mardi 24 septembre 2013 - par Automates Intelligents (JP Baquiast)

Internet. Co-régulation ou balkanisation

Les révélations de l'héroïque lanceur d'alerte Edward Snowden ont mis le monde entier, et pas seulement les spécialistes de la cyber-sécurité, en face d'un problème considérable : comment se protéger des intrusions sur des systèmes d'informations et des matériels gérant des informations se voulant confidentielles. Ces informations concernent en premier lieu les sites gouvernementaux et administratifs liés au fonctionnement même de l'Etat. Elles concernent ensuite les données stratégiques produites par les entreprises soumises à une concurrence de plus en plus dures. Mais chacun d'entre nous, pour peu qu'il y réfléchisse, ne tient pas à ce que le contenu de ses échanges personnels avec des tiers puisse être découvert et utilisé.

 Les intrusions viennent d'abord des réseaux de cyber-espionnage mis en place par les Etats ou des services spécialisés. On a vu dans le cadre de l'affaire PRISM/NSA/Snowden que désormais la NSA, la CIA et le FBI américains peuvent désormais accéder à l'ensemble des échanges – soit des milliards de données par mois – utilisant les réseaux numériques, notamment ceux de l'Internet et des opérateurs de téléphonie mobile. Mais d'autres Etats s'efforcent actuellement, avec plus de difficultés, de se doter de capacités voisines. Le but est le renseignement politique, mais aussi l'intelligence économique, portant sur les activités des entreprises pouvant concurrencer les intérêts américains. Les entreprises s'efforcent de leur côté de recueillir le maximum d'informations concernant leurs concurrents et leurs clients, leur servant en particulier à cibler des campagnes commerciales de plus en plus intrusives. Enfin, au sein du corps social, se multiplient désormais des actions criminelles ou simplement malveillantes visant les activités et les personnes privées. Les enfants mineurs n'y échappent pas.

Tous ces cyber-espions se sont dotés depuis quelques années de services spécialisés utilisant des informaticiens compétitifs recrutés à grand prix. Mais ils font aussi appel à des « hackers » professionnels ou d'occasion trouvant dans ce domaine nouveau une source considérable de profits. Concernant les attaques contre les données personnelles ou privées, que celles-ci soient produites par des administrations ou des particuliers, un nombre croissant d'amateurs s'adonnent à ces activités, pour y exercer des actions illicites, notamment le chantage. Les professionnels de l'éducation savent que les données supposées protégées intéressant la vie des établissements, les activités des parents ou les simples échanges entre élèves sont elles-aussi l'objet d'intrusions et d'exploitations d'autant plus en plus agressives qu'elles profitent de l'anonymat. Les enfants eux-mêmes ne sont pas nécessairement seulement les victimes de tels procédés. Certains s'adaptent vite au « sport national » consistant à pirater les voisins en vue de harcèlements et autres malfaisances.

Comment se protéger ?

La question de la protection contre de telles attaques devient tout aussi urgente que celle concernant l'élargissement de l'accès à Internet des personnes en étant dépourvues. Depuis longtemps les Etats, les administrations et la plupart des entreprises avaient mis en place des logiciels ou réseaux présentés comme sécurisés, concernant les échanges entre personnes dûment autorisées ou l'accès de ces mêmes personnes aux fichiers et applications stratégiques classés comme confidentiels. En France, l'Education nationale a réservé l'accès à certains sites éducatifs aux enseignants ou étudiants dûment habilités.

Mais ces protections se révèlent de plus en plus illusoires. Non seulement, comme on pouvait le prévoir, elles n'ont pas résisté aux effractions des services spéciaux dotés de moyens considérables, comme le sont ceux des entreprises sous-traitantes de la NSA. Mais de plus, la multiplication de hackers de plus en plus efficaces, agissant comme salariés des professionnels de l'espionnage ou pour leur propre compte, rend fragiles sinon illusoires la plupart des protections mises en place par les entreprises et les administrations. Les victimes de ces intrusions ne s'en aperçoivent pas systématiquement, ce qui les fragilise encore plus. Quand elles s'en aperçoivent, elles ne communiquent pas nécessairement sur le sujet, ce qui rend difficile la mise en place de mesures collectives de protection.

Un autre facteur de fragilité tient à la multiplication des objets portables communicants, dotés de capacités de plus en plus ambitieuses en terme d'interactivité (échange de fichiers, d'images, etc. ). Ces objets sont désormais détenus par un nombre croissant de personnes (employés, clients, professeurs, parents d'élèves et élèves en ce qui concerne l'enseignement), qui entendent bien s'en servir le plus souvent possible et sans s'embarrasser de cryptages et mots de passe difficiles à gérer. Ces populations estiment – au moins pour le moment – que la sécurité n'est pas leur problème et qu'elles n'ont donc pas à s'en préoccuper. L'argument le plus souvent utilisé, non sans raisons, est que le mérite de l'Internet a toujours été de faciliter les échanges, éventuellement à l'échelle mondiale, et qu'il s'agirait d'une atteinte aux droits civils les plus élémentaires de mettre en place des restrictions à la liberté de circulation sur les réseaux. Les Etats autoritaires qui s'efforcent de le faire, tels la Chine ou l'Iran, sont au moins en ce domaine présentés comme des modèles à ne pas imiter.

La démarche brésilienne

L'état des esprits va peut-être changer cependant, à la suite des réactions outragées de la présidente du Brésil Dilma Rousseff ayant découvert l'ampleur de l'espionnage américain s'exerçant non seulement sur ce pays mais sur tous ses voisins. Comme le détaille un article du Guardian « Brazil's controversial plan to extricate the internet from US control daté du 21 septembre (http://www.theguardian.com/world/2013/sep/20/brazil-dilma-rousseff-internet-us-control) l'initiative brésilenne qu'elle envisage pourrait être susceptible de changer la philosophie à prétention universelle de l'Internet. Il s'agirait d'un vaste ensemble de mesures de défense et de protection, visant à faire échapper l'Internet brésilien et ses utilisateurs aux multiples possibilités d'intrusion permises par la conformité à des normes en fait imposées, à travers les autorités de régulation de l'Internet, par l'administration américaine. L'initiative pourrait aller jusqu'à la construction de câbles sous-marins indépendants de ceux contrôlés par les Etats-Unis, d'ouverture de points de passage à l'Internet spécifiquement brésiliens, d' un encryptage propre au Brésil tant du téléphone que des échanges entre ordinateurs et finalement de la mise en place d'entreprises de l'Internet en relation avec les utilisateurs, tels que les Facebook et Google américains, qui soient spécifiquement brésiliennes.

 Cette démarche pose d'abord la question de la régulation de l'Internet, aujourd'hui assurée par des organismes dominés par les intérêts américains. Dès 2005, lors du Sommet mondial sur la société de l'information à Tunis, la plupart des pays avaient souhaité participer aux décisions des deux principales instances, l'Internet Architecture Board (IAB) et l'Internet Engineering Task Force (IETF). Aujourd'hui celles-ci sont composées principalement d'experts américains et scandinaves travaillant pour de grandes entreprises et des universités américaines. Elles sont chapeautées par l'Internet Society, basée à Washington et à Genève, une association dans laquelle les membres américains jouent un rôle prééminent. Enfin le développement des recommandations techniques pour le World Wide Web est assuré par le W3C, organisme international installé au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston. A plusieurs occasions, des intérêts européens ont tenté de s'y faire entendre, mais jusqu'ici sans succès.

Au delà de la régulation juridique se pose la question de la nationalité des outils sur lesquels se développent les réseaux numériques, des normes qu'ils adoptent pour se donner des clientèles captives et de leur degré d'ouverture aux agences d'espionnage américaines, notamment la NSA, par le biais de portes d'entrées (back doors) convenus à l'avance. Internet et la téléphonie reposent sur un ensemble de routeurs fabriqués aux Etats-Unis ou selon leurs normes. Il en est de même des câbles assurant les liaisons entre routeurs, des systèmes d'exploitation des machines, des navigateurs, des moteurs de recherche et des services finaux assurés aux utilisateurs par les grandes compagnies américaines du Web, toutes américaines bien qu'implantées dans le monde entier. Pour échanger du courrier électronique, écouter et télécharger de la musique, regarder des vidéos ou créer des weblogs, la grande majorité des produits disponibles viennent des Etats-Unis. De plus l'évolution des technologies, qui se poursuit sur un rythme accéléré, permettra la mise en place de systèmes de contrôle de plus en plus exhaustifs portant sur les utilisateurs publics et privés de l'Internet, du téléphone et des nouveaux services (voir notre article de 2012. Nouvelles technologies numériques et combat pour la démocratie http://www.automatesintelligents.com/echanges/2012/juin/numerique_et_democratie.html)

Nous avions précédemment indiqué que pour échapper à cette domination américaine, il faudrait non seulement une volonté politique très forte et continue, mais aussi des investissements considérables, nécessitant du temps, des spécialistes et des dizaines voire des centaines de milliards de dollars. On peut douter de la capacité du Brésil, même soutenu par les Etats membres du BRICS (Russie, Inde, Chine.. ;) de réaliser un tel exploit. De plus, même dans ces pays, les intérêts économiques et privés des entreprises et des citoyens utilisant les réseaux numériques aux normes actuelles s'opposeront à toute forme de « nationalisation » qu'ils assimileront à une « balkanisation ». C'est ce danger de balkanisation que font valoir, y compris au Brésil, les forces politiques inspirées par les Etats-Unis. Les représentants de ce pays ne manquent pas d'affirmer que le web trouve son principal intérêt dans la mondialisation des échanges qu'il permet. Ils évoquent aussi l'exemple de la Chine pour mettre en valeur les risques que des Internets locaux contrôlés par des gouvernements autoritaires font courir aux valeurs démocratiques dites occidentales.

Rôle souhaitable de l'Europe

On regrettera à cette occasion que les gouvernements européens, sans doute trop soumis aux influences des intérêts atlantistes, n'aient pas eu jusqu'à ce jour la moindre réaction en faveur de l'initiative de Dilma Rousseff. Ils auraient pu dans un premier temps se joindre aux Etats voulant échapper à la domination américaine au sein de l'Internet Society et du W3C. Représentant un bon tiers des usagers du Web, les Européens pourraient peser avec les Brésiliens pour faire évoluer les normes en faveur de leurs intérêts. Ils devraient aussi les rendre publiques afin qu'elles puissent faire l'objet de consensus plus démocratiques.

Un tel objectif devrait intéresser également les technologies de cryptage et de protection, même si en ce domaine le développement international des cyber-guerres, prenant aussi la forme plus honorable de la lutte contre des mafias internationalisées, rende illusoire tous consensus globaux. Sur un plan plus local, des méthodes permettant de lutter contre les hackers devraient être discutés voire implémentées en commun. Ceci ne permettrait pas, par définition, d'éliminer cette pratique, mais peut-être de la rendre plus difficile.

Il devrait en être de même des méthodes permettant de protéger les établissements d'enseignement, les enseignants et les élèves des intrusions criminelles ou malveillantes qui ne manqueront pas de se développer avec la multiplication rappelée ci-dessus des matériels portables et des pratiques de l'éducation en ligne. Les enjeux en cause devraient au moins être discutés en commun par les différentes instances concernées. Ceci devrait permettre, en attendant d'éventuelles solutions techniques, de prévenir les malentendus et les critiques du système éducatif qui ne manqueront pas de se généraliser si la question n'est pas officiellement posée.

Plus généralement, les Etats européens, s'ils se dégageaient des influences atlantistes, pourraient investir en commun avec le Brésil pour réaliser des matériels et des logiciels conformes à ce que seraient des normes de réseaux plus ouvertes et mieux partagées que celles actuellement en vigueur sur le web. La chose paraît impossible aujourd'hui, mais peut-être découvrira-t-on si les débats en ce sens se poursuivent, qu'elle deviendra brutalement possible. Tout dépendra de l'évolution des rapports entre forces géopolitiques mondiaux. Les Européens ne devraient pas, en ce domaine comme en d'autres, être obligés de choisir entre deux impérialisme, celui de l'Amérique et celui de la Chine. Le débat se pose exactement dans les mêmes termes concernant les matériels de défense et les programmes spatiaux.

 



15 réactions


  • Buddha 24 septembre 2013 15:05

    si la base du mal vivre ensemble n’était pas la compétition truquée et l’appât du gain qui forcement amènent le voleur qui voit des voleurs comme lui partout, à donc essayer de surveiller tout le monde....en passant sacré maladie mentale , et bien il n’y aurait rien à surveiller, ni personne à tuer....alors toujours pour la compétition(toujours truquée) , et l’ appât du gain comme valeurs sures , comme seules valeurs... ???


  • HELIOS HELIOS 24 septembre 2013 15:40

    bonjour,
    Voila un bon sujet pour les professionnels plus que pour le simple particulier.

    Permettez moi de rappeler que si nous avons internet, c’est a dire si nous avons « un » internet libre, gratuit et ouvert, c’est justement grace aux etats unis, car sinon, a l’exemple de la France, nous aurions un « minitel 2 » c’est a dire un internet où il faudrait payer pour consulter les sites... et ce n’est pas que la France, combien de pays ont deja du mal a accepter un systeme ouvert ?
    Il n’y a qu’a voir combien de sites sont payants et l’intoxication permanente qui consiste a vouloir appliquer un modele economique sur toute activité internet plutot que d’accepter le partage d’information gratuit ! Il est neanmoins clair que ceux quii partagent gratuitement sont actuellement chassés par ceux qui veulent tout faire payer, l’info accessible gratuitement empechant la possibilité de paiement ailleurs.
     (Ce qui ne veut pas dire qu’il y ait des services payants...)

    Mais sur le fond de la securité, qui est l’objet de ce billet, de mon point de vue, il n’y a que deux cas tres precis a examiner :

    — la securité exterieure, celle qui defend techniquement un site et son contenu des intrusions du reseau en general... et la je ne suis pas d’accord avec tous les cassandres qui voient en internet un nid d’insecurité où rien ne peut etre preservé....
    Les sites ne sont pas si corrompus que cela, et les outils de securités sont efficaces et exceptionnellement defaillants.
    On peut et on sait interdire la corruption d’un site quelconque, il n’y a pas de backdoor ni quoi que ce soit avec un site construit selon les normes et avec des logiciels et des equipements de qualité professionnels actuels.
    On ne peut que deplorer que l’Europe ne participe pas plus activement, industriellement parlant, a la construction d’equipements dans ce domaine.

    — la securité interieure, celle qui veut preserver logiquement et humainement les contenus d’acces non desirés par les proprietaire.
    A mon avis c’est au niveau de l’humain que se trouve le probleme. Aucun equipement de securité ne remplacera l’habilitation consentie d’un humain a utiliser un site. Le vol d’information n’est pas due a internet qui n’est qu’un moyen de transport mais a l’autorisation, ou la possibilité d’acces qui ont été octroyés a des personnes.
    Aucune clef, pas même la bio identification de serviront a rien si la personne est décidée a outrepasser la confidentialité des contenus, pas plus que les plus puissants alogrithmes de cryptage, puisque par definition, la personne interieure est autorisée !


    Comme pour les droits d’auteurs et les droits voisins, il faut une revision bien plus vaste de ce que nous appelons aujourd’hui la confidentialité, la securité etc pour definir un contour technique, legislatif et « humain » a mettre en oeuvre pour resoudre les differents problemes qui sont soulevés dans votre article.

    Les mesures demandées par D Roussef ne servent a rien, si ce n’est a restreindre la liberté des bresiliens de base, car les pro du renseignements, de l’intelligence economique etc, sont déjà a l’interieur....


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 25 septembre 2013 05:46

      Bonjour HELIOS,

      L’internet été mis en place par les militaires américains ... bon O.K. ...

      Mais c’est grasse aux européens, c’est à dire le CERN, que le www World Wide Web à vue le jour.

      Donc si nous arrivons à nous exprimer aujourd’hui librement sur le net c’est aussi grasse à « nous mêmes » les Européens ou plutôt grasse à Tim Berners-Lee.

      L’internet n’est pas si libre et ouvert comme vous le décrivez ... Il n’existe aucune démocratie en ce qui concerne l’administration du WEB.

      L’internet gratuit ? 
      Je paye mon accès à internet .... Ahhh oui le WIFI chez Mc Donnald ....c’est gartuit ...
      La très grande majorité des utilisateurs payent pour leur accès à internet.

      « Les mesures demandées par D Roussef ne servent a rien »

      Je suis pas d’accord avec vous sur ce point non plus.

      Une autre étude publiée ce mois-ci par un groupe de réflexion, la Fondation pour l’innovation et les technologies de l’information (ITIF), estime par ailleurs que les fournisseurs américains d’informatique en réseau pourraient perdre 22 à 35 milliards de dollars sur les trois prochaines années à cause du scandale Prism.

      Il y à un enjeux économique énorme concernent le hébergement des données. Les Brésiliens ne veulent pas se couper de l’internet mais avoir un regard de près sur leur données. les Européens devront emprunter le pas des Brésiliens ...

      Personnellement je vais aussi tirer mes conséquences concernant PRISM ... J’ai récemment résilié mon compte PayPal société américaine qui vient de changer son règlement et qui va transmettre une partie des données de leurs clients à ses partenaires donc un est l’emblématique réseau social Facebook, société américaine connue pour violer la vie privée des gens notamment avec la récente décision de pourvoir se servir librement dans la galerie des photos de ses comptes d’abonnées.

      Les américains commencent vraiment à péter les plombs ... il n’y à plus de limite, plus de retenu, plus d’éthique.

      L’administration nationale des tribunaux suédois, une autorité qui relève du gouvernement et fait des propositions sur l’organisation des juridictions, a recommandé de ne pas utiliser les services de cloud . source

      Je toujours été contre le cloud ... et pour cause ... le cloud nous est vendu comme une nouveauté technologique par des commerciaux, hors c’est rien d’autre d’une association des services, donc rien de révolutionnaire. L’idée de cloud c’est que le client ne doit plus se préoccuper ou sont stocké ses données ... et c’est justement cela le grand danger du Cloud .... vos données sont dans les nuages ... enfin chez les américains !!!

      Puis je trouvé cette information :

      " Le marché du cloud va être un peu bousculé, mais la demande est en forte croissance, selon l’analyste. Les acteurs américains commencent à s’adapter en investissant dans la création de datacenters en Europe. " source

      Je déconseille vivement aux entreprises d’utiliser le cloud ... et puis si les américains investissent dans les datacenters en Europe ils s’accorderont certainement un accès depuis l’autre cote de l’atlantique pour poursuivre voire même renforcer le programme PRISM.


    • Automates Intelligents (JP Baquiast) 25 septembre 2013 09:55

      Merci pour ces précisions que je note soigneusement


    • Tcharl 25 septembre 2013 13:14

      Je voudrais juste rebondir sur une de tes phrases : « Les sites ne sont pas si corrompus que cela, et les outils de securités sont efficaces et exceptionnellement defaillants ». Encore faut-il qu’ils soient bien conçus.

      J’espère que tu n’as pas changé ton mot de passe Agoravox par un autre que tu utilises fréquement pour ton compte mail, bancaire...

      Car la page n’est pas sécurisée (le protocole est http au lieu d’https, et en regardant le code source, je n’y vois aucune sécurité), ce qui fait que ton mot de passe est en clair dans les tuyaux...

      Et même quand l’encryption est là, elle n’est pas forte pour autant : il suffit de voir le certificats fournis par Google pour s’en persuader : la SHA1-256 est cassable en à peine 30 secondes, aujourd’hui il faudrait du SHA-2048*3-DES pour commencer à être un minimum secure... 


  • paul 24 septembre 2013 20:26

    La réaction de Dilma Rousseff est symbolique, mais elle a une portée internationale .
    Elle marque le refus de subir la piraterie informatique à grande échelle de la part d’un pays qui se veut un modèle de démocratie, et qui emprisonne ses lanceurs d’alerte .

    Les pays espionnés se voient dans l’obligation d’investir dans la cyberdéfense, mais pas celle qu’a promis hypocritement le secrétaire général de l’OTAN à tous ses membres .

    Les BRICS, en particulier la Chine et la Russie, ont les moyens de trouver des parades aux intrusions informatiques, sans aboutir à la balkanisation d’internet, que redoute Google pour son business, mais aussi la communauté des internautes .


  • eau-du-robinet eau-du-robinet 25 septembre 2013 04:43

    " Il s’agirait d’un vaste ensemble de mesures de défense et de protection, visant à faire échapper l’Internet brésilien et ses utilisateurs aux multiples possibilités d’intrusion permises par la conformité à des normes en fait imposées, à travers les autorités de régulation de l’Internet, par l’administration américaine."

    Le Brésil prend donc des mesures contre les agissements de la NSA mais que fait l’Europe ?
    Aucune contre offensive, aucune riposte et pour cause !
    Les gouvernements européens donc la France sont de mèche avec les institutions américaines !

    Les informations du lanceur d’alerte Edward Snowden avaient montré que l’Allemagne était une cible de choix des services de renseignement américains. Des centaines de milliers de métadonnées en provenance d’Allemagne auraient été interceptées. L’hebdomadaire Der Spiegel avait notamment révélé que les services allemands non seulement étaient parfaitement au courant de ces écoutes, mais qu’ils avaient prêté main-forte à leurs collègues américains. source

    Le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a assuré, lundi 12 août, que les Allemands n’étaient pas espionnés par les États-Unis !

    Merkel nous prend vraiment pour des cons !

    Il faut un sacre niveau de naïveté voire d’insuicience de la part d’une majorité d’électeurs allemands qui ont réélu, il y à à peine quelque jours, de nouveau Angela Merkel !

    Il est urgent de quitter l’Europe ou plutôt les institutions Européennes qui sont gangrène par des agissements de Goldman & Sachs.


  • Dominique 25 septembre 2013 04:44

    En tant que professionnel de l’électronique et collaborateur à plusieurs projets de logiciels libres, j’en ai vraiment marre d’être systématiquement catalogué dans la catégories des craqueurs par des soi-disant experts en informatique qui ne connaissent même pas le sens du mot hacker ! U hacker est celui qui met ses mains dans le cambouis informatique pour construire quel chose, un programme, un site, internet, etc. Ceux qui casse les choses et dont ils est question dans cet article sont des craqueurs. C’est pourtant pas compliqué et il suffit de lire les sources pour le savoir : How to become a hacker. C’est pourtant un des plus anciens textes d’internet, mais apparemment, les derniers à l’avoir lu sont ceux qui se prétendent experts.

    Et oui, je suis fier d’être un hacker, même s’il y en a des biens meilleurs que moi ! Car c’est grâce à des gens comme moi qu’internet et tout le reste fonctionne.

    Pour en venir au fond de l’article, il faut bien voir que deux pays ont déjà un internet sécurisé par rapport à la NSA et les autres agences d’espionnages US, ce sont la Chine et la Russie. Certains appellent cela de la censure. Pour info, google est censuré en Europe, il n’y a qu’à voir les petits caractères qui apparaissent parfois en bas : google.com google.ch Il n’y a pas de censure sur google US, par contre, il y a 3 liens censurés sur google suisse, et vu le texte recherché. il s’agit de censure politique et de rien d’autres. Vous pouvez essayer ce texte et d’autres sur tous les sites européens de google et vous retrouverez la même censure politique. Et les spécialistes nous disent qu’il y a de la censure en Chine, ce qui est vrai, mais ils oublient bien de nous dire qu’il en est de même chez nous.

    De plus, sur le sujet PRISM/NSA, les experts oublient le plus souvent de nous rappeler que si l’Europe ne dit rien, c’est parce que les services secrets européens collaborent avec ceux des USA. De plus, ce n’est un secret pour personne que la NSA travaillent avec l’ensemble des principaux acteurs de la Silicon Valley. Cela comprend aussi bien les fabricants de logiciels comme Microsoft, que les fabricants de puces comme Intel. Il y a deux moyens en informatique pour implémenter un programme, et cela est valable pour n’importe quel programme, c’est soit sous forme logicielle, soit directement gravé dans le silicium.

    De plus, au début d’internet déjà, soit bien avant la NSA, c’était un secret de polichinelle que les puces utilisées pour fabriquer les firewall (pare-feu) proviennent de deux constructeurs US, et contiennent des portes dérobées. Pour rentrer dans un réseau, celui qui connaît ces portes dérobées n’a besoin que de quelques secondes. Toujours aujourd’hui, la CIA utilise ses propres firewall réalisés avec des composants discrets pour protéger ces applications les plus sensibles. Si elle fait cela, c’est parce qu’elle est bien placée pour savoir que c’est le seul moyen pour réellement les protéger.

    J’ai discuté une fois avec un chef d’entreprise qui venait de faire refaire toute la sécurité du réseau de sa boite. Il téléphone à un de ses amis spécialiste de sécurité informatique et concepteurs de programmes de sécurité (un firewall bien connu des windowsiens). Il lui explique la chose et lui demande d’essayer de rentrer dans son nouveau système, Il lui dit tu me téléphones quand tu es dedans. Deux minutes après, le téléphone sonne et le mec lui explique qu’il a eu de la peine à rentrer car il avait oublié les mots de passe.

    Le Brésil a décidé de s’attaquer aux deux sources de portes dérobée et de possibilité d’espionnage. D0abord, il veut tirer des câbles qui ne passent pas par les USA. Cela est très important car des agences comme la NSA sont capables de craquer n’importe quel protocole de communication, même les plus sécurisés. Certains se croient à l’abri en utilisant Thor, mais ce genre d’agences font parties des premiers utilisateurs de Thor et de ses développeurs.

    Ensuite il y a des sites. La partie hardware contient des portes d’entrées dérobées dans le silicium des firewalls, Il ne reste donc plus que les logiciels des serveurs pour assurer la sécurité. Ce n’est pas pour rien qu la majorité des serveurs internets tournent sous des logiciels libres comme GNU(Linux. Prenons le kernel. Il contient un générateur de nombres aléatoires. Intel a essayé de faire pression pour que le kernel utilise le générateur de ses processeurs. Ce générateur peut être utilisé pour générer les clés de cryptage. Linus Torwald a refusé, et avec raison. Intel est un de ses acteurs majeurs de la Silicon Valley qui collaborent avec la NSA, ils leurs est donc facile de collaborer pour créer un ensemble générateur - algorithme de cassage de clés performant. Je ne parle même pas de microsoft qui collabore aussi avec la NSA.

    Quand à la confédération suisse, elle n’a pas dit un mot sur l’affaire Snowden. Elle doit être bien embêtée car toute la gestion de son parc informatique est confiée à un de ses acteurs majeurs de la Silicon Valley, ceux-là même qui collaborent avec la NSA, IBM.

    Il est aussi question des logiciels professionnels. Avec l’affaire Snowden, nous savons que tout logiciel professionnel qui n’est pas libre et dont l’auteur est un acteur majeur de la Silicon Valley, c’est à dire l’ensemble des logiciels produits par les grandes sociétés informatiques américaines, ainsi que par toutes les sociétés faisant parties de leurs portefeuilles, sont susceptibles de contenir des portes dérobées et des fonctions d’espionnage et de collectes de données.

    Les pays d’Amérique latine ont un avantage sur nous. Ils n’ont pas attendu l’affaire Snowden pour développer l’usage des logiciels libres et open sources, notamment de GNU/Linux, à grande échelle dans leurs administrations. L’Europe est particulièrement à la traîne dans ce domaine. Un logiciel open source ne garanti pas qu’il ne contient pas de faille de sécurité, mais il garanti qu’elles ne sont pas implémentées de façon volontaire, et quand elles sont découvertes, la réaction est souvent bien plus rapide qu’avec les logiciels propriétaires.

    Il est aussi question du w3c. Toutes les normes du w3c sont des normes ouvertes, et il existe des logiciels open-source pour l’implémentation de chacune de ses normes. Cela fait longtemps que des sociétés comme microsoft pondent des extensions propriétaires à ces normes, ceci dans l’espoir d’arriver à prendre le contrôle d’internet. L’auteur de l’article fait une erreur en assimilant le w3c aux autres organismes de régulation. Ce n’est pas le w3c qui pond des protocoles de cryptage dont la NSA a les clés de décryptage. Le w3c s’occupe des normes comme le html et le css, et ce serait vraiment une catastrophe pour internet si ces normes venait à tomber dans l’escarcelle de sociétés privées ou dans celle des états.

    Enfin, il faut voir que les sociétés majeure de la Silicon Valley sont en train de nous préparer l’internet des choses. L’ipv6 le rend possible. En clair, c’est la matrix, comme dans le film, à part que ce sera pas une fiction. Pour la galerie, c’est à dire pour le grand public, ils utilisent des slogans comme la plante intelligente. Entre eux, ils tiennent un autre langage : "Technology will increasingly dominate the world, as population, resource exploitation, and potential social conflict grow. Therefore, the success of this convergent technologies priority area is essential to the future of humanity.«  »La technologie va dominer le monde de façon croissante à mesure que la population mondiale, l’exploitation des ressources et le potentiel de conflits sociaux augmente. C’est pourquoi les succès du domaine prioritaire des technologies convergentes est essentiel pour le futur de l’humanité."

    Cela figure en toutes lettres dans le compte rendu du plus grand symposium sur les technologies convergentes pour augmenter les performances humaines. Pour vendre leur truc, ils nous montrent l’athlète avec ces jambes en carbone qui courre plus vite que les autres, et des militaires US dans les montagnes afghanes qui courent comme des cabris avec des paquetages de 50 kilos sur le dos et un exosquelette. En clair ce texte signifie que celui qui contrôlera ces technologies convergentes contrôlera le monde, et que ce qui les intéresse n’est pas de mettre ces technologies au service des peuples du monde, mais de monopoliser l exploitation des ressources tout en contrôlant les troubles sociaux que leur politique et l’accroissement de la population mondiale ne manqueront pas de créer. En d’autres termes, ce qui nous attends si nous continuons à laisser faire est encore bien pire que la NSA car nous aurons tous des flics à domicile avec la multitude d’appareils qui seront branchés en permanence sur le réseau. A terme, ils nous implémenterons le réseau directement dans la tête à la naissance. Ceu qui croient que c’est de la science fiction n’ont encore rien vu. L’internet des choses, ce sera nous si nous laissons faire.


    • Buddha 25 septembre 2013 09:03

      biens sur que la majorité va se laisser faire , au début, comme depuis des milliers d’années,,sauf changement dans notre psyché cerveau changement occasionné par chacun..pourquoi ? parce que on utilise uniquement la partie du cerveau qui ne marche que dans le connu donc le passé qui projette l’avenir en oubliant le présent ..et quelque soit le connu, elle choisira toujours le connu , ne pouvant absolument pas vivre l’inconnu.......il nous manque l’élément endormi de notre cerveau, ceci n’est pas une hypothèse mais des faits vécus par moi et pas mal de personnes , de + en plus..

      la clé de la sortie de la barbarie n’est pas du tout à l’extérieur dans des systèmes mais en chacun......car chacun contribue à cette horreur à son niveau...si si j’insiste...il est question donc d’éveil à notre nature profonde....si le pouvoir crée le pire....il risque tout simplement de forcer, de hâter ce réveil....donc tout va bien on est a un tournant fatidique.. smiley...........


    • Automates Intelligents (JP Baquiast) 25 septembre 2013 09:45

      Merci pour ces précisions, que je note soigneusement.
      PS : ne vous vexez pas si l’on confond hacker et craqueur. Avouez que le 2e terme est peu usité.


  • Buddha 25 septembre 2013 09:08

    les religions, la politique, les sciences ont toutes échoué à faire de cette planète un havre de paix...et ++,car elles sont parties intégrantes du problème................parce que on n’a jamais considéré l’origine du problème : chaque humain et son cerveau qui ne marche plus bien ,qui a un bug , est l’origine du problème..c’est cela qui doit changer radicalement.....si rien ne se produisait, on l’aura bien cherché..plutôt le connu meme horrible que la vie.....


  • non666 non666 25 septembre 2013 11:22

    « Les révélations de l’héroïque lanceur d’alerte Edward Snowden ont mis le monde entier, et pas seulement les spécialistes de la cyber-sécurité, en face d’un problème considérable »

    Il n’y a aucune « révélation » nouvelle dans les publication de Snowden, au pire une confirmation interne.

    La DGSE avait sous l’ère Sarkozy déjà indiqué clairement que les réseaux sociaux étaient sous surveillance ainsi que les smartphone en faisant interdire aux membre du gouvernement de communiquer quoique se soit interessant l’interet national via les BlackBerry (dont les serveurs sont en Amérique du nord , chez l’ennemi....)

    J’ai posté pour ma part plusieurs messages en se sens sur agoravox sur des articles évoquant ce sujet

    Enfin, dès les années 80 le « Chaos Computer d’Hamburg » célèbre pour ses effractions dans les réseaux sécurisés US avait déjà évoqué les failles étonnantes des systèmes d’exploitation microsoft qui disparaissaient a chaque patch suite aux efforts des pirates mais reparaissaient a chaque nouvelle version sous une forme ou une autre....

    Les etats unis qui etaient en retard dans le controle de l’information numerique a l’epoque du Minitel ont suite au G7 sur les « autoroutes de l’information » sous Mitterand pris le controle total des réseaux mondiaux.

    Ils controlent a leur seul profit l’ICANN qui devraient etre sous controle des nations unis pour le moins. lL’IICANN controle les reseaux physiques et les serveurs racines

    Ils produisent TOUS les sytèmes d’exploitation et meme linus thorval ; le fondateur de l’inux travaille desormais dans la silicone valley sous leur controle...

    Ils ont imposé leur annuaire (Google, Yahoo , Bing) ce qui leur permet de hiérarchiser ce que vous devez voir et de mettre tout au fond ce que vous ne devez pas savoir

    Par exemple Wikipedia, subventionné dès le départ par la NSA est mis systématiquement en tete de gondole.... 

    En lisant les « règles vous decouvrez que les sujets »polémiques« (non conforme aux version du nouvel ordre mondial et donc »complotiste« sont »under control« 

    Tout n’est pas controlé par les anglo-saxon, rassurez vous

    ICQ, par exemple, c’est le MOSSAD...

    Pourquoi refusez aux RG français ce que vous indiquez si volontiers tout seul à la NSA ?

    Rajoutez a tout cela les obligations des fournisseurs d’accès Internet dont les Hot line sont basées off shore, au Maroc par exemple et vous comprendrez que rien de ce que vous faite n’échappe à la dictature »soft« en train d’être mise en place.

    Nous savons tous desormais que l’information est controlé par des petits groupes d’interets privés , dans chaque pays. En France par exemple ce sont Bouyghes, Lagardère, Dassault, Rottschild, NIels , Weil, Vivendi , Beterlsmann...

    Tous ces groupes sont les heureux bénéficiaires des dépenses de l’Etat , tout en contribuant às alir la gestion national au profit de leurs intérêts privés.

    Tous ces groupes sont egalement impliqués dans la destruction de l’autorité de l’Etat , la mort des etats nations au profit d’une gouvernance globale...entre nantis, puissance anglo-saxonnes et sauvegarde d’Israel evidemment.

    Evidemment, ils ont de petites rivalités entre eux mais ce qui est sur c’est que notre interet, lui, est purement et simplement ignoré.

    D’un autre coté, quand pour succéder à »Sarkozy l’americain« , on choisi Hollande le »young leade"r de la french american foundation depuis 1991, on ne peut pas s’attendre a ce que les interets de la france soient seuls pris en compte.


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 25 septembre 2013 12:02

      Bonjour non666,

      "Nous savons tous desormais que l’information est controlé par des petits groupes d’interets privés , dans chaque pays. En France par exemple ce sont Bouyghes, Lagardère, Dassault, Rottschild, NIels , Weil, Vivendi , Bertelsmann..."

      ... et en tête de la pyramide Goldman & Sachssmiley


  • herbe herbe 25 septembre 2013 18:46

    Oups, j’ai failli rater cet article (pas facile de tout suivre).

    Merci pour la présentation de ce sujet important !

    Une peu d’eau moulin, nous avons chez nous cette agence (je découvre, ça semble assez récent...) :


  • baldis30 30 septembre 2013 21:48

    A part quelques remarques qui effeleurent le sujet , je suis étonné de l’absence de réactions politiques . Tant à notre faible niveau qu’à celui bien plus élevé desz gouvernants !

    Avec les révélations que se serait-il passé si de Gaulle était au pouvoir ? certainement bien des choses probablement pas très agréables pour les diplomates US en place ! Puis des réactions internes plus techniques , d’abord vers ceux qui n’avaient pas détecté l’espionnage ( appelons un chat , un chat ) , ensuite vers les techniciens pour des contre-mesures et certainement des actions en rapport !

    Lorsqu’on veut se protéger , on ne branche pas son ordinateur sur le Net ! Pour cela , tout un courrier personnel que je veux discret est réalisé sur un vieux « bousin » qui jadis fut raccordé mais ne l’est plus maintenant . En cas de besoin de transfert, il y a les clés !


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