quelle belle chandelle !!!! au bout de l’horizon de Sapiens


  • luluberlu luluberlu 8 novembre 2012 12:25

    Ps : Sauf que pour arriver à cette succession de génération, faut commencer avec les nôtres. Et là la sagesse c’est pas gagné.


  • 1984 8 novembre 2012 12:52

    Comment survivre aux 50 prochaines années me semble un sujet un peu plus important !

    Quand à penser que l’humanité sera encore là dans un milliard d’année, même sans tenir compte de son comportement d’une stupidité crasse, c’est la preuve d’une méconnaissance totale de l’évolution de la vie sur terre et d’une prétention qui est à l’origine de la stupidité mentionnée en amont.


    • mrdawson 8 novembre 2012 13:53

      Entièrement d’accord avec la fin de votre commentaire, l’humanité sera au mieux un souvenir fossilisé dans l’histoire du monde dans 1 milliard d’années. Et encore.

      Quand aux 50 prochaines années il ne faut jurer de rien, il est important que l’on prenne la mesure de toutes les épreuves qu’affrontent l’humanité (dont les épreuves écologiques semblent les plus pressantes), mais il ne faut pas sous estimer la puissance technologique de l’homme. Un habitant de 1900 qui débarquerait dans nos rues aujourd’hui serait plutôt impressionné, pour utiliser un euphémisme :)


    • Abou Antoun Abou Antoun 8 novembre 2012 14:32

      Vous m’avez coupé l’herbe sous le pied 1984, comme quoi plus de 5 siècles plus tard les conversations byzantines ont encore beaucoup de beaux jours devant elles.


    • luluberlu luluberlu 8 novembre 2012 15:04

      Et qu’en savez vous de l’évolution ? à venir ?, en tous cas laissons une chance à notre présent.


  • curieux curieux 8 novembre 2012 12:58

    D’ici quelques dizaine d’années ; Monsanto et toute les firmes pharmaceutiques auront réussi à faire dégénérer l’homme et le faire disparaître. Alors quelques milliards d’années, bof


  • gaijin gaijin 8 novembre 2012 14:05

    pour une fois je suis d’accord avec un de vos articles
    nous devons impérativement élargir notre vision de l’humanité intégrer son passé réel et une vision a long terme de son avenir
    sans connaitre le passé ( je ne parle pas des hallucinations historiques issues du 19ème siècle ) et sans vision de l’avenir ( quelle qu’elle soit c’est un autre débat ) le présent devient vide de sens et nous sommes condamnés a tourner en rond comme des canards sans tête .
    et l’issue de ce type de comportement, elle, est certaine .....


  • Loatse Loatse 8 novembre 2012 14:15

     survivre ce n’est pas vivre... survivre c’est risquer de renoncer à se projeter dans l’avenir de manière positive en se focalisant plus que nécessaire sur une stratégie d’évitement...

    je crois pour ma part, l’insconcient collectif doté de prescience... Certains scénarios de films de science fiction précèdent des découvertes scientifiques majeures.. Même si cela nous parait utopique, des films tels que « stargate » préfigurent des avancées technologiques qui rendront un jour caduques nos projets de colonisations de planètes de notre système solaire...

    La téléportation, une utopie ?

    En 2009, des chercheurs américains ont transféré de manière instantanée l’ état quantique d’un atome d’ytterbium vers un autre situé à 1 m de lui. L’expérience précédente n’avait permis de « franchir » que quelques millimètres....

    De fil en aiguilles nous parviendrons bien un jour à nous téléporter aussi facilement que nous passons d’une pièce à l’autre... ne voyageons nous pas déjà dans l’espace ?

    Publié en 1865, le roman de Jules Verne ‘ De la Terre à la Lune’ décrit la première mission spatial vers la Lune, près de 100 ans avant que cela se produisent réellement. Dans son histoire, le décollage à eu lieu à partir d’une base en Floride. Un équipage installé dans une capsule en aluminium est projeté vers notre satellite. Après avoir gambadé sur sa surface, l’équipage amerrit sain et sauf dans l’océan Pacifique.. Il s’agit là d’une description quasi identique à celle du premier voyage lunaire


  • Pyrathome Pyrathome 8 novembre 2012 14:25

    Réflexions philosophiques intéressantes, mais la prospective à long terme est quasiment impossible, ce ne peut-être que de l’imagination...
    Déjà que l’on a aucune vision à court terme pour solutionner nos nombreux problèmes, comment voulez-vous que l’on se projète dans un futur lointain ?
    Notre avenir à longue échéance, s’il existe, se situera forcément dans l’espace.....comme d’autres exo-civilisations le font certainement depuis très longtemps.........


  • non667 8 novembre 2012 15:52

    discours bisounours comme si le progrès technique et scientifique avait pour moteur l’humanisme et la philanthropie alors que le moteur comme le montre toute l’histoire c’est l’égoïsme et le désir de certains de trucider leur prochain (la bombe atomique a précédé les centrales nucléaires ! )
     dans cette optique pour les problèmes écologiques et de surpopulation monsanto s’en occupe ! il recherche des virus génétiquement modifiés (genre sida + ) qui épargnent seulement un type de population qui possède un génome particulier acquis (ogm ,« vaccins préventifs » ) ou inné (gène d’Abraham par exemple , les israëliens font des recherches dans ce sens ,vérifiez sur net )

    un comble :la recherche coute cher alors on peut la faire financer par des dons de la populace en organisant des génétons et en disant que c’est pour soigner des maladies héréditaires ! .


  • ecolittoral ecolittoral 8 novembre 2012 19:26

    si l’avenir des civilisations intelligentes est menacé, la démarche réellement intelligente pour échapper à ces risques consisterait dès maintenant à mettre en place tous les moyens technologiques et organisationnels disponibles permettant d’y échapper. Aujourd’hui, ces moyens paraissent effectivement dérisoires, mais si les civilisations intelligentes y travaillaient avec continuité, rien n’interdit de penser que progressivement des solutions à leur portée ne pourraient se préciser.


    Le texte si dessus est un copié collé du paragraphe 2 de l’article.(moins quelques mots et sans ajout).
    Remarquez la ressemblance avec la situation que nous vivons aujourd’hui !
    Imaginez ce texte lu et médité par les instances qui nous gouvernent.
    Un texte lu à chaque séance, partout dans le monde.
    Petit détail en passant. On y parle DES civilisations intelligentes. Par deux fois !
    Si le soleil peut se transformer en naine blanche, 
    la terre peut se transformer en planète vivable.
    Qu’en penserait ce général ?

  • spartacus spartacus 8 novembre 2012 21:46

    Pour se déplacer, compte tenu des distances. Le mieux est d’utiliser la téléportation par mécanique quantique.


    Téléportation nécessite machine émettrice et machine réceptrice. 
    Il faudra donc communiquer et créer avec une civilisation extra terrestre la machine de chaque coté.

    Seuls nous ne sortirons pas de l’agglomération du soleil. 

  • herbe herbe 8 novembre 2012 22:31

    J’essaie d’imaginer comment concilier une roadmap sur une période aussi énorme...

     modeste proposition : construire la roadmap avec son axe temporel, par contre le plan d’actions sera à affiner au fur et à mesure qu’on se déplace et se rapproche suffisamment d’un jalon (ou « checkpoint »), pour être plus précis : horizon temporel éloigné implique imprécision et flou, horizon temporel qui se rapproche, on affine...(comme l’accommodation visuelle si on peut prendre une image très imparfaite comme toute image...rappel : on parle bien de vision quand on parle d’avenir)

  • jjwaDal jjwaDal 8 novembre 2012 23:21

    Assez d’avis aussi qu’on ne peut survivre au prochain milliard d’années si on est pas capable de passer le cap d’échéances bien plus courtes, c’est pas gagné.
      Mais si le sujet n’est pas de nous sauver collectivement mais de préserver l’espèce humaine alors une réponse flagrante et à court terme est de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier (la Terre). Nous savons très bien la vacuité d’espérer dévier ou détruire un géocroiseur de taille kilométrique et plus (un exterminateur) dans tout futur prévisible et donc une colonie sur la Lune et sur Mars de quelques centaines de personnes seraient pour nous une garantie de pérennité quoi qu’il arrive.
      En regard du bénéfice les coûts seraient dérisoires, l’exploitation des ressources locales et le recyclage permettant de viabiliser ces « bases » et de les rendre progressivement quasi autonomes.
      Concernant la Terre et dans un scénario idéal une population au niveau actuel ne peut que subir une véritable boucherie à la première explosion de supervolcan, à la première chute d’astéroide de bonne taille. Si la chance est avec nous et que nous avons un délai se chiffrant en centaines et milliers d’années (plutôt probable), rien ne nous interdit de songer durer jusqu’au « décrochage » de la Lune dans environ un milliard d’années. Après la Terre deviendra « difficilement vivable » mais une éventuelle civilisation humaine à cette époque devrait pouvoir gérer. Un peu plus tard le réchauffement du soleil engendre un effet de serre divergent sur Terre, les océans se vaporisent (vers 2 milliards d’années) bien avant que le soleil engloutisse une Terre devenue vénusienne.
      Au-delà je pense qu’on aura trouvé de nouveaux domiciles accueillants bien avant d’être contraints à partir.
      Actuellement notre plus grand facteur de risque est notre nombre, un épisode « Toba » comme il y a 75000 ans et il ne resterait pas 10% de notre espèce en quelques années seulement. Une seule année sans récolte et nous sommes déjà morts alors voir aussi loin...
     


  • Hervé Hum Hervé Hum 8 novembre 2012 23:48

    Désolé de ne pas avoir tout lu, mais est ce bien important ?

    Juste pour dire en fait que, au sujet de cette université de la singularité, j’éprouve une singulière aversion pour celle ci.

    Ces gens là sont des docteurs Mabuses de la pire espèce...


  • Hervé Hum Hervé Hum 9 novembre 2012 13:44

    Cher JP, voici un copier collé d’un commentaire posté dans un autre article.

    "La Vérité avec un grand V est la chose la mieux partagé de l’Univers, de l’atome jusqu’au monde vivant des animaux. En fait c’est seulement pour l’humain à qui la Vérité échappe, cela parce qu’elle (l’humanité) fait du doute existentiel la base de sa pensée. Et ce doute se traduit autant à travers la religion que la science, en passant par la philosophie. Mais la Vérité absolu ? Aucun mystère !

    Par contre, ce qui lui est inconnaissable, c’est la Réalité avec un grand R. Toutefois, la réalité locale, relative à son expérience lui est totalement connaissable... Mais plus la vérité !

    Ensuite, en ce qui concerne l’infini, cela me rappelle ma rencontre avec un prof de philo canadien au Mexique. A la question "c’est quoi pour vous le futur de l’humanité dans un million d’année ?", celui ci me répondit après mûre réflexion... L’éternité !

    Et vous savez quoi ? C’était cela. Pourquoi ? Parce que l’éternité est l’au delà de l’imaginable. Cet homme ne pouvait pas imaginer le futur de l’humanité jusqu’à 1 million d’année, alors, c’était pour lui assimilable à l’infini. Il en va de même pour l’espace. L’infini commence où l’imagination conceptuelle s’arrête ! Etonnant non !"

    En d’autres termes, 1 milliard d’années est plus qu’il n’en faut pour notre éternité. Je défie quiconque de pouvoir conceptualiser la civilisation humaine sur une telle échelle.1 milliard d’années c’est 1000 millions d’années ou 1 million de millénaires !!!

    Le problème de l’humain c’est que sa capacité d’abstraction le fait plonger dans des dimensions qui n’ont plus aucun sens et lorsque vous dépassez les limites du sens, vous plongez dans le néant. C’est le plus gros reproche qui peut être fait à notyre société actuelle et plus particulièrement à cette université de la singularité qui n’en est finalement qu’une caricature poussée à l’extrème. Lla perte de sens, c’est ce qui tue le plus sûrement toute forme de vie.

    Le pire danger pour l’humain est la perte de sens et vouloir donner à la machine l’esprit créatif est vouloir retirer à l’humain l’essence de sa nature, son sens d’être. Bref, le vider de sa substance et le faire plonger dans le néant existentiel.

    Quoiqu’il en soit, la créativité tient à la volonté et donc à sa propre projection dans le futur. Croyez vous pouvoir conférer cela à une machine autrement qu’en la faisant « devenir être de volonté », donc en lui faisant acquérir la conscience d’elle même ?

    La conscience est "le sens de l’action en conséquence de la connaissance« où »l’action en conséquence de la connaissance" est l’intelligence et la connaissance est « la mémoire de la chose observé ».

     La machine (l’ordinateur) à la connaissance et l’action en conséquence de la connaissance, reste à lui faire acquérir le sens !!!

    Et pour finir cette citation :

    Hier est la mémoire d’aujourd’hui et demain sa volonté...


  • mic0741 mic0741 10 novembre 2012 10:59

    Pourquoi vouloir la survie de l’humanité ?

    Surtout à 1 milliard d’années...
    Alors qu’elle porte le germe de sa propre disparition à l’horizon d’une centaine d’années.

  • ecolittoral ecolittoral 10 novembre 2012 21:14

    Décidément on nage en pleine science fiction !

    Pour la téléportation, il faut un émetteur et un récepteur.
    Voir le film « la mouche ». Un film, c’est ce qu’on appelle du cinéma.
    Roadmap ! Il faut atterrir. Plus je m’approche, moins je suis loin. C’est ce que disait ma fille qu’en elle avait 5 ans. Depuis, elle a grandi.
    Comment survivre dans un milliard d’années ? Réponse : essayez déjà de garder votre travail pour les 2 ans qui viennent.
    Il existe des sites « délires ». Vous pouvez vous y inscrire...tant que vous avez les moyens de payer la connexion.
    Pour les généraux américains et les cataclysmes, il y a les jeux vidéo.

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