mardi 28 février 2006 - par Sébastien Bailly

Stratégie de communication à l’heure du Web 2.0

Alors que le Web devient une conversation, les entreprises doivent s’interroger sur leur mode de communication en ligne.

Selon Alexis Mons :

Il apparaît bien que l’on tende vers une répartition des populations par profil d’utilisateurs, avec donc 25% de non-usagers purs et durs, 15% d’utilisateurs-acteurs à forts usages de publication et d’échange, et une grande masse de gens plutôt situés en posture de consommation.

Ces chiffres sont particulièrement intéressants à l’heure du Web 2.0 qui, pour simplifier à outrance, met l’utilisateur au cœur du système. Il faudrait donc préciser qu’au mieux, en l’état actuel, le Web 2.0 met 15% de la population au coeur du système. Autour gravitent 60% de la population, tandis que résistent 25% d’irréductibles.

Nous avons donc, grosso modo, 15% de la population dans le rôle de leader d’opinion. Ce sont eux qui sont lus par les 60% d’autres qui consomment juste l’info.

Si l’on souhaite communiquer efficacement sur le Web, ce serait donc vers ces 15% là qu’il faudrait se tourner. Et, parmi ces 15%, vers ceux qui captent le plus de regards de la part des 60% d’autres.

Si l’on en juge par l’importance qu’ont ces observateurs, on aurait tort de les ignorer : par simple effet de nombre, ils assurent la plus grande part de la transmissions des messages dans le monde réel. Ils sont, en outre, susceptibles de changer de groupe d’un moment à l’autre pour devenir, à leur tour, leaders d’opinion.

Une entreprise qui souhaite communiquer sur Internet a donc à sa disposition deux stratégies : convaincre les 15% d’actifs de parler d’eux, et/ou faire en sorte que les 60% de consommateurs s’intéressent à leur communication.
S’ensuivent deux offres distinctes mises en place par les agences de communication :

1- disposer d’un réseau de relais dans le groupe des 15%, en espérant ainsi toucher les 60%, puis, par ricochet, les 25% coincés dans le "monde réel"

2- toucher directement les 60%, et, simultanément, les 15 %. En espérant toujours le ricochet dans le monde réel.

La première offre consiste généralement en un réseau de blogueurs VIP, mis à contribution pour parler d’un produit, d’un service, d’une entreprise, etc. Et puis on attend que ça fasse tache d’huile.

La seconde propositon consistera à créer soi-même l’événement sur le Web, en mettant, par exemple, un blog en place, et en le faisant vivre du mieux possible.

Ces deux démarches ne sont pas antinomiques, mais elles ne demandent pas les mêmes ressources, ni les mêmes savoir-faire. Demander à des blogueurs VIP du groupe des 15% de parler de tel ou tel produit, posera toujours des questions : faut-il les payer ? Que reçoivent-il en contrepartie ? Doit-on leur laisser la possibilité de dire du mal ? Est-ce qu’ils parleront s’il n’y a pas de contrepartie ? Est-ce que les lecteurs seront dupes de la manoeuvre ?
J’avoue que je suis assez sceptique à l’idée que cela soit efficace : on est juste dans la zone où le lecteur final peut se demander si l’on ne triche pas avec lui.
Dans le cas où l’on crée soi-même l’événement en ligne, les choses ont, normalement, le mérite d’être claires : on maîtrise le discours de départ, on sait qui parle, et d’où il parle. Il n’y a, lorsque cela est fait dans les règles, aucune traîtrise.

Vous comprendrez que j’ai plus de sympathie pour cette façon-là de procéder. Bien sûr, en réalité, on peut mener les deux stratégies de front. Avec pragmatisme, c’est d’ailleurs ce que je conseillerai, monter un projet en ligne dont on a la maîtrise, et alerter un réseau de blogueurs triés sur le volet pour faire démarrer le buzz...

Evidemment, tout cela est encore assez neuf, et ne fonctionne, finalement, que si l’on est assez créatif pour apporter de l’inédit dans la façon de procéder.

 



9 réactions


  • Vivre en Normandie (---.---.178.248) 28 février 2006 19:19

    D’accord avec toi, le constat que tu fais nous amène à nous demander si la version créatif et hors des 15% peut marcher tout en utilisant la technique des 15 pour alerter les 60 autres..

    Cyrille


  • Sébastien Bailly Sébastien Bailly 28 février 2006 20:35

    Cyrille>J’y travaille smiley


  • Question (---.---.6.158) 1er mars 2006 00:13
     ???

    D’où viennent ces chiffres ? Assurément ils ne concernent pas l’ensemble de la planète qui n’accède à l’internet que pour 8% de la population mondiale...


    • (---.---.128.182) 1er mars 2006 08:01

      bah c’est surement lui meme un vip qui tente un experience marqueting. Il suffit d’aller voir le lien qu’il donne.

      « En ce mois de février 2006, je rejoins BIP en tant que Directeur associé. Ca n’est pas rien. BIP est une agence de communication un peu particulière, puisque le coeur de son métier, ce sont les communautés en ligne... »

      Cette article serait il un coup de pub ? Je pond un article bidon avec des chiffres douteux. Je met un lien sur mon blog. Au premier commentaire je poste sur le blog en question une réclame(ou peut etre avant meme je n’ai pas verifié les dates) et je met un commentaire avec un lien dessus.


    • Sébastien Bailly Sébastien Bailly 1er mars 2006 08:54

      A propos de l’origine de ces chiffres, je donne le lien dans le corps de l’article. Ils ont été repris par Internet Actu (http://www.internetactu.net/?p=6354).


    • Sébastien Bailly Sébastien Bailly 1er mars 2006 08:59

      Bonjour, je ne cache pas d’où je parle. Pour autant, peut-on parler de pub ? Cet article une réflexion en cours, liée, certes, à mes activités professionnelles. Mais, je suis rédacteur Agoravox depuis les tous débuts. Nous n’étions que quelques centaines, alors. Et c’est naturellement que j’ai pensé que cet article pouvait intéresser les lecteurs qui se rendent ici. Cordialement.


  • Revgi (---.---.239.60) 1er mars 2006 14:46

    Merci de cet article car le sujet est très important ; cf les dernières stats qui placent les entreprises françaises à la traine (vraiment) des entreprises européennes en terme de capacité à faire du e-business en B2B. On se débrouille pas trop mal dans le e-commerce en B2C mais pas du tout dans le B2B...

    Pour apporter notre pierre à l’édifice nous avons créé un blog avec plusieurs manager d’intranet d’entreprises françaises qui s’appelle « Blog, RSS et Entreprise » : B.R.ENT ou l’énergie virtuelle du changement.

    Have a look, join the party et y’a même un vote sur l’importance ou pas des blogs, flux RSS, Tags dans la vie des entreprises... !

    Cheers,

    Gilbert


  • Romain C (---.---.103.133) 3 mars 2006 11:58

    Cet article aborde un sujet intéressant : savoir quelle est la proportion d’internautes actifs, c’est à dire publiants des contenus, par rapport aux intenautes dits passifs, c’est à dire se comportants plutôt en consommateurs.

    Une question se pose : quelle est la crédibilité des chiffres donnés ? Vous citez comme source, le blog du groupe reflect, or ce site ne dit pas de quelle façon les chiffres avancés ont été obtenus. Aucun protocole, pas d’échantillonage, pas de définition de ce que sont les « utilisateurs-acteurs à forts usages de publication et d’échange » (une participation régulière sur un forum d’astronomie conviendrait-elle ?) : ce n’est pas une démarche journalistique.


  • N’ayez pas peur !! (---.---.41.64) 14 mars 2006 22:16

    Nul doute que les blogues succitent de plus en plus d’intérêt et commencent à toucher divers secteurs de la pratique des affaires, loin de la réductrice description de journaux personnels que certains se plaisent à marteler. Le monde de la...


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