mardi 4 septembre 2007 - par Sébastien Marinier

Le simulateur de vol « caché » de Google Earth

Google Earth, un programme qui permet de visiter la Terre entière, et depuis peu les étoiles, présente dans sa récente version 4.2 une astuce cachée (qui ne le restera sans doute pas très longtemps), un simulateur de vol, accessible via une séquence de touches non documentée.

A l’instar de certains jeux vidéo, où des codes de tricheurs ("cheat codes") permettent diverses actions cachées, des commandes cachées de MSN, ou encore d’une version historique de la ROM du Macintosh dont une partie contenait l’image des visages de ses concepteurs, Google semble vouloir s’amuser un peu avec nous.

Une vraie fausse option

On savait que cette entreprise tenait à cultiver l’aspect particulier de son image et de son mode de fonctionnement. Cela aurait donc donné un "nous sommes cool, nos ingénieurs ont fait un simulateur de vol pour s’amuser, oups, il l’ont laissé dans le programme". Mon oeil, oui. Tout est calculé. On ne fait pas un simulateur de vol en un week-end entre "nerds".

En particulier, une fois cette option cachée activée (CTRL + ALT + A, ou CTRL + WINDOWS + A sous Windows, ou bien encore Pomme-Option-A sur Macintosh), le menu "Entrer dans le simulateur de vol..." reste actif en permanence, même après avoir relancé l’application. Tout est donc prévu pour que l’accès au simulateur soit présent, sauf... sa première activation. Alors quoi ? Google veut simplement faire parler de lui ? Une fois de plus, je ne le pense pas, il n’en a pas besoin. La nouvelle est assez peu répandue pour le moment (10 articles en version anglaise), et n’a été distillée que sur des sites plutôt orientés "techniques". De fait, même si vous passez des heures sur Google Earth, vous pourrez constater que cette option ne va pas changer la face du monde !

Un manque de relief ?

Mon avis justement est que Google a probablement hésité à présenter de façon importante son option ; il faut reconnaître que ce simulateur n’est tout de même qu’un gadget assez imparfait, qui laissera de marbre les vrais amateurs. Et malgré les centaines d’heures ingénieur qu’il représente, vous y "jouerez" à mon avis assez peu. Hormis les difficultés de pilotage des deux avions fournis en standard (un SR22 et un F16), inhérentes à ce type de programme (je me suis crashé plus d’une fois, comme d’habitude), ce simulateur fait ressortir un problème majeur de Google Earth qui est le triste manque de relief des paysages. Pour ceux qui ont un peu pratiqué un "vrai" simulateur de vol, vous aurez ici juste l’impression de survoler une Terre rasée par un apocalypse nucléaire. Il est vraiment conseillé de survoler des montagnes significatives pour ressentir la sensation de relief. Est-ce vraiment un hasard, si par défaut, l’aéroport de départ est au pied de l’Himalaya ? Les Alpes ou les Pyrénées fournissent aussi des décors intéressants, mais les villes sont très décevantes.

Ceci étant, il me semble que la réclamation majeure des amateurs de simulateurs de vol réside dans de "vrais" décors, dans des proportions gigantesques. Ce que n’étaient pas capables de fournir les réalisateurs de ces jeux. Là, vous êtes servis : vous pourrez survoler la Terre entière, et cela, malgré la frustration que l’on peut ressentir du manque de détail vertical, reste bluffant.


Un survol du grand canyon (avant mon crash)


Un passage au raz du Pic St Loup (on a les montagnes qu’on peut), une seconde avant mon crash

En conclusion : on pouvait déjà survoler plus ou moins la Terre avec le système de "curseurs" et avec la souris, dans l’ancienne version, cette vraie/fausse fonction cachée amène donc une façon plus ludique de le faire !

Pour l’essayer, mettez simplement à jour depuis votre version actuelle Google Earth ou bien téléchargez le programme : http://earth.google.fr/download-earth.html



30 réactions


  • ripouette ripouette 4 septembre 2007 10:12

    Vivement qu’on puisse directement pêter les centrifugeuses iraniennes dans Google earth !


  • LE CHAT LE CHAT 4 septembre 2007 10:28

    pour survoler le Honduras aujourd’hui , munissez vous d’un ciré jaune ! smiley


  • alberto alberto 4 septembre 2007 11:06

    Merci pour l’info, Mariner : voilà un jeu nouveau, passer la Grand Canyon sans crash !


  • littlevache 4 septembre 2007 11:15

    on notera egalement le support du joystick, ajoutant un poil de realisme aux heureux propriétaires d’un tel manche à balai.


  • Gasty Gasty 4 septembre 2007 11:39

    Merci pour cet info ! je vais l’essayer.


  • SegFault 4 septembre 2007 14:20

    En tant que développeur je ne suis pas d’accord avec l’assertion suivante : * On ne fait pas un simulateur de vol en un week-end entre « nerds ».

    Heu si... Déjà, le simulateur de vol de Google Earth a du être relativement rapide à développer. La plupart des API (Interface de programmation) sont la pour gérer ce genre d’ajout : chargement dynamique des cartes, contrôle de la caméra, déplacement, etc.

    Manquais quelques formules de physique pour le comportement de l’appareil, et deux tit bout de code d’affichage pour le cockpit (enfin le HUD).

    Suffit d’avoir un peu de temps mort sur le projet ou de vouloir utiliser les fameux 10% de temps consacré a un projet personnel (propre au managing google), et ça fait un tit simulateur. Pour le reste, il n’a jamais prétendu être autre chose qu’un gadget ^^


    • Sébastien Marinier 4 septembre 2007 15:08

      Développeur aussi et menant des projets depuis de nombreuses années, je maintiens mon « assertion » et je l’explique, en ce sens où à mon avis les développeurs de Google ne peuvent avoir juste réalisé cette fonctionnalité sans blanc-seing de leur direction. Même issu d’un « projet personnel » (pour ma part j’ai lu 20% de leur temps), une fois le bricolage terminé, il a bien fallu qu’un directeur donne son aval. Et selon la règle des 80/20, il a dû falloir pas mal de temps pour finaliser la chose. Planification, tests, tests sur les différentes plate-formes (la table des touches par ex), retours utilisateurs, intégration dans la release... De plus, quiconque avait utilisé le système de survol manuel de Google Earth pouvait penser à un simulateur de vol. J’ai donc un peu de mal à croire qu’un employé Google soit arrivé en disant « regarde à quoi j’ai pensé, quelle idée géniale ! »

      Bref, c’est en cela que le coup de la « commande cachée », c’est pour moi se moquer des gens (pour rester poli smiley ).


    • pierrot 4 septembre 2007 15:29

      Entièrement d’accord avec SegFault. Toput le nécessaire était certainement présent. Ne restait que le mode de pilotage à modifier. Et même pour celui-ci, les versions précédentes possédaient déjà le nécessaire. Donc effectivement il est bien possible que quelques nerds l’aient fait en un week end. Une « coding party » sur un week end, comme il y’en a partout dans le monde, est assez impressionnante quand aux résultats.


    • biztoback 4 septembre 2007 17:04

      On s’en ... qu’ils l’aient fait en un week end ou 2 ans, nan ?  smiley


    • IP115 5 septembre 2007 10:04

      Sébastien a raison, même si ce projet a bien démarré dans le cadre des 20% de projets dits « personnels » (comme d’autres projets d’ailleurs, dont Gmail), il est depuis des mois déjà devenu un vrai projet qui devrait permettre à terme un nouvelle sources de revenus sous la forme de panneaux publicitaires (du JC Decaux virtuel en quelque sorte), comme le propose déjà son concurrent Microsoft sur son produit équivalent de visite virtuelle (Virtual Earth 3D beta), dont le couplage avec le Flight Simulator su même éditeur devrait donner des résultats fabuleux.


  • Bérenger 4 septembre 2007 17:08

    Merci de l’info. J’ai essayé le truc. Fabuleux. Je vais voir si ça marche aussi dans l’espace. Il est bon de s’évader de temps en temps des contingences terrestres...


  • Barbathoustra Barbathoustra 4 septembre 2007 20:44

    On est quand même encore assez loin des scènes photorealistes pour flight simulator et des meshs ( relief ) nettement plus détaillés.

    http://fr.youtube.com/watch?v=IDuqZDZRXPQ


  • IP115 5 septembre 2007 10:17

    « La nouvelle est assez peu répandue pour le moment (10 articles en version anglaise), et n’a été distillée que sur des sites plutôt orientés »techniques« .  »

    assez peu répandue ? quand google fait du buzz, ça se sait très vite ... smiley


    • Sébastien Marinier 5 septembre 2007 10:51

      C’est sûr ! En tout cas, dimanche matin, quand ma veille m’a remonté cette info, il n’y avait que 3 articles francophones sur le sujet. La vitesse de propagation est impressionnante. D’où le commentaire que l’on peut faire sur cette façon de procéder, qui est « et voilà un truc de plus pour générer un buzz artificiellement ». Il est probable que la même news, sans l’aspect « commande cachée », serait passée sans doute plus inaperçue. Encore que, avec Google, ils inventeraient la tondeuse à pots de fleurs que la nouvelle serait reprise par le monde entier smiley


    • stephanemot stephanemot 6 septembre 2007 17:29

      dans le style, rien ne vaut leur coup du premier avril dernier :


  • Tiffy 5 septembre 2007 11:12

    De la part de Google, il y a fort à parier qu’il s’agit là de leur premier pas dans l’univers du jeu vidéo. Google tente déjà d’investir le marché du logiciel graphique, des logiciels bureautiques, il ne serait donc pas surprenant qu’ils s’attaquent aussi au monde du jeu. N’oublions pas que Flight Simulator est un des jeux les plus vendus dans le monde et ce depuis les débuts de la micro-informatique. Google, avec comme atout maître son Google Earth, pourrait très bien dans l’avenir venir concurrencer Microsoft sur le terrain du simulateur de vol. A condition bien sûr de mettre de vrais moyens en développement, car un bon simulateur de vol ne se crée pas en un week-end...


    • IP115 5 septembre 2007 17:02

      « Google tente déjà d’investir le marché du logiciel graphique, des logiciels bureautiques, il ne serait donc pas surprenant qu’ils s’attaquent aussi au monde du jeu. »

      Google se fiche d’investir le marché du logiciel dans quelque domaine que ce soit, le seul et unique business rentable de Google est le « keyword marketing » (la publicité en ligne par vente de mots clés). C’est l’une des explications au fait que ses logiciels restent toujours en version Beta (voir Gmail pourtant dispo depuis plus de 2 ans), ainsi on ne peut pas se rtourner contre eux en cas de prblème de pertes de données ou autres. Tous les développements périphériques n’ont que 3 objectifs secondaires :

      1) Faire parler de Google (buzz), tout comme 118 218 doit sont succès au rabachage rébarbatif de sa pub), Google a besoin que l’on parle de lui pour que sa petite flamme ne s’éteigne pas. Il a besoin que son nom soit associé à tout ce qui concerne Internet et plus particulièrement la recherche sur Internet.

      2) Il a besoin de rabattre et fidéliser un maximum d’internautes et si possible faire en sorte qu’ils naviguent toujours connectés à au moins l’une de ses applications.

      Ce qui a fait le succès de la publicité en ligne de Google est sa capacité de délivrer de la pub contextualisée, à un internaute qui recherche quelque chose de bien précis. Google voudrait allez encore plus loin en tenant compte en plus du profil d’utilisation et des habitudes de cet internaute. Il a donc besoin de recueillir des informations sur cet internaute, ce qu’il fait et associe au profil de chaque compte utilisateur à chaque fois qu’il navigue connecté.

      Avec Gmail, Google News et Google Vidéo il touche monsieur ou madame tout-le-monde, avec Orkut il touche les communautés, avec les applications bureautiques il touche les professionnels, avec le simulateur et Google Talk il espère toucher les plus jeunes. L’objectif ultime de Google serait que l’on ne sorte jamais de son environnement virtuel.

      3) Ces applications lui permettent également d’élargir la visibilité de ses publicités. Après AdWord (publicité sur le moteur) et AdSense (publicité sur des sites partenaires), il doit pouvoir placer ses liens sponsorisés sur ses propres applications applications (c’est déjà le cas avec Gmail sa messagerie, Gtalk son chat, ...). Avec le simulateur il pourrait fournir de la pub géolocalisée (comme c’est déjà le cas sur Google Map, version on-line de Google Earth) et sur le simulateur cela pour donner quelque chose comme ça ...

      Et pour que cette mécanique très bien huilée fonctionne, il faut du buzz ce que ce genre d’article fait très bien ... smiley


    • Marie Pierre 6 septembre 2007 22:50

      Salut IP,

      J’utilise d’ailleurs Exalead car Google commence à me .. ;

      Et cet article me rappelle les jeux de Flight Simulator avec mes enfants, le joystick, les pédales, et ... les twins.


    • IP115 7 septembre 2007 10:06

      Salut Marie Pierre,

      Exalead est un excellent moteur de recherche français (et oui), bien plus innovant que Google sur certains aspects (recherche audio et vidéo, recherche thématiques, ...).

      Savais-tu qu’Exalead est le moteur de recherche retenu par l’europe pour servir de base au projet européen de moteur de recherche multimedia, quaero ?

      Une interview de François Bourdoncle, le président fondateur d’Exalead sur AV, si tu veux en savoir plus ...


  • Christoff_M Christoff_M 7 septembre 2007 00:24

    il y avait un tres bon article sur 01net... qui a copié ?


    • Sébastien Marinier 7 septembre 2007 09:36

      Pour ma part, j’ai écrit cet article Dimanche 2 au soir. Agoravox a simplement mis bien 24h à le publier, soit Mardi. 01, a dû l’écrire le 3 au soir. Depuis, Dimanche, au moins 16 articles ont été écrits dans les « grands » sites d’informations. Dans ce domaine, de toute façon, l’information est toujours reprise à droite et à gauche, ce n’est pas moi qui en essayant des touches ait trouvé la commande cachée, bien sûr : c’est mon système de veille qui m’a fait remonter 3 url sur le sujet. Et de toute façon, je parierai ma souris que cette information ait été distillée subtilement par Google eux-mêmes ! smiley


  • Coolerman 7 septembre 2007 02:56

    Yé pas du tout caché le simulateur. Il faut juste installé google earth 4.2 et aller dans le menu OUTILS -> Entrer dans le simulateur de vol.


  • seigneur_canard seigneur_canard 8 septembre 2007 13:46

    Pour l’instant, ça reste quand même un petit « gadget » amusant 5 minutes. Mais cela reste très loin d’être un vrai simu’. Outre un vrai cockpit, il manque tout ce qui permet de naviguer en avion. Aéroport digne de ce nom, balises (VOR, NDB, etc...) et ne parlons pas du traffic aérien et de l’ATC. Sur ma config, le rafraichissement des paysages est assez lent et nuit à l’immersion. (pourtant, j’ai une bonne connexion et PC relativement véloce). Quand au couplage M$-FS + imagerie google, il existe déjà de façon « non-officiel ». En effet, un petit malin a trouver le moyen de récupérer les données des serveurs Google map, virtual earth etc... pour les utiliser en temps réel dans FS. Le nom de la bestiole : Tilesproxy.


  • vachefolle vachefolle 9 septembre 2007 19:13

    un simulateur vraiment affligeant en comparaison de FSX ou FS2004. Evidemment quand on pourra avoir le realisme de simulation de flight simulator avec le graphisme de googleE ca changera tout. Enfin decoller d’une piste plate comme un crepe ou l’aeroport est collé au sol, ca lasse un peu.

    Pour ceux qui aime le 3D, et qui trouve que GE n’a pas beaucoup de monuments en 3D, allez jeter un coup doeil sur http://v3d.pagesjaunes.fr/paris/

    evidement des que le soft ne connait pas le batiment, il lui met du haussman texturé, mais cest deja ca....


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