samedi 30 novembre 2013 - par jlhuss

Peut-on vendre le vent au poids de l’or (vert) ?

Oui répondent les marchands d’éoliennes et, Greenpeace en tête, la plupart des groupes écologiques. Non répondent de plus en plus de citoyens et d’associations. Les principaux arguments des premiers sont bien connus. Complaisamment relayés par les médias, ils peuvent se résumer en quelques phrases : Le vent est gratuit. Il délivre une énergie propre tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre. De plus l’argent gagné par les collectivités, sur le territoire desquelles sont implantées les parcs, permet à celles-ci de réaliser des investissements qui améliorent la vie de leurs habitants. Ceux des seconds sont beaucoup moins connus. Pour les disqualifier on les accuse souvent de pratiquer le PDMJ (Pas dans mon jardin, variante francisée du NIMBY anglo–saxon). Pourtant leurs objections méritent des réponses mieux fondées et l’on aimerait que les défenseurs de l’éolien y répondent autrement que par le mépris. Voilà pourquoi, en m’appuyant sur un document produit par une association anti-éoliennes « NPC du vent » (1) j’ai résumé les principales critiques dont fait l’objet cette énergie.

Commençons par les aspects techniques :

Les puissances annoncées des générateurs à vent sont à la fois optimales et théoriques. En effet, pour qu’une éolienne produise les mégawatts annoncés, il faut que le vent souffle à 55 km/h. Au dessous, la machine produit peu ou rien, au dessus sa marge de progression est négligeable. Résultat le temps réel de production d’une éolienne est de 1500 heures par an ce qui vent dire qu’elle est inefficace pendant les 7260 heures restantes. Or les besoins en électricité sont continus, ils connaissent même des pics pendant les périodes froides générées par les anticyclones d’hiver où les vents sont faibles ou inexistants. Bref, une éolienne de 2MW théorique ne produit le plus souvent qu’une puissance de 600 kW et 1400 kW quand les conditions favorables sont réunies et rien le reste du temps. Ce qui fait dire à NPS qu’un parc éolien à 20 millions d’euros n’est même pas capable d’alimenter un grille-pain. L’association ajoute qu’à condition que le vent souffle,

Cette énergie ne serait pas aussi propre qu’on veut le faire croire. La construction d’une éolienne entraine l’émission de 4500 tonnes de CO2 (300 m3 de béton à couler et à transporter, 280 tonnes d’acier, 50 tonnes de verre époxy peu recyclable, 40 tonnes pour le rotor, plusieurs centaines de litres d’huile. Six ans d’exploitations sont nécessaires pour compenser le carbone émis à la construction mais ce n’est rien comparé à ce qui se passe pendant les 80% de temps où les éoliennes sont à l’arrêt et où, pour compenser, il faut lancer des centrales gaz, charbon ou fioul, championnes des rejets de gaz à effet de serre.

A titre d’information, l’Allemagne, si souvent citée en exemple construit actuellement vingt centrales au charbon et à la lignite pour compense les alea de la production de ses milliers d’éoliennes terrestres ou off-shore et de ses panneaux solaires. Compte tenu de ces éléments, personne, à ce jour, n’est en mesure d’indiquer si le bilan des éoliennes en termes d’émissions de gaz à effet de serre est positif ou négatif.

A cela s’ajoute la question des terres rares. Une éolienne de 3 MW peut abriter 2,7 tonnes de ces matériaux exploités en Chine et en Mongolie dans des conditions qui devraient soulever l’indignation tant par le peu de cas qui est fait de la santé des ouvriers qui y travaillent que par la pollution durable (mais délocalisée) qui en est la conséquence. A ce sujet, le journal "Science et Vie" a annoncé sans être démenti que la France songe à ouvrir ses propres gisements pour assurer son indépendance en la matière. On attend avec intérêt les réactions des professionnels de l’écologie.

Toujours à propos des terres rares, les opposants aux éoliennes font valoir qu’en phase d’exploitation la température élevée accompagnant la production d’électricité peut entrainer la dégradation des matériaux qui les contiennent. Ces dangereuses poussières, dont la toxicité est équivalente à celle des métaux lourds, seraient ensuite dispersées dans la nature par l’hélice géante jouant un rôle d’aérosol. Ce risque de pollution, pourtant connu des exploitants et des constructeurs, est soigneusement caché et, le principe de précaution, si souvent brandi, opportunément oublié par les dévots de l’éolien.

Et maintenant parlons argent :

L’ADEME annonce une note de vingt-huit milliards par an pendant la transition énergétique, période au cours de laquelle la part du nucléaire doit être divisée par deux et celle des énergies renouvelables multipliées par sept. Notre pays ne fabriquant pas ces équipements, il est prévu d’importer onze mille éoliennes allemandes, chinoises et danoises pour la modique somme de trente trois milliards d’euros. Voilà qui n’aidera pas à redresser notre commerce extérieur et qui semble peu compatible avec le combat pour la réduction de la dette du pays.

Encore n’est-ce là qu’une fraction d’un ensemble plus vaste. Le gouvernement allemand chiffre le coût global de la transition énergétique à mille milliards d’euros financés par des taxes sur le gaz et l’électricité qui, dans ce pays ont déjà augmenté de 20% ce qui commence à poser quelques problèmes. En France les surcoûts de production de l’énergie « verte » vont de +71% à +858% par rapport au mix conventionnel. Le coût des tonnes de CO2 non émises par ces énergies varient de 723 par ces énergies varient de 723 € à 8 766 € financés par les surtaxes sur les factures d’électricité qui frappent indifféremment riches et pauvres et qui ne pourront que s’alourdir si la politique initiée depuis une dizaine d’années se poursuit alors qu’aucun bilan sérieux n’en a été dressé.

Et qualité du service :

Les instances européennes de régulation de l’énergie viennent de faire état d’un risque grave de pannes massives sur le continent à partir de l’hiver 2016. Ces dysfonctionnements sont dus principalement au manque de capacité de production éolienne pendant les pics de froids. En effet ceux-ci se produisent en situation anticyclonique ce qui veut dire vent faible ou pas de vent du tout donc production zéro des parcs éoliens et impossibilités pour les centrales de secours de pallier totalement ce manque.

Et la démocratie dans tout ça ?

Le surcoût lié au tarif d’achat préférentiel de l’électricité éolienne s’élève, en moyenne, pour une éolienne à cent quarante mille euros par an qui partent directement dans les poches des industriels et des financiers de la filière qui ne sont pas plus philanthropes que leurs alter egos de l’automobile ou du nucléaire. Les miettes financières distribuées aux communes d’implantation sont ridiculement basses. Elles n’ont pas empêché que certains élus se soient laissés tenter de passer outre les oppositions de leurs populations. Mais, sans doute pour lutter contre la corruption, Denis Beaupin vice-président EE-LV de l’Assemblée Nationale cherche à faire passer un article de loi supprimant le droit d’avis conforme des communes ce qui, pour un prétendu défenseur de la transparence et du débat public ne manque pas de piquant.

C’est presque tout, mais c’est déjà beaucoup, assez en tout ca pour laisser penser que les marchands de vent, ne vendent que leur matière première.

Chambolle

1 Vu la localisation des groupes qui participent à cette association, NPC doit signifier Nord Pas de Calais. Son auteur appartient à l'association « Sauvons le climat » qui a pris position en faveur de l'énergie nucléaire dans la lutte contre les gaz à effet de serre. On trouvera ses arguments développés sur son site

Pour les sites pro éoliens autant aller directement sur celui du syndicat des fabricants

Le BLOG



18 réactions


  • antonio 30 novembre 2013 08:42

    J’ai toujours dit que les éoliennes étaient une arnaque qui enrichit quelques gros requins et fait payer la menue friture que sont la majorité des Français..
    Votre article le confirme.
    Quand les citoyens vont-ils enfin se réveiller, prendre conscience qu’on les prend pour des imbéciles et se mettre en situation d’éliminer du paysage ces si laides éoliennes ?


    • matthius matthius 1er décembre 2013 10:08

      En voulant réduire de moitié la production d’énergie nucléaire, notre président veut spéculer sur le thorium, pour lequel une seule entreprise chimique française en possède 8000 tonnes. En effet le thorium est extrait des terres rares.

      Il faut savoir que l’Allemagne a créé une centrale au thorium-uranium, pouvant s’arrêter sur demande et permettant de recycler des déchets de l’uranium. Elle a été abandonnée par idéologie pseudo-verte.

      Les centrales au deutérium-tritium permettront de recycler tout déchet. En effet les déchets nucléaires sont dus avant tout aux faibles températures des centrales à fision. On ne voit que très peu de déchets radioactifs près des volcans.


  • Le Yeti Le Yeti 30 novembre 2013 10:12

    Il y aurait deux trois truc à redire sur cet article mais il est si bien fait que c’en serait dommage.
    J’ajouterai juste une considération : la densité énergiques des éoliennes. Quelle superficie d’éoliennes faut-il pour remplacer la production d’un seul réacteur !!?

    Certes l’éolien est (ou serait ...) à cumuler avec d’autre types d’énergies mais la surface requise pour que cette technologie soit utile (de manière significative, j’entends) est colossale.
    Et oui, l’empreinte carbone à sa production et à son entretien est considérable, même si les progrès accomplis dans les graisses de synthés permette de diviser par deux ou trois les grandes révisions de ses engins.

    Enfin, je suis amusé de voir qu’on ne soulève jamais vraiment le fait qu’à un moment ou à un autre, il faudra bien repenser notre façon de consommer l’énergie et revenir à un mode de vie moins extravagant.

    Comme on fait son lit, on se couche ...


  • Francis, agnotologue JL 30 novembre 2013 10:34

    Bonjour à tous,

    si je suis globalement d’accord avec ces critiques de l’éolien, il ne faut pas oublier les tares des autres sources d’énergie.

    Le Yeti ci-dessus évoque une densité énergétique, cette notion bizarre qui n’a pas de sens hors contexte. Si la densité énergétique d’une source d’énergie est un facteur important pour une bagnole, en revanche, pour une éolienne implantée dans un désert, ça ne compte pas. Et beaucoup moins que pour les gaz de schistes qui polluent au delà de leur espace d’exploitation. Sans parler du nucléaire, qui risque un jour ou l’autre de rendre la Terre inhabitable.

    ps. Il y a une dizaine d’années, je suis passé devant La Désirade, qui était couverte d’éoliennes par dizaines. Depuis, j’ai eu l’occasion de voir des reportages télévisés, et plus aucune éolienne visible. Quelqu’un peut-il confirmer qu’elles ont été démantelées ?


    • Croa Croa 30 novembre 2013 20:02

      Il y a dans les îles des éoliennes moyennes qui se couchent lorsqu’on ne sen sert pas. (Les grosses machines métropolitaines ne tiendraient pas le coup en cas de cyclone tropical.)


  • Bulgroz 30 novembre 2013 13:56

    Ce sont les kmers de la secte verte ultra minoritaire et totalement incompétente qui est responsable de cette immense gabegie, véritable monumentale erreur économique et stratégique.

    Regardons leurs représentants ici à Agoravox, Cabanel, diplômé en chansons enfantines et Stéphane Lhomme, instituteur diplômé de sociologie qui répètent leurs mensonges à longueur d’articles, insultent les rares interlocuteurs qui essaient de les contredire et qui font fuir tous ceux qui maitrisent un tant soit peu le sujet.


    • Francis, agnotologue JL 30 novembre 2013 15:19

      ’’ (la) secte verte ultra minoritaire et totalement incompétente qui est responsable de cette immense gabegie’’

       smiley

      On se demande bien comment tous ces gens raisonnables qui possèdent les financements - ceci expliquant cela, n’est-ce pas ? - se laissent berner par une ultra minorité totalement incompétente !

      Moi je crois qu’à vos tout seul, Bulgroz, vous êtes une ultra-minorité totalement incapable de penser correctement. MDR !


    • cardom325 cardom325 30 novembre 2013 18:30

      Il est vrai que Cabanel est diplômé en chansons enfantines et ainsi de suite, évidemment , vous Bulgroz , vous n’avez pas renseigné votre fiche , et vous balancez votre fiel anonymement ......de là à vous imaginer balayeur à Fessenheim,soucieux de garder son emploi dans cette industrie si merveilleuse qu’est le nucléaire , il n’y a qu’un pas .....

      ne prenez pas cet air de «  »je maîtrise le sujet " , chacun déploie ses arguments, c ’est tout. et je pense qu’en matière d’insulte et de mépris, vous n’êtes pas le dernier


  • JMBerniolles 30 novembre 2013 15:02

    Clair : les éoliennes et le photovoltaîque ne produisent pas grand chose et souvent au mauvais moment.


    Alors pourquoi, cette politique d’implantation forcée de tels champs par des politiciens qui ne sont plus que des exécutants d’un système en faillite ?

    Simplement parce que c’est une grande Bulle financière comme ce système économique dominant les aime. Plusieurs centaines de milliards d’euros pour l’Allemagne par exemple.

    Il faut faire payer cette Bulle par le contribuable et le consommateur.

    D’où une facture EDF déjà lourdement grevée par des « contributions » c’est comme cela que l’on nomme des taxes en réalité.

    Plus le déferlement : écotaxe, taxe carbone, ...

    Le gros problème est que cela et autres, conduit notre pays à la déflation... et que les gens n’en peuvent plus. 



  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 30 novembre 2013 18:02

    L’éolienne n’a vraiment de sens que débranchée du réseau en mode horizontal et local comme chez ce monsieur  : http://www.technologicvehicles.com/fr/actualite-mobilite-verte/2182/video-fabrice-andre-et-son-velo-electrique-50 consultez son site et vidéos, c’est très riche.


  • Croa Croa 30 novembre 2013 21:48

    Jamais les éoliennes ne coûteront ce que va nous coûter le nucléaire !

    Pourtant c’est vrai les éoliennes n’ont pas que des avantages mais le mal devenu inévitable choisissons le moindre ! 

    Ceci dit il faudrait commencer par couper toutes les lumières inutiles !


  • lucidus lucidus 30 novembre 2013 22:28

    Cabanel est pour les éoliennes ? Tiens tiens...


  • Mortargent 1er décembre 2013 02:40

    Je n’y connais pas grand chose dans ce domaine, mais il me semble avoir lu que le type d’électricité produit par les éoliennes ne correspondait pas tout à fait à l’utilisation qu’on en aurait.

    En gros, la demande électrique n’est pas constante. Il y a des fluctuations, avec parfois des pics, parfois des creux, parfois une demande « simple » parfois des besoin « complexes et lourds ».

    Or le type d’électricité produit par les éoliennes conviendrait à une demande simple, basse et constante. Elles seraient incapables de produire d’un seul coup une grosse quantité de courant sur demande précise pour fournir tel ou tel besoin.

    Pour faire simple, il est impossible de faire souffler le vent 10 fois plus fort pendant 1h le temps de produire tant de courant, puis on laisse retomber. De même il est impossible de faire briller le soleil 5 fois plus sur telle ou telle période pour envoyer une grande quantité d’énergie.

    Entre le moment de la demande, et le moment où l’électricité demandé est produite et fournie, il ne peut pas se passer des heures ou des jours. Même dans les centrales thermiques ( gaz/charbon ) il faut un certain temps entre le besoin et le service. Seules les centrales nucléaires sont aujourd’hui capables d’abosorber sans trop broncher ces fluctuations massives de la demande.

    On parlait de l’Allemagne, il me semble qu’aujourd’hui elle fait appel à la France et à ses centrales nucléaires pour absorber ces grosses variations chez elle. Alors oui sans doute qu’en Allemagne il n’y a plus de centrales nucléaires, mais elle consomme toujours cette électricité produite chez nous, et beaucoup d’industriels allemands demandent la réouverture de ces centrales à cause de l’explosion de la facture énergétique chez eux.


    • Croa Croa 2 décembre 2013 11:55

      Faut pas exagérer, les éoliennes sont souvent là où soufflent des vents réguliers (côtes, vallées...)

      Il est tout à fait possible d’en laisser certaines en drapeau et d’activer juste celles qui sont nécessaires. (La différence par rapport aux barrages c’est que l’énergie non utilisée est perdue, évidemment !) 


    • Croa Croa 2 décembre 2013 12:01

      « Seules les centrales nucléaires sont aujourd’hui capables d’abosorber sans trop broncher ces fluctuations massives de la demande. »

      Faux, c’est le contraire ! (Un réacteur demande du temps à chaque mises en route et aussi pour s’arrêter ; C’est d’ailleurs pour ça que la nuit en France on frise la surtension dès lors qu’il ne fait pas froid.)


  • raymond 1er décembre 2013 09:21

    Le kwh éolien est payé 4cts d’euros environ auUSA , Brésil...un peu partout dans le monde en France c’est plus juteux c’est 8,2 cts comme cela on peu dre que c’est cher et justifier notre« cher » nucléaire. L’epr aura un cout de 10,5 cts le kwh bien sur nos vieilles centrales dangereuses et amorti sont moins chère.
    En rajoutant du solaire pour l’eau chaude (le plus rentable) et l’électricité on complète. Quand il n’y a pas de vent ou de soleil reste les steps (stockage d’énergie) à construire, les delestages partiel a certains moment cela peu se faire en faisant varier les tarifs selon la disponibilités du moment.
    Il y a aussi la biomasse et les centrales a gaz.
    Bien sur de l’éolien sans tous le reste cen’est pas une bonne idée mais c’est en therme de cout de production une des énergies électrique parmi les moins chère.
    A la centrale nucléaire de Tricastin il y a une fuite d’eau radioactive de 36 000 litres jours d’eau radiactive avec j’usqu’a 160 00becquerels litres mais que fait la police ?


  • claude-michel claude-michel 1er décembre 2013 11:08

    L’éolien.....ce n’est que du vent..et surtout beaucoup d’argent gaspillé pour faire tourner (et rendre rentable) ces grands moulins.. !


    • raymond 1er décembre 2013 13:42

      ç a c’est de l’argumentation claire nette et précise j’aurais préféré que vous alliez sur google vérifier les infos que je donne.


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