mercredi 30 septembre 2009 - par Ecoloteky

Le retraitement des déchets de l’informatique peut rapporter gros

L’e-waste, les déchets de l’industrie informatique, connaîtra un pic en 2015. Mais des initiatives sont lancées pour contribuer à verdir un secteur pas très propre, avec à la clé la récupération de métaux rares.



L’e-waste, c’est le concept qui englobe la pollution liée au secteur informatique, depuis la fabrication des terminaux jusqu’aux émissions des ordinateurs, ou encore la chaleur incroyable dégagée par les data centers qui sont la colonne vertébrale de l’Internet et la gestion (le recyclage, surtout) des déchets « blancs » (de la couleur des principaux matériels informatiques). Reste à savoir combien on pourrait économiser en s’occupant pour de bon de ce problème, c’est à dire en imposant des régulations plus strictes dans cette industrie.

C’est le pari que fait Step Initiative, un rassemblement d’acteurs de l’ONU bien décidés à résoudre le problème de l’e-waste. C’est avec des ONG, des entreprises du secteur, des gouvernements et des scientifiques qu’ils cherchent ensemble la meilleure manière de gérer durablement le flux de produits et de déchets informatiques. Avec 5 objectifs clés :

1. Baser leur travail sur des résultats scientifiques, avec une vue d’ensemble sur les thématiques sociale, environnementale et économique de l’e-waste.
2. Effectuer des recherches sur l’ensemble du cycle du produit, pour inclure les fournisseurs, la production et la distribution.
3. Conduire des projets pilotes pour régler le problème de l’e-waste.
4. Refuser toute activité illégale liée à l’e-waste, comme le transport à l’étranger des matériels endommagés ou des composants toxiques.
5. Chercher des bonnes pratiques de recyclage et d’éco-efficience qui puissent être appliquées à travers la planète.



Quelques chiffres pour appuyer ces bonnes intentions, qui, comme très souvent dans le secteur des technologies propres, intéresse aussi le porte-monnaie. Ainsi, dans une tonne de téléphones usagés, on retrouve près de 3,5 kilos d’argent, 350 grammes d’or, 130 grammes de palladium, soit, en gros, près de 15 000 dollars de métaux précieux à récupérer… et c’est sans parler des possibilités de recyclage des plastiques et composants imprimés.

Pour l’instant, le problème de pays comme la Chine ou certains d’Afrique est que cette récupération de métaux se fait de manière extrêmement polluante, en incinérant le tout, perdant du coup une bonne partie des métaux précieux tout en polluant l’air, les sols et les eaux environnantes.

Il faut également penser le problème de l’e-waste au-delà du simple recyclage, notamment en réutilisant directement les composants. Le Pérou, par exemple, parvient à réutiliser 85% des ordinateurs supposés en « fin de vie » qui lui sont envoyés par les pays développés.

TechnoPropres
 


3 réactions


  • Jiache 30 septembre 2009 14:06

    L’exemple du Pérou semble intéressant. Effectivement, de nombreux ordinateurs destinés à la casse sont en parfait état de fonctionnement, on a souvent tendance à les jeter un peu vite.

    Par contre, le recyclage des métaux, dans l’état actuel de la production est une vaste blague, ceci ne concerne pas que l’informatique. Quelques exemples :

    • L’aluminium une fois peint et/ou vernis ne se recycle pas (comme le bois). Ce problème concerne non seulement le secteur informatique mais aussi l’automobile, les bateaux ... ....
    • Les plastiques sont difficilement recyclables.
    • Le recyclage des métaux précieux des ordinateurs a un cout écologique non négligeable.

    Le plus écolo est de garder et d’utiliser son matériel le plus longtemps possible. Ceci semble malheureusement incompatible avec les logiques industrielles.

  • karquen karquen 30 septembre 2009 18:19

    Créer des filliaires de recyclage dans chaque pays, de manière rationnelle pourrait générer de nombreux emplois.

    La conception d’un ordinateur pourrait être « pensé » sur sa durabilité en changeant les composants intérieurs et non la carcasse entière... Une même carte mère pouvant accueillir des composant évolutifs - abordant aujourd’hui certaines limites de connectiques internes en miniaturisation-. Pensons également aux écrans de ces ordinateurs, qui pourrait être conçus de manière évolutive au niveau des « pouces » de dalles interchangeables et non « tout d’un seul bloc »...


  • décurion 30 septembre 2009 20:01

    L’e-nculerie ou l’art et la matière de s’approprier les ressources des gagne-petit.
    On a vu ça avec la plupart des déchets.
    Tirer quelques subsides à partir des déchets de la société, a toujours été une façon de « gagner sa vie » pour toute une population qui en vivait sans en appeler aux subventions.
    L’écologie a vraiment les épaules larges, et elle endosse son lot de saloperies faites en son nom, mais sans sa volonté, puisqu’elle n’est qu’un épouvantail.
    Autrefois, le particulier, mettait ses monstres dans la benne, et le soir des individus passaient, récupéraient.
    Aujourd’hui les particuliers déboursent une participation au « recyclage » au moment de l’achat, il repayent à nouveau pour les ordures ménagère, en plus d’être invités à trier bénévolement.
    Payer, participer, est un acte citoyen. En principe, tout le monde est citoyen, et donc être bénévole, payer une fois, deux fois et plus, personne n’y échappe. Sauf que personne, n’est que citoyen, et en adoptant la casquette adéquate, on peut récupérer très largement ce que l’on a donné comme citoyen.
    Le déroulement du scénario se déroule en 4 phases.
    1_On met l’accent sur le bien fondé de l’opération.
    2_On impose des normes qui élimine la concurrence, mais augment les coûts.
    3_On constate que l’activité n’est pas rentable, et doit être subventionné, puisqu’il s’agit d’une priorité écologique.
    4_Le contribuable intervient.
    Le résultat de l’opération est que le coût de la vie en société a été augmenté sans résultat concret tangible.
    Parce que rien n’a été « recyclé », pour la simple raison que nous savons pas faire cela. Ce qui est récupéré, démonté, trié, reste un déchet, ou est réutilisé, et ça na va pas plus loin.
    50 tonnes de plastique, récupéré sur des moniteurs, ne refont pas des moniteurs, mais 50 tonnes de plastique, qui s’ajoutent aux 50 tonnes de moniteur neuf qui remplacent les précédents.
    L’escroquerie « boule de neige » réprimée par la loi est une réplique à l’échelle de notre système bancaire. Notre économie fonctionne ainsi et est contrainte de trouver toujours plus de rentrées pour combler les trous les plus visibles.
    Qu’il s’agisse de la banque des enfants, du recyclage des déchets, de la mondialisation, ou de la privatisation des services publics, c’est toujours le même aiguillon qui colle au cul de la finance.
    Ce qui est clair, c’est que quand les « gros » se bougent le popotin, c’est que la pèche, va être bonne !


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