vendredi 2 septembre 2016 - par Vincent Verschoore

Vers une théorie quantique objective ?

La mécanique quantique a fait de nombreuses apparitions sur ce blog au fil des ans, mais le plus souvent dans son acceptation classique, dite de Copenhague, qui dit que tant qu’une particule n’est pas observée elle n’existe que sous la forme d’une « fonction d’onde » décrivant tous ses états possibles à l’instant t.

Cette interprétation, qui n’était d’ailleurs pas acceptée par Einstein, date de 1927 et fut proposée par Niels Bohr pour un ensemble de raisons décrites par exemple ici (1). Cette approche reste encore aujourd’hui la principale façon d’interpréter la réalité quantique, mais elle souffre depuis toujours d’un mal mortel : l’univers s’est développé bien avant l’apparition d’un observateur, donc les fonctions d’ondes des premières particules se sont bien condensées en de « vraies » particules toutes seules, qui du fait de la gravité ont ensuite commencé à former gaz, poussières, etc… Si l’interprétation de Copenhague était fondamentalement vraie, rien ne pourrait jamais se passer et l’univers ne serait que virtuel, un champs de fonctions d’ondes. Ce qu’il n’est pas, à moins qu’il ne soit qu’une simulation mais c’est un autre sujet (2). 

Ce problème n’a échappé à personne et deux grandes alternatives à l’interprétation de Copenhague existent depuis longtemps : d’une part l’idée que la fonction d’onde n’est pas une description complète de la réalité et qu’il existe d’autres variables qui agissent mais que nous ne connaissons pas. Cette route mène à des incompatibilités avec d’autres lois fondamentales, notamment la limite de la vitesse de la lumière. D’autre part l’idée dite des multivers, où chaque particule existe en fait « en vrai » dans autant d’univers différents qu’elle a d’états possibles. Cette approche n’est pas satisfaisante car a priori improuvable et philosophiquement encore plus compliquée que Copenhague.

Une troisième voie fut initiée dans les années 70 avec l’idée que le fonction d’onde pourrait se condenser naturellement sans observateur, moyennant une modification à l’équation dite de Schrödinger, celle qui définit cette fameuse fonction d’onde et qui « marche », mathématiquement parlant, de manière impeccable depuis sa création dans les années 20. Cette voie pose, ou posait jusqu’à peu, plusieurs problèmes et notamment celui de ne pas fonctionner en mode relativiste – pour des objets à très haute vitesse – handicap rédhibitoire pour toute théorie moderne.

Cette situation a recommencé à évoluer voici cinq ans, quand des théoriciens tels Daniel Bedingham de l’université d’Oxford et Roderich Tumulka de l’université Rutgers au New Jersey, se mirent à développer une version relativiste de la théorie dite « théorie quantique objective ». Avec un certain succès, au point où aujourd’hui elle est en passe de devenir une réelle alternative à l’interprétation de Copenhague. Outre le fait d’évacuer le fameux problème de l’origine de l’univers tel présenté en début d’article (quel observateur permit à la première particule de se condenser ?), cette approche simplifie un certains nombre d’autres problèmes liés à la condensation de la fonction d’onde sans observateur mais son plus grand impact pourrait être de proposer une origine à l’énergie noire.

Cette énergie, connue depuis la fin du 20ème siècle et régulièrement à l’affiche de ce blog (3), est ce qui fait que l’univers est en expansion (et même en expansion très rapide) malgré la gravité. Sa nature est parfaitement inconnue et reste un soucis majeur de la communauté des physiciens et cosmologistes. Dans le modèle quantique classique, l’énergie du vide n’est pas du tout dans les ordres de grandeurs requis. Daniel Sudarsky, de l’université de Mexico, en partenariat avec les chercheurs Thibaut Josset et Alejandro Perez de l’université de Marseille, proposent que la théorie quantique objective donne un résultat beaucoup plus proche des grandeurs requises : chaque condensation d’une fonction d’onde génère une information, un petit montant d’énergie dont la somme pourrait être cette fameuse énergie noire. La démonstration reste encore incomplète à ce jour mais pourrait s’avérer très intéressante.

Sudarsky, qui travaille sur la théorie quantique objective depuis le début des années 2000, a également copublié avec Elias Okon un papier montrant en quoi cette approche pourrait expliquer pourquoi l’univers a débuté sa vie avec une très faible entropie (l’entropie augmentant au fur et à mesure que l’énergie se disperse). Question importante car l’entropie est ce qui donne la flèche du temps.

Reste à élaborer des expériences à même de tester ce concept. D’abord où est la limite ? Il est évident que les objets macroscopiques n’ont pas de fonction d’onde, mais une expérience autrichienne en 2013 a réussi à « maintenir en vie » une fonction d’onde correspondant à une masse de 20 million d’électrons. Selon la théorie objective, il doit exister une masse limite au-delà de laquelle la condensation se fait automatiquement. Ceci est testable en principe, et sans doute bientôt en pratique.

Il est donc possible que d’ici quelques temps nous disposions d’une théorie quantique objective, libérée de Copenhague mais tout aussi fonctionnelle, et en même temps d’une source crédible pour l’énergie noire. Nul doute, il y aurait du Nobel à la clé !

 

Notes :

(1) http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/physique-interpretation-copenhague-4784/

(2) https://rhubarbe.net/2015/05/25/etre-ou-ne-pas-etre-une-simulation/

(3) https://rhubarbe.net/2012/06/05/lenergie-noire-une-forme-de-magnetisme-ancien/

Source : https://www.newscientist.com/article/mg23130820-200-collapse-has-quantum-theorys-greatest-mystery-been-solved/



46 réactions


  • Nicolas_M bibou1324 2 septembre 2016 10:37

    Je suis loin d’être un expert, n’hésitez pas à me corriger si je me trompe.


    Il me semble que lors de mes études, on ne m’a pas décrit les particules comme fonction d’onde ou « vrai particules ». De ce que j’en ai compris, pour décrire leur comportement, on utilise l’un ou l’autre selon le contexte.

    Les fonctions d’ondes / particules sont des modélisations différentes d’une même réalité, réalité que nous ne pouvons observer intégralement. Ce sont des projections sur des plans sur lesquels cette réalité suit un comportement dont on a percé la logique.

    Nous ne sommes pas prisonnier de Copenhague. Copenhague est un outil. Beaucoup de chercheurs en théorie quantique cherchent des outils différents (théorie des cordes et j’en passe). Actuellement, le seul validé et confirmé par de nombreuses expérimentations est la dualité onde/particule. Si demain une nouvelle théorie émerge, ce sera un nouveau plan de projection possible de la réalité, donnant lieu (après vérification) à de nouvelles applications. 

    Et il y aurait effectivement un nobel à la clé. Mais ça n’invaliderait pas Copenhague pour autant, peut importe la nouvelle théorie validée. Ca serait juste un outil différent.

    • La mouche du coche La mouche du coche 2 septembre 2016 11:08

      La physique quantique est à la physique,
      .
      ce que l’art contemporain est à l’art,
      ce que la cuisine moléculaire est à la gastronomie,
      ce que le darwinisme est à la biologie,
      ce que le freudisme est à la psychanalyse,
      ce que l’athéisme est à la religion,

      ce que le sionisme est au judaisme,
      .
      ... une escroquerie contemporaine. Virez moi ce truc de dégénérés. smiley



    • bourrico 7 2 septembre 2016 12:08

      @La mouche du coche

      J’ajouterai : 

      Ce que la mouche à merde est au genre Humain.

    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 14:28

      @bibou1324
      L’idée de la théorie quantique objective est justement de se passer d’observateur pour le passage d’un état ondulatoire à un état de particule. Or l’observateur est la clé de voûte de l’interprétation de Copenhague. Donc si l’on se passe de ce dernier, on invalide nécessairement Copenhague. Enfin il me semble. Suis pas expert non plus mais j’essaie de comprendre :)


    • SamAgora95 SamAgora95 2 septembre 2016 17:14

      @Vincent Verschoore


      Il vaudrait peut-être mieux parler de mesure plutôt que d’observateur...un non initié pourrait interpréter ce terme comme simplement une conscience qui observe..or ce n’est pas le cas, en physique, observer une particule c’est entrer physiquement en interaction avec elle à l’aide d’un instrument.

      D’ailleurs la fonction d’onde d’un System est difficile à maintenir pour la simple raison que les particules se mesurent entre elle en quelque sorte en entrant en interaction....pas besoin d’un observateur.

      La physique quantique dit que lorsque deux particules entre en contact elles forment un nouveau System qui doit être étudié dans sa globalité, ce qui pose un problème aux physiciens car ils ne peuvent disposer d’instruments complètement neutre, étant donné que ces derniers se confondent avec l’objet d’étude et que de fil en aiguille le physicien lui-même devient le système étudié, son labo, la planète etc... jusqu’à l’univers tout entier.

    • JC_Lavau JC_Lavau 4 septembre 2016 11:18

      @bibou1324. La dualité onde-particule n’a jamais été validée par aucune expérience. La réalité sociale, bien moins glorieuse que la fiction, est que ce groupuscule très combatif a éradiqué en 1926-1927 toute l’opposition scientifiquement valide, mais constituée de gens bien moins combatifs, bien plus scrupuleux. http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1141.0.html


    • Doume65 4 septembre 2016 18:26

      @JC_Lavau

      « La dualité onde-particule n’a jamais été validée par aucune expérience »

      Des expériences ont montré que les particules se comportent comme des ondes. D’autres expérience ont montré qu’elle se comportent comme des particules. C’est donc bien sur la base d’expérimentation que l’on parle de dualité onde-particule.
      La plus emblématique de ces expérience a été lorsqu’on a su bombarder des fentes de young par des électrons envoyés un par un (donc de bonnes vieilles particules quantiques telles que les décrivait Einstein) et où on a vu se produire des interférences sur la cible, signe que les particules sont bien accompagnées de leur propre onde.


    • JC_Lavau JC_Lavau 6 septembre 2016 13:01

      @Doume65. Depuis que cette fable est devenue hégémonique, il y a toujours des crédules pour la répéter, et la répéter encore.
      Mais aucun de ces crédules, en chaire ou en bas des gradins, n’a encore été capable de fournir la physique de cette transmutation postulée.
      Aucun non plus n’a encore été capable de prouver l’existence de ces mythiques « corpuscules » censés être vachement plus petits qu’un atome, censés être instantanés, et qui pourtant interfèrent même avec de grandes différences de trajet optique, de l’ordre du mètre pour le domaine de la lumière visible, en source incohérente.
      Aucun de ces crédules n’a encore été capable de fournir la physique des absorptions spectrales, ou des propriétés des colorants, quand le photon converge sur la molécule résonante, ou le centre F qui va l’absorber, invariablement des milliards de fois plus petits, ni d’en fournir la section de capture, parfois ahurissante.
      Aucun de ces crédules - pas même Linus Pauling - n’a été capable de fournir la loi d’élargissement des réflex X ou électroniques, selon la taille des cristallites. Facile à obtenir avec l’optique de Fresnel (1821), et déjà établie par Paul Scherrer en 1918, mais interdite à enseigner chez les propagandistes de la Sainte Dualité.
      Aucune des crédules n’a pu concilier la religion du corpuscule, avec les coefficients d’Einstein, auxquels nous devons quand même les lasers et masers.
      Aucune des crédules n’a pu concilier la religion du corpuscule, avec l’astronomie interférentielle à large base.
      Le phénomène Ramsauer-Townsend, décrit en 1921 (un effacement de section de capture, vers 0,6 eV), est caché dans tous les manuels de quantique sauf un (Sivoukhine). Tiens ? Et pourquoi donc ?
      Etc.

      — 
      http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Physique/Microphysique_contee.pdf
      http://jacques.lavau.perso.sfr.fr/Physique/4e_couverture.pdf
      http://deontologic.org/quantic


    • JC_Lavau JC_Lavau 6 septembre 2016 13:03

      @JC_Lavau. Fraute de fappe : Aucun des ces crédules...


  • citoyenrené citoyenrené 2 septembre 2016 11:14

    merci pour cet article,
    ..."chaque condensation d’une fonction d’onde génère une information, un petit montant d’énergie dont la somme pourrait être cette fameuse énergie noire"...
    idée assez intéressante


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 septembre 2016 11:27

      @citoyenrené

      Merci Vincent pour cet article et surtout les liens. Je vais aller lire le papier du NS qui contient aussi pas mal de références. Je reste néanmoins perplexe car la théorie quantique ne doit pas devenir objective sinon elle se tire une balle dans le pied. Quant à la matière noire et à l’univers originel, ces questions ne peuvent pas être résolues par la physique quantique. Surtout que la matière noire n’existe peut-être pas et dévoile les failles de la cosmologie relativiste. Quant à l’information générée par la condensation de la fonction d’onde, cela me paraît évident et d’ailleurs, la MQ est par nature une physique de l’information


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 14:34

      @Bernard Dugué
      Pour moi l’objectivité de la MQ reste une question en suspens. Avez-vous vu l’expérience du NIST l’an dernier ? J’en parlais ici : https://rhubarbe.net/2015/11/13/un-grand-pas-vers-la-demonstration-de-la-realite-quantique/


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 septembre 2016 21:20

      @Vincent Verschoore

      L’objectivité est définie de manière non rigoureuse dans le papier du NS que je viens de lire attentivement. L’auteur ne présente pas l’interprétation de Copenhague dans sa version de 1927. Il flirte avec les options subjectivistes du genre Wigner. C’est dommage de voir des papiers si faibles dans le NS. Les papier de Merali sont quand même plus costauds. Et un conseil pour les quanticiens. Il vaut mieux éviter les trous noirs. Les travaux de Hawking on un intérêt heuristique mais ils peuvent égarer si on ne maîtrise pas les deux physiques, cosmologie et quantique, sans oublier la thermo


  • Neymare Neymare 2 septembre 2016 11:27

    « l’univers s’est développé bien avant l’apparition d’un observateur »

    pas du tout, l’observateur a toujours été là, méfiez vous des apparences. La vie, et donc l’observateur n’est pas apparue dans l’univers, l’univers est la vie, donc l’observateur a toujours été là, d’autant plus qu’Il est à l’origine de l’univers


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 14:14

      @Neymare
      C’est pas un peu circulaire comme raisonnement ? 


    • Neymare Neymare 2 septembre 2016 17:00

      @Vincent Verschoore
      Je ne sais pas si c’est circulaire. La clé du probleme est l’observateur, tant que la science ne l’aura pas compris elle fera du sur place.
      La vie, en tant que tel, càd à l’état pur est à l’origine de tout ça, il est absurde de penser qu’un univers mathématique (c’est ce qu’il est : un potentiel, un univers possible et non un univers réel fait de briques de matière tangible) puisse naitre sans une conscience


  • Taverne Taverne 2 septembre 2016 12:36

    Le deuxième lien m’interpelle. Simuler une conscience par ordinateur ne peut pas, à mon avis, aboutir, pour la raison suivante : une vraie conscience a la capacité de dissimuler, ce qui suppose donc qu’elle peut simuler. Maintenant, si on crée une simulation de conscience, celle-ci serait capable de simuler alors qu’elle est elle-même simulation. Une simulation dans la simulation !


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 14:18

      @Taverne
      Pourquoi une simulation consciente ne pourrait-elle pas engendrer une simulation ? Je ne sais pas si on peut parler de vraie et fausse conscience : s’il y a conscience de soi-même, il y a conscience. Ensuite c’est une question de degré. 


    • Taverne Taverne 2 septembre 2016 14:39

      @Vincent Verschoore

      Bien sûr c’est possible mais alors la pensée n’a aucune authenticité, aucune Vérité. Tout est artificiel et, donc, quel est l’intérêt ? La seule solution serait de créer une véritable conscience. Mais cela dépasse nos capacités.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 15:40

      @Taverne
      D’un point de vue matérialiste les seules vérités sont un ensemble de lois physiques d’où découle tout le reste et notre conscience, nos pensées sont un sous-produit de la matérialité de notre cerveau. Un autre point de vue dit que la vérité c’est la conscience globale de l’univers, et notre cerveau y donne accès. Je doute que l’on puisse, même en principe, définir « la » vérité. 


    • Taverne Taverne 2 septembre 2016 16:06

      @Vincent Verschoore

      Et pourquoi pas : « la vérité est tout ce qui est ressenti comme vrai, collectivement et à travers les temps, avec force ou évidence, mais qui n’est pas du domaine de la réalité physique ».

      En effet, la réalité physique existe par elle-même, indépendamment de l’onction humaine qui consiste à l’élever au rang de « vérité ». Mais, l’autre vérité, celle dont nous sommes aussi sûrs mais qui est non démontrable par des lois (exemple : le temps, l’être, la conscience), il faut bien lui donner un nom. Donc, « vérité » pour la distinguer de la réalité me paraît pas mal.

      De toute façon les mots et concepts que nous utilisons ne sont jamais parfaits ; ils servent par provision à défricher la jungle de nos idées. Il faut les voir comme des outils, pas comme des Idées. Mais autant que ces outils soient le mieux affutés possible.


    • Neymare Neymare 2 septembre 2016 17:05

      @Taverne
      « Simuler une conscience par ordinateur ne peut pas, à mon avis, aboutir, »
      Il faudrait dejà savoir ce qu’est la conscience pour pouvoir en créer une, ce qui est impossible. La conscience est à l’origine du monde elle n’en est pas la résultante, elle existe indépendamment de toute matérialité. et à l’origine dans son état normal elle est vide de toute identification à la forme


  • Rmanal 2 septembre 2016 13:51

    Intéressant.
    Cependant je serai moins enthousiaste et plus ouvert. Aujourd’hui il y a des dizaines de théorie pour pallier les faiblesses conceptuelles de la MQ et son interprétation de Copenhague, que tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire qu’elle n’explique pas tout.
    Le problème de fond des modèles de la méca quantique est de pouvoir les tester. Alors que jusqu’alors le test réel précédait la théorie, avec la MQ c’est devenu l’inverse. Du coup chacun (sic !) peut y aller de son modèle mathématique. Et tant mieux d’ailleurs. Le second problème devient de les tester pour en faire le tri. Et c’est là que le bas blesse, car malgré les avancées impressionnantes, on reste limité par nos moyens qui en plus demandent de plus en plus d’argent, comme le LHC, pour des avancées somme toute assez minimes.
    Donc au vu de ces limitations je ne suis pas optimiste sur le fait que l’on arrive rapidement à créer un modèle théorique complet, qui soit testé dans la foulée.
    Et j’espère de tout cœur me tromper.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 14:32

      @Rmanal
      Stephen Hawking lui-même estime qu’il est fondamentalement impossible d’avoir un modèle complet, alors... 


    • Rmanal 2 septembre 2016 14:52

      @Vincent Verschoore
      Stephen Hawking lui-même s’est trompé à de nombreuses reprises smiley
      Mais effectivement aujourd’hui, même si un scientifique pondait un modèle complet, étant donné qu’il serait non testable on ne pourrait même pas le savoir.


  • Baron de Risitas meslier 2 septembre 2016 14:27

    Il est paradoxal que Erwin Schrodinger ne croyait pas aux particules et aux sauts quantiques .
    Einstein disait : « il suffit qu’une souris regarde la lune pour qu’elle existe ce n’est pas possible .


    E. Schrodinger  »Are there quantum jumps ? If we have to go on with these damned quantum jumps, then I’m sorry that I ever got involved"


    Einstein didn’t believe in quantum mechanics for a number of reasons ; he once asked, “Is it enough that a mouse observes that the moon exists


  • Taverne Taverne 2 septembre 2016 14:51

    Plus l’esprit humain navigue aux confins de ce qu’il peut connaître et plus la possibilité de concevoir s’amenuise. Les deux champs de connaissance de l’esprit sont : la vérité et le réel. La vérité est liée à l’être, le réel au monde. Si l’esprit s’en va aux antipodes de ces deux univers, il côtoie le Néant et il ne comprend plus. Eloigné de l’être et du monde matériel, donc de la vérité et de la réalité, l’esprit est en totale perdition.

    On ne peut pas « concevoir la matière » (voir titre de l’article de Dugué), puisque c’est une antinomie (la matière et l’esprit s’opposent radicalement) : on ne peut pas matérialiser la matière dans notre esprit. On ne peut pas non plus objectiver une théorie de l’esprit, faire qu’une fiction devienne réelle ! Mais l’esprit peut se représenter le réel et l’interpréter ou sentir les sensations et informations et signaux qui proviennent de son être.


  • Daniel Roux Daniel Roux 2 septembre 2016 16:57

    La science a un énorme avantage par rapport à la religion, c’est qu’elle permet d’expliquer des phénomènes qui, sans elle, serait incompréhensible.

    Une science a d’autant plus de valeur que ses explications et expériences de confirmation, sont vérifiables et reproductibles.

    Le sujet de l’auteur est la physique quantique, c’est à dire une physique des particules fondée en partie, sur des probabilités.

    Combien de personnes, sur Agoravox, maîtrisent ce sujet ? Si il y en a une, qu’elle se dénonce.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 17:44

      @Daniel Roux
      Richard Feynman, génie absolu et grand spécialiste de la MQ, disait que personne ne comprend la MQ... Personne ne maîtrise le sujet, et c’est cela qui le rend intéressant :)


    • JC_Lavau JC_Lavau 2 septembre 2016 19:27

      @Vincent Verschoore. Il avait pris les moyens qu’il faut pour ne rien comprendre.
      Il faut savoir ce que l’on veut !
      http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php/topic,1550.0.html


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 2 septembre 2016 20:58

      @JC_Lavau
      Pour avoir lu la bio de Feynman et vu qques documentaires sur lui, je pense que le post en réference est un peu trop simplificateur...


    • JC_Lavau JC_Lavau 2 septembre 2016 21:05

      @Vincent Verschoore. Feynman avait l’excuse d’avoir été élevé chez les corpuscularistes.
      A Cornell, il savait ce qu’il voulait : coucher avec le maximum de femmes de collègues. Dans ces conditions, pas question de prendre le risque d’être révolutionnaire, réprimé et marginalisé.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 septembre 2016 21:34

      @Daniel Roux

      Bon, je suis obligé de me dénoncer en effet. La suite dans l’édition si la providence m’accompagne et surtout si je n’explose pas en chemin


    • Daniel Roux Daniel Roux 3 septembre 2016 09:30

      @Bernard Dugué

      C’est courageux de votre part.

      Châpeau bas !


    • JC_Lavau JC_Lavau 4 septembre 2016 11:37

      @Daniel Roux. Nul besoin d’être statisticien pour s’apercevoir que le copenhaguisme hégémonique ne place pas du tout le hasard au bon endroit. Eux le placent à la fin de la propagation. Pas de bol : la totalité des expériences « which way ? », ou choix retardé contredisent ce postulat.


  • JC_Lavau JC_Lavau 2 septembre 2016 17:26

    Totale perte de temps que de raffiner sur le « collapse ». SR a déjà vanté ici que Roland Omnès persistait à perdre son temps là dessus.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 2 septembre 2016 21:32

      @JC_Lavau

      Que penses-tu du darwinisme quantique de Zureck et co. ?


    • JC_Lavau JC_Lavau 2 septembre 2016 21:34

      @JC_Lavau. « SR », sa manie de brosser à reluire les gloires reconnues, me fait gerber. Sylvain Rakotoarison.


    • JC_Lavau JC_Lavau 2 septembre 2016 21:59

      @Bernard Dugué.
      Le problème à résoudre est qu’on ne sait pas encore faire les mathématiques du bruit de fond broglien, et des poignées de main.

      Autant les mathématiques du transfert synchrone posaient peu de problèmes, car c’est unidimensionnel, et l’impédance itérative du vide en unidimensionnel, c’est fastoche, dès qu’on tient compte de la longueur d’onde et de Pierre de Fermat. C’est l’absorbeur qui résout la question de la directivité photonique posée par Einstein dès 1916.

      Se contenter de rebaptiser la « fonction d’onde » en « fonction d’impédance émetteur », et de la multiplier par la fonction d’impédance absorbeur, ça ne marche pas : Prisonniers du facteur 1/R², on conclut que la transaction est d’autant plus improbable qu’elle est lointaine. L’impédance itérative du vide a disparu du formalisme. C’est inacceptable.
      La probabilité baisse en fonction de l’augmentation de la concurrence entre émetteurs, et entre absorbeurs. Il n’est pas acceptable que l’impédance suive la même loi.
      Or l’optique des polariseurs et des interféromètres démontre bien qu’il est indispensable de faire intervenir une impédance dans la loi des transactions.

      Arbitrairement, il me suffirait de multiplier par R² pour obtenir une fonction d’impédance émetteur, resp. absorbeur. Je suis à la recherche d’une justification non arbitraire. Et le problème demeure entier pour la formalisation du bruit de fond broglien.


    • JC_Lavau JC_Lavau 6 septembre 2016 14:24

      @JC_Lavau. Que la fonction de concurrence soit en r² à l’échelle du labo, ou asymptotiquement en r², est passablement évident. Cela pour les ondes de type 2 : collectifs d’ondes individuelles, tels que faisceaux lumineux, ou neutroniques, neutroniques, ou de neutrinos.
      Ce qu’il en est à l’échelle astronomique est moins évident, car assez vite l’approximation « du vide puis un écran sphérique » devient discutable : des absorbeurs ont déjà été rencontrés, ce qui fait un terme cubique. Donc la fonction de concurrence tendrait à être d’un degré plus élevé, très légèrement plus élevé.
      Les solutions d’alembertiennes déjà connues au 19e siècle, des équations de Maxwell, dépendent de cette fonction de concurrence des absorbeurs.


    • JC_Lavau JC_Lavau 6 septembre 2016 19:09

      @JC_Lavau. Erratum : collectifs d’ondes individuelles, tels que faisceaux lumineux, ou électroniques, neutroniques, ou de neutrinos.


  • #gcopin Gcopin 3 septembre 2016 12:02

    Bonjour, article passionnant ! Néanmoins, il est écrit « Question importante, car l’entropie est ce qui donne la flèche du temps. » L’entropie est la seule théorie qui nous donne la flèche du temps en physique, ce qui entraîne un paradoxe concernant la possibilité de stopper le temps. Si l’on fait le parallèle avec la deuxième loi de la thermodynamique qui nous enseigne qu’on l’on va toujours vers plus de désordre, cette théorie n’exclue pas un état temporairement stable, ce qui revient à stopper le temps. De plus, lorsqu’on aura atteint un désordre total, nécessairement la flèche s’arrêtera et cela voudra dire que la flèche du temps donc le temps n’était qu’un phénomène passager. Finalement, il n’est pas plus simple de dire que le temps n’existe pas ? Naturellement ça n’invalide pas les phénomènes de temporalité.


    • Daniel Roux Daniel Roux 3 septembre 2016 15:34

      @Gcopin

      Tant que l’Univers ne sera pas à la température de 0°K, qu’une étoile brillera ou qu’un astéroïde bougera, le temps ne s’arrêtera pas.

      Une théorie, aussi futée soit-elle, ne peut aller à l’encontre de la réalité.


    • #gcopin Gcopin 3 septembre 2016 19:52

      @Daniel Roux

      Bonjour, « Une théorie, aussi futée soit-elle, ne peut aller à l’encontre de la réalité. » c’est justement par ce que je suis parfaitement d’accord avec cette phrase que j’ai posté cette question. Il n’existe aucune forme de réalité concernant le temps ! En physique théorie on peut supprimer v des équations, en plus le temps universel de Newton est un non-sens, la preuve en est avec la notion de simultanéité définie par la relativité restreinte. C’est une question fondamentale, la réponse n’est pas évident contrairement à notre intuition, seulement notre entendement peut nous donner une forme de réponse acceptable.


  • #gcopin Gcopin 3 septembre 2016 19:55

    Il faut lire t et non v


  • Doume65 4 septembre 2016 18:34

    « Si l’interprétation de Copenhague était fondamentalement vraie, rien ne pourrait jamais se passer et l’univers ne serait que virtuel, un champs de fonctions d’ondes. »

    Cette assertion, sans autre explication, me semble pour le moins audacieuse !
    J’aimerais bien comme explique pourquoi et comment la fonction d’onde interdit à l’Univers d’exister.


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