jeudi 10 janvier 2008 - par J. Thonnelier

La rencontre des eaux mystérieuses du lac Vostok...

La Russie déjà lancée dans « la course aux pôles » entend marquer d’un grand coup l’année 2008 en organisant une expédition sur l’Antarctique à la rencontre des eaux mystérieuses du lac Vostok...

La Russie déjà lancée dans "la course aux pôles" entend marquer d’un grand coup l’année 2008 en organisant une expédition sur l’Antarctique à la rencontre des eaux mystérieuses du lac Vostok.

(Image satellitale du lac Vostok - zone plane et sans aspérités)

Le lac Vostok est toujours resté invisible aux consciences humaines et cela depuis la nuit des temps. Recouvert par une couche de glace de près de 4 000 mètres d’épaisseur, le lac n’a semble-t-il plus apprécié la lumière du jour depuis au moins un million d’années.
Ce n’est que récemment, en 1993, que l’on a découvert cet immense réservoir d’eau sous glacier d’une superficie d’environ 8 700 km carrés (Corse : 8 680 km carrés), grâce au satellite d’observation terrestre européen (ERS1).

Depuis des centaines de milliers d’années, le lac Vostok vit donc en vase clos, coupé du monde et de la surface par une épaisse chape de glace. Il y règne des conditions extrêmes de température et de pression logées au creux d’une obscurité inssoutenable.
Son âge dépassant le millier d’années, nombre de chercheurs estiment qu’il pourrait nous en dire long sur l’histoire de l’évolution du climat. Cependant, ce qui intéresse aujourd’hui ces hommes de science sont les eaux. Les eaux du Vostok et surtout ce qu’elles renferment de vies, que certains n’hésitent pas à qualifier d’"extraterrestres" tant le lac semble loin du milieu commun de la surface.

Des campagnes ont déjà été entreprises mais sans succès. En 1998, ce sont des chercheurs français en collaboration avec les Russes qui se sont attaqués au forage des glaces de surface du lac atteignant une profondeur de près de 3 600 mètres, les laissant ainsi à 120 mètres au-dessus de la surface liquide.

A l’époque on avait mis en lumière la présence de bactéries alors retrouvées à cette profondeur logées au sein de glaces lacustres. Il s’est avéré après examens que ces bactéries étaient en fait similaires à certaines espèces vivant actuellement à des températures de plus de 50°C, alors qu’à ces profondeurs, il règne une température moyenne de -265°C.
La forte teneur en oxygène que contiennent les eaux du lac (900 à 1 400 mg/l) et qui équivaut à environ 50 fois le taux d’oxygène dans l’air que nous respirons participe également de l’incompatibilité de l’existence de telles bactéries. Il semble donc que les premières d’entre elles alors découvertes ne soient en réalité que le fruit d’une contamination.

Cette année (2007-2008) une équipe russe a repris les travaux de forage, atteignant cette fois-ci le seuil des 90 mètres au-dessus de la surface lacustre. Les écologistes mettent à nouveau en garde les Russes mais également la communauté scientifique mondiale sur le risque de contamination du lac par forage ainsi que sur le risque plus large de voir un potentiel écosystème préservé de la surface, détruit par les agissements d’une poignée d’hommes.

Les Russes garantissent pourtant prendre toutes les précautions nécessaires afin que leur prochain forage qui devrait s’établir à 20 mètres au-dessus du niveau du lac ne vienne perturber le milieu.
Une petite sonde thermique a d’ores et déjà été mise en place. Autostérilisée par sa température, elle devrait pénétrer la glace sur quelques mètres puis rejoindre le milieu liquide.


(Station russe du lac Vostok)

Ce projet risque fort cependant de se voir contrarié par un chercheur américain, Chris McKay, du Centre de recherche géophysique basé aux Etats-Unis. Dans un article récemment publié, il met en garde sur les risques que pourraient induire une telle opération de forage du lac Vostok.
Selon lui, le lac renferme une forte concentration de gaz qui risquerait de générer une violente "éruption" si la "liaison", même infime, venait à se faire entre les eaux du lac et la surface.

Il semble en effet, selon ses propres mots, que la concentration en nitrogène et en oxygène des eaux soit très importante (2,5 l/kg), équivalente à plus grande échelle à la pression contenue dans une canette de Coca fermée, a-t-il déclaré.

Quoi qu’il en soit, le lac Vostok voit désormais se précipiter les fantasmes les plus fous autour de ses eaux qui renfermeraient peut-être des créatures jusqu’alors inconnues de tous.

Plus de Vostok :
http://www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/1999/12.09/vostok.html
http://www.actu-environnement.com/ae/news/266.php4
http://transpolair.free.fr/routes_polaires/antarctique/vostok.htm
http://stellantartica.blogspot.com/2007/12/lac-vostok-les-eaux-du-lac-enfoui-sous.html
http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/cap1411051.html



11 réactions


  • Wlad Wlad 10 janvier 2008 13:20

    L’article est très intéressant, mais attention : "nitrogène" n’existe pas en français, c’est de l’azote.


  • roOl roOl 10 janvier 2008 14:46

    C’est connu, il ya des bases alien sous le pole smiley


  • Nobody knows me Nobody knows me 10 janvier 2008 14:56

    Et voilà, encore un endroit où on va poser nos sales paluches. Pôôôôôvre Terre. Pardonne-nous.

    PS : Le pôle Sud n’est-il pas protégé par un traité entre les nations ? Après, vous me direz, les traités c’est fait pour être bafoué et on n’est pas à un près...


  • J. Thonnelier J. Thonnelier 10 janvier 2008 15:37

     

    L’AUTEUR/

    Je tiens à signaler une erreur concernant le titre de l’artice : celui ci n’est pas "la rencontre des eaux mystèrieuses du lac Vostok" mais " Vostok : un bout d’extra terrestre sur Terre."

    ce titre est d’autant plus nul qu’il ne veut strictement rien dire...

    Qu’ont fait les modérateurs ?

    PS/ MERCI POUR L’EXPLICATION NITROGENE j’ai fait une traduction de l’article original et je n’ai pas modifié ce dernier...


    • J. Thonnelier J. Thonnelier 10 janvier 2008 15:42

      une autre erreur à signaler concernant la température de l’eau ; cela n’est pas -265°C mais - 2,65°C...


    • Vincent 10 janvier 2008 16:09

      A ben oui, cela parait plus cohérent car à -265, nous sommes près du zéro absolu, qui si mes souvenir sont bons est au alentour des -271°C ou O°K.

      Ben sinon, faut bien aller voir ce qu’il y a en dessous, c’est de la curriosité, après tout, les bacteries n’on pas d’âmes.

      Donc pourquopi pas aller fouiner dans les profondeurs, bon bien sur s’ils remonttent des bacteries supers puissante et invincibles, là ça sera craignos comme on dit, mais bon les pôles osnt quand même assez peut fréquentés et le risque de contamination de la population et faible.

       

       


    • Nobody knows me Nobody knows me 10 janvier 2008 18:46

      mais bon les pôles osnt quand même assez peut fréquentés et le risque de contamination de la population et faible.

      Je parlais de nos bactéries à nous et de notre capacité à bousiller toute vie et tout environnement naturel sain.


  • morice morice 10 janvier 2008 16:59

    excellent ! félicitations !


  • Deneb Deneb 10 janvier 2008 17:54

    Ce que l’on va trouver dans les eux du lac Vostok est un apercu de ce que l’on pourra trouver dans le futur sous les glaces d’Europa, une des lunes de Jupiter. En effet, les scientifiques sont quasiment certains qu’il existe de l’eau liquide sous la croute glacée de la planete. 

    Les formes de vie que l’on trouvera dans les eaux du lac Vostok seront precieuses pour les exobiologistes et donneront un debut de reponse à la question cruciale : la vie est-elle une exception ou une régle dans l’univers ? Les premières spores du vivant sont-elles nées sur la Terre primitive ou sont-elles venues de l’espace ?

    En tout cas, il va falloir avancer avec une extrème prudence, parce que l’on risque de souiller les eaux isolés du reste du monde depuis au moins un million d’années, ce qui fausserait les resultats. Peut-être aussi on trouvera des microbes extrèmement dangereux pour l’homme. Quoi qu’il en soit, l’analyse des eaux du lac provoquera indiscutablement une avancée majeure dans la science.


  • tvargentine.com lerma 11 janvier 2008 00:14

     Pas que de l’eau car une hypothese c’est qu’il existe aussi de l’eau acidulé sous la croute de Europe

    Il est dommage que l’Europe n’investisse pas dans cette technologie que développe les américains pour percer la croute d’Europe en envoyant une sonde spatiale avec toute la technologie et le savoir de l’Europe

     


  • moebius 11 janvier 2008 10:23

     Europe aux europeens et Bush n’aura pas notre eau acidulée à nous


Réagir