lundi 18 juin 2012 - par olivier cabanel

Phébus a battu Superphénix

Pendant qu’au Japon, le nucléaire s’enfonce toujours plus gravement dans une crise sans fin, la première centrale photovoltaïque française reliée au réseau a fêté le 15 juin à Brégnier-Cordon, et à L’Huis, ses 20 ans d’existence paisible et efficace.

J’y étais, en temps que l’un des 3 premiers acteurs historiques de cette belle aventure.

Avec Marc Jedliczka, aujourd’hui directeur d’Hespul, (lien) l’enfant de Phébus, et Thierry Girardot, nous cherchions une idée positive pour contester le surrégénérateur de Creys-Malville, appelé à tort «  superphénix », dont nous voulions obtenir l’arrêt. lien

En effet, le Phénix, cet oiseau mythique qui renaissait de ses cendres, n’avait pas grand-chose à voir avec Superphénix, la centrale nucléaire, laquelle aurait pu réduire le pays en cendre. lien

Lors de cette journée mémorable nous nous sommes lancés dans une séance de « brainstorming  », et il en est né ce projet novateur : une centrale photovoltaïque raccordée au réseau. lien

Bien sur, des centrales de ce type existaient déjà, mais elles ne produisaient que du 12 volt, et il fallait trouver le moyen de produire du courant compatible avec celui du réseau actuel.

Nous savions qu’à Genève, un ingénieur, et ex-élu genevois, Max Schneider, avait lancé un projet original : des petites voitures électriques pour la ville, vendues avec leur mini-centrale solaire qui permettait d’en recharger les batteries. lien

Pour convertir les 12 volts en 220 volts, il utilisait un onduleur, et nous primes rendez vous avec cet homme novateur.

Notre trio s’était élargi entre temps, et nous étions déjà une bonne vingtaine pour le rencontrer à Genève, et visiter l’une de ces centrales photovoltaïque.

Une fois toutes les données en main, il nous fallait trouver les 75 000 francs nécessaires à financer cette installation, laquelle serait installée chez un militant anti-nucléaire de longue date, Georges David dont la maison, située de l’autre coté du Rhône faisait face à la centrale nucléaire de Creys-Malville.

Nous disposions des adresses de tous les comités Malville de France, et nous avons alors proposé à chacun d'acquérir une part de cette future centrale, moyennant 500 FR.

En quelques semaines, il y avait assez de souscripteurs (et même du bonus, avec lequel nous avons publié une petite plaquette portant sur les énergies propres) pour lancer la construction de la centrale.

La date du 15 juin 1992 n’avait pas été prise au hasard, « super » phénix étant tombé, une fois de plus en panne : si le surrégénérateur utilisant pour son refroidissement du sodium liquide si dangereux, prenant feu spontanément au contact de l’air, et explosant au contact de l’eau, n’avait pas redémarré à cette date, cela impliquait une nouvelle enquête d’utilité publique.

La suite, on la connait, le 19 juin 1997, Lionel Jospin annonçait la fermeture de Superphénix (lien) qui n’aura, en fin de compte, en 12 ans de fonctionnement pas produit plus d’énergie que la petite centrale photovoltaïque « Phébus  », puisqu’aujourd’hui encore, faisant revivre la légende de David et Goliath, le célèbre surrégénérateur continue de consommer du courant, afin de maintenir liquide le sodium du circuit de refroidissement, et son bilan énergétique est donc négatif. Lien

Entre le 14 janvier 1986, date de son couplage au réseau, et la fin de 1996, Superphénix n’a produit qu’environ 5 milliards de kWh ; pendant ces années, il a été à l’arrêt environ 10 ans, consommant 13 milliards de kWh, et depuis sa fermeture il continue à consommer du courant. lien

Superphénix en fin de compte, d’après un rapport de la Cour des Comptes a couté plus de 9 milliards d’euros (lien) et sa déconstruction coutera au moins la même somme, sans pour autant de solutions pour gérer les 38 000 blocs de béton au sodium, les 14 tonnes de plutonium, sans oublier les 25 000 tonnes d’autres déchets radioactifs qui en résulteront. lien

La centrale nucléaire aura fonctionné à peine 20 mois en 20 ans et si l’on additionne construction et démantèlement, ce seront quasi 20 milliards d’euros qui auront été jetés par la fenêtre. lien

Les pannes à répétition ont eu raison de cette technologie présentée d’avant-garde : en effet, lorsqu’a 2 reprises, des évènements censés ne se produire qu’une fois tous les 100 000 ans et s’étant produit au bout de quelques mois, on peut logiquement s’interroger sur la fiabilité des prévisions, et des techniques utilisées.

Il faut croire que la leçon n’aura pas suffit, puisqu’aujourd’hui, en Finlande, l’EPR qui devait ne couter que 3 milliards d’euros, en a déjà couté plus du double, et qu’il s’achemine tout doucettement vers un échec identique à celui de « Superphénix », au vu des défauts de construction, et des lacunes technologiques dénoncées.

Lionel Jospin en porte pour partie la responsabilité.

En effet, s’il est vrai qu'il a tenu la promesse d’arrêter la centrale de Creys Malville, il n’a pas tenu celle du moratoire sur la construction de nouvelles centrale.

Il est possible que ce reniement soit l’un des facteurs de la chute de l’ex-premier ministre lors de l’élection de 2002, comme l’estime Noel Mamère, lequel a obtenu lors de cette élection le meilleur score des écologistes (5,25% des voix), alors que Jospin se retrouvera finalement évincé du second tour. lien

Le 15 juin, Phébus aura donc fêté ses 20 ans, faisant mentir les détracteurs qui affirmaient qu’au bout de 10 ans, les panneaux auraient perdu beaucoup de leur efficacité.

Or aujourd’hui, s’il est vrai qu’ils ont perdu 8,3% de leur puissance initiale, grâce à un onduleur plus performant, et à une activité solaire accrue, la centrale produit au moins autant d’énergie qu’il y a 20 ans. lien

Aujourd’hui le prix des panneaux photovoltaïque a chuté, et malgré le mauvais coup de l’ex-président, dirigé contre les énergies propres, la filière solaire ne baisse pas la tête, malgré l’énorme retard pris, entre autres, sur nos voisins allemands.

Les énergies renouvelables tiennent salon tous les ans à Lyon, à Eurexpo, dans la 2ème quinzaine de février, même s’il leur reste beaucoup de chemin à faire pour atteindre l’objectif de 23% en 2020. lien

Fukushima continue à menacer, et l’arrivée d’un typhon, appelé Guchol ne va rien faire pour rassurer les japonais, d’autant qu’il pourrait faire des dégâts dans la région de Tokyo, éloignée d’environ 200 km de la centrale dévastée. lien

Avec des rafales à près de 260 km/h, la menace sera sur les côtes japonaises le 20 juin prochain, et la piscine du réacteur n°4 sera l’objet de toutes les attentions, d’autant qu’à ce jour, la communauté internationale n’a toujours pas décidé d’intervenir en urgence, afin d’enlever de cette piscine les 264 tonnes de combustible nucléaire, opération que Tepco n’envisage pas d’entamer avant 3 ans.

Pourtant la piscine fuit, elle penche, elle est l’objet de pannes de refroidissement à répétition, et se trouve perchée à 20 mètres au dessus du sol. lien

Les autorités de Fukushima sont de nouveau montrées du doigt pour avoir stoppé brutalement une enquête sur la radioactivité lancée en avril 2011, et qui portait sur l’exposition aux pollutions nucléaires d’une centaine d’habitants de la région de Fukushima, aux fins d’empêcher la population de « se poser des questions  » sur la situation sanitaire dans ce secteur, pratiquant ainsi une politique de l’autruche de mauvais aloi. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « plonger la tête dans le sable ne met pas l’autruche à l’abri de la gourmandise du lion  ».

L’image illustrant l’article provient de « dissident-media.org »

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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123 réactions


  • olivier cabanel olivier cabanel 19 juin 2012 18:52

    @ tous

    à diffuser autour de vous, pour ceux qui ne le connaissent pas encore !

  • epapel epapel 19 juin 2012 22:58

    La centrale Phebus (http://phebus.lyceehfontaine.fr/) a une puissance crête de 1800 watt et produit 1700kwh par an soit en 20 ans 34000 kwh.

    Les 75000 francs d’investissement de l’époque correspondent à 16000 euros actuels compte tenu de l’inflation soit un coût de 50 centime le kwh (sans compter les frais de maintenance).

    Pas de quoi pavoiser


    • Bernard 05 20 juin 2012 08:28

      Pour epapel


      Vos informations sont intéressantes. Donc Phebus a produit pendant 20 ans 34 MWh, soit 34/20 = 1.7 MWh en moyenne annuelle. Pas de quoi pavoiser en effet.

      Or, comme le rappelle justement Blackmatter dans son message du 18 juin 13:47, Superphénix, pendant la seule année 1996, a fonctionné à pleine puissance (1240 MW) avec un taux de disponibilité de 90%.

      Calculons donc la production de Superphénix pendant cette année 1996 : 1240 MW x 8760 heures x 90% = 9 776 160 MWh.

      Avant que Phebus ne batte Superphénix, il faudrait donc que cette centrale fonctionne pendant 9 776 160 / 1,7 = 5 750 682 ans (j’ai arrondi à l’unité la plus proche) pour produire autant qu’une seule année de fonctionnement de Superphénix.

      Mais tout vient à point à qui sait attendre. Il suffit d’être patient...


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    • olivier cabanel olivier cabanel 20 juin 2012 10:50

      bernard

      ce qui compte c’est le bilan final.
      20 milliards d’euros jetés par la fenêtre, et un bilan négatif énergétique.
      pas de quoi pavoiser, en effet.
       smiley

    • Bernard 05 20 juin 2012 11:25

      Je suis bien d’accord avec vous : ce qui compte c’est le bilan final. Attendons donc de voir combien aura coûté Phébus (et sans doute ses descendants) quand il aura produit autant de kWh. Il faut comparer ce qui est comparable.


    • olivier cabanel olivier cabanel 20 juin 2012 11:48

      bernard

      mais le bilan est là !
      phébus au final a produit plus d’énergie que superphénix, puisque le bilan du surrégénérateur est finalement négatif.
       smiley

    • epapel epapel 20 juin 2012 23:33

      Donc avec ce raisonnement, une crotte de bique pourrait produire plus d’énergie que Superphénix.


  • Bernard 05 20 juin 2012 13:04

    Phébus aurait donc produit plus que  9 776 160 MWh ? Etonnant.


  • epapel epapel 21 juin 2012 00:10

    Entre le 14 janvier 1986, date de son couplage au réseau, et la fin de 1996, Superphénix n’a produit qu’environ 5 milliards de kWh ; pendant ces années, il a été à l’arrêt environ 10 ans, consommant 13 milliards de kWh, et depuis sa fermeture il continue à consommer du courant.« 

    1996 - 1986 = 10 donc selon Cabanel Superphénix n’a jamais fonctionné durant cette période, mais alors d’où sortent ces 5 milliards de Kwh ?

    En fait selon le rapport d’enquête de l’assemblée nationale (http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r1018-1.asp#P827_69844) Superphenix a fonctionné 53 mois (4,5 ans) sur cette période pour une production de 8 milliards de Kwh dont 3,5 pour la seule année 1996 (disponibilité de 95% hors arrêt programmés). Le rapporteur écrit même : »Par un paradoxe difficile à admettre, c’est au moment où les problèmes semblent résolus que la décision de fermeture intervient. "


    Quant aux périodes d’arrêt, sur 91 mois , 66 sont dues à des attentes de décision administratives et politiques donc seulement 25 mois d’arrêts techniques.

    La véritable raison valable de l’arrêt de Superphénix est son manque de compétitivité du à un coût de production de 25 ct au Kwh, mais avec ce critère Phebus n’aurait jamais du être construit non plus au vu de ses 50 ct au Kwh.

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    • olivier cabanel olivier cabanel 21 juin 2012 09:02

      au yéti

      vous devriez descendre de votre himalaya de temps à autre
      la situation réelle est aux antipodes de tout ce que vous décrivez.
      dans l’immédiat, je n’ai pas le temps de vous l’expliquer en détail, mais soyez rassuré, je reviens dans pas longtemps
       smiley

    • foufouille foufouille 24 juin 2012 11:08

      "Pour chaque éolienne ou panneau photovoltaïque il faut une centrale à lignite en réserve, pour les nuits du benêtland, par temps d’anticyclone. Ce qui double l’ investissement, mais le contribuable bobo écolo est riche."

      le stockage, tu connais ?


    • olivier cabanel olivier cabanel 24 juin 2012 13:15

      foufouille

      le stockage ?
      vaste problème.
      des progrès sont accomplis, mais il y a encore du chemin.
      si tu as des infos ?


    • foufouille foufouille 24 juin 2012 15:03

      sur la 5, une installation solaire de type four stockait l’energie dans des sels fondus
      il y aussi l’air comprime, mais le reservoir coute cher


    • foufouille foufouille 24 juin 2012 15:04

      sur la 5, une installation solaire de type four stockait l’energie dans des sels fondus
      (c’etait dans le desert, aux usa)


  • Nometon Nometon 25 juin 2012 09:31

    M. cabanel, je ne vous lis plus depuis longtemps, tant vos articles sont un condensé de la doxa idéologique de l’écologie intégriste.

    Mais en faisant un petit tour sur votre « article », je ne peux m’empêcher d’attirer votre attention sur un fait : si vous avez régulièrement « 77% » (ou de beaux et staliniens 95%) de lecteurs favorables, c’est uniquement parce que seuls des convaincus à votre cause vous lisent. Vous êtes le parfait remplisseur de chaudrons doctrinaires, le sublime copiste de pamphlets dogmatiques, pur produit de notre société alors que vous faites mine de la combattre. Aucuns des écrits que j’ai lu de vous ne porte à la réflexion ou à la discussion. Ils sont fermés à toute mesure et à toute contre-argumentation. Vous utilisez la vieille technique de l’accumulation, comme si accumuler des faits (souvent disparates) était une méthode pour démontrer une causalité. Vos écrits ont la vertu des masses et des marteaux.

    Continuez vos diatribes, chantez, chantez dans votre église ! Mais sachez que nous sommes nombreux à ne même plus tourner à la tête au son de vos claironnements.

    Je vous salue de très loin.

    Lire la suite ▼

    • Francis, agnotologue JL 25 juin 2012 09:46

      Nometon,

      au pire, les articles de Mr Cabanel sont à la propagande gouvernementale en la matière, ce qu’est la réponse du berger à la bergère.

      Un grand merci à Olivier Cabanel que je salue ici pour son travail courageux.


    • olivier cabanel olivier cabanel 25 juin 2012 11:44

      Nometon

      rien ne vous empêche de me juger comme vous le faites ; et après tout, c’est la règle.
      je vous fais seulement remarquer que les infos que je donne ne sont que rarement dans les médias officiels, et je comprends que les pronucléaires s’offusquent de la parution de mes articles.
      ils essayent d’abord de désinformer, en faisant passer mes infos pour « des vues de l’esprit »
      puis, quand ils sont a cours d’argument, ils peuvent être tentés de passer par la case « injure »
      ce qui provoque des sanctions, puis ils disparaissent du paysage, s’étant tirés eux même une balle dans le pieds.
      vous n’avez pas remarqué que justement, je n’essaye pas de convaincre, je donne des infos, rien de plus, avec les preuves de ce qui est écrit,
      ensuite chacun est libre de « faire sa religion »
      la votre est manifestement faite,
      grand bien vous fasse.
      ça ne me fait ni chaud ni froid.
      le ciel vous tienne en joie.
       smiley
      Lire la suite ▼

  • moulins 28 juin 2012 14:07

    bonjour,

    Je vous écris pour commenter ce passage :

    Entre le 14 janvier 1986, date de son couplage au réseau, et la fin de 1996, Superphénix n’a produit qu’environ 5 milliards de kWh ; pendant ces années, il a été à l’arrêt environ 10 ans, consommant 13 milliards de kWh, et depuis sa fermeture il continue à consommer du courant

    Il y a semble-t-il matière à discuter ce bilan énergétique. Et le lien vers les Gazettes nucléaires est malheureusement assez peu précis, d’autant plus que le site en question est recouvert de publicités. De quels numéros de la « Gazette nucléaire » s’agit-il ?

    En ce qui concerne la production, les sources internet que j’ai trouvée sur wikipédia n’annonce pas 5 mais 8 milliards de kWh. Voir ces documents :
    * Rapport de l’assemblée nationale du 28 juin 1998 : http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r1018-1.asp#P827_69844
    * Dossier de presse EDF - février 2012 : http://energie.edf.com/fichiers/fck...
    * Graphique de Wise-Paris sur la base de données EDF - février 2002 : http://www.wise-paris.org/francais/nosgraphes/NUC/RNR/NUC.RNR.1.G.Superphenix.fr.html

    En ce qui concerne la période d’arrêt de 10 ans : les sources là aussi divergent : si l’on en crois le rapport de l’assemblée nationale, il aurait fonctionné 53 mois (environ 4 ans et demi) sur 11 ans.

    En ce qui concerne la consommation, et c’est la question qui m’intéresse le plus : pourriez vous me dire d’où provient ce chiffre de 13 milliards de kilowattheure ? J’ai fait quelques recherches sur google et je n’ai trouvé aucune information sur la consommation de superphénix, hormis le fait que les quelques 5000 tonnes de sodium aient vraisemblablement été chauffées à 180°C pendant plusieurs années après l’arrêt du réacteur.

    L’estimation de la quantité d’énergie nécessaire pour ce chauffage du sodium n’est pas simple, il faudrait connaitre les déperditions thermiques dans les circuits de sodium pour l’évaluer, ou bien connaitre la puissance moyenne du dispositif de chauffage en fonctionnement.

    Qu’en pensez-vous ? pourriez-vous m’indiquer des sources précises des chiffres annoncés dans votre article ?

    Lire la suite ▼

  • moulins 25 juillet 2012 10:32

    j’ai retrouvé un article de Yves Renaud, selon lequel Superphénix a consommé plus d’énergie qu’il n’en a produite : en partie parce que pendant chaque arrêt il a fallu garder liquide les 5000 tonnes de sodium, soit une consommation de 10% de sa puissance nominale."

    http://www.gazettenucleaire.org/ resosol/portraits/YR/gessien/Malville.html

    si l’on se base sur cette estimation, 10% de la puissance nominale de 1240 MWe représente 124 MWe ce qui fait environ 1 TWh par an donc vos 13 milliards de kWh correspondraient à 13 ans d’arrêt avant vidange du circuit de sodium, ce qui me semble possible mais je n’ai pas de sources permettant de vérifier ces affirmations. pourriez-vous m’éclairer un peu ?


  • moulins 25 juillet 2012 15:57

    Merci pour ce lien. vos explications sont simples mais essayons de préciser un peu plus s’il vous plait.

    concernant le calcul de la consommation avant l’arrêt définitif, que l’on prenne la puissance nécessaire à l’arret de 150 MW dans la lettre du comité Stop Nogent, ou bien les 124 MWe de l’article de Yves Renaud, on arrive effectivement à environ 1 milliard de kWh par an, soit 11 milliards de kWh de 1986 à 1997.

    concernant la consommation après l’arrêt définitif, vous dites qu’elle équivaut à une ville de 20 mille habitants. permettez moi de vous demander d’où vous tenez vous cette estimation ? admettons, puisqu’un français consomme environ 5 milles kWh par an, 20 milles habitants consomment donc 100 millions de kWh par an. comment la consommation a-elle été immédiatement divisée par 10 suite à l’arrêt définitif ? pourquoi le démantèlement n’a-il pas permit d’abaisser encore davantage cette consommation depuis 15 ans ? Mais admettons, on obtient donc sur les 15 ans passés depuis 1997 environ 1,5 milliard de kWh supplémentaires.

    Au total cela fait donc 11 + 1,5 = 13 milliards de kWh depuis 1986. J’obtiens le même résultat que vous, mais est-ce que mon calcul correspond bien au votre ?

    concernant la production, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi la lettre du comité Stop Nogent annonce 5 milliards de kWh de production, alors que d’autres rapports officiels précités mentionnent 8 milliards de kWh. d’où vient cet écart de 3 milliards de kWh ?

    cordialement,

    Lire la suite ▼

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