Gonzague

Sur des coteaux flanqués de neiges éternelles
Etalant au soleil leur paresse insolente,
Gonzague Loumintope accepta le charnel
Et s’affubla d’atours aux formes avenantes
 
Des bergers et trois rois, une ânesse et un bœuf
Entouraient le garçon qui venait de naquir
Dans l’étable enjouée où langé et heureux
Il reposait tel un fier et puissant émir
 
« Rabbouni » dit sa mère, génitrice au grand cœur
Qui avait approuvé le projet magistral,
« Comment faire pour saisir ce que tu auras l’heur
De dispenser aux foules dans les saisons cruciales ? »
 
« N’aie de crainte que celle, répondit le bambin,
De devoir tout le temps le fournir en alcool
Il en aura besoin au moment où l’entrain
Lui manquera pour seriner ses fariboles »
 
C’est ainsi que le jour eut la chance de voir
Celui dont l’on a dit qu’il ne mourira pas
Ni de près ni de loin, ni matin et ni soir
Ne le verront suspendu à aucune croix
 
Ses derniers cris viendront, d’après les textes Saints
Qu’un augure rédigea bien avant Jésus-Christ
D’une union de binouse et de vin florentin
« Eloï, Eloï, lama sabaq Chablis ! »