Relancer la coopération universitaire et scientifique entre la France (l’Europe) et l’Afrique
L'opinion est peu avertie, tout au moins en France, des possibilités considérables de coopération avec l'Afrique que permettraient des actions partagées de formation et de recherche sur des thèmes correspondant aux exigences des économies modernes.
De telles actions avaient été entreprises, avant les évènements actuels, en France, dans le cadre de l'Institut de Recherche pour le Développement (http://www.ird.fr/) et du ministère des Affaires étrangères. Elles avaient suscité un grand intérêt de la part des universités africaines contactées.
Malheureusement la généralisation d'actions terroristes menées au nom d'un islam radical s'est traduite par des menaces directes à l'encontre des enseignants et chercheurs intéressés, ce qui les a conduit, en l'absence de toute protection locale, à renoncer.
Les perspectives pourraient changer avec l'action militaire actuellement menée par les pays de la CEDEAO et la France pour restaurer des conditions de travail et de coopération plus pacifiques. Tous les observateurs font en effet valoir que, derrière la lutte contre le terrorisme s'impose une véritable restauration des Etats. Celle-ci suppose, non seulement des actions politiques mais des investissements publics susceptibles de relancer une croissance locale, dont toutes les populations pourraient bénéficier.
A cet égard s'imposerait en priorité un investissement commun dans des structures universitaires susceptibles de former des spécialistes ayant vocation, non de s'exiler en Europe ou aux Etats-Unis, mais de travailler dans leurs pays. Cette formation devrait d'emblée viser des domaines complexes, à fort contenu scientifique et mathématique, susceptibles de répondre aux besoins de compétences requis par la modernisation des pays concernés. Actuellement ces besoins sont pourvus par l'appel exclusif à des entreprises privées engagées dans des exploitations purement commerciales des ressources locales.
Les actions de coopération que nous recommandons ici sont difficiles. Nous ne pouvons en dire plus ici. Nous nous bornons, pour fixer les idées, à mentionner ici deux projets auxquels avait participé directement un des auteurs de cette note éditoriale. Bien que datant déjà de quelques années, nous pensons qu'ils pourraient dorénavant être relancés. Nous espérons que le gouvernement français s'y intéressera.
L'un de ces projets concerne la « mise en place d'un Réseau de Laboratoires avec les Pays du Sud, avec création d'une école doctorale franco-africaine ». Pour y accéder, faire http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/133/ProjetEcoleDoc.pdf
L'autre concerne la création d'un Laboratoire virtuel en sciences des modèles, résumé dans la note ci-dessous
Projet de structure doctorale en sciences des modèles : Modélisations et Applications Objectifs Ce Laboratoire Virtuel doit s'appuyer, pour être crédible et être validé, sur les laboratoires de quelques écoles doctorales de Paris 6. Il doit pouvoir, avec les écoles doctorales de Paris 6, former au plus tôt une Structure Doctorale (une structure de formation doctorale de type mixte Université – IRD). Évolution Cette structure aurait deux spécificités : ` A terme, c'est-à-dire en deux ans, cette structure devrait t devenir une Ecole Doctorale propre IRD – Paris 6, sous le thème "Modélisation des Systèmes Complexes et Applications". Caractères La réussite du Laboratoire Virtuel et celle de la Structure Doctorale doivent permettre la création de l'Ecole Doctorale IRD Paris 6, qui devrait devenir un objectif prioritaire. |
Jean-Paul Baquiast, Christophe Jacquemin, Alain Cardon 24/01/2013
Post scriptum
D’après mes informations, l’IRD et Paris 6 ont monté il y a deux ans
un co-encadrement de thésards Nord-Sud, soit un peu plus de 40 thésards
actuellement, ce qui est important. L’IRD s’est vraiment engagé dans la
formation de doctorants, ce qu’il ne faisait pratiquement pas quand
j’y étais. Le site de Bondy envisage de construire un bâtiment pour
recevoir et héberger des doctorants, afin qu’ils fassent une partie de
leur travail de thèse en France avec P6, avec l’encadrement des professeurs
de P6 et la fréquentation des laboratoires et des autres thésards. De
nombreuses disciplines scientifiques sont engagées.
On peut donc direque le projet que j’avais présenté est en marche. J'avais surtout insisté sur l’informatique et les systèmes complexes et là, je crois que j’étais trop en avance à l’époque.
De plus, à Rouen, à l’INSA où je travaille en ce moment, s'organise le montage d’une INSA au Maroc liée à celle de Rouen, ce qui va permettre de créer une structure doctorale importante entre la France et le Maroc, dans les domaines des sciences dures.