Google, du chat de madame Michu aux Akashic Records...
Ils ne vont pas en rester là ces brebis, ces chérubins*, je parle de Larry Page et de Sergey Brin, ces rejetons emblématiques de l’orgie capitaliste la plus exacerbée et la plus chic, ces hiérophantes à la gargantuesque constitution, cette progéniture éblouissante et syncrétique des amours WASP (White Anglo Saxon Protestant) et RYS (Russian Yiddish Scientist).

Ils ont chacun 30 milliards dans la fouille, en gros. Ils se sont emparés, en dépit de leurs dénégations, d’une belle partie de la planète déjà, de la majorité des nations. « We are currently not planning on conquering the world. ».
Notez bien : currently.. actuellement seulement.
Tout montre qu’il leur en faut toujours plus cependant, qu’ils ne s’arrêteront pas. « L’affaire Google » titrait Le Point en 2005 déjà, l’histoire du tandem qui veut contrôler le monde.. « Google wants to own your mind » disait Forbes fin 2009. Chrome, iGoogle, Code, Images, Maps, Alerts, Talk, Mobile Search, Labs, Director, Calendar, Desktop, Earth, Groups, Health, Gmail, Docs, Apps, Picasa, Youtube, Custom Search.. Plus récemment encore : Google sites, Cash out, Scholar, AOL, Verizon, Arcade Fire et le HTML5 contre Flash.. Vous en oubliez un plein panier.
Google ? Combien de serveurs demande Joseph..
Plus de 2 millions, chiffre en perpétuelle et vertigineuse augmentation. A l’aube du siècle, Google n’en alignait que quelques milliers. Mais maintenant, plus de 2 millions. Les bouts de ferraille, racks et alimentations, les loupiotes et lampuscules, les gerbes de fils, les puces et les bazars électroniques n’en finissent plus de se reproduire, de s’entasser, de s’amonceler en une gigantesque tour de Babel, mais éclatée celle-ci, pas visiblement tournée vers le ciel, mais enfouie, disséminée en 1000 bunkers cachés aux quatre coins de l’Amérique, du monde entier, protégés soigneusement des regards des ilotes usagers, en 1000 ergastules très-secrets. Mais la question des langues a été en partie réglée cette fois, aucun risque d’échouer..
Les prochains serveurs, ces machines à régurgiter des textes en 100 langues, les images, les sons, la matière entière du spectron depuis sa création, l’expression des émotions et les collections de 6 milliards de sectateurs, Google va demain les pondre en pleine mer. Ce sera aux vagues que l’on confiera le noble soin de donner la becquée à ses toujours plus nombreuses et piaillantes créatures affamées d’énergie. Et de les rafraîchir aussi. Car la surabondance de liquidité et l’hyper-prolixité n’excluent pas le souci des économies.
Google, Génial et gros géant touche-à-tout, spécialiste de grands chelem, d’exploits financiers épiques et de grands coups technologiques parfaitement réussis va ainsi pouvoir continuer à se goinfrer, à s’étendre, se travailler, s’enfler jusqu’à s’en faire péter la sous-ventrière.. Tout en réduisant ses frais et ses taxes foncières.. Tout en réduisant sa signature scatologique, ses rejets de gaz méphitique de si triste réputation écologique.
La Compagnie n’a jamais cessé de courir après les images saintes depuis le début de ses tribulations planétaires. On peut faire de l’argent sans faire le mal est un credo partagé par les employés et le management. Et même une grande partie des clients.
Les Arcanes de la réussite
Google unique boutique (comme on s’habitue à « China unic factory »). En effet, il est désormais inutile, pénible, risqué, time consuming de passer d’une boutique en ligne à une autre, puis une autre encore, de s’inscrire en mille endroits, de consigner 1000 mots de passe, d’ID, d’entrer mille fois sa carte bleue, de s’esbigner à payer à 1000 boutiques séparément. Risqué ! Contreproductif.
Cash out de Google balaie toutes ces difficultés. L’audacieux et universel système Cash out de Google a pu être pensé par maints compétiteurs, tels E-bay, Pay Pal (avant qu’il ne soit Google), bien d’autres. Mais aucun n’a eu les moyens de le réaliser. Google est seul à pouvoir tout chercher par le monde, tout trouver, tout surveiller, tout gardienner, tout faciliter, tout sécuriser en matière de paiement.. Le monde est si plein de malfaisants, surtout quand on parle commerce, surtout quand on parle paiements..
Le magasin, c’est donc le monde entier, sans barrières, sans frontières, sans freins, « seamless ». Google vous permet de fouiller partout, de trouver tout. Vous mettez et mettez et mettez dans le « panier » Google. Quand vous en avez assez de shopper, vous payez, une seule fois, une seule caisse, une seule banque. Google anéantit les attendrissants et exorbitants efforts de nos opérateurs « nationaux ». Bientôt fini le paiement sécurisé du CIC « parce que le monde bouge », de la Caisse d’Epargne qui vous tient par les noisettes, du Crédit Mutuel qui n’a de mutuel et de crédit que les noms..
Deuxième exemple : Google offre actuellement les moyens les plus puissants qu’on puisse imaginer pour publier sur le Net. Les plus avancés faiseurs de Blogs, de CMS-ASP et autres Drupal, Word Press, Joomla, Jimdo.. ne peuvent rivaliser avec les outils de développement que Google met à votre disposition gratuitement, et dont les avantages peuvent se réciter en litanies interminables.
Vous n’aimez pas ?
Moi non plus d’ailleurs, mais les choses sont ainsi, les faits sont têtus. L’hyper puissance ne se discute et ne se critique qu’avec d’infinies précautions. Ce tableau d’une explosion, tracé à grands traits, ne donne que de pâles indications sur l’ampleur de la révolution allumée par les deux gamins, par cette terrible firme de Mountain View, comme on disait la firme de Redmond, ou d’Armonk, il y a très longtemps, et, surtout, la cadence qu’elle impose à la métamorphose de l’humaine condition. « Watch millions of videos ».. C’est à l’impératif, des vidéos par millions. Tenez, allez voir Google Labs. De la folie, de la sauvagerie.. C’est le site qui le dit. Ou Google.org, qui exprime parfaitement l’obsession – souvent impuissante – de faire le bien. On y voit entre autre le système de surveillance qui montre en rouge, vue du ciel, les vastes zones récemment déforestées.
Terminons par une note épiphonémique, optimiste et prophétique : Google a désormais confirmé l’extension de l’emprise de son moteur de recherche aux Akashic Records. Cela confèrerait à l’entreprise de Brin & Page un statut d’un ordre très différent, capable d’en faire une rivale directe du Vatican, un nouvel instrument au service du ciel par conséquent.
Les pieds de tomates de ma Grand-Mère, d’il y a fort longtemps, et le tire-pied de mon Grand-Père, d’avant les guerres, avec lequel il nous faisait payer cher nos négligences et nous empêchait de polissonner dans les rues, n’échapperont donc plus à la vie éternelle mémorisée et organisée par le génie de Google.
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Some say Google is God. Others say Google is Satan. But if they think Google is too powerful, remember that with search engines unlike other companies, all it takes is a single click to go to another search engine.
Sergey Brin
Larry Page
Sources :
http://www.evancarmichael.com/Famous-Entrepreneurs/645/Sergey-Brin-and-Larry-Page-Quotes.html
ICARE International Center for Akashic Records Exploration (President Dr Leonard Choptiany Toronto)
Google Camp Cluny – 1100 ans de développement, de Cluny à Manhattan (Vladimir Valdganger)
http://fr.wiktionary.org/wiki/tire-pied avec une citation de Gogol.