jeudi 22 mai 2008 - par Francis Pisani

Réseaux sociaux ouverts : est-ce possible ?


MySpace, Facebook et Google ont offert presque en même temps (en tous cas pour les deux derniers) des outils permettant “d’ouvrir” les réseaux sociaux. Je veux dire par là qu’ils promettent de nous laisser utiliser les mêmes données (profil, carnet d’adresses, entre autres) sur plusieurs sites. C’est ce qu’on appelle la “portabilité des données”.

Vous trouverez une bonne explication technique sur le blog de Dare Obasanjo avec les différences entre chacune des propositions. Celle de Google se caractérise par le fait qu’elle permet d’utiliser les données qui se trouvent sur les sites des autres. Et c’est ce que Facebook a décidé de bloquer. Un choix qui a déclenché une tempête dans la Silicon Valley (écho sur ce podcast du Gillmor Gang).

Pourquoi ?

Parce que ces messieurs (pas beaucoup de dames) découvrent que l’ouverture risque de vider les réseaux sociaux de leur sens… économique.

La “vraie portabilité des données tue les réseaux sociaux” dit Nick O’Neil sur SocialTimes. Ce que le blogueur Robert Scoble explique en rappelant que le graphe social, c’est-à-dire la représentation de nos relations que peut avoir un site de ce genre, “en dit BEAUCOUP sur vous. [?] Il y a des milliards de dollars en jeu”.

Facebook aurait donc raison de rejeter Google ?

A court terme, ça se comprend. Mais, au fond, explique Scott Karp de Publishing 2.0, ce genre d’entreprise a intérêt à “garder ses clients parce que ses applications sont MEILLEURES, pas parce que les utilisateurs n’ont pas le choix”.

Beaucoup d’entre nous sont amenés à être présents sur différents sites sociaux parce que nos amis et relations appartiennent à l’un aussi bien qu’à l’autre. C’est ce qui pousse à la demande d’ouverture.

Notre avis sur la portabilité des données est donc un enjeu essentiel.

Quel est le vôtre ?



4 réactions


  • tvargentine.com lerma 22 mai 2008 13:27

    AU USA ,libre = free c’est bien souvent payant

    RESEAUX SOCIAUX au USA c’est bien souvent des pieges à con afin de permettre aux sociétés de marketing de se faire du pognon sur le dos de gens qui croient naivement qu’ils sont libres,alors qu’ils sont tout simplement étudiés à la loupe

     


  • finael finael 22 mai 2008 13:45

    Le Figaro :

    · Facebook dans le collimateur de la Cnil
    Samuel Laurent (lefigaro.fr) avec AFP
    16/05/2008 | Mise à jour : 18:41 |.
    La commission nationale de l’informatique et des libertés reproche au site communautaire sa gestion des données personnelles de ses abonnés.
    Facebook inquiète la Cnil. Le réseau social créé par Mark Zuckerberg et qui a déferlé l’an dernier sur la France, où il compte quelque 1,9 millions d’utilisateurs, négocie actuellement avec la commission informatique et libertés, de même que d’autres réseaux sociaux au sujet du traitement des données personnelles.
    La Cnil s’interroge sur la conservation par ces réseaux des informations laissées par leurs utilisateurs. Sur Facebook, comme sur MySpace, Orkut ou autres, on laisse en effet toute une série de données : son adresse mail, son âge, ses livres ou films préférés… De plus, Facebook et les autres réseaux sociaux sont basés sur les croisements et interaction entre les membres. Le site est donc à même de croiser vos données avec celles de vos proches pour cibler plus précisément encore vos goûts.
    « Vous vendez vos données »
    Mais cette utilisation des données personnelles inquiète la Cnil. Qui reproche au site de ne pas « anonymiser » les données recueillies, pour éviter qu’elles soient reliées à un nom précis. Autre question soulevée par la commission, celle des applications tierces que Facebook propose. Tests, jeux, quizz… Toutes, ou presque, nécessitent pour les utiliser d’autoriser leurs gestionnaire à accéder à vos données. Les utilisateurs « vendent leurs données à caractère personnel », le plus souvent sans le savoir, explique Gwendal le Grand, chef de service expertise informatique à la Cnil.
    Pour le moment, la commission se contente de discuter avec Facebook. Un groupe de travail européen, baptisé G29, fait de même dans chaque pays de l’Union. Il devrait rendre un avis sur cette question des données personnelles d’ici l’automne, que la Commission pourrait ensuite transposer sous forme de directive. « La balle est dans le camp de Facebook », explique encore Gwendal le Grand.
    La question des données personnelles va devenir de plus en plus importante sur Internet, à mesure que se multiplient les réseaux sociaux. Car bien plus que leur audience, ce sont ces données et leur revente aux annonceurs qui représentent la principale source de valorisation des plateformes communautaires comme Facebook, estimée à 15 milliards de dollars.
    Le scandale « Beacon »
    Le PDG de Facenbook, Mark Zuckerberg, avait créé la polémique en expliquant, lors d’une conférence avec des annonceurs fin 2007, que son service leur permettait de cibler très précisément leurs publicités. « Rien n’influence plus une personne que la recommandation d’un ami à qui l’on fait confiance », avait lancé le jeune patron.
    Le site avait cependant dû reculer, début décembre 2007, en permettant à ses abonnés de désactiver le programme « Beacon », qui suivait leurs activités sur des sites partenaires, comme eBay, et en avertissait leurs amis sur Facebook. Une intrusion dans la vie privée peu appréciée par les associations de consommateurs américaines.
    Face à ces questions, la Cnil veut agir au plus vite. Principalement en informant les internautes. « Vous n’êtes pas la seule personne qui contrôle la diffusion des informations qui vous concerne » sur le web, estime Gwendal Le Grand, qui craint une fracture entre « ceux qui gèrent et ceux qui ne gèrent pas » leur identité numérique. Premiers visés : les 12-25 ans. La commission va lancer une série d’informations dans les collèges et les lycées.

    A lire aussi "Souriez vous êtes ciblés" de Viviane Mahler aux éditions Albin Michel


  • wiztricks 22 mai 2008 13:46

    L’enjeu dérrière les réseau sociaux est de pouvoir vendre de la publicité beaucoup plus ciblée qu’un moteur de recherche classique.

    MySpace, Google et FaceBook sont donc en compétition pour drainer l’argent de la pub en montrant que leurs applications respectives sont bien meilleures et le nombre d’internaute qui les adopte sont la pour le ’prouver’.

    Comme toute innovation le modèle économique à des difficultés à se mettre en place. Le techniquement possible n’est pas financièrement souhaitable : normal.

    Ceci dit, le vrai problème est le piège que cela est côté vie privée... Les abus que permettront ce type de réseau et les ’gardes fous’ qui permettront de les rendre ’acceptables’ sont loin d’être compris et partagés par les utilisateurs et les protagonistes.

    - W

     


  • GreenGarden GreenGarden 22 mai 2008 18:10

    Les MySpace, Facebook et autres n’ont qu’un seul objectif faire du profiling social... point !

    G.


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