Commentaire de
sur Face à la violence scolaire, de la compassion à la justice
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Un dérapage ne doit pas nous conduire à une attitude puérilement sécuritaire de rejet de l’Autre et de ses valeurs. Nous devons considérer l’Homme en tant qu’Homme, plutôt que de nous interroger sur la signification particuliére de l’un de ses actes, comme ce à quoi le réduit l’économie libéral, par exemple. Mais n’est-ce pas plutôt la société qui devrait s’interroger sur la place de normes culturelles différentes qu’elle écrase de sa prétendu supériorité ? Ces pratiques qui nous paraissent barbares et cruelles (alors pourtant qu’en matiére de barbarie l’occidental à atteint des sommets) traduisent une appartenance au groupe qui offre, en retour, une solidarité dont nous avons perdu le secret et dont nous gardons la nostalgie. Si un jeune veut manifester sa culture, de quel Droit le lui defendrions-nous ? Toutes les cultures sont égales, et dés lors tout les comportenements aussi. Refuser un rite, c’est rejeter la société dans ce qu’elle a de plus profond, de plus évident. Une société multiculturelle digne de ce noms ne peut prétendre se faire justice en ignorant certaine de ses composantes culturelles. La réforme de l’Education Nationale est une problématique constante des pays modernes. Il s’agit de garantir l’égalité des chances à chaque élèves, l’accès égalitaire pour tous au Diplôme, tout en combattant l’élitisme et l’esprit de compétition. Mais cette recherche d’égalité ne peut avoir lieu si l’on piétine la culture du jeune pour lui en imposer une autre. Cette dernière est évidement le modèle de la classe dominante, celui de la bourgeoisie blanche, donc un modèle culturel bourgeois et blanc. On ne voit pas ce qui pourrait le légitimer. La culture populaire, l’apport magnifique de l’immigration déplace des frontières que l’on pensait infrangibles. Cette remise en cause dû a la diversité culturelle nouvelle de ce pays conduit inévitablement au métissage culturel. L’enseignant bourgeois ne doit plus chercher à imposer sa culture blanche, et à coloniser les esprits. Il faut tout au contraire qu’il change sa façon de voir les choses, ce qui exige de sa part un effort d’ouverture à l’Autre et à sa complexité. C’est à la pédagogie et à l’enseignant à s’adapter à l’élève et pas l’inverse. Il est évident qu’il faut être particuliérement hypocrite pour prétendre faire passer le même diplôme à un natif de langue française et de langue extra-française. C’est à coup sur perpétuer et assurer une position de domination de l’immigrés par l’humiliation. D’ailleur il y a plein de Mexicains aux USA qui ne parlent pas un mot d’américains sans que cela pose le moindre probléme : sommes nous plus facistes que les americains ? Ca serait surprenant, malgrés tout ce que nous avons fait aux immigrés. Les programmes ne doivent être définis qu’en tenant compte de la richesse culturelle inhérente au jeune, du fait de ses origines et de ses expériences diverses. Le jeune sait d’instinct quel est son rythme et l’enseignant ne doit qu’accompagner son voyage personnel de découverte de la vie. C’est au jeune qu’il faut permettre d’exprimer sa culture d’origine, et à l’enseignant de valoriser cette culture, et aussi de faire un effort pour se métisser. L’enseignant en effet doit désapprendre sa culture bourgeoise et blanche qui alliéne sa liberté et est contraire aux exigences du présent avant que de pouvoir s’élancer vers de nouveaux horizons. L’école ne doit pas avoir pour fonction de transmettre des savoirs bourgeois occidentaux, ou être asservi au besoin de l’économie, mais d’être un lieu de vie et de rencontres, de multiculturalisme. En conséquence les programmes devraient inclure de nombreuses discipline issues du brassage culturel et ethnique favorisé par le mouvement imigrationiste. Pensons à des sujets de réflexions à soumettre à l’élève, tel que le commerce triangulaire, l’histoire de la torture en Algérie, le génocide indien par les américains, le racisme dans la société française, la littérature orale noire, la lutte des classes, la discrimination, les massacres pendant la colonisation, la xénophobie, le facisme, le nazisme, le capitalisme, le caractère fasciste de la consommation occidentale, l’échange inégale et l’exploitation du tiers monde, stratification sociale et inégalités, conflits et mobilisation sociale, intégration et solidarité, intégration européenne et politiques sociales, les effets contrastés que l’internationalisation des échanges peut avoir sur les inégalités et avantages sociaux, nécessité de l’action publique pour maintenir et accroître la cohésion sociale, la permanence de la précarité de l’emploi, le maintien voire l’augmentation des inégalités, etc..
Cette formation citoyenne à l’esprit critique ne peut qu’armer notre pays de citoyens responsables, favoriser le métissage, et relancer l’ascenseur social par la reconnaissance de la valeur de la Culture de l’Autre. Ne l’oublions pas : ils sont ici chez eux.