vendredi 11 avril 2008 - par Charles Bwele

Du cockpit au joystick

Des as de l’US Air Force relégués comme pilotes de drones seront bientôt concurrencés par des opérateurs civils. Leur contrôle aérien sera assuré par une intelligence artificielle.

Goodbye Top Gun ! Hello Death Toy ?

Les forces américaines confient un nombre croissant de missions de surveillance, de reconnaissance et d’attaque au sol aux drones aériens tactiques, leur usage ayant plus que doublé sur le second semestre 2007. L’augmentation récente des effectifs militaires américains sur les théâtres irakien et afghan y est pour beaucoup.

Comparativement à un chasseur volant en moyenne quatre à cinq heures par sortie, un drone Predator, Global Hawk ou Reaper patrouille dans les airs plus de vingt heures par jour, obligeant ses pilotes distants - au Texas, en Arizona, au Dakota du Nord ou en Californie du Nord - à effectuer des roulements. La maintenance et le réarmerment sont assurés par du personnel spécialisé sur les théâtres concernés, également soumis à des rotations ténues. En Irak et en Afghanistan, le nombre mensuel d’heures de vol des seuls drones Predator de l’USAF est passé de 2 300 en janvier à 4 300 en octobre 2007. Sur la même période, les plus petits Hunter, Raven et Shadow ont déjà accumulé plus de 300 000 heures de vol.

Dès lors, « la demande en opérateurs de drones excède considérablement les capacités entières du département de la défense », explique le lieutenant-colonel Larry Gurgainous de l’Unmanned Aircraft Task Force, « à mesure que nous achèterons et utiliserons ces technologies, cette demande croîtra d’autant ». D’ici 2015, le Pentagone prévoit qu’un tiers des forces américaines seront composées de robots grâce au Future Combat Systems, projet doté d’une enveloppe de 230 milliards de dollars, la plus colossale de toute l’histoire militaire américaine. Consécutivement, l’Air Force et l’Army constatent vite que les véhicules aériens automatisés nécessitent autant voire plus d’effectifs que l’aviation de chasse.

L’USAF et l’Air National Guard durent affecter 120 de leurs champions au radiopilotage des Predator, Global Hawk et Reaper. Plusieurs pilotes et navigateurs basés à Neillis (Nevada) abandonnèrent leurs cockpits pour les centres de commandement, via liaison satellitaire, de drones orbitant au-dessus de l’Irak, de l’Afghanistan... et du Pakistan où des robots volants du DoD mèneraient quelques opérations très spéciales (cf. les relations troubles de Pervez Musharraf avec la CIA). Efficacité, rentabilité, furtivité... Vivement les nano-armements ?

Ces affectations suscitent d’énormes frustrations et pas mal de désarroi chez de très nombreux barons de l’USAF qui préféreraient de loin tournoyer dans l’espace aérien ennemi à bord de leurs F-16 plutôt que jouer à ces jeux vidéo-létaux dans une salle climatisée. « Flyboy yesterday, droneboy today, cryboy tomorrow ».

Dan Cooper et Buck Danny savent-ils que les victimes directes ou collatérales de leurs tirs n’ont même pas eu le temps de prier ? D’ailleurs, pourquoi les blâmer ? Ce sont les ordres, c’est le boulot...

Devrait-on décorer ces Boys pour des actions décisives qu’ils n’ont pas physiquement menées ? Le rêve d’une guerre «  zéro mort » - côté yankee, idiots ! - prendra-t-il enfin forme ? Des mamas noires et latinos seront peut-être soulagées de savoir leurs fistons mobilisés derrière ces consoles létales plutôt que positivement discriminés sur un front éloigné ou dans une prison du comté. Dans la marche du Terminatrix, j’avais longuement abordé divers enjeux techniques, tactiques, éthiques et philosophiques soulevés par le déploiement massif de soldats-robots.

Maverick et Goose devront tant bien que mal accepter leurs nouveaux statuts car des loupiotes concurrentes se rapprochent inexorablement.

Tairminator premier prix

L’US Army voit d’un mauvais œil ces onéreux aces de l’USAF : formation, salaires, couverture sociale et médicale, retraites. Elle compte donc fermement recourir à des opérateurs de drones formés en son sein pour le radiopilotage de ses Sky Warrior. Equipé de huit missiles air-sol Hellfire, plus cossu que le Predator, mais moins méchant que le Reaper (Predator-B), ce warbot décolle et atterrit tout seul comme un grand, et nécessite de facto moins d’attention que ses cousins. Une remarquable avionique permet à l’US Army d’orchestrer une escadre de Sky Warrior pour des missions complexes de reconnaissance et d’attaque au sol. Ce Terminatrix est devenu redoutable dans la neutralisation de mortiers et dans la traque de 4x4/pick-up en relief accidenté.

Last not but least : l’Army verrait d’un bon œil les services de sociétés privées basées sur le sol américain, spécialisées dans le radiopilotage de drones. Cette approche économique et pratique du corps terrestre suscite bien des réserves et pas mal de tollé chez maints pontes du DoD. « On a affaire à un engin capable d’abattre net huit chars d’assaut. Comment peut-on confier l’usage de cette force létale à un aviateur non gradé ou à un contractuel civil ? », s’interroge à juste titre un opérateur USAF de Prédator. Les visées de l’Army ne sont ouvertement approuvées voire encouragées que par General Atomics, concepteur du Sky Warrior.

En filigrane, le drone est une blessure narcissique multiple pour l’uniforme blanc : il se substitue progressivement à lui dans les missions de reconnaissance et d’appui-feu, l’asservit et le dévirilise avant de finalement le remplacer par un col blanc. De plus en plus de gradés du corps aérien sont persuadés qu’à long terme « le drone sera le Napster de toute ou partie de l’aviation de chasse ».

Achtung, robobos !

Dans un registre plus opérationnel, l’US Air Force craint qu’une catastrophe aérienne causée par un « bleu » paralyse les programmes de développement de drones pour plusieurs années. Au petit matin du 25 avril 2006, un Reaper non armé radiopiloté par un aviateur pourtant expérimenté s’écrasa en Arizona, tout près de la frontière mexicaine. Cet incident déclencha une grave crise entre les US Customs and Border Patrol, gestionnaire de l’appareil dédié à l’électrosurveillance frontalière, et les autorités du transport et du contrôle aériens.

Selon le rapport final du National Transportation Safety Board, une mauvaise coordination entre l’officier USCBP et le pilote fut à l’origine de l’extinction du moteur du Reaper. Constatant tardivement la perte d’altitude de l’engin et son absence de feed-back, le pilote réinitialisa immédiatement toutes les consoles de radiocommande et de navigation. En l’absence de signaux provenant de son centcom, le Reaper doit basculer automatiquement en « safe mode », regagner une altitude de sécurité et emprunter un trajet de secours prédéfini jusqu’à nouvel ordre. Malheureusement, le pilote avait aussi éteint le circuit électrique et le transpondeur du warbot par inadvertance. Les écrans de contrôle du centcom n’affichant plus que de la neige, impossible de savoir si le soldat-robot volait en safe mode ou s’était crashé, d’où une panique généralisée au sein du contrôle aérien et des USCBP.

Dans sa chute, le Reaper était tout simplement descendu en dessous de la couverture radar et du plancher nécessaire à l’interaction radio avec le centcom. Pour beaucoup d’observateurs - notamment au sein du NTSB et de l’USAF - cet incident fut la preuve flagrante que les drones, aussi perfectionnés soient-ils, n’étaient pas suffisamment sûrs pour voler dans l’espace aérien civil.

En effet, la seule interaction possible entre les avions civils et le contrôle aérien est la communication verbale radio. Or, en plus d’être absolument muet, le drone est rarement équipé d’un radar aérien. A 800 km/h, un pilote de jet commercial peine grandement à apercevoir à temps d’autres petits ou gros appareils, mais jusqu’ici son anticipation et sa réactivité demeurent de loin meilleures à celle d’un warbot. Aux Etats-Unis, les Terminatrix d’électrosurveillance frontalière volent 1 000 pieds en dessous des couloirs aériens civils, une marge suffisante qui comporte tout de même une bonne dose de risques. Cependant, le DoD tient absolument à ce que ces problèmes soient résolus car... « l’industrie aérodronautique » y tient absolument ! Leur cabinet marketing Teal Aerospace évalue le marché des Unmmaned Aerial Vehicles à 7 milliards de dollars pour la décennie 2010-2020.

Pour ce faire, USAF et NTSB lorgnent du côté d’Eurocontrol - qui regroupe l’UE et treize états supplémentaires - qui a établi une réglementation très stricte concernant l’usage et le vol d’UAV dans les espaces aériens européens. Leur saturation croissante et l’instauration du ciel unique a incité les armées de l’air et les aviations civiles du Vieux Continent à cogérer et à flexibiliser les couloirs civils et militaires.

Toutefois, les visées techno-stratégiques de part et d’autre de l’Atlantique divergent radicalement. Aux yeux du DoD, la réglementation européenne est un sérieux coup de frein au Future Combat Systems, programme prévoyant également d’autonomiser complètement les UAV... qui ne seront alors point radiocommandés par des pilotes et/ou assistés par des opérateurs assurant spécialement l’interaction avec le contrôle aérien, et ne pourront effectuer le moindre essai réaliste dans un contexte aussi contraignant ! L’industrie aérodronautique planche déjà sur l’élaboration de systèmes anti-collision intégrés.

Homo sapiens, dégage !

Grâce à un contrat de 207 millions de dollars alloué au consortium ITT Corp - regroupant AT&T, Thales North America, WSI, SAIC, PriceWaterhouseCoopers, Aerospace Engineering, Sunhillo, Comsearch, MCS Tampa, Pragmatics, Washington Consulting Group, Aviation Communications and Surveillance Systems (ACSS), Sandia Aerospace and NCR Corporation - le Federal Aviation Administration étendra la technologie ADS-B (Automatic Dependant Surveillance Broadcast) à l’espace américain, merveilleux complément du radar et du transpondeur dans le contrôle aérien.

En quoi consiste-t-elle ? Imaginez un instant que votre GPS auto indique en temps réel la position exacte des véhicules voisins sur l’autoroute et en ville... Grâce à l’ADS-B, version ultra-améliorée du GPS, les pilotes bénéficient massivement d’une excellente visibilité (type et identification de l’appareil, position, cap, vitesse et trajectoire) du trafic aérien environnant dans les airs et sur la piste. Ainsi, en coordination avec les tours de contrôle et/ou les appareils tous proches, ils peuvent manœuvrer plus sûrement sur un tarmac encombré par brouillard ou par mauvais temps, et ce, avec des risques réduits de collisions ou d’incursions accidentelles.

Au départ, la FAA testa l’ADS-B en Alaska, immense région au relief accidenté, très peu couverte par les radars, totalisant plus d’un tiers des crashs aériens aux Etats-Unis et d’autant plus hostile en saison hivernale pour les équipes au sol de recherche. Ne nécessitant aucune infrastructure terrestre dans sa forme la plus pure, l’ADS-B sera généralisée à l’Europe vers 2012.

Néanmoins, cette technologie engendre de sérieuses réserves auprès des contrôleurs aériens, estimant qu’on devrait plutôt augmenter leurs effectifs et construire plus d’aéroports. Les pilotes appréhendent d’être surchargés dans leur gestion avionique et d’être régulièrement confrontés à des contradictions informationnelles et directionnelles entre le contrôle aérien et leurs ADS-B. La FAA et ITT Corp ne devront-ils pas coordonner leurs projets avec celui plus orwellien du DARPA ?

Le CNRS militaire américain a récemment approuvé la deuxième phase du projet GILA (Generalized Integrated Learning Architecture) de Loockheed-Martin, chiffré à plus de 5 milliards de dollars. GILA devra assister et planifier les contrôleurs aériens militaires yankee - dans l’espace aérien comme dans les théâtres d’opérations à l’étranger - et même les surpasser « en apprenant constamment à apprendre auprès d’eux ». La fréquentation simultanée de l’espace aérien par les avions civils, les jets militaires et les UAV compliquera à outrance sa gestion globale. D’où la nécessité de disposer d’un système-expert voire d’une intelligence artificielle en réseaux analysant tout ce trafic astronomique en temps réel, et se substituant au besoin à un contrôleur humain. Chaud.

La Royal Air Force, qui a récemment acquis une flotte de Reaper, a également développé un système du même type qu’elle a baptisé Skynet, dénomination emprunté à son homologue du film Terminator - Le Soulèvement des machines.

Skynet repose sur cinq satellites conçus par EADS-Astrium et contrôlés par Paradigm Secure Communications. Le premier d’entre eux, Skynet 5A, fut mis en orbite par la fusée Ariane-5ECA en mars 2007, Skynet 5B et 5C le rejoindront cette année. Les Reaper de la RAF dépendront entièrement de Skynet aux dépens des communications radio classiques. D’ores et déjà, le MoD envisage de l’étendre à toute la Royal Air Force, à la Royal Navy et à la Royal Army. Les labos militechno de Sa Majesté travaillant d’arrache-pied sur l’élaboration de segments skynetware dédiés aux forces terrestres, aériennes et maritimes. Très chaud !

Isaac Asimov ferait bien de se réveiller, Tom Clancy n’a qu’à bien se tenir...

Annexes  :

  1. Aviation  : Military Use of Unmanned Aircraft Soars

  2. Air Attack : Chain of successes leads to Reaper operations

  3. Arizona Starnet : Border-watching drone crashes after blackout

  4. The Register : US in move towards GPS-based air traffic control

  5. Flight Global  : DARPA extends robot ATC research for UAVs

  6. BBC  : British Skynet satellite launched



36 réactions


  • Vincent 11 avril 2008 13:39

    Article très intéressant, le réel rattrape  le virtuel.

     

    Starcraf en vrai, avec de vrais avions, de vrais missiles mais aussi de vrais morts !!!

     

    Faire la guerre dans son fauteuil à l’abris des coup, ça c’est courageux !!!

     

    Maintenant je ne suis pas certain que cela soit bénéfique à long terme, cela va pousser ceux qui se font attaquer sur leur terrain à déplacer le conflit, histoire d’avoir une adversaire réel.

     

    Donc à mon avis encourage les actions de terrorisme urbain et aveugle.

     

    Je pense que lorsque l’on arrive au conflit armé, si il y a trop de déséquilibre entre les forces belligérantes, les sentiments d’injustices des plus faible sont exacerbés et les poussent à des actes encore plus meurtriers.

     

    Mettez vous deux secondes à la place du gars qui en prend plein la gueule d’un avions qu’il sait piloté par un mec au fond d’un bureau. Autant quand il y a un pilote, même si le combat entre un AK 47 et un avion de chasse est inégal, il reste une petite chance au tireur de toucher l’avion et de descendre le pilote.

     

    Dans le cas d’un drone peanuts, rien, un tas ferraille au mieux. A vouloir vaincre sans péril on triomphe sans gloire, mais en plus je le répète on s’expose à des actes encore plus fous et plus barbares de la part des plus faible.

     

     


  • morice morice 11 avril 2008 15:19

     Mais que deviendrions-nous sans les lumières de Charles ? Il y a longtemps que je n’ai lu exposé plus clair et plus précis sur la question !!! Même sur les revues spécialisées !!! merci Charles, tu deviens notre encyclopédiste là !! Et merci pour cette guerre dans un fauteuil qui a pour défaut principal aucun remords possible pour l’erreur de bombardement : le gars n’est pas là mais à 15 000 km. On complétera bientôt avec une série d’articles sur les déboires de l’USAF, qui sont nombreux. La grogne actuelle des pilotes inclut ce reclassement inattendu.


    • Philippe D Philippe D 11 avril 2008 15:36

      Au fait Morice, elle commence à quelle heure votre guerre ? Elle va être en retard si elle ne se dépèche pas un peu.

      Quand je pense à votre article intitulé ’’Je vous l’avais bien dit que les méchants USA allaient attaquer l’Iran’’, (déjà approuvé par le comité d’Avox), attend le bond vouloir de Bush ! C’est trop injuste ! Votre heure de gloire sans cesse retardée. Devriez lui faire un procès s’il n’a pas bougé fin Avril.

      Bon on se tient au courant.


    • Philippe D Philippe D 11 avril 2008 15:43

      Charles,

      Bel article. De technologie en technologie on va finir par ressembler aux Extra-terrestres de nos bouquins d’anticipation.

      J’ai rencontré le patron d’une petite boite fabriquant des drônes (hélicoptères de repérage). Il avait l’ait très confiant sur son avenir, son carnet de commandes débordait. Et de gros poissons venaient de rentrer au capital.

      Des jouets, des maquettes sophistiquées. Les enfants qui jouaient à la Game Boy ne seront pas trop dépaysés bientôt. Drôles de jouets quand même.

       


    • adeline 11 avril 2008 18:20

      t’inquiète po elle commencera bien assez tot


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 11 avril 2008 15:42

    Bonjour Charles,

    Article passionnant qui ne fait que confirmer la tendance à l’emploi de drones à grande échelle sur le moyen terme (en fait même à court terme en réfléchissant déjà à ceux existants). D’où deux avantages majeurs (du point du vue du pays utilisateur bien entendu) : 1) respect de la doctrine du zéro mort pour respecter la bonne conscience occidentale 2) images ultra-aseptisées de la guerre virtuelle où ni mutilés ni cadavres ni cercueils ne pourront être montrés aux télévisions.

    Du coup, la vraie guerre qui va se mener risque de se faire par l’entremise du contrôle des réseaux : la cyberguerre va devenir une réalité prochaine. Je pense que la création de l’Air Force Cyber Command n’est pas anodine à ce sujet...

    Cordialement


  • Charles Bwele Charles Bwele 11 avril 2008 15:51

    @ Tous : Merci.

    @ Yannick  : Dans les prochaines semaines, je ferais justement un article sur l’USAF Cyber Command.

    Amicalement


  • Forest Ent Forest Ent 11 avril 2008 15:53

    Excellent article, tout à fait passionnant.

    Il y a donc un débouché professionnel pour les adeptes de "Flight simulator" ? smiley

    Autant je ne prenais pas trop au sérieux l’usage de robots fantassins, autant celui de drones aériens est devenu une évidence. Elle présuppose toutefois la supériorité technologique sur le champ de bataille, car l’efficacité du drone dépend totalement de l’aptitude à pouvoir communiquer avec lui en permanence.

    Pour ce qui est de l’aviation civile, c’est plus compliqué parce qu’il y a ... des passagers. Bien sûr, il y a déjà des tas de trains sans conducteurs, mais uniquement en "environnement fermé", comme des métros. Or le ciel est très ouvert...


  • amedee 11 avril 2008 16:12

    excellent article

    Bientôt on va trouver des offres d’emploi du type "société d’interim ayant un contrat avec une société privé qui a un contrat avec le gouvernement cherche à recruter des télétravailleurs à domicile pour faire la guerre avec intéressement au résultats. bla bla bla".

     

     


    • Vincent 11 avril 2008 17:08

      Ha ben tient, si c’est bien rémunéré, on flinguera plus dans le vide sur la toile les soirs où y a rien à la télé.

       

      Pis notre nana ne pourra plus nous en vouloir de passer des soirées à jouer devant l’ordi.

      Non là on gagnera sa vie, imaginons :

       

      chacun son p’tit drone en début de soirée, pis le but sera d’aller fighter, aller au hasard, des gars planqués au fond d’une grotte par exemple.

       

      Bon on sera inscrit sur un site, on mettra nos disponibilités en ligne et puis, ben, on recevra un mail ou un SMS, qui nous détaillera la Mission : heure, objectif, temps de réalisation. Pas de localisation précise, juste une carte relative de la zone à fighter.

       

      Une fois la mission accomplie avec succès, car elle le sera, comment des gars avec des lance-pierres pourraient-ils gagner contre des drones volants hors de portés de leur archaïques armes, ben on touchera des crédiz, des bons d’achats, enfin un tas de trucs inutiles, mais on aura passé une bonne soirée, utile à la cause de nos nouveaux amis d’outre atlantique.

       

      Le problème c’est qu’à ce jeu les chinois ou en règle générale les asiatiques sont supers forts, y a qu’à voir les taules que l’on prend régulièrement sur la toile au cours de parties en réseaux. Ils sont capables de passer des heures devant leur PC, il y en a même qui se font payer pour faire jouer des personnages gérer par des autre joueurs.

       

      Bon alors faudra vraiment sécuriser les drones, pour pas qu’ils sortent de la zone de combat, sinon gare au piratage et cette fois se sera sans cutter.

       

       


    • Charles Bwele Charles Bwele 11 avril 2008 17:25

      @ Amedee

      Pas mal. D’autant plus que c’est tout à fait possible.


    • Charles Bwele Charles Bwele 11 avril 2008 19:02

      @ Vincent

      Je te le fais pas dire : les Asiat’ en jeu vidéo, ils arrachent.  Bon sang, mais comment ils font ? Et pourquoi de vrais guerres par drones interposés ? l’Etat qui a perdu sera tenu de respecter X traité ou Y obligation du vainqueur ? Je délire un tantinet, mais on a droit à un peu de fantasque...

      Amicalement

       


    • amedee 11 avril 2008 20:49

      euh, ce n’est pas si délirant que ça.

      ici on trouve que :

      que 40% des dépenses US pour la guerre en Irak ($2 milliards par semaine) va au secteur “privé” ; et

      • qu’il y a 180.000 contractants US venus du secteur privé (sécurité et le reste) pour 160.000 soldats US alors que le rapport était de 60 (soldats US) contre 1 (contractant privé) durant la première guerre du Golfe…

       et ici que Privatisation toujours… Le renseignement US, cette fois

      d’ailleurs les membres du congrès y ont placé leur argent. Donc c’est pas les lois qui posent problèmes.

      Le seul obstacle qui frenaint la world compagny (version guignols de l’info) c’était que le fait d’envoyer des soldats au casse- pipes ça plaisait pas à l’opinion publique.

       

       

       

       


  • morice morice 11 avril 2008 17:34

     

    > Du cockpit au joystick
    par Philippe D (IP:xxx.x05.185.174) le 11 avril 2008 à 15H36 
     
    Au fait Morice, elle commence à quelle heure votre guerre ? Elle va être en retard si elle ne se dépèche pas un peu.

     

    quand celui-là sera réparé ! 

    euh, vous savez, cher ami, je ne suis pas réparateur de B2 : si vous connaissez quelqu’un.... 

     

    au fait Charles, les nouveaux drones vus au Texas viennent juste d’arriver en Irak..

    la photo était ici :

    voilà les oiseaux..

    100 000 dollars le bouzin.. "low cost", y disent...


    • Philippe D Philippe D 11 avril 2008 23:21

      Morice,

      Vous voudriez dire que vous ne contrôlez plus rien ? Ptain c’est dur à croire.

      Que le retard ça serait pas votre faute quoi ? Que ce serait dla faute aux amerlocs si je comprends bien. Leur foutu B2 tout cassé ? On peut vraiment pas compter sur eux, sont jamais à l’heure les gars.

      Z’auriez pas dû parier si gros Morice, Vz’allez tout perdre là ! La déception pour vous, j’raconte pas.


  • morice morice 11 avril 2008 17:36

     Charles, la prochaine fois faudra en dire moins...


  • Olivier 11 avril 2008 19:17

    Article passionant.

    Vous ne parlez pas du projet européen porté pas dassault neuron , des flottes de rafales automatiques pour protéger et accompagner un bombardier.

     

    Que penser de cela ? L’histoire du monde nous a prouvé qu’il faut une suprématie militaire incontestable pour etre en paix. Déjà César le disait : Les USA et dans une moindre mesure la France se protègent grâce à ses armes ultra efficaces : l’ennemi ne peut atteindre le soldat adverse puisqu’il n’est pas là !

    Israel a également équipé sa frontière de mittrailleuses automatiques qui visent automatiquement quiconque tente de franchir le mur (le fameux mur) , et un soldat reçoit une alarme sur son pupitre de controle et visualise ce que la mittrailleuse vise, et le soldat contrôle les tirs si besoin : l’arme ne déclenche pas seule le tir.

     

    Ces technologies font froid dans le dos , leur expension est inéluctable.

    "Si vis pacem, para bellum"


  • zarch 12 avril 2008 00:04

    Merci pour cet article

    Ces oiseaux de la mort seront parfaits pour escorter les cortèges des dignitaires du régime et mater les manifs des crève-la-faim , les policiers privés de demain vont s’éclater .

    ça marche encore au pétrole (un espoir , ça peut tomber en panne d’essence...) ?


  • GreenGarden GreenGarden 12 avril 2008 00:28

    Les UAV sont un pur produit de la convergence entre communications haut débit, traitement en masse de l’information, asservissement de tache mécanique et géolocalisation. A terme (10 ans ?), les UAV auront une surveillance humaine réduite à sa plus simple expression voire aucune surveillance humaine.

    A quand la révolte des robots ?

    En tout cas un très bon article et pour compléter votre liste de liens : www.gizmag.com/military/ (un site sur les dernières nouveautés de l’arsenal militaire US)

    G


  • foufouille foufouille 12 avril 2008 09:04

    on peut penser qu’une parade sera decouverte. au lieu d’avoir un ak47, le soldat aura un fusil IEM


  • morice morice 12 avril 2008 11:32

     par Philippe D (IP:xxx.x4.155.39) le 11 avril 2008 à 23H21 

     
    Morice,

    Vous voudriez dire que vous ne contrôlez plus rien ? Ptain c’est dur à croire.

    cessez de polluer les posts de mon confrère SVP, Charles à bien plus de patience que moi et ne vous répondra pas : vous savez très bien que le crash du B2 est un pion très important dans la stratégie d’attaque, et que l’on est à nouveau en train de refabriquer quelque chose à cet endroit précis : j’a déjà dit que ce serait un Golfe du Tonkin bis. Hier on indiquait un tir de semonce. Aujourd’hui on parle de "routine".


  • TALL 12 avril 2008 12:47

    Salut Charles

    S’il y a bien un domaine où la réalité risque de dépasser la fiction + vite et + fort qu’on ne le croit, c’est bien celui de la cybernétique, et notamment militaire.

    Et au grand dam de certains, elle sera made in USA.


    • zarch 12 avril 2008 23:15

      Peu importe qu’elle soit made in USA , ou France , ou Iles Fidji , tant qu’elle est soumise au controle des citoyens dans une démocratie éclairée . Est ce que la cybernétique à application militaire et sécuritaire va aider à oeuvrer dans le sens d’une démocratie éclairée ?

      Si non , poubelle .


  • ASINUS 12 avril 2008 13:29

    tres intéréssant et accésible compliment à l auteur


  • calypso calypso 12 avril 2008 23:25

    Très interessant merci.

    Les vieux James Bond ressemblent petit a petit a des films d’anticipation avec les US qui font joujou avec les technologies comme le ferait le Spectre. Pendant que de ce coté de l’atlantique on commence a s’essayer a ça (mais bien sur rapidement ralenti par la question des sous a engager et des conflits d’interêt) eux il font du concret qui marche à grande échelle et mettent les moyens. Nul doute qu’ils sont en train de prendre une avance considérable qu’il sera dur de rattraper ... 


  • E-fred E-fred 13 avril 2008 08:58

    Bonjour Charles.

    Encore un très bon article !

    Je me permet de vous proposer quelques infos en plus : Le VIPeR Israëlien, le 17 janvier 2008, Boeing et son partenaire SAIC, l’intégrateur-système en chef du programme de transformation de l’Armée américaine FCS (Future Combat Systems), ont annoncé accélérer leur calendrier de tests pour deux prototypes.


  • frédéric lyon 13 avril 2008 10:02

    La cybernétique militaire est l’avenir, mais elle ne sera pas seulement américaine, car c’est oublier le projet "nEUROn" d’avion sans pilote d’attaque au sol, qui est actuellement développé par les industriels européens, sous l’égide de Dassault et de SAAB.

    Cet avion sera le successeur des démonstrateurs développés par Dassault ("Petit Duc" et "Moyen Duc") et il fera son premier vol d’essai au début de 2010. Ils sera beaucoup plus puissant que les modèles de drones existant aujourd’hui, notamment le Predator ou le Viper, et les programmes américains comparables au nEUROn (le Northrop-Grumman X47B "Pegasus" et le Boeing X45) sont actuellement arrêtés.

    Donc l’Europe n’est pas en retard.

    Le nEUROn est un drone furtif de 5 tonnes, qui pourra pénétrer toutes les défenses et qui sera motorisé par une version spécifique du moteur M88 (qui motorise le "Rafale"). Il pourra délivrer les dernières versions de toutes les munitions guidées sur des objectifs au sol.

    Les développements suivants porteront sans doute, en Europe comme aux USA, sur des robots militaires terrestres, spécialisés dans les combats en milieu urbain, puis sur des robots plus lourds de combat en rase campagne.

    Il convient aussi de signaler l’apparition prochaine d’armes nouvelles (canons à ions, canons lasers et canons à particules neutres) qui seront utilisées en mission de protection tout d’abord, ces armes sont capables d’abattre des missiles lourds ou légers, ou des objectifs volants plus petits, tels que des obus d’artillerie, par exemple. Le projet Israëlo-Américain MEDUSA en est un exemple.

    Ces armes pourront dans un second temps être employées dans des missions offensives, au sol ou aréoportées, car elles neutralisent indifféremment les hommes ou le matériel.


    • calypso calypso 14 avril 2008 00:18

      Bonsoir,

      nEUROn n’est pour l’instant qu’une maquette. Seul le financement d’un prototype a été lancé début 2006 avec la participation de 5 pays (France, suède, italie, espagne, suisse et grèce) ; La France prenant à sa charge quasiment 50% de la facture. Les anglais et les allemands restent à l’écart ...

      Peut-on réellement parler de projet européen ?


  • rmh 13 avril 2008 10:39

    Merci pour cet article très intéressant. Une coquille à corriger : "L’US Army voit d’un mauvais œil ces onéreux aces de l’USAF " et les as de l’US Army seront contents !

    Pourriez-vous nous donner quelques informations sur ce que vous qualifiez de CNRS militaire américain ?

    Cordialement.


    • Charles Bwele Charles Bwele 13 avril 2008 22:22

      @ RMH

      Ben alors, RMH, on lit avec inattention ? Le CNRS militaire américain, c’est tout simplement le DARPA,

      ou Defense Advanced Research Projects Agency, qui est également au coeur du Future Combat Systems et de quasiment tous les programmes US orientés IA + robotique militaires.

      Amicalement, RMH.


  • grangeoisi grangeoisi 13 avril 2008 13:54
    Très bon article Charles.
     
    A noter qu’à l’instar de Google Earth mais en plus poussées et plus fouillées les bases de données représentant la couverture « géographie physique » ( en toutes saisons) du globe sont ô combien importantes. Certes les « pilotes » terrestres sont, le plus souvent bien là, mais c’est surtout la surveillance de la réalisation de la mission qui importe, le reste étant affaire de calculateurs et de programmations nouvelles éventuelles.
     
    La lutte contre les drones ( ou autres engins volants à programmation unique, la plupart du temps- donc en silence radio)sont affaires de :
     
     
    - contre mesures, brouillages et décryptages.
    - détections des antennes terrestres( pas toujours terrestres d’ailleurs) assurant l’émission des signaux ordres.
    - et une certaine « guerre des étoiles ».
    - et toutes DCA, qui ne sont pas besoin d être hyper compliquées mais bien situées ; descendre un drone quand on peut le récupérer même en morceaux est on s’en doute un plus.Ca parle ces petits morceaux là !

     


    • grangeoisi grangeoisi 13 avril 2008 13:59

      coquille : qui ne sont pas besoin d être hyper compliquées

       

      lire qui n’ont pas besoin.. .d’ailleurs "lesquelles...." serait mieux aussi  !


  • bj33 13 avril 2008 16:55

    Pour votre information, il existe une versionn plus terre à terre (au sens propre du mot) de ce jeu : le Darpa Grand Challenge (www.darpa.mil/GRANDCHALLENGE/) Le but, là est d’économiser les trouffions.....

     

    Les résultats ne sont peut etre pas impressionnants, mais l’évolution en 3 ans est impressionnante, et là, il n’y a même pas besoin de chauffeur à distance.....


  • Internaute Internaute 14 avril 2008 10:03

    « Le rêve d’une guerre « zéro mort » - côté yankee, idiots ! - prendra-t-il enfin forme ? »
     

    Ce rêve a déjà pris forme et depuis longtemps. Lors de la première attaque des judéo-américains contre l’Irak, les troupes coalisées ont eu 10 morts, essentiellement dues à des accidents de la circulation pendant les opérations. Les irakiens ont eu 250.000 morts en quatre jours, carbonisés par des tonnes d’essence pulvérisée à basse altitude sur des kilomètres carrés et allumée ensuite.
     

    On est entrain de tromper les gens à propos de la guerre. On peut parler d’une guerre lorsqu’il y a un risque partagé et des moyens de frappe des deux côtés. Nous assistons à des excercices de corps expéditionnaires qui sont de simples tueries sans risque pour l’assaillant. Que ce soit en Yougoslavie, en Irak, au Liban ou en Afghanistan, les coalisés n’ont été confrontés qu’à des pétoires du siècle dernier que des pauvres gens manient avec un courage exemplaire. Cela me fait penser à la cavalerie polonaise qui se défendait à cheval contre les panzers envahissant leur pays.
     

    Ces crimes de guerres auraient envoyé n’importe quel nazi au peloton d’exécution mais ici la propagande nous chante le courage de ces défenseurs de la paix mondiale, de la démocratie et des droits de l’homme. Ce sera ainsi jusqu’au jour où ils perdront et ils iront alors au peloton comme de simples criminels qu’ils sont.
     

    On peut voir sur Youtube les vidéo-caméras des systèmes de tir des hélicoptères d’attaque. L’hélicoptère est tout simplement entrain de regarder des gens qui courrent et ses occupants ont la même fonction et le même risque que les vigiles devant les caméras de surveillance d’un grand magasin. Une fois l’ordre reçu ils désignent la cible, tirent dans le tas et la caméra montre le triste résultat.


  • Internaute Internaute 14 avril 2008 10:12

    @L’auteur,

    Price Water House est un cabinet de comptables. On ne voit pas trop ce qu’il vient faire dans la liste entre Boeing et Thalès. C’est vrai, il faut bien faire les comptes mais alors on pourrait aussi y mettre la société de nettoyage des bureaux d’étude du projet.


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