mardi 26 septembre 2006 - par L’équipe AgoraVox

Reportage de John-Paul Lepers : Mères de clandestins à Dakar

La pré-campagne présidentielle française s’est déplacée au Sénégal ces derniers jours. Ségolène Royal doit arriver ce soir à Dakar pour une visite de deux jours, avec pour thèmes les problèmes d’immigration et l’aide au développement. Présent sur place, je vous raconterai son voyage, dans son pays natal.
Nicolas Sarkozy lui a volé la vedette en avançant son voyage prévu début octobre. Il y a deux jours, il a signé, à l’arrache, un accord avec le gouvernement sénégalais. Sa célèbre « immigration choisie », s’est transformée en « immigration concertée ». L’accord prévoit un peu plus de visas pour les hommes d’affaires et les artistes, mais en échange, le gouvernement du président Wade accepte d’organiser le rapatriement des clandestins.
Avec les navires de la Guardia civile espagnole qui patrouillent au large de Dakar, les départs en pirogue, intensifs depuis un an, semblent se tarir un peu.

C’est le temps de la réflexion pour les Sénégalais dont le niveau de vie ne cesse de se dégrader. Les élections présidentielles sont prévues ici en février 2007, et le président Wade, qui s’était fait élire sur la promesse de donner des emplois aux jeunes, peut se faire quelques soucis.
La colère monte ici, où les jeunes se sentent trahis par leur gouvernement qui a longtemps, sinon favorisé, au moins largement fermé les yeux sur leurs départs risqués vers l’Europe. La porte était ouverte pour les mécontents... Aujourd’hui, certains ont même l’impression d’avoir été « vendus » moyennant finances aux polices des pays européens. La France a promis 2,5 millions d’euros, et l’Espagne a déjà donné 20 millions, pour un hypothétique plan de relance de l’agriculture (AREVA).

Je vous propose ce reportage, tourné ce matin, avec comme guide un patron pêcheur, lui aussi révolté par la « mal gouvernance » du gouvernement libéral au pouvoir. Ici, au Sénégal, la pêche est une des principales ressources d’exportation. Elle occupe 17% de la population active (600 000 personnes), mais repose sur l’artisanat et n’est pas organisée par les autorités. Nous partons à la rencontre des femmes de marins-pêcheurs, traditionnellement responsables de la transformation du poisson et de sa commercialisation.
Pour ces mères de famille, c’est aussi le temps de l’autocritique, car elle ont souvent encouragé et financé le départ en pirogue de leur fils, et beaucoup ne sont pas revenus...  


MERES DE CLANDESTINS DAKAR
Vidéo envoyée par latelelibre




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