jeudi 22 décembre 2005 - par Marie-Chantal

Le livre électronique a-t-il un avenir ?

 

Le livre électronique ou numérique : de quoi s’agit-il pour les profanes que nous sommes ?

Pourquoi des explications, tout simplement parce que nous sommes dans une ère de nouvelles technologies : les mots ne s’appuient plus sur des objets fixes, mais bien souvent sur des découvertes en mutation.

www.educnet.fr nous propose, via le grand dictionnaire terminologique, deux définitions, le livre électronique en tant que support portable, le livre numérique étant l’œuvre elle-même en version numérisée.

Je n’en ai pas rêvé, vous non plus, peut-être ? Mais Sony l’a fait !

Tel est aujourd’hui ce nouvel aspect du livre, et plus encore avec sa dernière commercialisation au Japon, le « Librie ». Sony a pour partenaires Philips et www.eink.com, une start-up américaine à l’origine de la mise au point de l’encre électronique, véritable innovation qui va révolutionner les supports de lecture électroniques, les écrans du futur, et à terme, toute la presse écrite !

Il est intéressant de savoir que les Japonais ont une approche du commerce très différente de celle des Européens : pour tout dire, ils lancent le produit sur le marché, même si techniquement ils estiment qu’il n’est pas tout à fait au point, et attendent le retour du consommateur, une sorte de test, grandeur nature ! Alors, attendons !

Mais le feuilleton numérique ne s’arrête pas là... et continue de plus belle avec nos deux grands « providers », Google et Microsoft. S’il est vrai que l’un est un spécialiste incontesté du Web, l’autre est sans conteste l’empereur de l’informatique.

Google, avec Google Print, rebaptisé aujourd’hui Book Search, annonce la numérisation de 15 millions d’ouvrages. Microsoft, avec MSN Book Search, se rapproche aussi de Yahoo et annonce un accord avec la « British Library » pour numériser 100 000 ouvrages. Après quelques déboires avec les éditeurs pour Google, il reste à convaincre les bibliothèques européennes, mais l’aventure ne s’arrête pas là, Microsoft contre, et signe avec une douzaine d’éditeurs en Amérique du nord, en Grande Bretagne et dans le reste de l’Europe.

La bataille continue, mais l’enjeu n’est-il pas autre et bien plus important que ces joutes commerciales ? La numérisation a pour objectif, à terme, une sauvegarde de notre patrimoine culturel à l’échelle mondiale, et pas seulement une mise en ligne de quelques ouvrages dans un but commercial.

Les États auront probablement leur mot à dire sur ce chantier de grande envergure.

La numérisation prend du temps, et il faudra encore patienter quelques décennies avant de voir poindre de réelles bibliothèques en ligne.

On peut aussi préciser la nécessité d’une sécurisation des informations du Web, ce pourquoi la Commission européenne lance un programme : " Safer Internet Plus " et "e.content plus" pour une plus grande fiabilité des contenus.

Aujourd’hui, l’homme est plongé dans « la toile » où les évolutions technologiques créent un grand engouement collectif, mais il est indubitable que nous sommes encore très attachés à une culture livresque traditionnelle, que certains entretiennent une sacralisation du livre, aussi pas d’inquiétude pour les amoureux du « papyrus », le livre en papier a encore de belles années à vivre.

Le livre électronique, une histoire à suivre...

 

 



6 réactions


  • (---.---.162.15) 22 décembre 2005 11:31

    Mouais, comme pour la musique, les tiroirs-caisse à base de DRM divers se mettent en place pour éviter que la culture devienne trop populaire et partagée par tous...

    Pourtant le livre n’a pas grand chose à craindre, lire un livre de 300 pages n’est pas prêt d’être aussi confortable sur écran que sur papier...

    Il y a 10 ans les professionnels de la bande dessinée ont cru que l’avenir était au numérique. Ils sont maintenant rassurés et se rendent compte qu’ils sont finalement très protégés. La Toile est au contraire un atout pour attirer les acheteurs...

    Am.


  • Lorenzo Soccavo (---.---.26.131) 22 décembre 2005 18:43

    Je pense que le Librie de Sony n’est encore qu’un ebook de première génération. En fait, il n’y aura pas d’ebook je crois... Il y aura de nouveaux appareils de lecture, développés à partir des recherches actuelles sur l’e-ink et l’epaper, et la presse quotidienne sera certainement aux Etats-Unis et en Europe le Cheval de Troie de ces nouveaux systèmes. L’édition fournira du contenu... Je vous invite à lire mon papier Métamorphose du livre sur... Agora Vox et à visiter et réagir à mon Blog de veille sur l’e-ink, l’ebook et Cie : Nouvolivractu.


  • Coolmicro (---.---.98.94) 22 décembre 2005 23:49

    Bonjour,

    Ce qui me gêne dans cet article, qui n’est pas inintéressant, c’est qu’il me fait quand même l’effet d’un article écrit par une « profane », comme elle le dit elle-même, qui n’a pas pris suffisamment le temps de se documenter, et surtout qui n’a pas une expérience personnelle dans le domaine.

    Je suis toujours, par ailleurs, étonné des nombreuses questions et interrogations sur la question du livre électronique, alors que par ailleurs, les visiteurs de notre site - http://www.ebooksgratuits.com - qui téléchargent, chaque jour, environ 10000 livres, ne semblent pas se poser de questions : ils lisent, tout simplement...

    Concernant le concept du Librié, et de manière générale les terminaux de lectures « fermés » improprement appelés ebooks, j’expliquais, il y a environ 18 mois, pourquoi ces projets étaient voués à l’échec ; et les faits sont venus confirmés mon opinion. Les questions des formats de fichiers, de l’ouverture d’un appareil (le Librié n’est compatible qu’avec lui-même ==> très peu de livres français, et tous payants...), et du caractère mono-usage, ou non, de l’appareil, sont déterminantes.

    Par contre, la problématique des nouveaux écrans, des nouveaux terminaux, etc. est tout à fait différente, et leur usage sera beaucoup plus large que la simple lecture de livres électroniques. La multiplication, la diversification et la diminution de prix des terminaux interactifs de visualisation (ce qui englobe l’encre électronique, les écrans souples, etc), joueront évidemment un grand rôle dans le développement de la lecture électronique.

    Deux articles qui peuvent vous intéresser : Tout d’abord l’intéressant article de Lorenzo, dont je viens de voir qu’il donne le lien ci-dessus. Et une petite « eterview » que j’ai donnée récemment, à ... Lorenzo : http://nouvolivractu.blogspot.com/2005/11/eterview-de-coolmicro.html

    Coolmicro


    • (---.---.162.15) 24 décembre 2005 18:42
        Les questions des formats de fichiers, de l’ouverture d’un appareil (le Librié n’est compatible qu’avec lui-même ==> très peu de livres français, et tous payants...), et du caractère mono-usage, ou non, de l’appareil, sont déterminantes.
      Oui et du point de vue format, j’ai remarqué qu’il est beaucoup plus facile de lire du html que du pdf, surtout quand il y a des liens hypertexte qui permettent de voyager facilement. Avoir un terminal informatique et se trouver confronter à une lecture séquentielle, c’est rébarbatif...

      Am.


  • Miklos (---.---.164.73) 24 décembre 2005 12:00

    La “matérialité” du livre (ubiquité, le fait qu’il reflète la lumière plutôt que la génère, son format, la possibilité de le feuilleter, de l’annoter, d’en étaler plusieurs sur la table dans notre champ de vision qui est bien plus large que celui occupé par un écran) est un facteur important dans sa réussite.

    C’est pourquoi tant qu’il n’y en aura pas l’équivalent électronique (du genre de celui dont j’avais parlé - cum grano salis - en 2000 dans l’article en référence), je crains que ça continuera à être marginal. Quant à savoir quels fonds seront numérisés (ce qui se vend bien ? ce qui fait le patrimoine culture ?), à voir.


  • yaarg (---.---.29.199) 28 décembre 2005 12:51

    Le livre électronique a-t-il un avenir ? Franchement je n’en sais rien. Les choses lesplus bizarres ont réussi a avoir de l’avenir parce que l’homme tombe facilement dans n’importe quel piège. Regardez le succès -pourtant inexplicable- des bêtises devenues populaires : tamagoshi, tatoo, piercings, pogo...

    Et l’engouement des jeunes générations pour tout ce qui est hi-tech.

    De là à en conclure que le livre en papier est mort... Ce serait aller un peu vite en besogne. Personnellement je suis un amoureux du papier, mais la fin du papier risque de venir d’une toute autre réalité à laquelle on pense rarement : l’écologie.

    La production du papier est destructrice d’environnement et le papier coûte de plus en plus cher.

    Et pour ma part je me suis habitué à lire sur écran sans imprimer. Mais je parle de l’écran d’ordinateur. Les e-book portables actuels n’offrent absolument pas le même confort visuel qu’un grand écran ou du vrai papier.

    Juste un détail à ne jamais oublier : pour lire un livre en papier, on n’a besoin ni de le brancher, ni de changer les piles...


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