Guizmo

A celui qui me lit, ces mots te sont adressés. Ca a l’air bête comme ca, mais réfléchis-y. Ils sont d’une intensité telle, que je j’irais même jusqu’à la qualifier de féroce. Je suis épris d’un désir ardent d’exister. L’on ne peut changer la donne en ce monde sans être. Confondu parmi la masse, inconnu, nous n’avons aucune chance. C’est mon opinion. Je souhaite donc que la vie qui va t’être contée, la mienne, tu la lises, y penses, tout simplement parce que c’est la mienne, et parce que comme n’importe qui d’autre, je le mérite. Ne cherche pas à déceler une arrogance quelconque derrière ses propos. Dis-toi simplement que je suis ainsi. Et si tu n’as rien compris, ce n’est pas bien grave. J’y suis habitué.

Je suis encore jeune. Né le 12 Août 1990, 8 ans et 30 jours avant une évènement que je n’aurais pas suivi, ce que je regretterais peut-être toute ma vie. Dans les trois jours qui suivent, mes parents me nomment Awang Guillaume Marion. Pourquoi Awang, prénom Coréen, alors que mon père est Francais et ma mère, Brésilienne, je ne vous le dirais pas. Ma mère me met au monde dans un hôpital à Kinshasa, capitale de ce que l’on appelait encore le Zaïre. Les trois premières années de ma vie, je les passe dans ce pays dont j’ai aujourd’hui peu de souvenirs. Après trois ans, ma famille et moi, nous allons rejoindre mon père à Moscou, qui n’est plus capitale de l’URSS depuis 3 ans seulement. Quelle époque ca a dû être. Je n’y passe que deux ans, assez pour parler Russe qui un petit Russe. Aujourd’hui je ne le parle plus. C’est un sentiment étrange, comment ne plus savoir parler une langue que l’on maîtrisait parfaitement ? Mais ce n’est pas important.

Je retourne en Afrique, pour deux ans. Entretemps, 3 de mes 4 frères sont nés. Ils s’appellent Georges, Régis et Charles. Simon vient au monde en 1997, notre dernière année en Afrique. Je ne foulerais plus jamais le sol de ce continent. D’où la mysthique qu’il dégage chez moi. Je suis sensé l’aimer de tout mon être, et pourtant je n’y suis jamais arrivé. Pour la deuxième fois dans ma jusque-là très courte vie, j’entre en France. La froid qu’il y fait me fait pleurer sans m’arrêter, pendant plusieurs heures. Mais je m’y habitue. J’y apprends mes premiers gros mots, ce que "péter" veut dire, ainsi que le Français sans l’accent africain. 4 ans passent, mais je ne suis toujours qu’un gamin. Cette soirée de rêve passe sans que je m’en apercoive, la grâce qui était sensée toucher la nation entière, ce que chaque Francais aurait dû ressentir sans autre pensée, je ne l’ai pas connu. Je le regrette, mais c’est ainsi. L’innocence de l’enfance n’a pas que du bon.

Puis je découvre la Chine. 2 ans après l’avoir quitée, je n’ai toujours pas fini de la découvrir. J’y passe 5 ans, les cinq années de ma vie qui comptent le plus pour moi jusqu’à maintenant. Vous ne pouvez comprendre ce qu’est la Chine, peu importe combien vous êtes intelligent, et cultivé, sans y avoir vécu. La visiter ne sert à rien, tout comme visiter la France ne veut pas dire la connaître. Mais jamais je n’aurais la prétentieux de dire "je connais la Chine". Je la connais juste un peu mieux que vous. Je l’aime, ce pays. Peu importe ce que l’on dit dessus. Comment aimer une telle nation ? Je vous le répète, vous ne pouvez le comprendre. Moi non plus d’ailleurs, je ne le comprends pas trop. J’y connais les débuts de mon adolescence, les "meilleures années de notre vie" ? Non. Ce n’est pas vrai, ca ne devrait pas l’être. Ce n’est que le début. Et quel début ! Soyons heureux de vivre jusque-là, de savoir ce que c’est que de s’épanour petit à petit, de se forger, s’identifier, se définir. Même si, au fond, ces années comptent un peu pour du beurre. J’y passe également mon collège, et un peu de mon lycée, je m’y fais de nombreux amis, que je n’oublierais pas. Je suis également confronté à mes premiers gros problèmes. Avec la famille, avec le monde en général.

Puis je reviens en France. J’y suis actuellement. Je viens d’obtenir mon Bac, mention Très Bien. J’ai envie de le dire, parce que j’en suis fier. Je m’en fiche de ce que vous pensez du Bac. Vous êtes peut-être devenus trop vieux pour comprendre l’émoi que suscite l’obtention du premier grand diplôme. Ne gâchez pas la fête. Et là, je vis.

Si je devais me caractériser, et Dieu (je me demande parfois si ce mot n’est pas tabou) sait que c’est subjectif, je dirais que je suis quelqu’un cherchant à être un esprit libre. Désespérément. Et pourtant je fais partie d’un ensemble, d’une société, j’applique des normes, d’autres non, parce que je les considère comme néfastes. Je suis fier, plutôt rigolo puisqu’apparement j’arrive à faire rire mes amis. Je me considère comme romantique,  s’il-vous-plait ne riez pas. Je suis très, très impulsif. Spontané. Mais brouillon. Je me cherche toujours, mais c’est normal, je suis bien jeune. J’espère me trouver un jour. Et je désire être reconnu. Je veux que l’on parle de moi. Je veux marquer l’Histoire de mon sceau.

Certains, sûrement beaucoup, probablement la plupart, peut-être tous parmi vous, vous dites, si vous êtes arrivés jusqu’ici, que je suis bête, ou ignorant, ou idéaliste, ou naïf, ou mignon mais un peu imbécile, ou bien d’autres choses encore. Vous vous dites mais qui c’est lui pour s’imposer comme ca, se vanter, raconter sa vie, se croire important. Que croit-il faire ? Laissons-le. Ce n’est pas bien grave.
Non. Nous sommes tous comme une incarnation de l’univers entier, nous sommes tous la personne la plus importante du monde. Chacun devrait se respecter soi-même au plus haut point, mais également respecter les autres au plus haut point. Moi je me considère come unique, avec tout ce qui suit. J’ai mes défauts, bien évidemment. Je suis souvent jaloux, orgueilleux, parfois immature, égocentrique, j’ai du mal à trouver de la volonté, je suis trop sensible, je suis trouillard, il y a des gens que je ne peux supporter, je suis parfois pervers, voire même obsédé. Et bien d’autres choses encore. Je ne suis sûrement pas parfait. Mais je cherche à l’être.

Vous vous en foutez sûrement de tout ca. D’ailleurs vous devez penser que je dois me faire soigner. Peut-être que dans 5 ans je ne serais plus du tout comme ca. Je peux vous comprendre. Ce n’est pas bien grave. On ne dirait pas comme ca, mais je suis quelqu’un de sympathique, avec qui on aime bien passer son temps. Enfin bref. Je cherche tout simplement à vous toucher, et si je n’y suis pas arrivé, eh bien j’ai échoué. Tant pis.