samedi 3 septembre 2011 - par mtflenet

Un Community Manager pour les réseaux sociaux Langues à l’Université

Interview d'une Community Manager dans un réseau social Langues Campus Education Université)

Les community managers ou animateurs de communauté sont à la mode sur le web actuel. Les nouveaux espaces de communication des entreprises et des institutions éducatives ont besoin de ces nouveaux métiers qui surveillent les échanges, créent du contenu et maîtrisent les outils et les enjeux des réseaux sociaux. Odile Ventoux (Twiter : http://twitter.com/# !/radioFLE) community manager du célèbre réseau Campus FLE Education (Langues - Communication - Ressources - Projets - Web 2.0) URL : http://flecampus.ning.com/ et stagiaire à l'Université de León, dans le projet FLENET, Français langue étrangère et Internet URL : http://flenet.unileon.es/ nous parle dans cet entretien de ses pratiques et expériences.

Q. Quel est votre parcours de formation ?

R. J'ai préparé un Master Langues et nouvelles technologies à Montréal. J'ai occupé des postes comme assistante de langues à l'étranger. Finalement je suis devenue stagiaire dans le projet de recherche Campus Virtuel Flenet à l'Université de León en Espagne. C'est ainsi que j'ai commencé à gerer des disposifs de formation comme Moodle ou le BSCW ainsi que des forums et listes de discussion. J'ai participé à la création de différents réseaux pour les enseignants (Netvibes, Grou.ps, Ning). On a fait plusieurs expériences avec les étudiants dans des communautés de partage audio et vidéo, spécialement pour la réalisation de podcasts (Jamglue, AudioBoo, Twaud.io, UStream, Blip.tv). J'ai fait partie aussi des commités d'organisation de séminaires et colloques en présentiel et à distance. Pour les réunions virtuelles j'ai dû mettre en place des espaces de communication web comme CoveritLive.com ou Scoop.it.

Q. Quelles sont vos missions comme animatrice de communauté ?

R. Principalement la gestion, l’animation et la fidélisation de la communauté. En gros, je sélectionne l'information et les échanges sur forums, blogs et réseaux sociaux. Il est important de créer une relation sympathique, transparente et interactive, ainsi que d'évaluer les thématiques sensibles pour mieux y répondre. D'autres fonctions importantes : la veille et la création de contenu : articles, posts dans les blogs, photos, vidéos ou entretiens audio.

Q. Quels outils utilisez-vous ?

R. En dehors du courrier, j’utilise plusieurs agrégateurs et des applications comme Hootsuite, Alerti et Google alertes pour assurer ma veille. Notepad, FileZilla et mes navigateurs (FF, IE, Chrome) pour le code. Google Webmaster Tools, Google Analytics et Ranks pour les stats et le suivi des sites. Pour animer les sites et réseaux dont je m’occupe je travaille avec WordPress, Drupal et Joomla et quelques CMS. Enfin, il m’arrive d'avoir recours à dans des logiciels de montage vidéo et des podcasts.

Q. Comment gérer la relation avec les membres de la communauté ?

R. Il faut essayer de répondre à tout le monde, mais naturellement mettre en valeur les interventions intéressantes, intelligentes ou représentatives. On doit toujours favoriser les échanges : questions, consultations, propositions, etc. Pour susciter un maximum de réactions on doit puiser dans des sujets impliquants et/ou qui font appel à des sentiments et expériences communes. Les membres ont envie d’interagir, de participer, mais attention à ne pas trop en demander. Sans oublier qu'il est nécessaire de vérifier les informations données et savoir modérer avec diplomatie.

Q. Quelles sont, selon vous, les qualités et aptitudes que doit avoir un community manager ?

R. Avant toute chose il faut connaître le web, ses rouages et son utilisation, mais ça ne suffit pas, il faut être aussi très curieux et passioné. Pour pouvoir animer une communauté d' apprentissage des langues je dois être au courrant des publications web, de la blogosphère et des réseaux les plus importants. Je dirai qu’il faut également développer des compétences comme l'adaptabilité, l'empathie, l'écoute, ainsi que la maîtrise du français et une bonne culture générale.

Q. Comment se présentent les échanges avec d'autres réseaux universitaires ?

R. Aujourd'hui les réseaux éducatifs et les universités s’intéressent au rôle du community manager et des recrutements sont en cours. Parfois on échange sur les différents usages possibles, les outils et sur les compétences à l’œuvre dans les nouveaux contextes éducatifs. On aborde aussi les problématiques d’échanges de données entre réseaux qui pourraient nous permettre de participer à des groupes de travail pour favoriser la communication et le partage entre les différents acteurs des institutions éducatives.

Q. Comment voyez-vous l’évolution des universités à l’heure des réseaux sociaux ?

R. Actuellement les établissement universitaires sont bien souvent dotées d’environnements numériques de travail, mais construits autour des documents en accès totalement restreints à leurs membres. Les réseaux sociaux ouverts sur le web doivent trouver leur place et leur raison d'être sur les campus qui comprennent la philosophie de l'intelligence collective. Il n'est pas difficile d’imaginer de nouveaux espaces d'échanges entre étudiants, ainsi qu'une communication plus ouverte entre les enseignants et chercheurs de nos universités du XXIème siècle.

Q. Quels sont vos projets actuels ?

R. Sur le web actuel il y a tellement du bruit et du buzz que les informations sont souvent suspectes, sous la pression des marchés et des intérêts des institutions impliquées. Dans nos espaces éducatifs on a besoin de méthodes et d'outils qui nous permettent de bien trier et d'évaluer l'information. Dans le projet Flenet nous travaillons depuis des années dans l'élaboration de grilles d'analyse sur les ressources internet et nous devons appliquer des critères d'évaluation des blogs et réseaux sociaux en éducation pour l'apprentissage des langues. Nous poursuivons des recherches qui favorisent les échanges linguistiques et spécialement la production orale des apprenants de français dans les nouveaux contextes interculturels grâce aux communautés de partage audio et vidéo. La création de podcasts et les projets de télécollaboration avec d'autres universités font partie de nos objectifs prioritaires. Enfin, nous devons toujours accompagner et favoriser les échanges entre enseignants, sans oublier ceux qui résistent à la révolution technologique et ceux qui se méfient des potentiels des réseaux sociaux ouverts en éducation.



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