mercredi 8 juillet 2015 - par Plummetis

Quand la technologie s’inspire d’un art ancestral et confidentiel : le Kirigami

Avez-vous remarqué que ces messieurs quand ils se penchent sur les activités et hobbies de ces dames réussissent toujours à en détourner la fonction initiale ? Cet état de fait est constaté sans amertume, car tout le monde profite de ces explorations masculines dans l’univers féminin (même si on adorerait que cette dernière se prolonge davantage du côté de la machine à laver, du fer à repasser et du lavage de vitres…) Regardez en coiffure, en cuisine, en maquillage. Les success-stories de ces messieurs sont pléthores et pérennes. En ce moment c’est l’art ancestral de la découpe du papier japonais, appelé Kirigami et pendant longtemps réservé aux femmes qui a retenu l’attention des chercheurs. 

Du temps de la dynastie Han, une fille qui ne savait pas découper du papier n’était pas bonne à marier. Et ne pensez pas qu’on lui demandait de concevoir trois flocons en papier blanc. Le Kirigami est un art complexe qui nécessite de bien connaitre les volumes, la perspective, la géométrie et les mathématiques tout en possédant le geste adéquat pour bien découper les motifs. De nos jours, le pop-up qu’on retrouve dans les livres pour enfants donne une vague idée du Kirigami même s’il n’en est qu’une variante. Du Kirigami, resté très longtemps confiné au Japon, les vagues échos qui nous sont parvenus sont celui d’un loisir lié à l’enfance, encadré et promu par des maîtresses d’école.

Une étude américaine, fruit de dix ans de travail entre le papier artiste Matt Shlian et un spécialiste des matériaux, Max Shtein, tous deux soutenus par l’université du Michigan, vient pourtant de changer la donne.

Elle dévoile que le Kirigami est désormais considéré comme un sérieux et inspirant atout pour la conception d’objets technologiques étirables et flexibles, parmi lesquels les batteries, les écrans flexibles mais aussi les panneaux solaires. L’étirement de ces objets peut être augmenté de 4 à 370% quand on utilise les techniques de découpes du Kirigami, notamment celle en forme de chevrons et d’accordéon. Tous les objets précédemment cités ont besoin de conducteurs électriques mais leur conception sous forme flexible est encore problématique et délicate : l’étirement réduisant leurs capacités et leur faisant courir le risque de se déchirer.

C’est là qu’intervient le loisir de la jeune japonaise : les structures de découpes utilisées dans le Kirigami sont particulièrement flexibles et représentent une piste sérieuse pour régler certains problèmes de conductivité. Tout ceci illustre bien les apports et rapports inattendus entre art et technologie du futur.
Pensez-y messieurs la prochaine fois que votre copine vous demandera gentiment de descendre les poubelles : qui sait si ce n’est pas un ticket d’entrée déguisé vers la Silicon Valley…

Plus d’infos ici en anglais sur le site de l’Université du Michigan : http://ns.umich.edu/new/multimedia/slideshows/22970-kirigami-art-could-enable-stretchable-plasma-screens

 



3 réactions


  • Yanleroc Yanleroc 8 juillet 2015 20:40

     eh ! ça va ressembler à une vrai querelle d’ amoureux si personne d’ autre n’ intervient !!


    Que diriez vous si je disais que j’aime les femmes à condition qu’elles travaillent dans les mines, conduisent des camions et utilise le marteau-piqueur dans la rue ? 

    Allez c’ était de l’ humour aussi !

    • Plummetis Plummetis 8 juillet 2015 21:19

      @Yanleroc
      C’est vrai ☺ rien de grave, on parle quand même à l’origine de papier découpé et d’ecrans plasma y’a plus grave dans le monde ☺ bonne soirée à vous


  • Garance 15 juillet 2015 05:40

    Article rafraichissant qui a en plus le mérite de ne pas traiter de la Gréce


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