mardi 4 novembre 2014 - par Bernard Dugué

Une incroyable découverte pourrait révolutionner la physique quantique : la fission de la fonction d’onde

Si les résultats obtenus par l’équipe de Humphrey Maris se confirment, alors on pourra dire que la fission de la fonction d’onde électronique constitue une découverte majeure en physique quantique, sans doute la principale découverte depuis 85 ans et la plus importante en ce 21ème siècle. Ce résultat a été obtenu en étudiant un phénomène assez fin puisqu’il consiste à faire interagir un électron avec de l’hélium liquide superfluide. Il se produit alors une cavité, une sorte de bulle due à l’effet de l’électron sur l’hélium mais avant de détecter l’électron, d’autres « micro-objets » ionisés négativement parviennent au détecteur, 14 dans une précédente expérience. Dans cette nouvelle expérience, Maris et son équipe ont tenté de produire un ion exotique en faisant interagir un photon de telle manière qu’il modifie l’état quantique de la bulle. Ils ont trouvé 18 de ces « objets exotiques » chargés négativement. Trois hypothèses sont émises mais l’une est presque certaine, c’est la fission de la fonction d’onde électronique. (W. Wei et al. Study of Exotic Ions in Superfluid Helium and the Possible Fission of the Electron Wave Function. Journal of Low Temperature Physics, 2014). Si le phénomène est avéré alors c’est une découverte majeure qui risque de faire basculer l’interprétation de la physique quantique.


Rappelons quelques bases de la physique quantique. Un système est décrit par une fonction d’onde et pour faire simple, prenons cette fonction pas vraiment compliquée.

Phi = a. phi (A) + b. phi (B).

Cette fonction décrit un système qui, lorsqu’il sera observé, ne donnera comme résultat que A ou B. C’est ce qu’on appelle le processus de réduction de la fonction d’onde. Dans cette formule a et b sont des coefficients dont le carré indique la probabilité de réaliser A ou B. Par exemple, si a vaut ½ et b vaut √¾ alors La probabilité d’obtenir A sera de un quart et trois quarts pour B. Admettons que l’on réalise l’expérience une quarantaine de fois, A sera observé environ une dizaine de fois et B une trentaine. Pour A, cela peut être 8 ou 12 et 32 ou 28 pour B. C’est comme dans une sorte de loterie qui se joue au casino. Pour faire simple, phi (A) représente un ticket et lorsque vous observez A vous avez gagné le lot A ! L’observation quantique consiste à partir avec plusieurs tickets qui ne sont pas réels (dans l’interprétation orthodoxe) et à lancer la roulette. On n’obtient qu’un seul lot. Et c’est ce processus qui est énigmatique. Et qui a donné lieu à nombre d’interprétations. Pour ne pas compliquer la présentation, je livre trois conjonctures.

I. L’interprétation orthodoxe a été formulée lors du congrès Solvay de 1927. La conception de Bohr l’a emportée. Elle énonce que tant que la loterie n’a pas eu lieu, on ne connaît rien du système et que lorsque la loterie (l’expérience) est lancée, alors tout ce que vous pouvez connaître, c’est le lot que vous avez gagné, autrement dit, A ou B dans l’exemple que j’ai donné. Vous ne pouvez pas accéder au déroulement de la loterie. C’est ce qu’on appelle l’indéterminisme. Vous pouvez calculer la probabilité pour chaque lot, c’est ce qu’on appelle le probabilisme quantique. Vous ne pouvez pas accéder aux déterminations de phi, autrement dit les tickets de jeu, phi (A) et phi (B). Lorsque vous avez fait l’observation, le système est dans l’état quantique correspondant au lot qui a été gagné, avec son ticket qui lui est assigné mais que vous ne pouvez voir. Au final, la fonction d’onde n’a aucune signification physique. Pour la plupart des quanticiens, elle ne représente qu’un outil mathématique. Mais pour les tenants de l’interprétation réaliste, dans le sillage de Bohm et de Broglie, cette fonction exerce une influence sur la « particule ». Nul n’a pu trancher cette alternative jusqu’à maintenant.

II. La décohérence. Examinons maintenant une expérience dans laquelle la loterie est lancée mais avec une finesse telle qu’on puisse observer la Nature se comporter de telle manière qu’on peut voir le système prendre les deux valeurs, A et B. C’est assez étrange, vous gagnez les deux lots à la fois. Mais ne vous illusionnez pas, vous ne pouvez pas tricher avec la Nature. En fait, pour gagner un lot, il faut réaliser l’expérience de mesure et donc faire en sorte que le système quantique interagisse avec le système observant (classique). Or, dès que cela se produit, la cohérence est supprimée et vous n’obtenez qu’un seul lot. L’expérience de décohérence est tout à fait compatible avec l’interprétation orthodoxe que du reste, elle ne contredit pas.

III. La fission de la fonction d’onde. L’expérience menée par l’équipe de Maris ouvre une perspective inédite dans la mesure où les résultats indiquent la possibilité de séparer les tickets de loterie pour un système quantique composé d’un électron plongé dans de l’hélium liquide. Des bulles absorbent chacune un morceau de Phi, autrement dit un ticket de jeu. Physiquement parlant, la bulle créée par l’électron se déplace dans l’hélium avec une certaine vitesse et parvient au détecteur mais ce qui est observé en plus, ce sont des sortes d’objets, 18 en réalité mais on les soupçonne en nombre infini, qui arrivent avant la bulle électronique et qui seraient la trace des tickets de loterie quantique, autrement dit, les phi (x). Ces résultats ont laissé perplexe la communauté des scientifiques. J’ai interrogé Maris qui n’est pas disposé à revoir les bases de la mécanique quantique et se contente d’en rester à une théorie qui doit coller avec les expériences. Mais pour d’autres comme Michael Byrne, ces résultats semblent mettre sens dessus dessous la physique quantique qui paraît alors « marcher sur la tête ».


La mécanique quantique est face à ses postulats les plus fondamentaux, face à son destin. D’abord avec la fission irréversible de la fonction d’onde qui ne colle pas avec le déterminisme temporel de l’équation de Schrödinger qui est inversible par inversion temporelle. Mais sur ce point il faut rester prudent avant de tirer des conclusions. Le principal résultat, c’est que la fonction d’onde ne se résume plus à un « objet mathématique » mais possède des qualités physiques si l’interprétation de l’expérience est correcte. Auquel cas, la physique quantique n’est pas invalidée mais c’est l’interprétation orthodoxe qui en prend un coup avec une option pour le réalisme de la fonction d’onde mais pas dans le sens de Bohm. Puisque dans cette expérience, l’électron arrive au détecteur et n’est donc pas « piloté » par la fonction d’onde qui influe séparément de l’électron sur l’hélium en étant fissionnée et capturée par l’hélium avec au final des « objets distincts ».

Maintenant, il faut attendre les confirmations expérimentales et les réflexions théoriques des physiciens pour être certain de l’existence du phénomène. En supposant qu’il soit avéré, alors cette découverte est plus importante que la décohérence et même que la non séparabilité avec les inégalités de Bell et les expériences d’Alain Aspect dans les années 80. La mise en évidence de la substance liée à la fonction d’onde est le plus grand résultat de la physique quantique depuis 1927. Cette mise en évidence est liée à l’hélium qui, avec ses quelques degrés kelvin, permet de ralentir considérablement la dynamique de la substance quantique afin d’en dévoiler quelques détails cachés. Notez bien que ces expériences sont inédites et qu’elles dépassent le cadre de l’interprétation orthodoxe de Copenhague sans pour autant pencher en faveur de l’onde pilote de Bohm et de Broglie. C’est de toute autre chose sont il est question.

Ces résultats paraissent inédits mais ils confirment en fait mon interprétation monadologique de la dynamique quantique. C’est très satisfaisant mais plutôt troublant et ma foi, j’aimerais bien me déposséder de cette nouvelle vision de la Nature et du cosmos en publiant cet étrange essai sur la cosmonadologie. Je l’avais pressenti, 2014 annonce de grandes découvertes en physique. Des interprétations nouvelles et la fin de la science moderne qui sera dépassée par une nouvelle vision.

Quelques liens pour comprendre cette étrange affaire

http://link.springer.com/article/10...

https://news.brown.edu/articles/201...

http://motherboard.vice.com/read/ho...

Et une fois de plus la cosmonadologie

http://bdugue.typepad.com/a/2014/10...



17 réactions


  • christophe nicolas christophe nicolas 4 novembre 2014 09:09
    Vous nous refaites le coup des variables cachées de la mécanique quantiques !!! Si vous mettez des précurseurs, les précurseurs vont avoir les mêmes problèmes, vous ferez une expérience EPR sur les précurseurs pour trancher... c’est sans fin, alors que le peuple a faim

    En parlant de bulles, vous pourriez me faire l’application pour une centrale qui produit de l’électricité avec la force d’Archimède. Ce produit est déjà en vente sur le site officiel de Rosch Innovations.



    • Pascal L 4 novembre 2014 14:39

      Ainsi donc, le compresseur électrique ne respecterait pas le principe de conservation de l’énergie jamais remis en cause pour le moment. Si c’était vrai, il n’y aurait pas besoin de cette improbable machine pour produire de l’énergie et nous trouverions sur le Net un début d’explication théorique.

      Tiens, ça me rappelle tous ceux qui ont acheté au Canada une chaudière à fusion froide pour leur chauffage central et qui n’ont toujours pas vu la chaudière.

  • trevize trevize 4 novembre 2014 10:16

    Si ça continue comme ça, on ne pourra plus se moquer des transhumanistes et de leur singularité technologique.


  • Rmanal 4 novembre 2014 14:49

    Ca vient d’où cosmonadologie ?


  • SamAgora95 SamAgora95 4 novembre 2014 17:06

    En quoi cette expérience met-elle en évidence un phénomène plus important que la superposition d’états ou la non localité ? Elle suggère que la fonction d’onde est réelle et valide donc le coté étrange de la MQ et invalide encore une fois la notion de variable cachées qui réduirait la fonction d’onde à un outil mathématique.


    Vous avez oublié le résultat le plus spectaculaire de cette expérience, non seulement il semble que la fonction d’onde puisse être découpée en morceau mais chose encore plus étrange le contact de l’électron avec l’hélium liquide ne provoque pas son effondrement.

    Par aillerus, j’apprécie votre travail de vulgarisation, mais dans cette optique je trouve vos articles un peu trop abscons à tel point que même un physiciens théoricien aurait du mal à vous suivre.



  • Montdragon Montdragon 4 novembre 2014 23:33

    Qu’en pense Morgan Freeman ?


  • franc 5 novembre 2014 03:24

     Avec la fission de la fonction d’onde je ne pense pas que cela va révolutionner la théorie quantique dans son cadre général mais seulement sur le plan local et pratique comme la fission de l’atome n’a pas révolutionné la théorie atomique mais seulement localement et sur le plan pratique

    -

    cette fission de l’onde avec une interprétation réaliste de la fonction d’onde je l’avais déjà pressenti il ya longtemps et m^me imaginé sa représentation matérielle sur le l’exemple du courant d’eau circulant à la sortie un tuyau .Pour expliquer matériellement l’expérience des trous de Young,j’ai pensé que l’onde de la particule qui est en fait un paquet d’ondes se divisent en deux parties ou deux paquets d’ondes dont l’un est plus important que l’autre non seulement en taille mais aussi en intensité et quantitié d’énergie ,,et c’est cette partie du paquet d’onde le plus important qui figure la particule légèrement donc diminuée qui est détectée par l’appareil de mesure et qui passe tantôt dans une fente tantôt dans l’autre fente ,en fait l’onde de départ passe à travers les deux trous mais seulement la partie du paquet le plus important qui est détectée et prise en mesure , l’appareil ne pouvant pas détecter les deux paquets en m^me temps mais seulement le paquet le plus important et néglige donc l’autre partie moins importante qui semble ne pas exister .Et le fait que tantôt la particule passe dans une fente tantôt dans l’autre avec une certaine probabilité chacune s’explique dans la manière variable où l’onde se présente et arrive près des fentes de manière différente et variable en des temps différents successifs .

    ,il est évident que en des temps différents la présentation de l’onde près des fentes est différente suivant par exemple la direction de l’onde qui n’est pas parfaitement droite face à l’écran mais aussi les parties de paquets d’ondes composants non nparfaitement homogènes ne sont pas parfaitement identiques contenant des quantités d’énergies différentes suivant les endroits ;Donc à un instant donné lorsqu’une partie de paquets d’ondes contient des conditions adéquates directionnelles et énergétiques de paquets d’onde pour passer du côté de la fente A,alors cette partie de paquets d’ondes passe par la fente A entrainant en m^me temps un grand nombre d’ondes minuscules composantes proches à coller à ce paquet d’onde formant la masse la plus importante qui lui donne la capacité à figurer la particule originelle ,tandis que la partie moins importante passe par la fente B mais semble inexistante pour l’appareil de mesure à l’instant de la perception de la mesure .Ces conditions variables et inconnues d’arrivée de l’onde près des fentes sont en fait les fameuses variables cachées de Louis De Broglie ;la probabilité a que l’onde passe en grande partie par la fente A et donc que la particule soit détectée à la sortie d ela fente A représente la probabilité de l’adéquation des conditions d’arrivée ( de variables inconnues ou cachées) du paquet d’onde de la particule près de l’écran des fentes pour s’agréger et se diriger vers la fente A avec la meilleure chance ,tandis que la probabilité b pour que l’onde passe en grande partie par la fente B représente la probabilité de l’adéquation des conditions d’arrivée (de variables inconnues ou cachées)du paquet d’onde de la particule près de l’écran des fentes pour s’agréger et se diriger vers la fente B

    L’explication ci-dessus colle parfaitement à la description du phénomène de décohérence

    J’ai donc apporté mon adhésion à l’interprétation réaliste des variables cachées de Louis De Broglie

    cependant il ne suffit pas d’avoir une vision ,intuition et description justes des choses ou du phénomène en théorie scientifique ,faut encore établir une formulation mathématique du phénomène ,et c’est l’école de Copenhague qui a établi une formulation mathématique du phénomène quantique 

    -

    Ainsi donc l formule mathématique de la fonction d’onde a phi(A) +b phi(B) peut posséder une interprétation réaliste avec le principe de fission de l’onde et n’est pas seulement un simple outil mathématique par une formule mathématique purement abstraite

    ce qui rejoint et est un cas particulier d’un principe plus général méta-scientifique à savoir qu’il existe un isomorphisme transcendantal entre les objets mathématiques et les objets ou phénomènes physiques ,c’est cette isomorphie transcendnatale de la mathématique et de la physique qui explique pourquoi des formules mathématiques abstraites peuvent prévoir concrètement des phénomènes physiques .La mathématique a le pouvoir de prédiction ,elle est la seule à posséder ce pouvoir divin dans le monde immanent ,c’est pourquoi on peut la considérer comme le langage de l’esprit divin projeté dans l’esprit humain .En philosophie ,plus précisément en théorie de la connaissance ,de manière encore plus générale donc ,il existe un isomorphisme transcendantal qui projette les idées transcendantales (comme les Idées de Platon ou le idées mathématiques) en phénomènes objectaux ou objets physiques dans le monde immanent . 


  • soi même 5 novembre 2014 12:57

    @ Bernard, es que votre tasse de café est aussi une réalité quantique ?


    • lsga lsga 5 novembre 2014 13:02

      bien entendu. Tu bois un café quantique, et tu es assis sur une boule de roche 40.000Km de circonférence, qui tourne à une vitesse de 100.000 Km/heure autour d’une boule de feu d’une circonférence de 4 millions de Km. 


      Hey : ta petite réalité quotidienne est un mythe social, sans rapport à la réalité matérielle dans laquelle tu vis. 

    • soi même 5 novembre 2014 17:38

      Isga si tu pouvais faire un voyage aller sur la Lune, je serais le premier à cotisé pour t’ont voyage !


    • lsga lsga 5 novembre 2014 17:42

      « M’ont » voyage ? 


      je vois que je ne suis pas le seul à fatiguer devant mon clavier...

  • Jean Keim Jean Keim 5 novembre 2014 21:04

    La fonction d’onde donne soit le ticket A soit le ticket B, cela pourrait correspondre à un point de vue d’observation différent, la dimension qui observe ce qui se passe est soit la dimension où se déroule le processus A ou le processus B, mais pourquoi n’y aurait-il pas une 3 ème perspective (dimension) qui permettrait de voir les 2 tickets en même temps et qui s’appellerait la réalité. 

    C’est semblable au processus de la pensée/attention, il est facile de constater que plus les pensées sont denses et moins l’attention est effective, quand nous prenons conscience du mouvement de la pensée, le flot se ralentit, l’attention totale interrompt le mouvement de la pensée mais le fait de le constater altère voire détruit l’attention et la sarabande des pensées reprend son cours. De même une intense concentration nous isole complètement de notre environnement et nous rend inattentifs.
    Il est peut-être possible d’être simultanément attentif tout en pensant, mais si cela fait appel à la volonté, la pensée redeviendra prépondérante et finalement cela semble peut probable à réaliser.


  • bourrico6 6 novembre 2014 13:05

    Tiens, encore un machin de l’adepte du « sensationnalisme scientifique »

    Mais quel radotage mon pauvre.

    Ca fait combien de remise en cause et de révolution ?

    T’inquiet, un jour peut être, à force de persévérance....


  • JC_Lavau JC_Lavau 7 avril 2015 10:57

    Dès 1928, P.A.M. Dirac avait prouvé que le coup de UNE SEULE « fonction d’onde » par électron était définitivement faux. Il y en a quatre par électron (et davantage par neutron), des ondes, des vraies, et non pas de la « fonction d’onde » chargée d’être élevée au carré hermitien pour sauver un mythique et poltergeist « corpuscule ».

    Depuis 1928, les copenhaguistes sommités sont devant ce fait comme une poule qui aurait trouvé un couteau. Ça fait octante sept ans que ça dure comme ça...


Réagir