mardi 7 septembre 2010 - par Gérard Luçon

Pour tuer un puits

J’ai demandé l’avis d’un ingénieur spécialiste en forage sous-marin, voici sa réponse :
 
Pour tuer un puits en éruption il n’y a qu’une méthode sérieuse :

1. Placer sur la tête du puits un cône ou un cylindre suffisamment lourd pour compenser la pression du pétrole en éruption et arrêter cette éruption, ou la limiter au minimum,

2. Forer un ou deux puits directionnels de chaque côté du puits en éruption et forer de façon a l’atteindre en dessous de la formation en éruption ;

3. Utiliser les deux puits de compensation pour pomper un ciment spécial très lourd jusqu’à ce qu’il remonte dans le puits et que le poids de cette colonne de ciment soit supérieur à la pression du pétrole dans le gisement.

Tout le reste est foutaise.

Le problème est que trop d’idiots ont raconté trop de choses sans savoir ce dont ils parlaient ce qui a obligé BP et Obama de raconter, sans trop préciser, comment ils s’efforcent d’arrêter le puits le plus vite possible.

BP a tenté "1" apparemment sans grand succès et est en cours de "2" ce que tous les journalistes semblent ignorer.

Dans l’intervalle BP et Obama font du blablabla pour gagner du temps afin de compléter "2" et "procéder à "3" et la, ils tueront le puits.

Par ailleurs la "fuite" dont j’ai vu des chiffres qui allaient jusqu’à 150,000 bpd (barrils per day), ce qui est impossible.

S’il y avait des gisements avec cette capacité de production par puits dans le Golfe du Mexique les USA n’auraient plus besoin du Moyen Orient.

Lorsqu’un puits produit 15,000 bpd c’est déjà une mine d’or (noir).

Faisons un petit calcul : prenons 300 jours/an, les autres 65 jours servant à l’entretien, puits arrêté, à 150,000 bpd la production serait de 45,000,000 barrils/an ou 3,375,000,000 $/an au prix actuel pour un seul puits.

Meme si le puits avait pris 180 jours a être foré avec une plateforme de forage flottante à 250,000 $/jour il aurait coûté 45,000,000 de dollars et il rapporterait 75 fois sa valeur par an.

Beau placement hein ! Si c’était vrai.

Comme je l’ai déjà écrit, j’attends toujours la véritable explication de ce qui s’est passé.

Depuis 1966, BP et d’autres forent et produisent en Mer du Nord, la mer la plus vicieuse du globe, et rien de semblable ne s’est jamais produit.
 
Petite précision : comment on peut aller chercher un trou de 8 pouces de diamètre au maximum a 2 ou 3 kilomètres sous terre ?

On y arrive assez bien, mais pas souvent, si on loupe c’est généralement de peu alors on fait un "cracking". En d’autres termes on met les deux puits directionnels sous une fantastique pression après avoir descendu un tubage du haut jusqu’au fond, la formation du fond de puits craque sous la pression, se fissure en fait, et établit la connexion avec le puits en éruption. CQFD.


18 réactions


  • Pascain Pascain 7 septembre 2010 19:34

    Que pensez-vous de ça ?

    http://noxmail.us/Syl20Jonathan/?paged=2


  • Pascain Pascain 7 septembre 2010 19:38

    De ça ? (c’est plus sûr)

    http://noxmail.us/Syl20Jonathan/?p=10078


  • Zangao Zangao 7 septembre 2010 21:16

    Ouai ;; ;; ; il est toujours pas tué le puit malgré les cris de victoire


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 8 septembre 2010 12:37

      je vais transmettre vos deux commentaires à la personne de qui j’ai obtenu ces informations, je ne sais pas si votre « monde » est petit mais comme cette personne est maintenant en retraite et a passé sa vie à l’étranger à « faire » des forages pour les pétroliers, donc 40 ans d’expérience, probablement vous avez les mêmes bases et références


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 8 septembre 2010 12:40

      au fait vous voulez parler de l’hydroxyde de baryum, non ? Hydroxine , je ne connais pas ce mot


    • W.Best fonzibrain 8 septembre 2010 14:02

      calmos


      selon toi, le puit est bouché ?


    • easy easy 8 septembre 2010 18:46

       Bonjour Calmos,

       Il est possible de forer en biais. On peut comprendre que les tubes soient assez souples pour finir à l’horizontale après des milliers de mètres. Mais comment fait-on pour partir ainsi en biais volontairement ? Comment, depuis la surface (terre ou mer peu importe) pour commander au trépan de forcer plus dans une direction qu’une autre ?

      Comment parvient-on à guider le trépan de façon si précise qu’il peut approcher de très près une cible ?


      Quand on fore, c’est avec des tubes creux n’est-ce pas ? Ils sont cylindriques n’est-ce pas ? Comment ça se passe entre le trou carré du plateau tournant et le tube cylindrique ?

      Quand le trépan arrive dans la zone spongieuse sous pression de pétrole, il entre par le gueule du trépan, et surgit au bout du tube en surface ? On laisse alors ce tube de forage qui devient un tube d’extraction ? Le trépan reste alors définitivement au fond ?

      Comment installe-t-on un arbre de noel ou une vanne à ras du fond marin alors que le tube de forage reste en place ?

      Un arbre de noel, un robinet, que ce soit au fond de la mer ou sur terre, est-il fixé ou ancré au sol et comment fait-on pour le cheviller ?


      Autant de mystères pour moi

      Merci d’éclairer ma lampe à huile











  • tchoo 8 septembre 2010 09:52

    le 2 avait été annoncé dès le départ avec 4 à 6 mois de délai pour y arriver.


  • goc goc 8 septembre 2010 11:42

    l’auteur nous parle de puits classiques, or il semblerait (sauf erreur de ma part) d’un forage en grande profondeur, donc avec des pressions bien au delà des forages classiques
    et donc on voit mal l’efficacité de méthodes classiques dans ce cas. D’ailleurs les différents échecs de la phase « 1 » prouvent bien que ce n’était pas un forage comme les autres.


  • ELCHETORIX 8 septembre 2010 13:48

    bonjour l’auteur de cet article , voici mon avis personnel , je me fous de la façon se boucher un puits sous-marin , ce que je constate c’est que depuis plus de 4 mois , il y a une fuite gigantesque de produits hydrocarbures qui va tuer toute vie marine , comme les poissons , les oiseaux qui en vivent sans parler de la flore , que les médias en parlent très peu et que BP et les politiciens US corrompus n’agissent que pour les ntérêts des multinationales et de WALL-STREET .
    Les responsables de cette catastrophe écologique doivent dédommager les riverains du Golfe du MEXIQUE qui vivent des ressources de la mer , soient les pêcheurs et autres et jugés pour leurs incompétences et leurs frénésies de profits !
     RA .


  • djemi 8 septembre 2010 13:56

     Il y a une ENORME différence entre un forage de puis à 3000 - 4000m
    et un forage de haute profondeur, comme l’a fait BP, à plus de 10 000m
    cette différence, elle s’exprime en PSI ou en BAR, c’est la Pression.
      Lorsqu’on drill à ces profondeur on peut tomber sur des poches
    à TRES TRES HAUTE PRESSION.
     Le problème apparent dans le cas de BP ; C’est qu’ils sont tombés dessus
    et qu’il n’existe pas de matériel de forage pouvant rivaliser avec ce genre de
    pression astronomique.
     Deux puits ont été foré dans cette zone, assez proche l’un de l’autre
    Le premier a été bouché avec difficultés fin 2009.
    BP n’a pas lâché le morceau pour autant et en a forer un deuxième
    à quelques KM en 2010. Et là, en avril TOUT à PÉTER
    BP = Apprentis sorcier
     Et le GAG... le GAG c’est que pour justifier le bouchage du puits
    BP a montrer au Média les images des ROV (robots sous marin)
    du puits bouché en 2009 !!! 
    BP = MENTEUR
     INCROYABLE ARNAQUE DE BP
    Faite des recherches sur google « incroyable arnaque de BP »


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 8 septembre 2010 16:05

      Vous parlez bien de 10.000 metres .... Etes vous bien sur de ne pas vous tromper, comme BP ? Il n’y a, a ma connaissance, aucune fosse referencee a cette profondeur dans le golfe, merci de donner des precisions, c’est extremement interessant)


  • Redrogers 8 septembre 2010 15:22

    "Tout le reste est foutaise.
    ...


    1). Par ailleurs la « fuite » dont j’ai vu des chiffres qui allaient jusqu’à 150,000 bpd (barrils per day), ce qui est impossible.

    2). S’il y avait des gisements avec cette capacité de production par puits dans le Golfe du Mexique les USA n’auraient plus besoin du Moyen Orient.

    Lorsqu’un puits produit 15,000 bpd c’est déjà une mine d’or (noir).

    3). Faisons un petit calcul : prenons 300 jours/an, les autres 65 jours servant à l’entretien, puits arrêté, à 150,000 bpd la production serait de 45,000,000 barrils/an ou 3,375,000,000 $/an au prix actuel pour un seul puits.

    ...

    4). Beau placement hein ! Si c’était vrai.

    5). Comme je l’ai déjà écrit, j’attends toujours la véritable explication de ce qui s’est passé.

    ...« 

    1). Ghawar, en Arabie Saoudite pouvait fournir plus de 5 millions de bpd il y a encore quelques années. Certes, il s’agit d’un »champ" pétrolier mais quand même...
    2). Bingo ! Peut-être de quoi justifier des autorisations pour des gisements aussi risqués, non ? (idem en Alaska...)
    3). Bof, cela ne correspondrait qu’à 2 jours de consommation US uniquement...
    4). Les compagnies pétrolières, et en particulier les balaises telles Exxon, BP, Shell, Total ou Chevron, ne sont pas connues pour être déficitaires...
    5). Comme tout le monde et vous admettez que l’explication officielle vous laisse aussi sur votre faim...

    • Gérard Luçon Gerard Lucon 9 septembre 2010 13:57

      1) Ghawar n’est pas un « champ » banal, c’est le plus grand gisement jamais découvert ... c’est un peu de l’arnaque de répondre aux données relatives à un seul puits par celles relatives à un gisement ayant des centaines de puits, non ?

      3) c’est un commentaire en réponse à ce que j’ai écrit ? Pas sur ....


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 8 septembre 2010 16:07

    2) Bonne piste

    5) effectivement


  • djemi 8 septembre 2010 17:23

    Pour Redrogers
    Votre raisonnement est complètement faux
    Vous ne tenez pas compte des pressions gigantesques
    exercées a plus de 10000m sous la croute terrestre ( + de 10km)
    Il faut revoir les cours de Physique ! C’est pas parce que c’est mercredi !
    Il faut aussi savoir de quoi on parle.
    pourGerard Lucon
    Qui a parlé de fausse abyssale dans de golfe du Mexique ???
    la plateforme flottait dans une hauteur d’eau de 1500m environ
    Entre -4975 pied et -5000 pied

    Quand on dit « forage de grande profondeur » C’EST LE TROU QUE L’ON FAIT !
    Quand on dit « forage en eau profonde » C’EST LA HAUTEUR D’EAU ! 
    Et en Arabie et dans bien d’autre pays, il n’ai question de ni l’un ni l’autre !

    Et si l’on multiplié la pression de votre réseau d’eau chez vous par 100 ou même par 10
    qu’est-ce qui se passerait ?

    http://www.gomr.boemre.gov/PI/PDFImages/PLANS/29/29977.pdf&nbsp ;
    voir la 3eme page entre autre
    document à étudier pour la peine, pendant ce ce temps là au moins ....

     


    • Redrogers 8 septembre 2010 22:26

      djemi, de quoi est-ce que vous me parlez ? Auriez-vous des problèmes de lecture ?


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 9 septembre 2010 13:51

      quand j’ai écrit (commenté) c’est extrêmement intéressant, c’est parce que nous sommes devant une situation spécifique, forage en eau moyennement profonde (donc habituel), les pressions ne sont pas « énormes », et une fois atteint le fonds marin la pression liée à la gravitation me paraît stabilisée, elle ne continue pas à augmenter

      je n’ai pas parlé de fosses abyssales mais d’une situation qui demande des précisions, pas une attitude de vieux professeur ronchon

      je continue donc sur ma lancée, le problème vient donc de la pression complémentaire (et inverse) trouvée dans la suite du forage 
       ... OUI MAIS
      ... si on a pu forer dans la croute sous-marine, c’est qu’on avait des matériaux plus puissants que cette dite croute, alors c’est quoi qui a pété ?


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