lundi 20 octobre 2014 - par Jean Pouly

L’artisanat numérique : vers la fin du capitalisme industriel du 20ème siècle ?

à y regarder de plus près, l’explosion des métiers dans le secteur numérique concerne davantage une multitude de travailleurs indépendants qui bricolent et inventent de nouveaux outils et services 

Un titre et un mot peut être étonnants pour cette chronique tant on assimile l’artisanat à des métiers manuels, anciens et assez éloignés des technologies numériques. Mais à y regarder de plus près, l’explosion des métiers dans le secteur numérique concerne davantage une multitude de travailleurs indépendants qui bricolent et inventent de nouveaux outils et services plutôt que des batteries de salariés spécialisés concentrés dans de grandes multinationales du numérique. Ce renouveau de l’artisanat est plutôt une bonne nouvelle car cette forme d’organisation du travail génèrent de nombreux impacts très positifs pour la société. Il faut cependant mettre cette évolution en balance face un autre mouvement contraire que l’on observe depuis quelques années : celui de la consolidation des énormes plateformes technologiques du web, détenus par les majors du secteur numérique et qui veulent à tout prix contrôler le web, son trafic, ses données dans un logique totalement opposée à l’artisanat. Un nouveau bras de fer s’engage…

Comment expliquer ce retour en force de l’artisanat ?

Il est probable que le modèle massif du salariat mis au monde par la révolution industrielle soit en train d’exploser. Aujourd’hui la plupart des grandes entreprises externalisent de nombreuses fonctions auprès d’agents indépendants. Ceux-ci ne cessent de croître en France comme dans le monde industrialisé. Les américains prévoient d’ailleurs une proportion de 40% de travailleurs indépendants à l’horizon 2020. Et c’est le secteur numérique qui tire cette évolution. D’une part à cause du développement de ces nouveaux artisans numériques et d’autre part à cause des nouvelles formes de travail rendue possible par le numérique. Chacun peut travailler de chez soi, d’un centre de coworking de façon indépendante. L’économie du 21ème siècle contourne ainsi l’extrême rigidité héritée des modèles d’organisation sociale du travail du 20ème siècle.

Quel est le portrait robot de ce nouveau profil d’artisans ?

On les retrouvent massivement dans les centres de coworking, sorte de nouveaux centres de production de cette économie numérique. 

La crise structurelle que nous connaissons et dont le numérique est un agent pathogène détruit et crée, dans le même temps, des millions d’emplois. Les générations Y et Z ont bien compris ce phénomène et investissent donc massivement l’entrepreneuriat numérique et deviennent des artisans numériques même si ce terme n’est pas vraiment valorisé ni utilisé tant il fait référence à des métiers manuels. Ce qui est surprenant car dans le numérique on travaille certes avec sa tête mais aussi avec ses doigts, c’est ce qu’on nomme le digital….On peut donc dire que ces nouveaux artisans sont jeunes, assez diplômés, et connaissant assez bien l’univers numérique car ils y baignent depuis longtemps. Mais surtout ils sont créatifs, autonomes, en réseau, agiles et ouverts à l’innovation. On les retrouvent massivement dans les centres de coworking, sorte de nouveaux centres de production de cette économie numérique. 

Quelle plus value de ces artisans ? Qu’apportent-ils à l’économie ?

D’une certaine façon on revient dans la situation d’avant la première révolution industrielle où l’on travaillait massivement de chez soi ou dans une petite manufacture proche de chez soi. 

Tout d’abord ils sont des créateurs. Ils apportent donc des idées nouvelles, de nouveaux services, de nouveaux outils bénéfiques pour l’économie. Ils créent les bases des produits et des services nécessaires à l’économie de notre siècle. Les centres de coworking hébergent d’ailleurs de nombreux artisans numériques à l’origine des plus belles success stories du web. Ensuite, ces artisans sont inscrits dans une économie territoriale équilibrée. On peut tous travailler de chez soi, d’un centre de coworking proche de chez soi, dans les transports ou de chez ses clients. D’une certaine façon on revient dans la situation d’avant la première révolution industrielle où l’on travaillait massivement de chez soi ou dans une petite manufacture proche de chez soi. Cela génère une économie de proximité, décentralisée, proche des préoccupations des gens. Cela recrée du lien social et de l’activité dans les zones périphériques et rurales. 

Ce mouvement est-il pérenne ?

Il est probable que cette génération Y et Z deviennent tous des artisans numériques et qu’ils le restent. La très grandes majorité de ceux qui ont goûté à cette liberté ne veulent pas la perdre et les emplois classiques de l’économie du 20ème siècle ne font plus du tout rêver. Même leurs derniers privilèges comme par exemple la fameuse garantie de l’emploi sont en train de tomber. Il est donc très probable que ce mouvement perdure à condition qu’il écarte deux grandes menaces.

Justement, quelles sont les limites de ce modèle artisanal et à quelles menaces est-il confronté ? 

Si Internet a été crée dans une logique horizontale et décentralisée, force est de constater aujourd’hui que ce n’est plus le cas et que les grandes majors du secteur trustent le marché dans une logique verticale, propriétaire et monopolistique. 

Ce qui a prévalu dans la naissance du salariat et du syndicalisme au moment de la révolution industrielle c’est la prise de conscience que nous étions plus forts ensemble pour se protéger des aléas de la vie et du travail en créant les premières caisses mutualistes et les assurances chômage. C’est un des défis des artisans numériques qui sont disons-le aujourd’hui massivement précaires. Leur jeunesse constitue un atout et nombre d’entre eux n’ont pas encore de famille, de gros problèmes de santé ou de mise à jour de leurs compétences. Il faut donc que ce secteur de l’artisanat s’organise, se fédère pour se consolider. 

Un autre risque majeur qu’encoure l’artisanat numérique et que pointe l’excellent bloggeur Thierry Crouzet est ce que l’on peut appeler la « plateformisation » du web. Si Internet a été crée dans une logique horizontale et décentralisée, force est de constater aujourd’hui que ce n’est plus le cas et que les grandes majors du secteur trustent le marché dans une logique verticale, propriétaire et monopolistique. Il y a 20 ans on pouvait facilement trouver en tête d’une recherche sur internet un petit hôtel. Aujourd’hui, impossible d’éviter les intermédiaires comme Tripadvisor, Expédia ou Booking qui nous rendent certes un service mais fragilisent le secteur hôtelier artisanal par un véritable racket sur les commissions qu’ils prennent. 

Quelles alternatives possibles ?

Face à ce risque les artisans numériques ont des atouts : ils sont des interfaces humaines et de proximité pour aider chacun d’entre nous à décoder le numérique et se l’approprier. Ils peuvent donc jouer l’atout de la relation humaine face aux grandes plateformes. Il existe aussi des alternatives aux grandes multinationales du numérique notamment à travers le mouvement open source qui d’ailleurs vient de lancer une initiative intéressante baptisée « Dégooglelisons Internet ». 

Enfin, ce mouvement des artisans numériques rejoint aussi celui qu’on appelle les makers, ces producteurs de la nouvelle économie manufacturière, en bon anglais, "the new manufacturing economy" qui associe le numérique, le design et la réapproriation de outils de production dans les fablabs ces nouvelles petites usines de proximité dont nous avions déjà parlé. 

Une nouvelle révolution est donc en marche et nous n’avons pas fini d’en parler ensemble !



30 réactions


  • lsga lsga 20 octobre 2014 11:21

    n’importe quoi.


    Donc pour info, aujourd’hui, la création d’application web s’est industrialisé.

    Deux exemples de « Machine Outil Industrielle » du web :


    Là où il y a 10 ans, un webdesigner était un petit artisan qui codait tout lui même du début à la fin ; et en général faisait même les graphismes ; aujourd’hui, le développement d’une webapp repose en général sur un ingénieur, un graphiste, un ergonome, un rédacteur, un marketeur. Là où hier un développeur devait faire tout lui-même from scratch, aujourd’hui, il utilise les « machines outils » et les briques logiciels industrielles développées par d’autres selon des process industriels. 


    La grande nouveauté : les outils de production ne sont plus propriétaires (la majorité des frameworks sont Open Source), la hiérarchie n’est donc plus basée sur la propriété privée façon cathédrale, mais est un bazar basé sur la compétence ; bref, il s’agit d’une Industrie de type Socialiste. 


    • lsga lsga 21 octobre 2014 14:58

      té... personne qui relève ma blague sur le « 2 frameworks »... Moi qui m’apprêtait à répondre : 0, 1, 2... comme dans un array smiley


      pfff, pas très nerdz agoravox... 

  • Piotrek Piotrek 20 octobre 2014 12:10

    Pour le cas des « artisans », vous ne prenez je pense que un échantillon d’une partie du développement : les créateurs des applications mobiles sur téléphone. Si on englobe tous les travailleurs indépendants (pas seulement ceux qui créent un mini-produit, mais aussi ceux qui travaillent à la demande) vos conclusions ne sont plus justes.

    - Beaucoup d’indépendants sont des vétérans licenciés (crise, délocalisation faciles), qui ne sont plus employables (sur le papier : les dernières technologies ont été enseignées aux jeunes, le vieux devra prouver qu’il les a apprises)
    Si vous allez voir les portails tu télétravail, il y aura beaucoup de prestataires indépendants au CV très chargé
    - Sur ces plateformes, essentiellement anglophones, on retrouve face à la concurrence des indépendants en Inde. 100$ pour trois jours de travail pour un client à problème qui n’est pas capable d’expliquer ce qu’il veut ? C’est pas de l’artisanat : c’est la mondialisation dans une bouteille.
    - Vous dites : Les américains prévoient d’ailleurs une proportion de 40% de travailleurs indépendants à l’horizon 2020. Non ils espèrent le travail indépendant, un peu comme les compagnies aériennes espèrent l’artisant-pilote. C’est juste une question de d’optimisation de couts : ne pas avoir à payer le temps non-travaillé de l’employé.
    - Pour les développeurs indépendants tout comme les développeurs d’applis mobiles indépendants, vous avez raison : impossible de vendre sans passer par une plateforme, et donc se faire racketter

    Une nouvelle révolution est donc en marche et nous n’avons pas fini d’en parler ensemble !

    Non non c’est toujours la même révolution.


    • lsga lsga 20 octobre 2014 12:18

      le développement d’applications mobiles repose sur l’utilisation de Frameworks qui ne sont pas codés de manière « artisanales ».




    • titi titi 20 octobre 2014 22:45

      « Frameworks qui ne sont pas codés de manière « artisanales ». »

      Bien d’accord.

      Ces frameworks sont codés de manière brouillonne et pas artisanales...mais vraiment, vraiment pas industrielle.


    • lsga lsga 20 octobre 2014 23:08

      oui, c’est sûr que Bootstrap, Linux, Magento, Apache et consorts sont des produits artisanaux.... 


      tsss.... 

    • titi titi 20 octobre 2014 23:27

      Je suis d’accord avec vous : ce n’est pas artisanal... c’est brouillon... c’est pas pareil.

      Mais d’un autre coté c’est normal : c’est lié à la gestation de ces machins : des techniciens satisfaits bien contents d’eux, totalement associaux, avec leurs boose ou leur akg sur les oreilles.


    • lsga lsga 21 octobre 2014 09:54

      qu’est-ce qui est brouillon ? Bootstrap est brouillon ?


      C’est une pure merveille de code, compatible avec 100% des navigateurs.

      jQuery est brouillon ? Angular est brouillon ?

      allez, si tu c’est pas coder, c’est pas la peine de t’en prendre à la crème. Retourne bosser sur ta saloperie de .NET...

    • titi titi 21 octobre 2014 10:15

      « jQuery est brouillon »

      Non jQuery c’est super brouillon.

      Par contre jQuery c’est un concept marketing extrêmement bien réussi.
      C’est là où on voit que les gens de Google sont de très bons marketeux.


    • lsga lsga 21 octobre 2014 12:56

      jQuery est brouillon ? lol


      Et toi, tu utilises quoi comme Frameworks ? Je sens qu’on a un Microsoftfag qui carbure à c#, .NET, et qui ne supporte pas le HTML5, le CSS et le JS car il regrette le bon vieux temps de VisualShit.

    • titi titi 21 octobre 2014 13:56

      Alors moi c’est très simple : la bonne techno c’est celle pour laquelle mon client est prêt à payer très cher.
      Je me souviens même d’avoir vendu des scripts unix pour paralléliser des traitements de configuration d’une CAO. En gros je faisais des fork...

      Bien justement : HTML 5.
      D’abord HTML c’est pas de l’informatique : c’est une couche de présentation.
      Impossible de faire des calculs en HTML 5, du traitement d’informations : c’est une couche de présentation.

      Et donc HTML 5. Qu’est ce que vous arrivez à faire en HTML 5 que vous n’arriviez pas à faire en HTML 3 ?
      En ce qui me concerne rien. C’est juste du gloubiboulga marketing.


    • titi titi 21 octobre 2014 14:25

      D’ailleurs en vous relisant :

      Bootstrap, Angular, jQuery... c’est pas vraiment de l’informatique.
      C’est juste de la cosmétique.

      En informatique l’important ce n’est pas dessiner un bouton : c’est le traitement qui est derrière ce bouton.

      Mais bon. On a l’informatique qui colle à l’évolution de la société : c’est la Kardashian SSII.

       


    • lsga lsga 21 octobre 2014 14:35

      et oui, et cette évolution nous a fait passer des langages proches du langage machine type assembleur, aux langages de script interprétés type Ruby, PHP ou JavaScript (node.js étant le prochain grand langage dominant côté serveur). Le passage par les langages compilés, déjà mis à mal par Java et sa JVM, n’aura été que provisoire.


      On peut parler Frameworks côté serveur si tu veux : Symfony pour PHP (c’est français, et c’est une merveille), Rails pour Ruby, Play pour Java et Scala, et bien sûr cette cochonnerie codé avec le pied de .NET. 

      A ça on peut ajouter les frameworks pour android, iOS, etc... 

      Bref, le temps du petit codeur artisanal qui faisait un code illisible en assembleur et qui votait à droite est bien loin. Voici venu le temps des armées de codeurs indiens payés avec un lance pierre, et des babacools opensource, qui tous utilisent des frameworks dont la nature industrielle est incontestable. 

      ByeBye les poujadistes numériques ! 



    • titi titi 21 octobre 2014 15:51

      Sincèrement... avoir besoin d’un Framework pour faire du javascript ou du PHP, c’est surtout le signe d’un appauvrissement intellectuel.

      Ceci étant dit...

      « Voici venu le temps des armées de codeurs indiens payés avec un lance pierre, et des babacools opensource, qui tous utilisent des frameworks dont la nature industrielle est incontestable.  »

      Le propre de « l’industrie » c’est de faire des investissements à moyen/long terme.

      Vos frameworks, quelle est leur durée de vie ?
      Il y a quelques années pour pas être has-been, il fallait faire du java struts, puis de l’hibernate, et que sais-je encore.

      D’une manière général, dans les outils du web quelle durée de vie ?
      Il y a quelques années pour pas être has-been, il fallait faire du SPIP, puis WordPress, puis du Joomla, maintenant du Drupal, et que sais-je encore.

      Aller !! disons maxi 2 ans.

      Ce n’est pas industriel. C’est marketing.


    • lsga lsga 21 octobre 2014 16:02

      voilà un petit artisan poujadiste qui pleure sur les nouvelles méthodes de production.


      Un Framework, c’est avant tout la standardisation du code et des méthodes, qui implémente la plupart des patterns objets. Vous maîtrisez bien tous les patterns ? ça va ? Vous galérez pas trop ? Quand vous intégrez le Pattern Observer dans un projet, vous le réintégrer ensuite à nouveau à partir de 0 pour le projet suivant ? ou vous réutilisez votre code ? (je suis sûr que vous maîtrisez même pas les patterns....)

      Bien entendu, vous réutilisez votre code, c’est à dire que vous développez votre propre framework, qui sera moins performant et moins propre que les frameworks déjà disponibles. 

      Vous confondez « industrie », qui est un mode de production ; et grands entreprises industrielles, qui est juste un type d’entreprises propre au 20ème siècle. L’industrie n’investit rien du tout. L’industrie, c’est le mode de production dans lequel on standardise les méthodes de travail (ex : le W3C), dans lequel on divise le travail (ex : intégrateur, développeur, développeur Front End, backend, javascript, etc.), et dans lequel on créé des briques réutilisables par les autres (ex : les équipementiers dans l’automobiles, les plugins ou composants sur les différents frameworks)

      Dans l’Industrie en général, les moyens de production évoluent très vite. On ne construit plus des voitures aujourd’hui comme il y a 10 ans (Général Motor en a fait les frais). Il en va de même en Informatique.

      J’ai fait du SPIP, j’ai fait du WordPress, j’ai fait du Joomla, j’ai fait du Drupal : et je parle pas de petites intégration, mais bien de développement de composants, de module, etc. Si vous n’êtes pas capable de suivre, c’est votre problème. 

      Si vous ne comprenez pas la différence entre le HTML3 et le 5, si vous ne comprenez pas ce qu’apporte angular.js en terme de style de programmation par rapport à jQuery, si vous ne comprenez pas la différence entre node.js et PHP ou Ruby, c’est juste que vous n’êtes pas assez intelligent. 

      Allez le codeur poujadiste réactionnaire qui trouve que c’était mieux avant : va pointer au chômage, c’est ta place. 



    • titi titi 21 octobre 2014 16:24

      « J’ai fait du SPIP, j’ai fait du WordPress, j’ai fait du Joomla, j’ai fait du Drupal : et je parle pas de petites intégration, mais bien de développement de composants, de module, etc. »

      Parlez nous en de vos composants.
      Quel traitement faisiez vous ? Il y avait de la parallélisation ? de la récursivité ? des problèmes de quantième liés à la régionalisation ? des problèmes d’arrondis sur les très gros montants ? Des conversion de coordonnées spatiales ? de l’I.A. ?

      Non je ne crois pas. Je dirai... aller un upload de fichier par là.. une boutique par ci... et le sommum d’une carrière : un lien avec Paypal ou un diaporama...

      « Si vous n’êtes pas capable de suivre, c’est votre problème.  »
      Encore une fois, moi je suis... à condition que le client soit prêt à payer cher !!


    • titi titi 21 octobre 2014 16:33

      « L’industrie, c’est le mode de production dans lequel on standardise les méthodes de travail (ex : le W3C), »

      C’est le contre exemple flagrant que j’attendais !!

      En industrie, les standards sont toujours tirés par le haut : on prend la voiture la plus sûre et on fait le classement en partant de celle ci. On prend le frigo qui consomme le moins et on fait le classement en partant de celui ci.

      Le W3C c’est la seule norme qui a été faite par le bas.
      A tel point que même ceux qui s’en réclamaient ont eu tôt fait de « surcharger » la norme tant elle était minimaliste.

      Mais bon c’est pas un problème : ca m’a permis de revendre 4 fois les mêmes prestations.
      Avec aucune amélioration fonctionnelle : « monsieur le client, votre grand livre général est faux, mais regardez : la transparence des .png est respectée !!! »
      Ou encore mieux :« monsieur le client, vos tournées de livraison sont mal optimisées, mais regardez : les tournées s’affichent correctement sur votre iPad !!! »

      Quel progrès !!!

      Kardashian SSII bonjour !


    • titi titi 21 octobre 2014 16:42

      j’oubliais un truc ...

      Dans l’industrie, il y a des notions de qualité.

      L’unité de compte c’est le ppm... c’est le nombre de défauts pour 1 million d’opérations de production.

      Par exemple, le groupe UTC (Sikorski, Carrier, Pratt &Whitney) impose un objectif de 65 ppm... 65 défauts par million d’opérations de production.

      Et en informatique ? On est à combien de bug par opérations de production ?


    • lsga lsga 21 octobre 2014 18:49

      bon :


      oui, j’adore la récursivité. D’ailleurs, la programmation fonctionnelle est en train de s’imposer. C’est une bonne nouvelle. La victoire injuste de BASIC contre LISP va peut-être être corrigée plus de 30 ans plus tard...

      Les questions de parallélisation sont désormais presque réservées aux (très rares) développeurs systèmes ou aux dinosaures qui font des applications de bureau façon 90’s. C’est à l’interpréteur ou à la JVM de se démerder. C’est un vieux restes de langage compilés, ça va disparaître du développement d’application de haut niveau. Ceux qui font du bas niveau, proche du hardware, seront de moins en moins nombreux. Idem pour les arrondis, idem pour l’IA. Au passage, pour avoir étudié la programmation neuronale, je tiens quand même à dire que l’IA est devenu une spécialisation à part entière dans l’industrie informatique. 

      Quoi qu’il en soit, toutes vos question démontrent bien que là où hier il y avait un petit artisan droitard qui faisait tout du début à la fin, aujourd’hui, on a des myriades de spécialistes qui se répartissent le travail. C’est ça l’industrialisation...

      Un lien paypal et un diaporama ? Je crois que vous confondez « site web » et « web application ».

      Vos clients ne sont pas prêts à payer cher. Vos clients sont prêt à aller voir les Web Agencies, ou les SSII, qui feront sous-traiter tout ça à des armées d’ouvriers codeurs en Inde ou en Roumanie pour 2 francs 6 sous. C’est ça aussi l’industrialisation...

      Le W3C ? Faites par le bas ? Mais de quoi vous parlez ? Le Web aujourd’hui est 1000x plus propre et plus standardisé que celui des années 2000, 1000x plus performant aussi, et c’est grâce au W3C. Avec des frameworks comme Bootstrap, une seule intégration suffit aujourd’hui pour TOUS les écrans et TOUTES les définitions et TOUS les navigateurs. Là où hier on mettait 1 mois avant d’avoir une intégration graphique propre qui fonctionnent partout (y compris sur cette daube d’IE), aujourd’hui, une journée suffit. C’est ça aussi l’industrialisation : ça permet de se concentrer sur l’essentiel.

      En tout cas, vu ce que vous racontez sur vos clients, vous confirmez bien le fait que les Artisans font en moyenne de la moins bonne qualité que l’industrie et pour plus cher. C’est vrai en Informatique comme pour le reste... 

      Pour votre histoire de PPM, encore une fois, vous vous mélangez les pédales : Un Pont ou une centrale Nucléaire est un produit industriel, pourtant, il n’y a pas de PPM. 

      La logique de PROJET est industrielle tout autant que celle de production en série.

      En tout cas, visiblement, vous faites de la merde, et vous la vendez très cher. Là-dessus, vous êtes un vrai artisan, digne d’un plombier ou d’un menuisier.

      allez, je vous laisse avec votre « l’informatique, c’était mieux avant », et je vous souhaite beaucoup de courage pour développer votre prochaine appli en QBasic. 




    • titi titi 21 octobre 2014 20:06

      Alors je vais vous décrire une phase très importante dans un processus industriel, c’est le choix des sous traitants et fournisseurs.

      On lance un appel d’offre et on analyse les réponses.
      Sauf qu’on ne sélectionne jamais un unique sous traitant, mais 2 ou 3.

      Le 1er sélectionné fournira 60% des besoins
      Le 2nd sélectionné fournira 25% des besoins
      Le 3ème sélectionné fournira 15 % des besoins

      Pourquoi sélectionne-t-on 3 fournisseurs ? Pour ne pas être dépendant d’un seul.

      Maintenant dites moi : quel est votre fournisseur n°2 si demain Google décide de protéger jQuery ?


    • lsga lsga 21 octobre 2014 20:21

      alalal : vous mélangez tout. 



      Au passage, jQuery est Open Source, donc OSEF. 
      Exemple : quand Oracle à fermé OpenOffice, bin il a été immédiatement forké en Libre Office.

      En tout cas voilà : tu es un petit artisan, très escroc, réactionnaire, Microsoft FanBoy, anti-open source...

      A toi tout seul, tu démontres que l’artisanat est un truc de fachos. 

    • titi titi 21 octobre 2014 22:55

      Ouais.... et à part ça ? Je suis facho ? OK.

      Mais ça n’empêche. Les process industriels passent par :
      1. Standardisation
      2. Maitrise du risque

      La multiplication des plateformes, des Framework c’est tout sauf de la standardisation.
      Les versions les mises à jour non maitrisées, c’est tout sauf de la maitrise du risque.

      Mais bons il n’y a pas de honte à faire de la bricole et réinventer la roue tous les 2 ans.
      Ca fait marcher le commerce. Et si les vendeurs peuvent en plus s’appuyer sur des techniciens satisfaits c’est tout bon.


    • lsga lsga 22 octobre 2014 13:46

      Mais oui, c’est sûr, quand on a 3 ou 4 frameworks dominants, ce n’est pas du tout de la standardisation par rapport au moment où chacun des millions de codeurs faisait son propre framework maison tout pourri....


      Tu es d’une mauvaise fois, c’est affligeant...

  • Ruut Ruut 21 octobre 2014 08:20

    Le problème d’internet c’est que c’est dépendant de plusieurs choses.
    1. l’OS (système d’exploitation)
    Essayer d’ouvrir une vidéo de youtube sur un PC en Windows 98....
    Par contre la même vidéo en mp4 fonctionne parfaitement.
     2. Les navigateurs.
    Fuite en avant continue qui n’assure aucun développement fiable dans le temps.
    A l’origine le java était fait pour fonctionner sur toutes les plateforme.
    Mais son code change tellement souvent (plus pour nuire que par efficacité) qu’une vieille version (problème lié a la non portabilité de ce langage sur les « vieux » OS) ne permet pas de faire tourner un programme récent.

    3. Le hardware
    Sur ce point aussi c’est une fuite en avant.
    Fini le temps ou nous gardions la RAM ou le disque dur ou la carte son, plus rien n’est compatible d’une machine a l’autre.
    Vous avez un vieux scanner qui fonctionne parfaitement sur votre vieux P2 sous Windows 98.
    pas de chance pas de pilotes pour Windows 8 pour votre nouvel ordinateur.
    En plus ce dernier os est incompatible avec votre P2, donc votre nouvelle imprimante n’as pas de pilote pour Windows 98 non plus.....

    Développement durable (la bonne blague)..

    Parlons les tablettes (même pas une gestion des fichier intégrée sur les Itrucs), donc la connexion sur votre disque dur réseau, il faut payer un app (nouveau nom pour programme)....

    Dépendance a l’électricité, sinon pas de connexions
    Dépendance aux réseaux de communication
    Dépendance a la gestion de serveurs et a leur accès
    Dépendances aux contraintes gouvernementales au travers des moteurs de recherche et des fournisseurs d’accès.

    C’est quand même beaucoup de contraintes en temps de crises pour des artisans aux status précaires.

    je ne parle pas des langages de programmation qui changent tout le temps, des normes qui elles changes aussi, les navigateurs qui changent leurs façons d’interpréter les données d’une version a l’autre.

    Les conflits de DLL dont le contenu n’est pas garantis.
    Les pilotes de plus en plus gros et donc consommant de plus en plus de ressources.
    Des dépendances multiples au niveau d’internet.

    Une maintenance de plus en plus out-sourcée et de moins en moins fiable (couts dans le temps toujours plus grand (il est facile de faire croire en un gros problème pour un faux problème) mais officiellement plus faibles et personnel de moins en moins formé). Des versions d’OS différentes les versions pro et familliales n’ont presque rien a voir.


    • titi titi 21 octobre 2014 09:36

      L’informatique n’est pas une industrie.

      C’est de la consommation.

      Comme dans les autres secteurs de l’économie il faut vendre, il faut créer des modes, des besoins là où il n’y en a pas.

      Et comme dans les autres secteurs de l’économie il faut être inventif pour prendre des marchés.


    • Ruut Ruut 28 octobre 2014 17:17

      Je ne partage pas votre avis.
      Un ordinateur de bord d’avion ou de voiture qui crash comme un PC Windows c’est inacceptable.
      En Informatique il y a l’industrie et la consommation.
      L’industrie doit produire de la qualité (ce qui deviens hélas rare) alors que la consommation (mode) se moque de la qualité (de moins en moins).

      Le client n’est plus roi c’est le cœur du problème de la crise actuelle.
      Le client n’as plus le choix entre un produit de qualité et une merde a la mode.
      Les produits de qualités polyvalents ont disparus. (du moins en 2014)


  • gogoRat gogoRat 22 octobre 2014 10:59

     D’après le Wiktionnaire : 
    artisan : (xvi e siècle) Emprunté, au moment de la Renaissance, à l’italien artigiano, lui-même dérivé du latin ars, artis (« art »[Du latin ars (« habileté, métier, connaissance technique »).]) [...] .
    Originellement, l’« artisan » est celui qui met son art au service d’autrui. Ce mot a la même origine que artiste, dont il a été synonyme jusqu’à la fin du XVIIe siècle. 
    Par la suite, artiste s’est appliqué à ceux qui utilisaient leur art pour le plaisir, alors qu’artisan a été lié à l’esprit commercial.
     
    par ailleurs, Claude Bernard disait :  ’L’art c’est moi, la science c’est nous’
     
     

     Peut-être ces rappels d’étymologie peuvent-ils aider à comprendre comment peut intervenir un amalgame un peu confus entre une dimension scientifique (voire un vecteur de discipline intellectuelle) de l’informatique ... et sa dimension commerciale.

     Pour des services un peu moins matérialistes qui sachent passer du « moi » au « nous », ne serait-il pas souhaitable que cette composante scientifique soit un peu plus visée par ceux "qui bricolent et inventent de nouveaux outils et services’  ?

    Seulement, pour ce faire, logiciel libre et développement open source ne sont pas la panacée : du moins tant que bien trop de ses acteurs confondront  ’démocratie’ et ’mérite’ ou ’excellence’ (habileté et connaissances personnels).
    Rappelons que c’est le paradigme aristocratique (du grec. aristos = « excellent », et kratos = « pouvoir ») qui fonde le pouvoir sur le mérite.
    On pensera ici au leadership des développement collaboratifs.
     
     Les échanges précédents semblent bien confirmer la dimension politique de la question.
     
     Comment l’adoption des normes et standards est-elle moralement légitimée ?
    Comment est-elle officiellement légitimée ?
     - standards de faits résultant d’une concurrence commerciale planétaire ’libre et non faussée’ ( y compris pour l’Open Source !) ?
     - ou standards officiels imposés dans des Etats démocratiques ?
     
      Il reste aujourd’hui malheureusement assez fréquent de voir s’ajouter à une recherche individuelle de reconnaissance, la prétention à servir une cause idéologique !
    Alors, tant qu’on y est

    •  (sachant ces mots de Bertrand Russel : La logique est la science qui fonde les idées vraies, la psychologie la science qui explique les idées fausses.’)
    pourquoi ne pas aller chercher aussi ce point de vue d’un psy :

    Isidor Sadger, Jahrbuch der Psychoanalyse : 

    les personnes anales sont animées par l’intime conviction qu’elles savent toujours mieux faire que les autres’


    • Jean Pouly Jean Pouly 22 octobre 2014 11:17

      Bonjour et merci de votre commentaire éclairé de références étymologiques qui contrastent avec les joutes techniques entre « artisans codeurs ». Mon intention dans cet article et de montrer que la nature même du numérique peut permettre la naissance d’une nouvelle génération d’artisans, dans son sens le plus noble, face à une autre logique, celle de la « plateformisation » du web, portée par les grandes majors du web


    • Ruut Ruut 14 novembre 2014 17:00

      Je voulais attirer votre attention sur les dépendances énormes de ce nouvel artisanat.
      Si une œuvre en bois peut durer dans le temps, une application internet peut disparaitre du jours au lendemain suite a la défaillance d’un des maillons de la dépendance.
      Fin du serveur ou de sa connexion internet, fin du référencement, fin de la connexion au site, perte de l’accès internet (blackout local ou distant), fermeture policière, guerre, saturation du site, etc...
      Rien ne garantie par exemple l’accès a vos données qui se trouve sur le cloud ou sur un serveur internet privé dans le temps.

      Êtes vous sur que la boite qui gère le cloud ou le serveur privé ne fermera pas d’ici 40 ans, ou que les protocoles de connections seront toujours compatibles ?


  • paul75 20 novembre 2014 14:04

    Moyennement d’accord avec cet article : les statistiques publiques montrent que le nombre des (vrais) indépendants progresse assez peu dans l’informatique (hors autoentrepreneurs bien sur...)


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