samedi 31 octobre 2020 - par steph

Projet Artémis et déploiement de la 4G sur la Lune

En l’an de grâce 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin foulaient le sol lunaire pour la première fois. Ce projet a marqué les esprits par sa folie, son ampleur et son triomphe. Les Etats-Unis imposèrent leur puissance face à une URSS doublée à la dernière minute dans ce que tout le monde connaît aujourd’hui sous le nom de “conquête spatiale”. Ce “petit pas pour l’Homme” n’était pas un simple geste scientifique. Il a été poussé par une géopolitique terrestre précise où les tensions de la Guerre Froide ne cessaient de s’amplifier. D’Apollo 11 à 17 (de 1969 à 1972), ils sont 12 américains à avoir posé les pieds sur le satellite de la Terre. Depuis ? Plus aucune trace de pas n’est venue s’ajouter sur la surface de la Lune. Jusqu’à avril 2019, date à laquelle le président Trump annonce l’avancée du projet Artémis III. Quatre astronautes se rendront sur la Lune d’ici 2024. 

La conquête de l’espace fait toujours rêver

Quand le président Kennedy annonce, dans les années 1960 que des américains fouleront le sol lunaire d’ici à la fin de la décennie, ils ne sont pas nombreux à le croire. A l’époque, les scientifiques soviétiques enchaînent les réussites et obtiennent de nombreuses “premières fois” dans l’espace. Les Etats-Unis n’ont pas le choix. Pour gagner la guerre, il faut remporter la bataille lunaire. Mais depuis la réussite des missions Apollo, la volonté politique et l’intérêt du grand public diminuent. La sphère politique se tourne vers d’autres problématiques et l’envie scientifique ne suffit pas à rassembler les fonds pour un tel projet. 

Les bénéfices des premiers pas sur la Lune

La conquête de la Lune est un projet qui divise au sein de la communauté scientifique. Pour certains, c’est une porte ouverte sur de nouvelles avancées. Pour d’autres, c’est une simple perte de temps. Toutefois, la conquête de l’espace a su apporter de nombreuses innovations. Le développement des ordinateurs modernes, par exemple, est en grande partie dû au premier programme Apollo. La téléphonie mobile a été rendue possible grâce à la mise en orbite de satellites lors de différentes missions américaines et soviétiques. Mais aujourd’hui, quels sont les enjeux d’une nouvelle mission sur la Lune ?

Elon Musk et l’espace

Depuis quelques années, les politiques et les scientifiques montrent un regain d’intérêt pour l’espace. L’un des projets les plus marquants est certainement celui d’Elon Musk. L’entrepreneur a annoncé en 2015 la mise en place du projet Starlink. Son but : apporter une connexion internet à haut débit sur l’ensemble de la planète. Sa méthode : envoyer plus de 10 000 satellites en orbite autour de la Terre. Ce nombre n’est pas encore atteint, mais avec plus de 400 engins spatiaux déjà en place, le PDG de SpaceX a annoncé le lancement de la beta publique de son projet en octobre 2020. 

La pollution spatiale

Seul hic dans cette belle épopée spatiale : la pollution. Alors que le grand public s’émerveille des réussites de SpaceX, la communauté scientifique s’en inquiète. Le projet d’Elon Musk menace d’abord l’astronomie. Ce domaine scientifique consiste à observer les étoiles pour en appréhender les phénomènes. Il est facile de comprendre que la mise en orbite basse d’une constellation de satellites nuirait à cette activité. De plus, cette mission participe à l’ajout de déchets dans l’orbite proche de la Terre. Depuis 1957, date du premier lancement d’un satellite, plus de 8000 autres ont été envoyés dans l’espace. Parmi ces 8000 engins spatiaux, 5000 sont encore en orbite et seulement 2000 d’entre eux sont toujours actifs. Ces nombreux satellites inopérants forment ainsi une couche de déchets autour de la Terre. En ajoutant les débris et les outils qui ont servis à la mise en orbite, c’est une vraie mer d’objets qui tourne au dessus de la planète. 

Aller encore plus loin

Pourtant, les politiques n’abandonnent pas leur intention de conquête de l’espace. Si les entreprises privées se lancent dans des projets spatiaux de grande ampleur, les organismes nationaux et continentaux ne peuvent pas se permettre de rester derrière. Jusqu’à présent, la conquête de l’espace a permis d’enclencher de nombreuses innovations sur la Terre. Mais aujourd’hui, il s’agit aussi d’organiser la vie ailleurs. Le cinéma et la littérature ont mis en scène ce thème pendant des années. Aujourd’hui, ce scénario se rapproche de la réalité. En mars 2019, la NASA annonce sa volonté de mettre en place une base humaine permanente sur la Lune. 

Installer l’Homme sur la Lune

Dès 2005, la NASA lance un programme à long terme nommé “Vision for Space Exploration” (“conception de l’exploration spatiale” en français). Mais ce premier programme spatial habité américain est abandonné en 2010, suite à la crise des subprimes et à l’élection de Barack Obama. En 2019, c’est un nouveau nom pour un projet équivalent qui voit le jour : “Explore Moon to Mars” (“Exploration de la Lune à Mars”). L’idée est d’installer une base humaine sur la Lune. La réussite de ce projet représenterait alors une préparation idéale à l’installation d’une seconde base sur Mars, où les humains espèrent se replier lorsque les sources terrestres seront taries. Mais pour cela, il faut préparer toutes les technologies nécessaires à un séjour sur le satellite de la Terre. Le secteur de la robotique participe activement à l’exploration de la Lune. Différentes entreprises spécialisées proposent des solutions pour le transport, les modules d’habitation ou encore la construction. Mais un autre point doit être abordé rapidement : la communication.

Déployer la 4G sur la Lune

La communication est un point clé pour le bon déroulement des missions. Comme cités précédemment, les robots auront une place importante dans le quotidien des astronautes. Afin de pouvoir les manoeuvrer correctement, un bon réseau est nécessaire. De la communication avec les machines à celle entre les astronautes, chaque activité représente un nouveau besoin en connexion. La NASA a donc lancé un appel à projets auprès de différentes entreprises privées. Pour répondre à cette demande, il faut que le réseau s’auto-configure pour se déployer et qu’il soit assez efficace pour supporter toutes les activités des astronautes.

Nokia remporte le contrat

Le 14 octobre 2020, Nokia annonce dans un communiqué de presse qu’il participera à l’installation d’un réseau 4G “ultra-compact, économe en énergie et résistant aux conditions spatiales”. La branche américaine de la société finlandaise a remporté un contrat d’un montant de 14,1 millions de dollars pour installer le premier réseau cellulaire lunaire. Pour soutenir la présence humaine sur la Lune le groupe prévoit d’installer un réseau fiable, résistant et de grande capacité sur le satellite de la Terre. Ils ont opté pour l’installation d’un système de communication 4G/LTE composé d’une station de base centrale, d’antennes radio, des équipements utilisateur LTE et d’un logiciel de contrôle d’exploitation. Ce réseau lunaire est prévu pour fonctionner à la surface de l’astre mais aussi dans l’espace. A terme, il pourra même être mis à niveau pour accueillir des fonctions 5G.

Sur Terre, les technologies 5G commencent doucement à s’installer et à se démocratiser alors que sa grande soeur (la 4G) n’est pas encore accessible à tous. Les débats font rage entre les politiques, les scientifiques et le grand public. Avec un déploiement lunaire prévu pour 2022, les astronautes pourraient bien accéder à la 4G avant une partie de la population terrestre.



5 réactions


  • pierre 31 octobre 2020 11:19

    Vu l’ampleur des problèmes ici bas, c’est hallucinant de penser à explorer/habiter l’espace même en commençant par un satellite proche.


    • amiaplacidus amiaplacidus 31 octobre 2020 15:12

      @pierre

      C’est à dire que lorsque l’on aura suffisement salopé la Terre, il faudra bien trouver un endroit où aller pour continuer.


  • zygzornifle zygzornifle 31 octobre 2020 12:52

    Dans mon bled on n’a pas la 4G, je vais donc déménager la bas.... 


  • jjwaDal jjwaDal 31 octobre 2020 16:48

    Il y a eu un vague projet de retour sur la Lune en 2024 à la demande du président Trump mais l’objectif totalement irréaliste de 2024 va être mis sous le tapis après la victoire de M. Biden. On peut envisager après 2026 en étant très optimiste voir un astronaute sur le sol lunaire, mais vu la lenteur et le coût du programme de lanceur je repousserais ça à la fin de cette décennie. Pas d’astronautes, pas de 4G lunaire, CQFD.


  • Old Dan 1er novembre 2020 05:46

    Si un 1er homme sur la Lune avait qqchose d’admirablement romanesque, les dingueries d’Elon Musk relèvent de la mégalo stupide, vaine, coûteuse d’un sale gosse friqué et dangereux. A interner !

    .

    [Et pendant ce temps-là, Elle chauffe, Elle fond, Elle se désertifie... et on s’entre-égorge encore pour un dieu obsolète ! Bof... ]


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