Et si la grippe espagnole ressemblait au Covid-19 ? La thèse des deux pandémies
La pandémie de Covid-19 a réactivé un pan entier de l’histoire relégué dans les pages subsidiaires des livres scolaires et des mémoires nationales. Au cours de l’année 1918, une étrange maladie se propagea dans le monde entier, causant selon les estimations entre 15 et 40 millions de morts. Ce chiffre est sans doute à revoir. La comptabilité des morts était à cette époque assez incertaine, notamment dans les pays dépourvu d’une administration centrale efficace. Il y aurait eu deux vagues, l’une débutant en mars 1918 aux Etats-Unis dans un camp militaire, lieu s’il en est de promiscuité élevée. 56 000 recrues stationnèrent et une grippe affecta un bon millier de soldats avec 25 % de complications pulmonaires, puis la grippe débarqua en France, en même temps que les soldats américains. La grippe du Kansas se propagea dans les pays belligérants, occasionnant quelques soucis aux états-majors. Mais elle finit par s’éteindre et du reste, cette première phase ne fut pas si dévastatrice qu’on ne le pense. Et au final, cette épidémie présente tous les caractères d’une grippe saisonnière assez sévère, comme ce fut le cas lors de la pandémie asiatique de 1957 ou bien la grippe de Hong Kong en 1968. Chacune comptabilisant un million de mort. L’épisode pandémique de l’été 1918 correspond assez bien à une grippe et d’ailleurs, la plupart des témoignages parlent d’une affection assez bégnine, désignée comme fièvre de trois jours, qui finit par s’éteindre. Seulement 10 % des soldats britanniques furent grippés, même chose pour l’Allemagne. On est très loin d’un tableau clinique de type Covid-19.
En revanche, la seconde vague qui commence en août 1918 est d’une part plus contagieuse et d’autre part, plus virulente. Le tableau ne ressemble plus à une grippe mais au Covid-19. Et c’est cette seconde vague qui va occasionner quelque 40 ou plus millions de morts entre septembre et décembre 1918. Avec au milieu, un certain 11 novembre. Une troisième vague se produira au printemps 1919, affectant modérément l’hémisphère nord et bien plus l’hémisphère sud, ce qui est somme toute classique et constaté pour les grippes saisonnières décalées de six mois d’un hémisphère à l’autre. Ces éléments incitent à revoir l’interprétation des faits, un peu trop simpliste à mon goût, mais tellement en phase avec le goût moyen de notre époque déclinante. Les épisodes du printemps 1918 et de l’automne 1918 indiquent que nous avons là deux pathologies distinctes et deux pandémies très différentes. La première correspond à une grippe, la seconde correspond à un Covid-19. Ce n’est pas du tout la même chose. Ce qui amène une question. Est-ce le même virus qui a circulé, ou alors deux virus, un H1N1 premier et un H1N1 second muté et plus agressif, ou enfin un H1N1 et un… devinez… coronavirus. Cette thèse tient-elle la route ? On sait une chose, c’est que des prélèvements ont été effectués sur un cadavre congelé dans le permafrost, puis sur des poumons conservés dans de la paraffine. Un virus de type H1N1 fut trouvé. Mais a-t-on cherché un coronavirus ? Non, parce qu’au moment où ces recherches ont été faites, nul ne pensait à un coronavirus, agent censé occasionné un banal rhume de saison. Mais maintenant que le Covid-19 ressemble de près à la grippe espagnole de l'automne 18, ou l’inverse, une investigation serait bien utile. Covid-18 ?
Quoi qu’il en soit de la réalité, un seul virus à deux détentes après mutation ou deux virus, le fait acquis semble être la thèse de deux pandémies différentes avec la seconde (puis troisième) vague dont le tableau ne correspond pas à celui d’une grippe mais à un Covid-19. Sur le plan scientifique, cela ne change pas le fond de cette affaire. Les hommes ont rencontré un nouvel agent et une terrible maladie s’en est suivies. Une grippe (telle qu’on la connaît) ne produit pas le tableau clinique et épidémiologique de la seconde vague ; la première, oui. Cela dit, la sévérité de la seconde vague peut s’expliquer avec la présence d’un virus grippal très, mais vraiment très agressif. Et l’explication n’est pas dans le virus mais dans un angle mort épistémologique qui pour l’instant, n’apparaît pas encore dans la science des affections virales. Ce qui expliquerait pourquoi les experts font fausse route. J’aurais tendance à parier sur un coronavirus en 1918. Même à 1000 contre 1 chez les bookmakers londoniens.
Je n’ai souhaité développer en détail les faits liés à la grippe espagnole. Le lecteur pourra se référer à l’excellent article donné en source. Il verra comment grippe espagnole et Covid-19 présentent des points communs, ne serait-ce qu’à travers les personnalités tombées au cours de cet épisodes, des descriptions cliniques, épidémiologiques, avec de nombreux cas de personnes tombées alors qu’elles affichaient les signes d’une bonne santé (ce qui n’est pas le cas pour la grippe). Mais on ne va pas se priver de citer cet extrait
« Vaccins et sérums improbables voient le jour. Le rhum, qui est venu très vite à manquer, ne se vend plus qu'en pharmacie et sur ordonnance. Les charlatans vantent leurs remèdes miracles. Ainsi, la Fluatine grâce à laquelle « on est certain d'éviter ou d'enrayer la grippe espagnole et toutes les maladies épidémiques - choléra, peste, typhoïde, variole, rougeole, scarlatine, etc. ».
En 2020, ce n’est pas le rhum qui vient à manquer mais le Plaquenil (chloroquine). En revanche, en Biélorussie, il se pourrait que la vodka soit en rupture de stock vu que le président Alexandre Grégoriévitch Loukachenko conseilla il y a peu d’utiliser ce traitement, en externe pour se laver les mains, et en interne pour dégager les bronches et exterminer le virus.
https://www.lhistoire.fr/grippe-espagnole%C2%A0-le-tueur-que-lon-nattendait-pas