Commentaire de Paradisial
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Paradisial Paradisial 18 juillet 2007 14:50

Chère Claude,

Vous aurez pu vous vous épargner de produire des jugements dont je n’ai nullement besoin, et des conseils dont je suis loin de violer les directives.

Comme dans l’annecdote du coiffeur contée en haut, vous croyez que dès qu’une discussion est entamée avec un musulman celui-ci s’élancera dans des psalmodie du Coran, tel verset disant ceci, tel verset disant cela. Je suis très très très loin d’agir de la sorte. Rares sont les fois où je cite le Coran ou y renvoie.

Je ne sais pas si votre jugement est dû au fait que vous auriez été habitués à ergoter avec des musulmans (qui ne seraient musulmans que par le prénom, sic) qui goberaient vos tantras sans pouvoir vous rendre quelque chose en retour, ne sachant rien eux-mêmes des religions, à commencer en premier par l’Islam (oh les pauvres) et en passant par le Christianisme et le Judaïsme et en finissant ailleurs....

Je ne suis pas théologien, ni par formations, ni par penchants.

Je ne suis pas non plus intéréssé que par la théologie, ni que par les théologies.

Je ne fais que réagir à des hantises se révélant dans les discours de l’Autre, qui aboutisse souvent, sinon irremédiablement, à sombrer, consciemment ou inonsciemment, dans des polémiques et des délires finissant par pointer à l’index l’Islam comme source de pas mal de maux.

Ces sensibilités exacerbées par de fausses analyses, beaucoup d’incompréhensions et tout un lot d’amalgames ne m’exaspèrent pas, par contre, elles ne me laissent pas indifférent.

Je pourrais bel et bien réagir à d’autres sensibilités ayant trait à d’autres inquiétudes et incompréhensions, mais non, je préfère apporter mon grain de sel dans un registre où vous vous êtes habitués à la surdité collective très autosatisfaite, doucement fermantant dans le club de la pensée unique, qui vous fait croire comprendre très bien l’Islam, mieux que les autres, qui ont certainement tort, sous prétexte que la lumière ne toucherait que l’émisphère nord ; heureusement, la terre tourne, non seulement autour d’elle même ; ce sont les quatres saisons qui assurent la perpétuation cyclique de la vie. Rien n’est immuable.

Si je renvois de temps en temps à des références alternatives auxquelles vous êtes peu habitués, ne vous vous en étonnez pas, c’est prémédité : les quatres saisons.

Je sais apprécier les sagesses chinoises, et celles des quatres coins du monde. Celles orientales sont les unes des plus délectables, offrant souvent plein d’analogie à celui qui sache réfléchir. La remise en cause de soi, la tentative de réponse à des questions existentielles, la spiritualité, la philosophie mystique, ont souvent alimenté et marqué de tels courants de sagesses. La spiritualité islamique ne ressort pas d’un tel cadre de sagesse et de philosophies.

Si vous n’avez pas lu Al Ghazâli je vous le recommande vivement.

La religion est une harmonie.

La religion a pour finalité de mettre l’homme en bonne résonance avec son créateur, mais aussi en bonne résonance avec les autres hommes (car la première résonnance ne saurait être acceptée sans la seconde, et la seconde ne saurait être bien appréciée sans la première).

Dès que l’on entrerait dans une mauvaise résonnance on n’est plus dans le cadre d’une telle définition, donc en dehors de la religion.

La religion n’est pas étouffante pour qui sache la considérer avec largesse du coeur et de l’esprit, ni n’empêche le dialogue chez quiconque ayant la même largesse du coeur et de l’esprit.

« L’homme sensé est celui qui se juge lui-même et œuvre pour la vie future. Tandis que l’homme faible d’esprit est celui qui se laisse conduire par ses passions souhaitant que Dieu lui accorde tout ce qu’il désire ».

Si vous êtes curieuse, ni absolument pas du tout littéraliste, voilà un texte philosophique à méditer en toute profondeur : résonnances (désolé pour les littéralistes ceux qui auraient par le passé visité le même texte sans rien y discerner).


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