jeudi 31 août 2006 - par Christian Jegourel

Universal Music propose du téléchargement gratuit financé par la pub

Cette fois, le monde de la musique entame sa vraie révolution pour se mettre en phase avec les évolutions technologiques et les changements de mode de consommation de ses clients. L’initiative de la major numéro 1 du marché va enclencher une mutation définitive de la chaîne de valeur de cette industrie.

Après avoir combattu bec et ongles toutes les technologies de téléchargement afin de protéger leur modèle économique basé sur la distribution physique par pays de la musique, les majors ont commencé à s’essayer au téléchargement payant. Les premiers essais n’ont pas été très concluants, en grande partie parce que le modèle économique était basé sur des coûts, calqué sur celui de la distribution classique (un morceau 1$, soit pratiquement le coût d’un CD pour l’album téléchargé), et donc sans réel avantage pour le consommateur.

Les premières expériences

L’initiative d’Apple avec Itune a été le premier signe, néanmoins, que les consommateurs étaient prêts à se passer du CD. Toute les tentatives techniques de protection contre la copie illégale ont échoué : la protection DRM de Microsoft vient d’être craquée et est disponible sur le Net depuis le 26 juillet, le mesures légales ne freinent pas le téléchargement illégal, et la croissance du téléchargement légal est très inférieure au téléchargement en peer to peer (en grande partie à cause des coûts trop élevés et de la non-interopérabilité des fichiers téléchargés). Une expérience dans des universités américaines de téléchargement gratuit a échoué, car les étudiants ne pouvaient pas utiliser les fichiers sur leurs différents lecteurs. Ils sont massivement revenus au téléchargement illégal malgré cette offre gratuite !

Forts de ce constat, il devenait inévitable que les responsables des grandes majors prennent les mesures de l’évolution inéluctable de leur industrie.

Un nouveau modèle

Universel Music tire le premier, mais les autres majors vont devoir lui emboîter le pas.

Pour ce faire, le leader de la production musicale s’appuie sur une start up, SpiralFrog, avec laquelle les autres majors sont d’ailleurs en contact. Les fichiers téléchargés seront protégés par DRM Microsoft, donc facilement contournables, cela ne devait pas être prévu.

Cette expérience commencera en décembre, et uniquement pour les Etats-Unis et le Canada (amateurs de IP Platinum et consors, il va falloir récupérer une IP aux US pour en profiter). Il s’agit d’un accord limité à deux ans, avec partage des recettes publicitaires avec l’entreprise new yorkaise. L’utilisateur doit s’enregistrer pour accéder à un nombre illimité de morceaux et vidéos de musique du catalogue d’Universal. Les fichiers téléchargés ne pourront être gravés et ne fonctionneront pas sur Mac, donc pas sur Itune. Gageons que le Zune de Microsoft tirera parti de toute cette collection musicale.

Le téléchargement gratuit existait déjà, mais souvent à partir d’un catalogue restreint, en streaming uniquement, et ne permettait pas le transfert sur des lecteurs MP3, ou limitait le nombre d’utilisations, comme Napster qui n’autorisait que cinq lectures du fichier.

Quelles conséquences, pour la chaîne de valeur ?

Ce type d’initiative va considérablement impacter cette industrie qui, jusqu’alors, avait tout fait pour l’éviter. Outre les initiatives payantes de téléchargement, comme Itune d’Apple ou d’autres distributeurs en ligne comme Amazon, c’est toute la distribution musicale qui va se contracter. Que vont devenir les distributeurs spécialisés, comme la FNAC ou Virgin, si le consommateur final peut accéder directement, et gratuitement, à sa musique préférée ?

Amazon avait entamé une mutation en créant une plate-forme de téléchargement pour compenser la baisse des ventes de CD, et voici que c’est déjà obsolète. Heureusement pour Amazon, la vente d’autres produits non « dématérialisables » compensera. Pour les distributeurs régionaux (par pays), qu’ils soient en ligne ou organisés en magasins, le coup va être rude. On peut imaginer que les cours en Bourse d’Apple et de la FNAC vont baisser.

Autre qu’un média, Internet est bien devenu un canal de distribution qui réduit le nombre d’intermédiaires. Dans le passé, l’arrivée de la grande distribution avait considérablement réduit le nombre de détaillants, qui représentent maintenant moins de 20% du marché. Comment pourront continuer à fonctionner des distributeurs classiques spécialisés, avec 80% de chiffre d’affaires en moins ?

Mais cela touche également d’autres acteurs thématiques, comme les chaînes musicales, qui vivent de la diffusion de clips avec des revenus publicitaires. Pour le moment, il n’est pas encore question d’interview ou de contenus autres que des clips musicaux sur SpiralFrog, mais si l’audience se développe, nul doute que ses responsables profiteront de cette manne pour lancer un véritable média en ligne... En plusieurs langues ? Chaînes thématiques de tous pays, tremblez, car ce type d’univers va continuer à se développer en se passant des intermédiaires...

Quid de la vidéo ?

Forts de cette initiative, on pourrait extrapoler un modèle économique identique pour le marché audiovisuel. Même si les coûts de production différents ne permettent pas de transposer directement ce modèle économique sans des tarifs de publicités à la hausse, il convient d’envisager que cela pourrait arriver pour tous les contenus vidéos. Du film aux séries à succès, imaginez que les producteurs diffusent, directement ou via une plate-forme commune, leurs programmes. Cette fois-ci, c’est aux chaînes généralistes de trembler. J’ai déjà abordé ce sujet, mais une fois encore, les chaînes qui ne sont pas étroitement imbriquées dans la production de contenus sont en danger, et il convient d’adapter rapidement la loi française à cette nouvelle donne.

Il ne faut pas oublier les plates-formes de VOD comme Gloria, ou les offres de FAI, qui pourraient être asséchées en contenus par des initiatives des producteurs en direct.

Internet est vraiment devenu un canal d’intermédiation qui réduit le nombre d’acteurs dans la chaîne de valeur, il va falloir s’adapter au BIG CRUNCH...

Les spécialistes du capital-risque vont devoir adapter leur politique d’amorçage...

Articles en relation :

MTV s’attaque à Itune et relance la licence globale

La diffusion gratuite pour contrer le peer to peer ?

Les entreprises de medias engagent la bataille sur Internet

Télévision sur Internet, CBS réagit et se lance à son tour

CBS et Fox lancent de nouveaux sites de contenus et de services.

Première européenne : La série Lost sur Internet pour 99 cts sur Channel 4

Après Disney c’est la Fox qui va diffuser ses contenus sur Internet

Feuilletons stars aux Etats-Unis disponibles gratuitement sur Internet

Imaginons-nous en 2016

Des producteurs de films vont diffuser en direct sur Internet

La chronologie des médias remise en cause

Le téléchargement légal prend pied à Hollywood

La licence globale est-elle en train de devenir effective ?

Warner Bros adopte le Peer to Peer avec BitTorrent.

Conférence annuelle aux US : les chaînes de télé doivent réinventer leur modèle

Compte rendu de la conférence EBG : l’avenir de la distribution audiovisuelle



47 réactions


  • bobuse (---.---.117.59) 31 août 2006 11:08

    Et jamendo alors ?

    Malgré les critiques qui ont pu être faites sur certaines pratiques contractuelles un peu louches avec certains artistes (qui ne sont rien comparées aux pratiques des majors, telle Universal), cette plateforme a le mérite d’exister et de proposer de la musique de qualité. http://www.jamendo.com

    Encore une fois, je suis attristé de voir l’hermétisme de la masse consommatrice face aux solutions qui font confiance aux consommateurs en leur offrant des solutions « libres » de qualité. Sur cette plateforme, les utilisateurs ont la possibilité de rémunérer les artistes qu’ils apprécient, après avoir téléchargé les fichiers musicaux exempts de toutes protections numériques qui pourraient réduire la qualité du produit. Et ça marche ! Puisque les artistes l’utilisent, c’est qu’ils y trouvent leur compte.

    Cependant, depuis un ou deux ans que cette plateforme est performante, et est largement utilisée, les médias n’en parlent même pas. Et il suffit que Universal annonce une offre qui reste discutable, pour que le buzz commence.

    Même dans votre article, vous ne citez pas jamendo, mais plutôt d’autres solutions toutes aussi bancales pour le consommateur, et certainement aussi pour les artistes ...


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 31 août 2006 11:18

      Je n’ai pas parlé de jamendo, mais il y en à d’autres dans le monde, car je ne l’avais plus à l’esprit. J’avais entendu parlé de cette initiative il y a quelques mois et je n’est pas une mémoire si importante que lorsque je rédige un billet tout me revienne. Quoiqu’il en soit je m’efforce de marier les informations qui ont un impact direct avec l’économie d’une industrie. Je ne pense pas que jamendo, même si l’initiative est intéressante, remette en cause toute l’industrie musicale. Le but de mes articles est moins informatif, toute la presse a relayé l’info Universal, que d’essayer modestement d’identifier les conséquences de ces choix stratégiques.


  • bandityann (---.---.105.109) 31 août 2006 11:15

    Quelque complement d’info lu sur d’autres sites :
    - 90 s de pub pour chaque morceaux avant de pouvoir écouter, pour moi, pas question de télécharger sur cette plate forme : on a déjà assez de pub ailleurs.
    - Je crois avoir lu que le contrat avait été signé pour 1 an (et non 2). quid des morceaux télécharger si la plateforme ferme, et quid aussi si le micro tombe en rideaux.
    - Musique toujours proteger par DRM, donc pas interessant, meme si les DRM viennent d’etre krakés. Pourquoi perdre son temps alors qu’on trouve sur le p2p tout ce qu’on veut

    Donc pour moi, ce modele est voués à l’echec.


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 31 août 2006 11:23

      Je partage assez votre avis sur la difficulté d’un modèle comme celui-ci face au téléchagement en P2P mais cela représente une grosse prise de conscience de la part des majors dans les nouvelles formes de consommation de la musique et du potentiel d’Internet. Je vous invite à lire ou à relire ma nouvelle de fiction Imaginons 2016 qui traire largement de ce sujet sous forme d’une mini fiction adresse : http://edgeminded.over-blog.com/article-1962324.html


    • (---.---.162.15) 31 août 2006 14:40

      Une « grosse prise de conscience » ??

      Vous révez !!! Pub et DRM, ils n’ont absolument rien compris !! A fuir (comme l’ipod, comme quoi même si c’est mauvais, ça peut marcher...).

      Am.


  • bobuse (---.---.117.59) 31 août 2006 11:32

    Merci de l’effort que vous prenez à rédiger vos articles.

    Vous avez écrit : « Je ne pense pas que jamendo, même si l’initiative est intéressante, remette en cause toute l’industrie musicale »

    Bien au contraire ! Même si ça reste mon avis, je pense que le modèle de jamendo est bien plus original et audacieux que celui d’Universal et des autres qui vont suivre. Le fait que l’utilisateur rémunère l’artiste directement, suite à une démarche volontaire, bouleverse beaucoup plus le modèle actuel.

    Car au final, on en revient toujours au même, Universal va se faire rémunérer par la publicité et distribuer des fichiers verrouillés. Mais quid de la rémunération des artistes ? On garde les mêmes et on continue ? Alors oui, effectivement, si on se cantonne à la purée distribuée par Universal et ses copains, j’admet que le paysage risque de changer vaguement de couleur ... mais je ne pense pas qu’il y ait un réel progrès smiley

    Vous trouverez peut-être mon propos agressif, mais ce n’est pas spécialement contre vous smiley C’est juste que cela m’agace que même dans un média indépendant, les solutions qui sortent du modèle économique classique soient ignorées.

    Cordialement,

    Nicolas D.


    • bobuse (---.---.117.59) 31 août 2006 11:35

      Oups pardon, j’ai cliqué sur le mauvais lien. Ce message était en réponse à votre première réponse de mon premier commentaire.


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 31 août 2006 11:39

      Lorsque je pense que jamendo ne remettra pas en cause cette industrie, je n’écris pas que le modèle n’est pas le bon. Dans une économie mondilisée le plus important est la taille critique. Si le modèle jamendo est le bon il faudra que cette initiative soit relayée par un géant du secteur. Ce sont peut être les Google Yahoo ou les FAI de demain qui favoriseront ce type de modèle. Comme je le disais dans un autre commentaire je vous invite à lire ou à relire ma nouvelle de fiction Imaginons 2016 qui traire largement de ce sujet sous forme d’une mini fiction adresse : http://edgeminded.over-blog.com/article-1962324.html J’y fait mention de la « gratuité » des contenus audiovisuels dont l’économie à fusionné dans un modèle plus vaste.


    • bobuse (---.---.117.59) 31 août 2006 11:48

      « Si le modèle jamendo est le bon il faudra que cette initiative soit relayée par un géant du secteur. Ce sont peut être les Google Yahoo ou les FAI de demain qui favoriseront ce type de modèle. »

      Je comprend votre point de vue, mais je ne le partage pas du tout. Je ne pense pas qu’il y ait besoin de géant du secteur, je pense juste qu’il y a besoin de prise de conscience. Je trouve pessimiste (ou bien opportuniste) de croire que c’est aux producteurs de fixer les règles du marché. Pour ma part, je pense encore que l’être est intelligent, et qu’il est capable de faire les choix qui sont dans son intérêt. Pour cela, le citoyen se doit de réfléchir et de trouver les bonnes informations.

      Vous avez un autre point de vue ? Tant pis !


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 31 août 2006 11:56

      Je respecte votre point de vue mais ce serait idéal si chaque individu citoyen était capable d’une prise de conscience sur des sujets culturels/sociétaux mais l’expérience démontre la faible implication de la majeure partie des gens. La plupart ne possède pas les clés de lecture de toutes ces considérations. A un niveau plus général il suffit de voir comment est faite la politique en France pour comprendre que la mondialisation et l’économie ne sont pas intégrés dans l’esprit des français. Nos hommes politiques (de droite comme de gauche) et nos syndicats sont d’ailleurs responsables car ils ont bloqués toute discussion autour de ces sujets et ont empéché les français de mesurer les enjeux de la globalisation. Soit pour s’y intégrer si la majorité le souhaite soit pour y développer un espace spécifique à la culture française compatible avec les règles mondiales auxquelles nous ne pouvons, seuls, nous soustraire.


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 31 août 2006 12:29

      Je respecte votre point de vue mais ce serait idéal si chaque individu citoyen était capable d’une prise de conscience sur des sujets culturels/sociétaux mais l’expérience démontre la faible implication de la majeure partie des gens. La plupart ne possède pas les clés de lecture de toutes ces considérations. A un niveau plus général il suffit de voir comment est faite la politique en France pour comprendre que la mondialisation et l’économie ne sont pas intégrés dans l’esprit des français. Nos hommes politiques (de droite comme de gauche) et nos syndicats sont d’ailleurs responsables car ils ont bloqués toute discussion autour de ces sujets et ont empéché les français de mesurer les enjeux de la globalisation. Soit pour s’y intégrer si la majorité le souhaite soit pour y développer un espace spécifique à la culture française compatible avec les règles mondiales auxquelles nous ne pouvons, seuls, nous soustraire.


  • simplet simplet 31 août 2006 12:04

    article interressant mais pareil pas envie de me gaver de pub pour écouter la soupe d’universal...

    par contre j’ai fait un tour sur jamendo.. çà au moins çà déboite, j’écoute tranquillou des albums au travail, et en plus je peux découvrir des chtis groupes du cru...

    merci donc @ bobuse !!!


  • Forest Ent Forest Ent 31 août 2006 12:14

    Je partage comme toujours le point de vue de M. Jegourel.

    Quand ce genre d’essais aura échoué à son tour, on pourra sans doute reparler sereinement de la licence globale obligatoire.


    • Helcivarg (---.---.247.86) 31 août 2006 12:55

      Salut Forest Ent.

      « la licence globale obligatoire. »

      Là, je suis plus que surprit. C’est pas le terme licence globale qui me dérange le plus (bien que, pour un habitué de Odebi c’est quand même un peu surprenant), c’est surtout le terme obligatoire. Si elle est optionnelle avec obligation d’engagement, pourquoi pas, si elle est obligatoire, non. Il ne faut pas croire que tous le monde utilise sa connections internet pour télécharger des oeuvres copyrightées. Et surtout, si un jour licence globale il y a (et au vu des problèmes techniques et de répartitions elle risque bien de ne pas voir le jour), il faudra qu’elle rémunère les artistes et uniquement les artistes.

      De plus, je trouve beaucoup plus viable un système de type Jamendo, qu’une licence globale optionnelle ou pas.


    • Forest Ent Forest Ent 31 août 2006 14:33

      Comme tous les fidèles de razorback, je soutiens évidemment Jamendo. Mais je ne pense pas que ce modèle suffise à assurer le basculement global du support matériel à internet.

      Par exemple, il ne permet pas facilement le paiement des droits sur les oeuvres anciennes qui constituent la majorité du patrimoine. Pour celles-ci au moins, un forfait reste la solution.

      Obligatoire ou pas ? A mon avis, le forfait doit être obligatoire s’il n’y a pas moyen de faire autrement, c’est à dire si la mise en place d’une plate-forme publique bien achalandée n’est pas suffisamment incitative.

      Pour ce qui est de Odebi, je n’ai pas l’impression que ce point de vue, que j’ai déjà eu l’occasion d’y présenter, y soit hérétique. Si c’est le cas, j’encours volontairement et de bonne grâce le bannissement.


    • Helcivarg (---.---.244.73) 1er septembre 2006 11:39

      « Comme tous les fidèles de razorback, je soutiens évidemment Jamendo. Mais je ne pense pas que ce modèle suffise à assurer le basculement global du support matériel à internet. »

      Pourquoi vouloir assurer un basculement global ? Si des artistes préfèrent rester sur un support matériel, libre à eux. On doit leur donner le choix mais pas leur l’imposer. Il faudrait même qu’il est la possibilité de distribuer leur musique sur les deux supports. Et étant donné que tous ces « méchants pirates » utilisent les réseaux p2p et Jamendo de même, je ne voit pas ce qui pourrait limiter ce basculement.

      « Par exemple, il ne permet pas facilement le paiement des droits sur les oeuvres anciennes qui constituent la majorité du patrimoine. Pour celles-ci au moins, un forfait reste la solution. »

      Qu’entendez vous par « oeuvres anciennes » ? Pourquoi est-il impossible de les rémunérer à la façon Jamendo ?

      « Obligatoire ou pas ? A mon avis, le forfait doit être obligatoire s’il n’y a pas moyen de faire autrement, c’est à dire si la mise en place d’une plate-forme publique bien achalandée n’est pas suffisamment incitative. »

      Je parlais plus haut de laisser le choix aux artistes du mode de distribution de leur musique. Il en est de même pour le consommateur qui doit avoir le choix dans la façon d’acheter sa musique. Un forfait obligatoire ne serait qu’une taxe de plus. La répartition de cette taxe sera aussi hasardeuse que la répartition de la taxe sur la copie privée. Elle profitera qu’aux artistes Sacemisés, laissant de coté tous les artistes sous Créative Commons ou sous tout autre label indépendant. En parlant de cette fameuse taxe sur la copie privé, aujourd’hui, elle devrait être supprimé et pourtant je suis presque sur que mes petits enfants la paieront encore.

      « Pour ce qui est de Odebi, je n’ai pas l’impression que ce point de vue, que j’ai déjà eu l’occasion d’y présenter, y soit hérétique. Si c’est le cas, j’encours volontairement et de bonne grâce le bannissement. »

      Non, mais Odebi n’a jamais soutenu la licence globale optionnelle ou obligatoire.

      Je tiens à préciser que ceci ne concerne que la musique.


    • Forest Ent Forest Ent 1er septembre 2006 12:43

      « Pourquoi vouloir assurer un basculement global ? Si des artistes préfèrent rester sur un support matériel, libre à eux. On doit leur donner le choix mais pas leur l’imposer. Il faudrait même qu’il est la possibilité de distribuer leur musique sur les deux supports. (...) Qu’entendez vous par « oeuvres anciennes » ? Pourquoi est-il impossible de les rémunérer à la façon Jamendo ? »

      Ce que j’appellais dans le contexte « oeuvres anciennes », ce sont des oeuvres déjà publiées dont les droits appartiennent aux majors, mais ça vaut aussi pour les oeuvres futures de gens sous contrat avec elles. C’est le noeud du problème de transition. Cela constitue la grande majorité du catalogue. Sans cela, le basculement serait déjà réalisé depuis longtemps. Les majors ne survivent que sur leur catalogue. C’est ce qui leur permet d’imposer leur tarif et de bloquer la vente en ligne.

      « Je parlais plus haut de laisser le choix aux artistes du mode de distribution de leur musique. Il en est de même pour le consommateur qui doit avoir le choix dans la façon d’acheter sa musique. Un forfait obligatoire ne serait qu’une taxe de plus. La répartition de cette taxe sera aussi hasardeuse que la répartition de la taxe sur la copie privée. Elle profitera qu’aux artistes Sacemisés, laissant de coté tous les artistes sous Créative Commons ou sous tout autre label indépendant. »

      Si un forfait optionnel fonctionne, il n’y a pas de raison de le rendre obligatoire. Mais j’ai un doute là-dessus.

      « Odebi n’a jamais soutenu la licence globale optionnelle ou obligatoire.Je tiens à préciser que ceci ne concerne que la musique. »

      Soit un animateur nous résume ici les propositions, soit on continue la discussion sur le forum. Mais je suis un peu las. J’ai plaidé quatre ans en vain pour la licence globale. J’ai une grande envie de laisser le système actuel sombrer en ne laissant que cendres et poussières, et en rigolant en plus.


  • sran_isback (---.---.145.37) 31 août 2006 12:53

    On a pas encore eu le droit à l’avis de M. Demian West.


    • Seb (---.---.165.204) 31 août 2006 17:26

      Suffisait de demander smiley

      Sinon, le plate-formes qui recueillent tous les suffrages des internautes existent déjà : c’est le P2P (eDonkey/eMule et Bittorent surtout). Le seul défaut : les artistes ne sont pas payés.


  • Ren (---.---.186.95) 31 août 2006 13:13

    Je viens de decouvrir Jamendo indirectement grace a votre article smiley et je crois franchement que cela ressemble plus au futur de la musique que n’importe quelle solution apportée par les macreaux de la musique tel que Universal.

    Le jour ou les majors crèveront, je serai reconcilié avec le monde de la musique et enfin les VRAIS artistes seront rétribués.


  • Philgri (---.---.142.63) 31 août 2006 13:34

    Nous l’avions répété mille fois. Nous perdons du temps.

    Pas de protections infaillibles.

    Ce n’est pas la Zique qui est le centre du problème. C’est une excuse. Pas pareille.

    Le Cinéma dans le même jus.

    Le logiciel pareillement.

    Et bien entendu les médias. Mais tout le monde le sait, non ?

    Notre système économique dans la tourmente est incapable pour une fois,de récupérer quoi que ce soit. Dépasser par la créativité du web.

    Il n’y a rien à légiférer sans que cela devienne obsolète le surlendemain ! Davsi est déjà inutile ! le bon sens est de le reconnaître et de la retirer purement et simplement.

    Toute tentative de contrôler nuit à la créativité artistique, pas à celle des hackeurs.Faut-il que nous le devenions tous ?

    Le web, c’est le reflet de notre société. Revenons à des bases saines, c’est l’urgence impérative. Sinon cahot garanti. Si c’est une course contre la montre, il y aura plus de perdants que de gagnant.Un peu de bon sens pour une foi, merci.

    Cela traduit la belle impasse des majors. Nous les avions prévenus depuis plus de 10 ans pour certains d’entre nous.

    Quelques belles surprises les attendent encore. Déposer les armes, il n’y a plus rien à négocier. Rappelez-vous du doigt que vous nous avez montré ! Maintenant, vous savez ou vous l’avez mis et vous pouvez le sentir !

    Méchant ? Non sensé et réaliste. Maintenant quelle est la réponse de la Sacem ? Attention ne rater pas la marche !

    Ne comparer plus les interprètes et les créateurs, acceptez que la créativité soit le reflet de notre société.

    Continuer votre start-ac, mais laisser le libre choix au public. Il est assez grand pour savoir ce qu’il aime.

    Arréter de jouer au jeu si vous changer la règle tous les quatre matins.

    Le rôle de l’état est de protéger les plus fragiles et pas le contraire. Nos artistes sont plus que fragilisées . Si vous voulez un peu de soleil dans votre vie, protégez-les.

    J’arrête là pour le moment. Votre réaction est plus que primordiale.

    À bientôt.

    Philgri.


    • (---.---.162.15) 31 août 2006 14:46

      Un petit détail à corriger parmi ces justes propos. Il faut remplacer « Web » par « Internet ». En effet, notamment, le p2p est en dehors du Web ; le FTP aussi.

      Am.


  • jsuis10 (---.---.114.37) 31 août 2006 16:05

    Deux trois petites infos à corriger/ ajouter :

    le logiciel pour « craquer » les drm windows existe depuis 1 an et demi mais il a été popularisé ce mois-ci par une interface graphique donc accessible pour plus de monde.

    Avec cette publicité autour de cet outil windows a repliqué immédiatement et a ajouté une protection à son drm. C’est vrai il faut les proteger ces pauvres majors....-P

    Par contre je ne pense pas que ca puisse être utilisé sur Zune si le format n’est pas gravable, je ne vois pas pourquoi il serait transferable sur un lecteur mp3 ou une clé. Enfin moi je dis ca, je dis rien...


    • (---.---.162.15) 31 août 2006 17:35

      Plutôt que de prendre les DRM et de les cracker, mieux vaut les boycotter.

      Am.


  • Zicide (---.---.192.35) 31 août 2006 17:29

    Choix numéro 1) télécharger gratos via un réseau de peer to peer, sans pub, et sans rémunération pour l’artiste, avec risque de sanction juridique.

    Choix numéro 2) télécharger gratos, mais avec de la pub, et avec rémunération pour l’artiste, aucun risque juridique.

    Je choisis le 2).

    Plus moral vis à vis de l’artiste, aucun risque, juste l’obligation de devoir fermer une fenêtre de pub.

    Bon compromis, ça me va.


    • (---.---.162.15) 31 août 2006 17:37

      Sauf que dans 1) tu peux copier le fichier comme tu veux, dans 2) tu ne peux pas, c’est comme ça qu’on se fait pigeonner.

      Am.


    • bobuse (---.---.117.59) 1er septembre 2006 08:50

      Sauf que tu oublies le 3) : 3) Télécharger gratos, sans pub et avec une rémunération *directe* pour l’artiste. Faut arrêter de déconner, ça coûte pas bien cher aujourd’hui de diffuser du contenu numérique ! À part si on s’entête a vouloir faire un service verrouillé de toutes parts qui demande des prouesses techniques qui sont ridicules de toutes façons. Alors que c’est si simple. Encore une fois, regardez jamendo (désolé je n’ai que cet exemple) :

      - Téléchargement gratuit mais avec une licence d’utilisation

      - Téléchargement largement assuré par le peer2peer pour limiter le téléchargement centralisé

      - Rémunération directe aux artistes, jamendo ne perçoit que 0.50 Euro par versement. Dernièrement, je me suis procuré trois albums d’un artiste, j’ai écouté, j’ai aimé, j’ai donné 10 Euros, donc 9.50 Euros pour l’artiste. Et maintenant je peux faire facilement découvrir cet artiste à d’autres, pour que l’histoire continue.

      Pourquoi chercher midi à 14 heures ???


  • Ed End (---.---.30.118) 31 août 2006 17:37

    Comme beaucoup d’artistes je souhaite de tout coeur que le module peer to peer decentralisé de firefox permette a terme la disparition de l’industrie du disque et la remuneration directe des artistes. ça c’est un avenir où le peer to peer libère la creation musicale de ses charognes ! (Pour les projets d’envergure cela sera toujours possible sur le modele du logiciel libre avec des equipes benevoles.) Mon elabel offre sa musique gratuite et sans pub. (2 go environ) http://www.all-freaks-go-download-horsnorme-free-mp3.info/ www.myspace.com/horsnormes

    Universal et la musique gratuite, un mensonge parmi d’autres... effectivement ce n’est pas de la musique gratuite (pub), mais je pense qu’il n’en sont pas à un mensonges près, et ils ne vont sans doute pas se gèner pour référencer leur site en musique gratuite ! A moins que ce ne soit être le terme « free » qui est mal traduit, pourtant pas libre pour un sous avec des drm. D’autre de mes reactions à ce sujet http://www.axesscode.com/mindphaser/viewtopic.php?t=25933 ces réactions sont extraites des commentaires de cette page http://tf1.lci.fr/infos/multimedia/0,,3326360,00-universal-musique-gratuite-experience-parmi-autres-.html


  • Zicide (---.---.192.35) 31 août 2006 17:51

    @ (IP:xxx.x28.162.15)

    Pourquoi on pourrait pas le transférer sur un autre support ? Parce que :

    — 

    Les fichiers téléchargés seront protégés par DRM Microsoft, donc facilement contournables, cela ne devait pas être prévu.
    — -

     ?

    Pour repérer quelqu’un qui télécharge depuis un réseau P2P, il suffit de mettre un fichier espion en ligne.

    Pour repérer quelqu’un qui fait sauter le DRM d’un morceau sur un pc non connecté à internet, il faut......bah globalement, on peut pas.

    Je n’encourage nullement à faire l’un ou l’autre, puisque c’est illégal, mais je vous laisse juge de la situation où vous avez le plus de risque de vous faire « pigeonner ».


    • (---.---.162.15) 2 septembre 2006 23:06

      Vous partez du postulat que tout DRM est crackable et que vous aurez le pouvoir de le craquer. Ce qui est vrai aujourd’hui peut ne pas l’être demain. Vous vous croyez malin aujourd’hui, dans dix ans vous serez pigeons parce que vous aurez aidé les DRM à entrer dans les moeurs et qu’il deviendra presque impossible de les cracker facilement. Mieux vaut donc refuser tout ce qui vient de DRM.

      Je pense même que les majors font aujourd’hui des DRM facilement crackables pour mieux en imposer le principe.

      Am.


  • Liberte (---.---.148.176) 31 août 2006 18:07

    +1

    Et il ne faudrait pas confondre le gratuit avec le publicitaire, ça n’a rien à voir

    Cette plate forme n’a rien de gratuit, elle ne fait réunir que pubs et DRM, bref> poubelle


  • Philgri (---.---.236.58) 31 août 2006 18:08

    Zicide, il a bien plus que deux solutions !

    L’artiste est-il simplement là pour faire vendre de la salades ou des cacahuètes ? s’il le souhaite pourquoi pas, mais ne l’obligeons pas à supporter, les idées des autres !

    Déjà, que le zapping est né à cause de la pub ! Et nous verrons très vite un logiciel zappant la pub automatiquement !

    Point mort !

    Non, rendons à César ce qui appartient à César ! tout simplement.

    Philgri.


  • (---.---.63.11) 1er septembre 2006 07:59

    « la protection DRM de Microsoft vient d’être craquée et est disponible sur le Net depuis le 26 juillet » ah oui ? Bonne nouvelle ça !

    Oui, bonne nouvelle, vu tout ce que représente de négatif pour la civilisation l’offensive des DRM et des DADVSI ; la Prise de la Bastille ça été une bonne nouvelle par toute l’Europe, pourtant attaquer une prison royale c’était illégal ...


  • MP (---.---.183.141) 1er septembre 2006 22:42

    Le téléchargement est pour moi un vol de la création musicale. Le phénomène du R’NB (et plus largement de la Musique) M. Matt POKORA a un manque à gagner de plusieurs centaines de milliers d’euros en raison du téléchargement illégal de son single « Elle me contrôle » et de son excellent album Player. Cette situation est profondément injuste et préjudiciable pour cet artiste parti de rien (il a même travaillé chez Mac Do) qui a renouvelé le R’NB français et qui possède la qualité rare d’être auteur-compositeur-interprête et excellent danseur. Sans compter un charisme et une intelligence remarquables pour son âge. Les vrais artistes sont rares : cessons de piller leur génie faute de quoi on étouffera la création.


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 2 septembre 2006 10:01

      Il est toujours difficile d’analyser une situation sur une période courte. Je partage votre avis qu’il semble injuste pour certains artistes de ne pas être rétribués convenablement mais le système a atteint ses limites. Durant ces dix dernières années la création a été étouffée par les majors qui « créent » des artistes à coup de budget pub. Les évolutions technologiques entraînent toujours des remises en question douloureuse pour certaines industries. Près de nous les fabricants de pellicules argentique, plus loin l’industrie automobile qui a anéanti les l’industrie du cheval de l’époque. Croyez vous que les médias traditionnels voient d’un bon œil Internet qui émiette leurs diffusion et leur audience. Il va y avoir une redistribution des cartes c’est inévitable. Avant l’industrie des médias les artistes existaient déjà mais étaient moins bien rémunérés, c’est vrai, le souci c’est que l’on a voulu en faire des stars a but lucratif. Dans l’industrie du cinéma la limite des rémunérations a été atteinte et les nouveaux acteurs ne seront jamais payés comme leurs ainés. C’est la vie... et quoi que cette industrie protège la révolution technologique est en marche et il me semble difficile de faire marche arrière. Je reste confiant dans l’émergence d’un nouveau modèle économique car la nature à horreur du vide. Rendez vous dans 10 ans ou lisez ma nouvelle 2016 à cette adresse :

      http://edgeminded.over-blog.com/article-1962324.html


    • FrihD (---.---.81.47) 2 septembre 2006 11:20

      C’est caricatural ? en tout cas on se demande, car ça fait très vrai ! Quoiqu’il en soit, si Pokora est devenu une ’star’ en partant de MacDo ça prouve bien qu’il n’avait pas besoin de gagner des millions d’euros par an pour bien pratiquer son art.


  • Philgri (---.---.140.35) 2 septembre 2006 11:33

    MP, je comprends ta réaction, mais les enjeux sont hélas ailleurs.

    Les artistes en souffrent depuis quelques années déjà ! Et cela ne va pas en s’arrangeant ! L’adaptation est nécessaire. Se protéger aussi puisque nous avons un sida virtuel ! Ils ne sont pas inactifs pour autant ! au contraire, ils ont du temps pour peaufiner leur art !

    Et nous voyons une myriade de nouveaux talents, car l’outil informatique permet la conception et la réalisation très facilement. Et n’ayant aucun intérêt particulier, ils inondent le marché ! très bientôt après les blogs, voici les télés individuelles interactives ! les médias officiels vont être heureux, des millions de concurrents !

    C’est une guerre que je dénonce depuis plus de dix ans. Elle ne va pas en s’arrangeant, et il ne se passe pas un jour sans une nouvelle escalade. Elle ne fait que commencer !

    L’incompétence, l’inaction, la complicité ou le silence des gouvernements accentuent la dérive. Un crash est maintenant prévisible, voire même salutaire ! car il est urgent de remettre les pendules à l’heure. Le plus tôt sera le mieux.

    Mais, c’est au public (populations) d’ouvrir les hostilités, pas aux artistes, ni aux majors, ni aux médias, ni aux distributeurs, ni à la Sacem ou autres acteurs intéressés ou concernés.

    Cela s’annonce plutôt mal, car c’est justement ces professions qui se tirent et nous tirent dessus noyautant leurs propres intérêts ! Le constat est plus que limpide.

    Les artistes sont et seront toujours là et disponibles ! dans l’ombre, enfin sous leurs soleils ! au public d’aller les chercher, s’il en veut un rayon. Certains se regroupent, d’autres s’isolent, mais les réflexions sont riches nombreuses, réactives, insolites, en un mot créatives !

    Une lame de fond s’amorce. Personne ne peut s’avoir quant ce Tsunami culturel inondera notre planète. Nous apercevons que les prémices de ce chamboulement !

    Les gouvernements nous dévoilent leurs intentions.

    Dadvsi est l’exemple frappant de leurs volontés. C’est aussi une rupture et un aveu d’impuissance.

    Nous obliger à consommer de la pub ! Voilà à quoi se réduit cette loi même pas un mois après sa parution, après plus de huit mois de palabres, et cinq ans de gestation ! Stop.

    Le rôle des FAI est tout aussi suicidaire et complice. Leurs jeux, maintenant dévoilés, nous en disent longs sur ce que je dénonce depuis un certain temps. Contrôle de masse. Inefficacité prouvée.

    Je comprends que le terrorisme est un enjeu capital pour nos sociétés. Mais ne sommes-nous pas tombés dans le jeu des islamiques, extrémistes ou autres, qui font que leurs idées se rependent et s’imposent plus vite que les nôtres ? Faut-il nous voiler la face et rester aveugle ? considérer l’art comme une perversion humaine donc dangereuse ?

    Je comprends qu’un choc frontal serait désastreux. Il est pour ma part inévitable si nous voulons sortir de cette impasse au plus vite.

    Toutes minutes passées nous enfoncent un peu plus dans une spirale infernale. Plus dure en sera la remontée.

    L’impuissance des technocrates est plus que démontré. Et n’attendons pas des élections perdues d’avance.

    Le capitalisme ayant digéré le communisme ne serait-il pas en phase d’absorber l’intégrisme ?

    Vive le Monde Libre pour tous sans condition !

    Philgri.


    • Christian Jegourel Christian Jegourel 2 septembre 2006 12:49

      Je partage votre réflexion il doit y avoir une révolution. Les hommes politiques sont d’ailleurs responsables, en grande partie, de la situation en n’ayant pas préparé ces industries et les consommateurs. Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient rien car beaucoup de think tanks les ont prévenu il y a plus de 10 ans. Je suis l’un de co-fondateurs du club de l’Arche et nous avons remis à Bazire, alors dircab de Balladur, une étude prospective dans cet esprit en 1993. C’est aussi significatif de l’échec des politiques à anticiper les choses. On le voit bien avec l’économie mondialisée où nos dirigeants politiques de gauche comme de droite, n’ont pas préparé le pays...


    • Philgri (---.---.178.95) 2 septembre 2006 17:58

      Christian Jegourel,

      Je ne crois pas en une révolution proprement dite. C’est une évolution rapide, sans précédent, et surtout une prise de conscience publique et internationale. Sa force est non contrôlable, mais pas violente. Du moins, elle n’en a pas besoin pour le moment, car il y a que peu de résistance physique.

      Dadvsi n’est que morale. Les politiciens responsables, oui. Mais derrière les politiques, il y a l’économique, les mafieux et encore au-dessus les religions ! Leur philosophie est de récupérer tout ce qui est possible sans distinction. L’argent n’ayant pas d’odeur et plus de couleur !

      Avec le web, ce sont toutes les frontières qui s’écroulent. Tous les murs de la honte qui tombent. Plus besoin de les dynamiter, de sauter par dessus ou je ne sais quoi.

      La France, par son passé historique, avait, de mon point de vu, une possibilité d’être la porte-parole de cette évolution culturelle sans précédent !

      Mais dadvsi vient de contrer cet espoir. Il est vrai qu’un Président qui confond mulot et souris ne pouvait pas mesurer l’ampleur de ce phénomène. L’opposition encore moins !

      Merci à toi, et à tous ceux qui faites avancer ces idées novatrices depuis pas mal de temps. Nous avons investi temps et argent, parce que nous en avions les moyens. D’autres n’ont pas eu cette chance, mais nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre les enjeux.

      Pérenniser le web est la première des conditions pour une avancée significative. Nous avons confié la sécurité aux hackeurs. grave erreur. Nous viendrait-il à l’idée de confier les clés de notre maison aux plus grands des voleurs ? C’est pourtant ce que nombreux font en utilisant les antivirus ! Et ils n’ont pas le choix !

      La deuxième chose à faire évoluer aujourd’hui, ce sont les licences, brevets et autres business incompatibles avec une évolution sereine. Repasser à la caisse tous les quatre matins parce qu’un nouveau format obligatoire est apparu devient ridicule et inconcevable. Je respecte les concepteurs-développeurs, pas les abuseurs.

      Il est évident que les Américains, japonais et autres leaders ne vont pas l’entendre de cette oreille. Voilà aussi pourquoi l’Open Source gagne du terrain. Mais le danger est derrière cette façade.

      Nous ne sommes pas au bout de nos peines, et j’ai bien peur que nombreux construisent sur des bases qui ne sont pas seine. Plus nous tardons, plus les chutes seront nombreuses. Penser que l’équilibre se fera tout seul est complètement suicidaire.

      L’ouverture de discussions internationales permanentes est nécessaire. Hélas, nous assistons à une situation imposée.

      Préparons-nous au clash fatal, car je pense que tout le contraire de ce que je viens d’énoncer va se produire ! Trop d’intérêts en jeux ! dommage de ne pas comprendre l’intérêt général.

      Je ne suis pas défaitiste, mais réaliste. L’info est un magnifique outil, simple mais de plus en plus difficile à maîtriser par la myriade de ses posssibilités . Si nous aimons notre indépendance, apprenons à l’utiliser, comme à s’en passer !

      Philgri.


  • Zicide (---.---.192.14) 2 septembre 2006 12:20

    @ Philgri.

    —  L’artiste est-il simplement là pour faire vendre de la salades ou des cacahuètes ? s’il le souhaite pourquoi pas, mais ne l’obligeons pas à supporter, les idées des autres !
    — 

    Si l’artiste veut gagner sa vie, il sera bien obliger de mettre un pied dans le monde merveilleux du commerce.

    — - Déjà, que le zapping est né à cause de la pub ! Et nous verrons très vite un logiciel zappant la pub automatiquement !
    — -

    Certes, mais ça n’empèche pas TF1 et M6 de vivre grâce à la pub.


  • Philgri (---.---.236.86) 2 septembre 2006 14:31

    Zicide,

    Rien n’oppose l’artiste et le commerce. Mes dires sont suffisamment explicites, et la preuve, incompris.

    Ce que je réclame (!), c’est le contrôle de cette image de l’œuvre artistique par l’artiste ! Nombreux sont ceux qui ont compris !

    EX : Lynyrd Skynyrd utilisé par une marque de coloration cuir chevelu alors que la majorité de ce groupe mythique est décédé depuis une trentaine d’années ! Il en reste quelques survivants certes, mais sont-ils en accord avec cette pratique ? Pourquoi le nom de ce groupe n’est pas mis en avant ? Dans quelles poches tombent les royalties ? N’y at-il pas assez de nouveauté pour répondre au besoin de la pub ?...

    Je le rappelle pour ceux qui n’ont pas vécu cette riche époque que la Zique, que le blues rock était une conspiration des communistes !

    Utilisé aujourd’hui par un capitalisme aveugle sourd et muet cela s’apparente à un détournement idéologique ! Le système se nourrit de tout. OK. Nous perdons par la même occasion nos identités ! Notre culture.

    Pour TF1 et M6.

    Ils sont mal, très mal ! Que certains investissent des millions en pertes sèches c’est leurs problèmes, pas le mien. La pub aujourd’hui explore de nouvelles pistes ! et tombe dans de nouveaux pièges. ex finaref et pleins d’autres accusés, en procès de faire de la pub sur des sites considérés illicites !

    Ma démarche est de défendre les intérêts des artistes, comme je l’ai toujours fait ! J’ai montré l’exemple. Que certains ne veuillent pas comprendre ou accepter, c’est leurs problèmes. Je pense avoir quelques longueurs d’avance et je me vois obliger de vous attendre, tout en continuant sur mes explorations artistiques. Et je n’en fais pas ma Pub !

    Mais tout vous offrir sur un plateau, être utilisé,..., je laisse ma place à d’autres ! Moi, c’est l’impro, le live, pas le play-back. Je vis comme je parle. c’est un choix. C’est mon choix.

    J’espère que ces explications te conviendront. Merci de prendre en considération le sentiment de centaines d’artistes et pas des moindres.

    Philgri.


  • Zicide (---.---.192.14) 2 septembre 2006 18:03

    Je comprends très bien votre point de vue, et il se défend.

    Mais logiquement, en tout cas par rapport au droit français, les « royalties » des pubs pour la coloration de cheveux doivent tomber dans la poche de Lynyrd Skynyrd.

    Il y a peut être une partie qui va à leur agent, ou à leur maison de prod, mais rien d’obligatoire, ça peut aussi être négocier par un avocat qui prend un tarif net par acte ; enfin là, c’est du cas par cas.

    Et les droits des personnes décédés, en matière d’oeuvres musicales, appartiennent à leurs héritiers, pour 70 ans. Au delà, les oeurvres tombent dans le domaine public (en France toujours).


  • demian au sud-est-nord-ouest (---.---.227.180) 2 septembre 2006 18:11

    perso , je suis sur que le bon peuple prfere de la pub finançée par de la musique...mais bon...


  • (---.---.192.14) 2 septembre 2006 18:13

    je rajouterais que :

    —  Ce que je réclame (!), c’est le contrôle de cette image de l’œuvre artistique par l’artiste ! Nombreux sont ceux qui ont compris !
    — 

    Ce controle peut très bien être garder, en l’état actuel des lois.


  • Philgri (---.---.178.158) 2 septembre 2006 20:43

    Zicide, ___

    Mais logiquement, en tout cas par rapport au droit français,

    peut aussi être négocié par un avocat qui prend un tarif net par acte

    (en France toujours)

    ___

    Trois petites extractions qui en disent très long sur les pratiques actuelles !

    Comment un artiste peu contrôler son œuvre à l’autre bout de la planète sur les milliers d’heures produites ? je ne parle même pas des samples, boucles, phrasées... ce n’est plus un agent, c’est une fourmilière qu’il a besoin ! Pas rentable !

    De plus, ce n’est absolument pas son intention de faire procès sur procès pour gagner sa vie ! Ce qui justifie les Majors ? non ils s’en foutent, la preuve avec cet article !

    Les lois des différents pays ne sont pas en harmonie ! c’est le moins que l’on puisse dire ! La France croule par son système judiciaire inadapté aux pratiques actuelles. Sa réactivité est nulle.

    Le système anglo-saxon s’impose par sa souplesse et son monopole. Nous n’avons plus le choix que d’accepter ce système ! mais je ne le défend pas 100 % pour autant.

    Nous sommes out sur le sujet, c’est un constat.

    à sud-ouest-nord-ouest,

    D’après toi qu’est-ce qui donne un sens à une pub ? l’image ou le son ?

    Le silence étant la premiére des notes, puisque les 7 autres n’existeraient pas sans lui, c’est bien le son qui donne le sens à un film ! (Voix, bruitages,...)

    J’exclus l’écriture. Elle a son sens à part.

    Pour t’en convaincre écoute un film sans l’image, puis sans le son. compare la compréhension que tu en as eue !

    Donc, ta réflexion n’est pas si bête ! C’est la zique qui devrait produire la pub !

    Mais nous sommes dans un tel culte de l’image que la réalité en est déformée !

    Philgri.


  • Antoine Diederick (---.---.238.93) 3 septembre 2006 16:11

    je crois avoir lu ds la presse belge que des artistes belges pourraient attaquer en justice ce projet, arguant qu’ils n’ont aucune garantie concernant le respect de leur droits et des revenus qui doivent normalement leur être versés


Réagir