lundi 4 septembre 2006 - par Paul Villach

Face à la violence scolaire, de la compassion à la justice

La publication par l’hebdomadaire Le Point (n° du 31 août 2006) d’un classement des établissements scolaires en fonction du nombre d’ actes de violence recensés en leur sein suscite, on le comprend, un peu de nervosité dans les milieux de l’Éducation nationale, pour diverses raisons, comme si ce pan de voile soulevé découvrait quelques parties honteuses. Ce n’est pas faux.

1- La loi du silence.

C’est, en effet, la première fois qu’il est fait état dans la presse d’un recensement partiel des agressions qui font l’ordinaire des établissements depuis des années. Le sujet était à ce point tabou, apprend-on, qu’il a fallu aux journalistes du Point affronter le ministère de l’Éducation nationale devant le Tribunal administratif pour qu’il finisse par lâcher les documents qu’il gardait secrets par devers lui ou qu’il diffusait partialement au gré de ses intérêts.

2- Une « psycho-pédagogisation outrancière ».

Il faut avoir à l’esprit que les années 1980 et 1990 avaient « psycho-pédagogisé » à outrance les actes violents : le concept d’ « élève en difficulté » - a priori bien choisi pour celui qui peine à assimiler le savoir diffusé malgré ses efforts et en raison d’une origine culturelle déficiente - a été, par exemple, étendu à tort à l’élève coutumier des transgressions, depuis le refus d’obtempérer jusqu’à l’agression physique ouverte, en passant par les injures et les menaces qui empoisonnent la vie de tous dans un établissement scolaire. Une agression, c’est bien connu, est un appel au secours !

3- Le conseil de discipline devenu tabou.

On en était logiquement venu à rejeter les procédures graduées applicables en la matière, celle des diverses sanctions et celle, pour finir, du conseil de discipline.
- Celui-ci était littéralement tombé en désuétude et remplacé par des réunions baptisées cliniquement « conseils de remédiation » ou anonymement « commissions de vie scolaire ». Ces instances examinaient, la larme à l’œil bienveillant, sans prendre de sanction, les exactions du « petit fautif » en lui trouvant souvent bien des excuses. Car il existait entre professeurs et administration une véritable surenchère dans la compassion dévoyée. Un conseil de discipline était, en effet, l’aveu de l’échec de l’équipe éducative, qui n’avait pu transformer le loup dans la bergerie en agneau de lait bêlant. C’était parfois amusant de voir comment le prof le plus « bordellisé » par « l’élève en difficulté », dont on examinait le cas dans ce genre de réunion, s’évertuait à se montrer le plus compréhensif devant ses collègues et son chef. C’était, il est vrai, le seul moyen qui restait à ce pauvre professeur humilié pour hisser au-dessus de tous le visage irénique du meilleur pédagogue de l’établissement.
- D’autre part, un conseil de discipline avait l’inconvénient d’attirer obligatoirement l’attention de l’extérieur sur une vie interne de l’établissement qui passait pour agitée, alors que le maître mot est : « Surtout pas de vague ! ». Le rectorat en était forcément averti. Le chef d’établissement craignait de passer pour un incapable et de voir surtout sa notation administrative en souffrir. La réputation de l’établissement pouvait elle-même en pâtir auprès des parents. Mieux valait donc étouffer, minimiser, falsifier la réalité, fermer les yeux.

4- La violence comme mode éventuel d’administration. Mais cette violence quasi quotidienne était parfois la bienvenue dans la stratégie de certains chefs d’établissement sans principe pour contrer des professeurs jugés ennemis parce qu’ils ne pouvaient se satisfaire de cette destruction lente mais sûre du service public d’éducation. À la façon de la police qui sait qu’elle n’éradiquera pas la délinquance et qu’il vaut mieux s’en servir pour régner, ces chefs d’établissement utilisaient ces « petites frappes » comme indicateurs et provocateurs qui avaient leurs entrées dans leur bureau. Leurs transgressions (absentéisme non justifié et revendiqué - refus répétés et affichés de respecter les règles de la classe - injures - menaces) n’étaient pas sanctionnées. Il fallait au professeur beaucoup de courage : car s’en prendre au voyou revenait à devoir affronter aussi son protecteur, un chef d’établissement qui jouait de tous les registres : « Vous n’avez pas le droit de refuser cet élève en cours ! » était la formule rituelle. Il fallait être costaud pour répliquer : « En matière des Droits de la personne, j’ai tous les droits ! » Ce pouvait être une guérilla quotidienne.
- Le comble est que le professeur ne pouvait même pas compter sur ses collègues qui y trouvaient l’occasion - il y en a si peu dans le métier - de se valoriser et de montrer leur expertise supérieure en sussurant avec une onction cardinalice : « Moi, je n’ai pas de problèmes avec cet élève ! », même s’il était notoire que leur cours fût perturbé par « l’élève en difficulté ».

5- L’appel à la responsabilité d’un chef d’établissement.

Certains chefs d’établissement honnêtes, toutefois, n’étaient pas dupes de ce jeu de dupes. L’un d’eux, par exemple, en mai 2006, a cassé le morceau dans une note de service à ses « collègues ». En ayant sans doute assez d’entendre les profs gémir sans jamais faire de rapport sur les transgressions dont ils se plaignaient, il a rappelé que trois conseils de discipline venaient d’exclure trois élèves pour des faits graves, agressions en tout genre ou absentéisme, et qu’il était prêt à recommencer pour garantir la sérénité du travail de tous. Il invitait donc au respect des règles, qui en était la condition, et appelait chacun à prendre ses responsabilités à la place qu’il occupait, comme il assurait qu’il prenait celles qui lui incombait. Mais, à bien y regarder, c’était ni plus ni moins à une vraie conversion que ce chef d’établissement appelait les professeurs, puisqu’ils étaient invités à passer de la compassion dévoyée... à la justice. Chamfort disait déjà au XVIIIe siècle : « Il faut être juste avant d’être généreux, comme on a des chemises avant d’avoir des dentelles. »

6- Une longue marche ?

Cette conversion est-elle possible ? Le tableau publié par Le Point montre qu’elle est entamée mais que beaucoup y répugnent. Un habitant de Vergèze (dans le Gard) peut être surpris de découvrir que le collège de son petit village rural, où sourdent les bulles de la source Périer, trône sur le podium des trois établissements les plus violents de France. On se doute bien, à ce compte, que tous les chefs d’établissement ne jouent pas le jeu dans le renseignement du logiciel ministériel Signa.
- Il y a bien sûr ceux qui préfèrent nier ou minimiser les agressions pour n’avoir pas à prendre de décision. C’est une règle atavique de l’administration.
- Chaque chef d’établissement a, d’autre part, le souci de la réputation de son établissement et donc de la sienne, puisque la seconde dépend de la première.
- Mais d’autres chefs d’établissement ne sont pas forcément malhonnêtes : quand l’ordinaire est fait d’injures ou d’agressions physiques dites mineures, on conçoit qu’on finit par n’y être plus sensible : « Même pas mal ! », sourit celui sur qui pleuvent les coups et qui y est habitué. L’âme, comme la main faite au manche qu’elle manie, devient calleuse. Il faut une tentative de meurtre, comme à Étampes, pour s’émouvoir. Et encore ! L’enquête ministérielle a exonéré l’administration de toute faute caractérisée.
- Il est difficile, enfin, de passer de « la psycho-pédagogisation à outrance » à une politique de respect des droits de la personne qui implique la sanction de leurs violations. Le ministre avait promis, après Étampes en janvier 2006, une circulaire pour dicter la conduite à tenir face aux agressions, alors qu’il lui suffisait de s’engager lui-même avec son administration à respecter l’article 11 de la loi n° 83634 du 13 juillet 1983. Cette loi ancienne lui crée, en effet, un devoir impératif de protection du fonctionnaire attaqué dans l’exercice de ses fonctions, mais il est le premier avec ses recteurs à la violer avec constance et à refuser la protection statutaire au professeur agressé.

On voit que les « petites frappes » ont encore de beaux jours devant elles. Car c’est bien d’une conversion qu’il s’agit, pour que les règles, dans un établissement scolaire, seulement les règles républicaines admises par tous, remplissent leur fonction de pacification des relations sociales. La compassion, elle, varie au gré des pulsions et des stratégies de chacun quand le Droit s’impose au contraire à tous. Et qu’on ne vienne pas, à cette occasion, parler d’utopie parce qu’au sommet de l’État l’exemple n’est pas donné ! Qu’on convienne plutôt qu’il en est ainsi parce que ces élus sont à l’image de la majorité qui les a choisis ? Paul VILLACH



36 réactions


  • Darkfox (---.---.141.125) 4 septembre 2006 11:08

    Très bon article qui ma foi est bien triste tellement il est criant de vérité. Vous oubliez les professeurs de la honte, ceux que l’ on transmet d’une académie à une autre pour étouffer les bavures qu’il a fait. Dire que cet appareil est le 1 er avec lequel les enfants sont en contact avec une institution française ça fait peur. D’ailleur une grève est déjà annoncée...


    • Zermikus (---.---.69.78) 5 septembre 2006 09:05

      Oui, c’est vrai que la grève, ils savent faire... Ce sont même des spécialistes, au besoin, ils envoient les gamins, comme ça, ils ne peuvent pas faire cours ... les pauvres...

      Une suggestion à l"EN :

      Récompenser les chefs d’établissements au mérite. Il suffit de leur accorder un coeff d’efficacité (avec rémunération liée...), directement proportionnel au nombre d’élèves virés de leurs établissements !

      En effet, un sujet perturbateur viré, c’est la possibilité pour ceux qui restent de mieux travailler et d’obtenir de vrais diplômes, pas des bacs à cent sous qui ne servent qu’à gonfler des universités.

      Merci à l’auteur qui a eu au moins le mérite de dire ce que tout le monde savait, ce qui est assez courageux au pays de la langue de bois....


  • albert (---.---.63.1) 4 septembre 2006 11:36

    Les t-shirts « violents », Un prof confisque le T-shirt Zheadbutt le jour de la rentrée

    La situation sociale actuelle n’est pas très rose. Divers facteurs entraînent, ipso facto, une certaine recrudescence du phénomène de la violence chez les adolescents. De plus, cette violence est omniprésente et véhiculée à travers multiples médias : vidéoclip, jeu vidéo, cinéma, Internet, littérature, musique, symbole, graffiti, etc., et depuis peu les t-shirts électro- luminescents ! Plaçons-nous deux secondes dans la peau du prof qui, en plus d’enseigner sa discipline ou de participer à l’éducation, se présente en classe devant 30 jeunes endormis avec des gueules démoralisantes, portant un superbe dessin couleur sur le thorax : tête de mort, zombies, casque nazi, symbole skins, sang dégoulinant, hachette sur le crâne, hameçons tirant la chair du visage, pentacle satanique, et depuis peu le coup de boule de Zidane à Materazzi flashant- http://www.zheadbutt.com . On comprend peut-être pourquoi dans plusieurs écoles, depuis la rentrée, un règlement interdisant le port de t-shirts véhiculant une forme de violence quelconque a été instauré. Cependant, en pratique, l’application d’un tel règlement n’est pas chose simple. En fait, la problématique se résume à savoir, qu’est-ce qui est ou n’est pas violent ? Bien entendu, aucun prof n’a déjà été agressé physiquement par un t-shirt —ils sont pas aussi cons qu’ils en ont l’air les profs.


  • persil (---.---.11.247) 4 septembre 2006 11:37

    Un gros tissus de conneries écrit par un type tout juste capable de répéter ce qu’il a lu dans un journal et un enorme dérapage des journalistes, incapable de faire la moindre statistique valable ( à force de ne prendre que des littéraires faut pas s’étonner ). Pour ceux qui ne le savent pas, les chiffres sur lesquels se basent le classement, ne diférencient pas le type de probléme survenu (qu’il s’agisse d’un jet de Gomme ou d’une agression cela comptera de la même façon) ni de la rigueur avec lesquels ces chiffres sont établis (ils sont tenus à jour par le CPE de l’etablissement qui y consigne ce qu’il juge nécessaire. Si par manque de chance, un établissement à un CPE plus tatillon qu’ailleurs, ils sera donc mal noté...). Tout ça pour dire que l’article du point est encore un de ses torchons sans doute instrumentalisé par le Gouvernement (comme ça tombe bien de l’insécurité juste avant les elections).... Par pitié cher Monsieur, continuer à lire le Point, ne venez plus pourrir Agoravox avec l’esprit de la presse quotidienne totatement incompétente et devote du pouvoir.


    • lss (---.---.153.151) 4 septembre 2006 12:04

      Voir un tel commentaire n’est pas sans paraitre ironique lorsque l’on voit que l’auteur de l’article a été enseignant...


    • (---.---.74.32) 4 septembre 2006 15:44

      oh le jolie commentaire pleins de mensonges : connaissez-vous toutes les rubriques du logiciel ? apparemment non puisque justement on y fait la différence entre un jet avec arme et « chahut » —je pense que les proviseurs ne considèrent pas les gommes comme des armes !!—

      il y a en tout 26 rubriques différentes alors arretez de répéter bêtement des infos transmises par certains groupuscules activistes


    • ocean (---.---.23.115) 5 septembre 2006 19:08

      très drôle, persil, tu es en train de nous dire que les directeurs d’établissements vont enregistrer les jets de gomme ? !!! à quelle fin, s’il te plaît ? pour accumuler les mauvais points sur leur établissement ?

      le bon sens c’est quand même de dire qu’au contraire ils vont minimiser, tu crois pas ? Evidemment ces statistiques sont en dessous de la réalité. A qui tu veux faire croire le contraire ?


  • Daniel Milan (---.---.168.139) 4 septembre 2006 11:42

    Si tu nous parlais plutôt un peu des violences d’Etat faites aux citoyens dans leur quotidien ? Celles des flics, des magistrats, des politiques, des « services publics » !


    • miaou (---.---.163.116) 4 septembre 2006 12:00

      La solution ? Emigrer vers un véritable pays démocratique, où toutes ces violences sont bannies : l’Arabie Saoudite, par exemple.


  • chantecler (---.---.4.250) 4 septembre 2006 11:50

    Le problème pour les enseignants,c’est l’utilisation des informations que l’EN et différentes structures leur demandent de fournir :à quelles fins,et comment seront utilisées les statistiques qui en découlent et la fiabilité de celles-ci ? Pour les râleurs,et les insatisfaits chroniques de l’Education Nationale,je leur rappelle qu’ils seront les bienvenus,comme profs sur le terrain,pour faire valoir leurs compétences et leur savoir faire.


  • Jesrad (---.---.20.126) 4 septembre 2006 12:00

    Excellent article, qui dénonce les dérèglements et dérives sectaires ou paternalistes du système éducatif.

    il a fallu aux journalistes du Point affronter le ministère de l’Éducation nationale devant le Tribunal administratif pour qu’il finisse par lâcher les documents qu’il gardait secrets

    Qu’une organisation appartenant au peuple refuse de lui dévoiler ses propres informations est une violation de nos droits à tous, il est incroyable qu’il ait fallu un juge pour rappeler cette évidence.

    le concept d’ « élève en difficulté » - a priori bien choisi pour celui qui peine à assimiler le savoir diffusé malgré ses efforts et en raison d’une origine culturelle déficiente - a été, par exemple, étendu à tort à l’élève coutumier des transgressions, depuis le refus d’obtempérer jusqu’à l’agression physique ouverte

    Cela, associé à la « psycho-pédagogisation à outrance », montre que le système éducatif français conçoit de plus en plus sa mission comme une thérapie et non comme un service rendu aux générations futures. Je crains que bientôt, il ne soit question de « traitements » pour les « élèves en difficulté », traitements administrés contre la volonté de l’élève et ses parents « pour son propre bien », et dont le contenu sera entièrement déterminé par les caciques de l’administration centrale.


  • Josep Garp (---.---.99.11) 4 septembre 2006 12:09

    «  »«  »«  »«  »«  »" Celui-ci était littéralement tombé en désuétude et remplacé par des réunions baptisées cliniquement « conseils de remédiation » ou anonymement « commissions de vie scolaire » «  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »

    Un système de soporisation des noms qui me fait penser au monde décrit dans 1984 de Georges Orwell bien qu’il en soit éloigné (heureusement). Le ministère de la guerre (ou justice ?) est appelé le ministère de l’amour, et ainsi de suite. En revanche, je n’aimerai pas que fiction devienne réalité, et jouer sur la transparence de l’administration et de ses noms pourraient un jour conduire à l’abus où seule une minorité formatée aurait contrôle d’une non négligeable part de pouvoir (et dangereuse : l’éducation !). Ce qui en vient à la problématique que vous posez en fin de texte et qui me semble tout à fait en contexte et révélante de notre société.

    «  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  » Et qu’on ne vienne pas, à cette occasion, parler d’utopie parce qu’au sommet de l’État l’exemple n’est pas donné ! Qu’on convienne plutôt qu’il en est ainsi parce que ces élus sont à l’image de la majorité qui les a choisis ? «  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »«  »

    Ce commentaire m’a fait rire en premier lieu « il a osé ! ». Ce qui est intéressant c’est que sur cet article, une majorité des gens vont vous soutenir, Il suffit d’attendre mais je suis convaincu du résultat. Mais cette majorité de gens, ou du moins une majeure partie, n’est elle pas celle que vous désignez ? Maintenant je vais vous poser ces questions : cette majorité avait elle vraiment le choix ? cette majorité a t-elle vraiment pu s’exprimer sur ce point particulier qu’est l’éducation ? Je ne cherche pas à dédramatiser et à les déresponsabilisés. Je suis partisan du « on n’ait jamais mieux servit que par soi même ». Dans cette démocratie, ils auraient donc pu faire en sorte de ne pas être en défaut.

    En revanche, j’en arrive à cette deuxième question : notre système n’est il pas trop lourd, trop imposant. Lors d’élections légistalives, on est contraint de voter pour un parti, entre deux partis (vu que parmi trois, deux ont presque forcément même tendance, et s’arrange pour n’avoir qu’un représentant), non plus pour un parti parmi l’épanel officiellement représenté. Un représentation à la proportionnelle de l’assemblée nationale ne serait elle pas la bienvenue. Au moins si je vote pour X, et X ne faisant pas parti des gros partis, j’aurai une chance de voir X voter pour moi.

    Il en est de même pour le gouvernement, qui est régit par la règle de la majorité à l’assemblée, donc dans notre système, soit gris, soit gris clair (le clivage PS UMP est on ne peut atténué. C’est prouvé, c’est une gausséenne). Si l’on garde un même système, mais en incluant la proportionnelle pour l’assemblée, le gouvernement sera aussi multicolore. Alors certes j’en conviens, il sera plus dur de faire passer des réformes et des lois, mais peut importe. L’important est de prendre la décision que le peuple veut réellement. Cette solution est loin d’être miracle, est une démocratie est loin d’être parfaite, elle est juste mieux que ce que l’on connait d’autres.

    Cet argument est tiré de mon expérience suisse, beaucoup moins adoratrice du pouvoir qu’est la France, qui je pense, aime la monarchie par tradition tout en la détestant par volonté de rupture (une lueure de génie). Nous pouvons critiquer la Suisse autant que l’on voudra, et on peut être totalement contre la majorité de ses lois... en tant qu’étranger (et encore, j’ai le droit de vote dans ma commune). En effet, toutes les lois tendancieuses sont passées par référendum, appelées votation, toutes les trimestres.

    J’en conclus donc que si une chose est à copier du modèle Suisse, c’est son système citoyen. Il les responsabilise, les fait éviter les grèves (puisqu’ils peuvent s’exprimer). Et le comble, c’est que ça dure ! et depuis longtemps ! La démocratie veut que le peuple choisisse. Il leur en donne la responsabilité. Je ne suis pas convaincu d’avoir le choix en France... malheureusement.


  • (---.---.79.11) 4 septembre 2006 13:03

    Une apologie délirante de l’Ordre Bourgeois fondé sur un mépris des soufrances de ceux qui souffres des inégalité dans notre Société. On voit que la Lepénisation des esprits dénoncé par les meilleurs esprits de Gauche n’est pas qu’une chimére. pourquoi ne pas comprendre qu’on ne peut pas vouloir coloniser l’esprit d’un jeune avec un savoir Bourgeois d’hommes Blancs, et qu’il faut avant tout redonner une vrai dignité à la culture d’origine du jeune ? Si l’on vous forcé à apprendre, je ne sais pas moi, le Malien, vous seriez content vous ? Vous ne résisteriez pas ? On cherche à anéantir l’identité des jeunes, ils se révolte contre cette tentative, ils ont bien raison : toutes les cultures et tout les savoir sont égaux et d’égales dignité.


    • Darfox (---.---.141.125) 4 septembre 2006 14:06

      intéressant développez le terme « identité des jeunes » parce que là ??? Pour ma part j ai adoré quand on nous parle de respect de l autre... le simple fait de dire bonjour est pour certain l’équivalant d’une provocation...


    • (---.---.161.181) 4 septembre 2006 14:58

      Q’y aurait-il de choquant à devoir apprendre le malien dès lors qu’on demeure et vit au mali ? Par analogie bien entendu ... Ainsi donc on ne devrait pas « imposer » aux enfants d’origine malienne ou autre l’apprentissage du français : quel meilleur moyen de les enfermer dans une culture qui pour être celle de leurs parents n’est pas pour autant celle du pays dans lequel ils vivent et qui est désormais le leur, quel meilleur moyen de les priver des instruments pour participer à la vie de ce pays ?


    • lss (---.---.153.151) 4 septembre 2006 15:30

      IP:xxx.x49.79.11

      Je rejoins les commentaires précédents. Il n’y a rien de choquant à apprendre la langue du pays où l’on se trouve. Avoir la possibilité, non, la capacité, à comprendre et se faire comprendre est indissociable de la liberté... Vous sentiriez vous libre dans un pays étranger, sans l’anglais, sans en connaître la langue, vous obligeant ainsi à avoir l’aide d’un traducteur ou d’un « local » ? Toutes les personnes qui décident de rester dans un pays étrangers finissent par en apprendre la langue pour être autonome. Cela n’a rien d’un dictature bourgeoise...


    • Jesrad (---.---.20.126) 4 septembre 2006 17:01

      ceux qui souffres des inégalité dans notre Société.

      Souffrance ? J’y vois plutôt l’envie et la jalousie. Le bonheur n’est pas une compétition.


    • (---.---.226.178) 4 septembre 2006 18:47

      Voila, rejetons la culture d’origine de ces jeunes, car elles est inférieures, colonisons leur esprit de sauvage avec du franco-français travail famille patrie, tout un programme ! On savait déja que la culture française était la matrice de tout les facisme, on voit que malgrés l’effort de Métissage entrepris depuis quelques années, les réflexes ont la vie dure. Et pourquoi ce ne serait pas vous qui apprendriez le Malien, plutôt qu’eux ? Qu’est-ce qui vous donne le droit d’imposer ainsi votre culture ? Tous les citoyens sont égaux, et ces jeunes sont aussi chez eux, dans leur langue Malienne, et sur leur terre : toutes les langues et les cultures doivent être reconnu par la République. Face à cette tentative de destruction de leur identité, celle de la langues de leur ancétres, ils se rebelles. Comme ils ont raison ! Vous aimeriez vous qu’on vous force à apprendre une langue qui n’est pas la votre et qui n’a même pas la même utilité que l’Anglais (qui au moins est la langue internationnale ) ?

      Evidement, vous devez aussi vomir une société multi-culturel, et hurler de notre belle société Multi-ethnique.


    • mathieu (---.---.188.187) 4 septembre 2006 22:06

      rien ne les empeche a ce qu’ils retournent dans leurs pays, et oui c’est comme sa, tu n’est pas de ce pays tu t’adapte un point c’est tout, ils font la meme chose chez eux, il n’y a pas besoin d’en parler 15 ans


    • lss (---.---.7.67) 4 septembre 2006 22:42

      IP:xxx.x49.226.178

      Vous êtes déjà allé à l’étranger ? Non mais sans blague. Juste une conseil comme ça, amicalement, lisez les trucs et astuces du guide du routard : il invite a apprendre la langue du pays où vous vous rendez non pas de manière académique, simplement pour être capable de se débrouiller.

      Bon sang vous considérez que parce que l’on conseil d’apprendre la langue du pays c’est une preuve de rascisme ? mais alors TOUTES les écoles et TOUS les pays du monde sont de fiefés rascistes. La suède avec ses cours -oh mon Dieu !- , en suédois, l’allemagne, sacrilège !, en Allemand et je peux pour ainsi dire presque citer tous les pays du monde !

      La langue OFFICIELLE d’un pays est TOUJOURs celle de l’enseignement, avec parfois des aménagements pour les dialectes locaux, plus les, quelques, langues étrangères MAJEURES nécessaires ; telles que l’Anglais mais JAMAIS comme langue principale sauf dans l’enseignement supérieur, particulièrement dans les écoles de commerce a vocation internationale, mais parce que ça leur sert professionnellement (et encore en général, tout ce qui peut avoir valeur juridique est aussi rédigé en français).

      Il ne s’agit pas de mépris d’une autre culture, mais de logique. On enseigne dans la langue officielle du pays dans un souci d’égalité afin que TOUS les citoyens SOIENT EGAUX ne serait-ce que pour comprendre la loi et ce qu’elle donne comme droits et devoirs !


  • Cochonouh (---.---.116.47) 4 septembre 2006 17:56

    Très bon article qui décrit parfaitement les dommages collatéraux du sacro-saint collège pour tous. Je met un 17/20. Pas plus, car je trouve le paragraphe 4 un peu anecdotique et caricatural.

    Une mention spéciale « taré de service » au commentaire de persil (11h37) ... "l’article du point est encore un de ses torchons sans doute instrumentalisé par le Gouvernement . 02/20.

    Pour la rentrée 2007, je propose la création d’une filière « chômeur » où dès le niveau sixième, on entassera les gugusses (deux ou trois par classe) qui pourrissent l’ ambiance studieuse de notre système éducatif.


  • docdory (---.---.180.38) 4 septembre 2006 18:09

    Réponse à IPXXX.X487911 (post du 4/9 à 13h03)

    Vous affirmez : « Il faut redonner une vraie dignité à la culture d’origine du jeune »

    Que je sache , la culture d’origine d’un jeune né en France est par définition la culture française !

    Qu’est-ce que vous proposez , que les enfants blancs fassent des sorties scolaires au musée du Louvre pendant que les enfants noirs iraient voir les masques africains au musée des arts premiers ? Que les enfants blancs étudient Voltaire pendant que les descendants de maghrébins étudient les « oeuvres » complètes de Tariq Ramadan et les enfants noirs aient des cours de tradition orale en wolof par des griots importés à cet effet ????

    Ce genre de racisme à l’envers consternant à parfaitement été analysé par Gaston Kellmann dans son excellent livre « je suis noir et je n’aime pas le manioc » , je vous en recommande chaudement la lecture !


  • lanic (---.---.189.140) 4 septembre 2006 23:19

    Article très intéressant qui montre une bonne et juste analyse de la réalité de la vie quotidienne des établissements.


    • ZEN zen 5 septembre 2006 09:04

      L’intention de l’auteur est sans doute louable et il fait un diagnostique parfois cruellement juste.

      Mais il fait trop confiance à des statistiques dont la fabrication pose problème (voir le commentaire plus haut),ne discute pas de l’usage médiatique non innocent de ces données et de l’exploitation que ne manquera pas d’en faire un pouvoir politique le jour où les forces du marché frapperont à la porte du Ministére et recevront carte blanche pour s’emparer d’un marché juteux..

      On aimerait qu’il clarifie ses positions et ses présupposés.


    • ZEN zen 5 septembre 2006 10:37

      L’auteur est-il aux abonnés absents ?...


    • Paul Villach Paul Villach 5 septembre 2006 12:27

      Rassurez-vous. Je lis attentivement les réactions que suscite mon article. Mais ai-je à intervenir de façon intempestive après avoir pris le temps de la réflexion d’un article ? Laissons chacun s’exprimer d’abord.
      - J’observe, en tout cas, que ceux qui vivent dans les établissements scolaires, reconnaissent que l’analyse est pertinente.
      - Les injures de quelques uns montrent seulement leur ignorance ou leur aveuglement et en tout cas leur impuissance à prouver le contraire. Et qu’on cesse d’associer misère et délinquance dans une relation mécanique de cause à effet ! C’est indigne, c’est paresseux et c’est faux !
      - Contrairement à ce que certains soutiennent, je ne prends pas le classement publié par LE POINT pour argent comptant. Je souligne même que placer Vergèze (Gard) en tête des collèges violents de France montre que les chefs d’établissement ne remplissent pas le logiciel Signa de la même façon pour diverses raisons que j’évoque.
      - Il reste, cependant, que si le petit collège de Vergèze est ainsi placé, cela signifie que même dans un petit village de campagne, la violence scolaire ne peut être sous-estimée. Que penser alors des autres collèges de banlieues et d’ailleurs qui ne figurent même pas dans le classement, malgré le degré de violence qui y règne et qui est sans commune mesure sans doute avec celui que connaît le collège de Vergèze ?
      - Manifestement, dans le relevé des agressions, on retrouve le même comportement que dans la police, brocardé par le film de Claude Zidi, « Les Ripoux ». Qu’on se souvienne du vieux policier, délicieusement joué, par Noiret qui fait la leçon au petit nouveau, tout feu tout flamme, joué par Lhermitte ! On voit le premier renvoyer avec urbanité, comme un honnête citoyen, un voleur de sacs que le second a pourtant arrêté... la main dans le sac : car l’enregistrement de ce vol ferait monter les statistiques et hisserait l’arrondissement en tête de classement de la délinquance, au grand dam du commissaire qui passerait pour un incapable... On ne peut nier que les statistiques des violences en disent au moins autant sur la mobilisation des forces de police, dans leur traque, que sur l’état de sécurité d’une société donnée.
      - Enfin j’ai évoqué rapidement la possible stratégie dans laquelle s’inscrit ce développement de la violence dans les établissements publics : celle, à terme, d’une privatisation du service public . Nul doute que ses partisans, dans l’ombre, attendent patiemment que le fruit mûr tombe tout seul à leurs pieds. Car cette violence ne date pas d’aujourd’hui : elle se développe avec cette ampleur, depuis une bonne quinzaine d’années, sans que les défenseurs du service public qui disent leur « colère » aujourd’hui devant cette mauvaise publicité, aient jamais voulu prendre la mesure de ce qui se tramait. Les parents qui en avaient les moyens, savaient ce qui leur restait à faire. L’École privée, au fil des ans, voyait arriver de bons élèves du public, et ne trouvait évidemment, rien à redire, au contraire.
      - Qu’on la déguise comme on veut en la grimant dans le jargon illusionniste de la Com’.. comme dans « 1984 » d’Orwell, où « le ministère de la guerre » devient « le ministère de l’amour » (« Echec à l’échec » - « Ambition réussite », etc.) ! il faut être aveugle pour ne pas voir que cette violence nuit à ceux qui n’ont pas les moyens de la fuir.
      - Mais pour être juste, il serait intéressant que « LE POINT » ou un autre journal publie aussi le classement des établissements violents dans le secteur privé. Chiche ! Paul Villach


  • Jo74 (---.---.172.185) 4 septembre 2006 23:27

    Enseignant de terrain depuis plus de 20 ans dans différents collèges, je confirme la réalité qui est décrite dans l’article, en particulier à propos de la « psycho-pédagogisation ». Un bémol : l’auteur semble dire que la psycho-pédagogisation ne se pratique plus ou presque plus. Erreur, cela existe encore dans les différents établissements que je connais.


  • (---.---.226.170) 4 septembre 2006 23:55

    Un dérapage ne doit pas nous conduire à une attitude puérilement sécuritaire de rejet de l’Autre et de ses valeurs. Nous devons considérer l’Homme en tant qu’Homme, plutôt que de nous interroger sur la signification particuliére de l’un de ses actes, comme ce à quoi le réduit l’économie libéral, par exemple. Mais n’est-ce pas plutôt la société qui devrait s’interroger sur la place de normes culturelles différentes qu’elle écrase de sa prétendu supériorité ? Ces pratiques qui nous paraissent barbares et cruelles (alors pourtant qu’en matiére de barbarie l’occidental à atteint des sommets) traduisent une appartenance au groupe qui offre, en retour, une solidarité dont nous avons perdu le secret et dont nous gardons la nostalgie. Si un jeune veut manifester sa culture, de quel Droit le lui defendrions-nous ? Toutes les cultures sont égales, et dés lors tout les comportenements aussi. Refuser un rite, c’est rejeter la société dans ce qu’elle a de plus profond, de plus évident. Une société multiculturelle digne de ce noms ne peut prétendre se faire justice en ignorant certaine de ses composantes culturelles. La réforme de l’Education Nationale est une problématique constante des pays modernes. Il s’agit de garantir l’égalité des chances à chaque élèves, l’accès égalitaire pour tous au Diplôme, tout en combattant l’élitisme et l’esprit de compétition. Mais cette recherche d’égalité ne peut avoir lieu si l’on piétine la culture du jeune pour lui en imposer une autre. Cette dernière est évidement le modèle de la classe dominante, celui de la bourgeoisie blanche, donc un modèle culturel bourgeois et blanc. On ne voit pas ce qui pourrait le légitimer. La culture populaire, l’apport magnifique de l’immigration déplace des frontières que l’on pensait infrangibles. Cette remise en cause dû a la diversité culturelle nouvelle de ce pays conduit inévitablement au métissage culturel. L’enseignant bourgeois ne doit plus chercher à imposer sa culture blanche, et à coloniser les esprits. Il faut tout au contraire qu’il change sa façon de voir les choses, ce qui exige de sa part un effort d’ouverture à l’Autre et à sa complexité. C’est à la pédagogie et à l’enseignant à s’adapter à l’élève et pas l’inverse. Il est évident qu’il faut être particuliérement hypocrite pour prétendre faire passer le même diplôme à un natif de langue française et de langue extra-française. C’est à coup sur perpétuer et assurer une position de domination de l’immigrés par l’humiliation. D’ailleur il y a plein de Mexicains aux USA qui ne parlent pas un mot d’américains sans que cela pose le moindre probléme : sommes nous plus facistes que les americains ? Ca serait surprenant, malgrés tout ce que nous avons fait aux immigrés. Les programmes ne doivent être définis qu’en tenant compte de la richesse culturelle inhérente au jeune, du fait de ses origines et de ses expériences diverses. Le jeune sait d’instinct quel est son rythme et l’enseignant ne doit qu’accompagner son voyage personnel de découverte de la vie. C’est au jeune qu’il faut permettre d’exprimer sa culture d’origine, et à l’enseignant de valoriser cette culture, et aussi de faire un effort pour se métisser. L’enseignant en effet doit désapprendre sa culture bourgeoise et blanche qui alliéne sa liberté et est contraire aux exigences du présent avant que de pouvoir s’élancer vers de nouveaux horizons. L’école ne doit pas avoir pour fonction de transmettre des savoirs bourgeois occidentaux, ou être asservi au besoin de l’économie, mais d’être un lieu de vie et de rencontres, de multiculturalisme. En conséquence les programmes devraient inclure de nombreuses discipline issues du brassage culturel et ethnique favorisé par le mouvement imigrationiste. Pensons à des sujets de réflexions à soumettre à l’élève, tel que le commerce triangulaire, l’histoire de la torture en Algérie, le génocide indien par les américains, le racisme dans la société française, la littérature orale noire, la lutte des classes, la discrimination, les massacres pendant la colonisation, la xénophobie, le facisme, le nazisme, le capitalisme, le caractère fasciste de la consommation occidentale, l’échange inégale et l’exploitation du tiers monde, stratification sociale et inégalités, conflits et mobilisation sociale, intégration et solidarité, intégration européenne et politiques sociales, les effets contrastés que l’internationalisation des échanges peut avoir sur les inégalités et avantages sociaux, nécessité de l’action publique pour maintenir et accroître la cohésion sociale, la permanence de la précarité de l’emploi, le maintien voire l’augmentation des inégalités, etc..

    Cette formation citoyenne à l’esprit critique ne peut qu’armer notre pays de citoyens responsables, favoriser le métissage, et relancer l’ascenseur social par la reconnaissance de la valeur de la Culture de l’Autre. Ne l’oublions pas : ils sont ici chez eux.


    • celestin (---.---.248.129) 5 septembre 2006 10:06

      2 remarques face a ce commentaire de bobo :

      - les latinos americains ont vote une loi qui oblige leur enfants a suivre les cours en anglais. En effet, ils se sont appercu que le communautarisme pousse a l’extreme n’etait pass bon du tout. Les enfants ne parlant que l’espagnol sont bloques dans leur communaute.
      - dans les reflexions a soumettre a l’eleve il ne faudrait pas oublier : le goulag, le communisme et ses derives, la privation de libertes etc...


    • lss (---.---.7.67) 5 septembre 2006 10:06

      L’apport magnifique ? L’ordre bourgeois ? Vous êtes vous posé la question de l’égalité devant la loi, qui permet de connaître ses droits et ses devoirs et nécessite de connaître la langue du pays où l’on se trouve ? Vous êtes vous posé la question du problème qui serait créé si l’on devait traduire les lois des pays dans toutes les langues du monde, si l’on devait faire des enseignements dans toutes les langues du monde (plus de 150 à ma connaissance, sans compter les dialectes) ? Dans tous les pays du monde, indépendamment d’un prétendu ordre bourgeois, une langue a toujours été prise comme langue principale afin que les gens puissent se comprendre ! Cela n’est pas seulement vrai au niveau des états, les gens eux-même choisissent toujours la langue qui leur permet de communiquer avec un maximum de personne, à moins d’avoir des choses à cacher... Votre probable dégout d’un prétendu « ordre bourgeois » vous fait perdre le sens des réalités. Le monde n’est pas manichéen. Enseigner en français en France n’est pas de l’ostrascisme, sinon, je suis navré de vous dire qu’alors tous les états du monde et la majorité des habitants de cette planète sont, selon vos critères, de vilains rascistes sectaires...


  • philippe16 (---.---.194.160) 5 septembre 2006 06:45

    Très bon article, qui décrit une réalité quotidienne pour des milliers d’enseignants et des millions de jeunes.

    Quant à certains commentaires, je les trouve totalement délirants. L’ignorance et la mauvaise foi, et sans doute la haine de l’école (et du savoir, sans doute) poussent à écrire de bien tristes choses.


  • C.D.MAB (---.---.57.77) 5 septembre 2006 08:59

    Le blog Verel donne deux informations sur lesquelles votre avis me serait utile, n’étant pas enseignant.

    1) Bulletins de paye de l’Education Nationale réalisés avec deux mois de retard ?

    2) Pourquoi ne pas donner le pouvoir organisationnel et managérial aux chefs d’établissements ?


  • La Taverne des Poètes 5 septembre 2006 09:55

    Ségolène Royal propose de mettre une seconde personne adulte dans les classes indiciplinées. Jospin la critique sur ce point (Voir Le Figaro de ce jour). Il n’en voit pas l’intérêt ? Ne serait-ce pas de l’angélisme encore ?

    Pour une fois que j’étais en partie d’accord avec Ségolène...


  • docdory (---.---.180.38) 5 septembre 2006 17:30

    Réponse à Ip xxx x 49 226170 (post du 4/9 à 23h55 )

    Désolé de vous contredire mais vous racontez strictement n’importe quoi !

    Votre discours de mépris vis à vis de la prétendue « culture bourgeoise » est à rapprocher des théories de Lyssenko à l’époque du stalinisme sur la « science bourgeoise » (NB la théorie de l’évolution ) . Vous êtes par ailleurs purement et simplement raciste en affichant votre mépris pour une hypothétique « culture blanche » , comme si la culture était une question de couleur de peau . ( Un habitant d’Afrique noire atteint d’albinisme a t-il une culture « noire » ou une culture « blanche » ? )

    Si l’on suit votre « brillant » raisonnement , il faudrait interdire aux élèves français ayant la particularité d’être nés avec une peau noire d’avoir des cours de musique concernant Bach ou Mozart , sous pretexte que ce ne serait pas leur « culture d’origine » , mais d’une cuture « bourgeoise et blanche » ( je rappelle qu’étant nés en France , ils sont français , et donc que leur culture d’origine est par définition la nôtre ) . Il faudrait aussi , selon vos théories , leur interdire l’apprentissage par exemple du violon , instrument « bourgeois et blanc » par excellence , et leur réserver l’apprentissage du tam-tam ! Tant qu’on y est vous interdiriez également aux musulmans la lecture de Voltaire, incompatible avec l’islam . Et pour des élèves de pigmentation jaune , rendrIez obligatoire l’usage du compteur boulier à la place de la calculette qui, comme chacun sait , ne fait pas partie de la « culture traditionnelle asiatique » .

    Par ailleurs , je vous rappelle que , grâce à l’ordonnance de Villers - Cotterets , édictée par le bon roi François 1er au seizième siècle , le français est la langue d’usage légale de tous les français , quelle que soit l’origine de leurs ascendants . Que l’éducation nationale finance des cours de langues étrangères de grande diffusion ( anglais , allemand espagnol , chinois ) est tout à fait indispensable . Néanmoins son budget risquerait d’exploser si il fallait enseigner les centaines de langues parlées par les ascendants d’élèves français ayant des parents immigrés .

    Par ailleurs , les programmes que vous voudriez imposer à l’école de la République , c’est à dire une espèce de salmigondis marxo- tiers-mondiste et post soixante -huitard , a peu de chance de recevoir l’assentiment des parents d’élèves dont je fais partie , et encore moins des élèves !

    J’envoie mes enfants à l’école pour qu’ils y apprennent des connaissances dans tous les domaines et un solide bagage scientifique et littéraire et non pour qu’on les « soumette à des sujets de reflexion » tels que ceux que vous suggérez , ce qui aurait pour effet de transformer l’école en distributeur de « tartes à la crême » de banalités idéologiques auxquels ils ne porteraient aucun intérêt ( j’imagine aisément la tête que feraient mes enfants en regardant le matin leur emploi du temps de la journée , si vous aviez le malheur d’être en charge des programmes de l’éducation nationale . Je vois d’ici leurs protestations : « merde , aujourd’hui , on a cours de lutte des classes , d’histoire de la torture , de littértature orale noire , de racisme français et de commerce triangulaire !!! » . Ils en viendraient à regretter très rapidement leurs bon vieux cours de mathématiques , grammaire , instruction civique et histoire-géo !!!)

    Par ailleurs , on a vu dernièrement ce que donnent les « sociétés multiculturelles » que vous préconisez . Au Royaume- uni , ça a donné les attentats de Londres , et aux Pays-Bas , l’assassinat de Théo Van Gogh ! Et pourtant , ce sont deux archétypes de « sociétés multiculturelles » .

    Moi , je préfère l’égalité des chances au sein de l’Ecole de la République , Une et Indivisible de citoyens égaux en droits , école laïque protégée des idéologies et des religions que certains voudraient inculquer de force aux élèves .

    Pour en terminer , il convient de se mettre dans la peau d’un immigré . Si j’avais envie de quitter définitivemment la France pour m’installer ailleurs , je ne m’amuserais pas à émigrer vers un pays avec la civilisation duquel je serais en désaccord complet ou partiel . Etant athée et anticlérical , je ne pourrais en aucun cas supporter de vivre dans un pays dont la religion officielle serait l’islam , que je considère comme une religion fasciste , je n’irais pas non plus m’installer aux Etats -Unis vue la bigoterie qui règne dans une grande partie de ce pays , et le mépris dans lequel y sont tenus les athées . Par contre , je pourrais parfaitement migrer dans un pays bouddhiste ou peu religieux ( exemples le Bouthan , la Chine ). Arrivé dans mon pays d’accueuil , je n’aurais de cesse que d’essayer d’apprendre sa langue et ses coutumes pour en être un bon citoyen , je donnerais à mes enfants des prénoms usuels dans mon pays d’accueil et non des prénoms français , afin qu’ils s’assimilent au plus vite et ne soient pas considérés comme des étrangers .

    J’ai professionellement l’occasion de fréquenter des dizaines d’immigrés en provenance de Mongolie . Je suis très frappé de voir que leurs enfants de cinq à dix ans s’expriment, au bout de quelques mois de présence en France , dans un français quasi -parfait et sans accent , et servent d’ailleurs d’interprète pour leurs parents , comparé à des enfants de culture musulmane qui , après trois générations en France continuent à employer leur semi-dialecte des banlieues avec un accent épouvantable . Dans un cas , il y a volonté manifeste d’assimilation la plus rapide possible à notre pays , dans l’autre cas un désir d’importer et de conserver, voire de propager les coutumes, la religion et la langue de son pays d’origine , ce qui rend l’assimilation très problématique voire impossible , et entretient donc la violence scolaire dont parle l’auteur de l’article .

    Je parie que vous vous considerez comme un « intellectuel de gauche » . Pour moi vous êtes un anti-républicain communautariste englué dans une mélasse idéologique confuse et en réalité raciste , et les théories éducatives que vous professez seraient très probablement rejetées par ceux- la même que vous prétendez soutenir ... Je vote pourtant à gauche depuis toujours , mais des propos comme les vôtres me feraient presque changer de camp ! N’étant pas sectaire , je suis obligé de reconnaître que Gilles de Robien est sûrement un des meilleurs ministres de l’éducation que l’on ait eu depuis une trentaine d’années , bien qu’il ne soit pas du même côté que moi politiquement .


  • ARGUS (---.---.163.82) 8 septembre 2006 14:10

    « Cette conversion [de la compassion dévoyée à la justice] est-elle possible ? », demandait il y a quelques jours Paul Villach. La réponse semble en être donnée aujourd’hui dans une « brève » du « Figaro » (p. 8) titrée « Violences : les proviseurs boycottent l’outil Signa » Et de développer : « La publication par »Le Point« d’un classement sur la violence dans les établissements scolaires a eu raison de la placidité des proviseurs »Signa, le logiciel qui recensait les actes d’incivilité et de violence dans les établissements, est mort. Nous avons été piégés, nous ne le remplirons plus« , assure Philippe Guittet, secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction. » Piégés par qui ? On ne sait. Sûrement pas par le Ministère, qui n’a certes pas botté en touche en leur demandant sans laisser de trace de ne plus répondre puisque les résultats pouvaient être connus malgré tout en recourant au tribunal administratif. Il y a donc certainement initiative spontanée des chefs d’établissement qui, par ailleurs, ne s’aplatissent ni devant les conseils régionaux, ni devant les conseils généraux. J’en profite pour une question : dans l’affaire de délinquance en col blanc des marchés truqués des lycées d’Île-de-France, comment les proviseurs des établissements concernés se sont-ils laissé piéger, alors qu’il était de leur devoir, à la fois de fonctionnaires et de citoyens, de s’assurer de la régularité des marchés publics les concernant ? Et qu’il suffisait, pour cela, de saisir également la CADA puis le tribunal administratif ? Cette délinquance-là les aura laissés bien placides. Mais on attend une enquête du « Point » sur...ce point.


    • Paul Villach Paul Villach 8 septembre 2006 18:17

      Pertinentes observations ! Comment admettre cette démission de la part du syndicat des chefs d’établissement ?
      - On casse le thermomètre (qui est pourtant perfectible) ! Comme ça la fièvre disparaîtra !
      - On voit que l’attitude de ces administrateurs face à la violence dans les établissements est ambiguë, voire ambivalente, tant ils l’ont intégrée dans « leur management » pour faire régner leur ordre ! L’affaire d’Étampes, en décembre 2005, est à cet égard emblématique : cette tentative de meurtre s’est produite sans que l’administration ait trouvé quoi que ce soit à se reprocher dans les semaines qui l’ont précédée : tout baignait dans l’huile !
      - Les « petites frappes » ont encore de beau jours devant elles, disais-je. Leurs exactions vont continuer à être camouflées sous divers prétextes, de préférence « psycho-pédagogiques ». Et le Service public de l’Éducation va continuer à se dégrader lentement jusqu’à ce que des mesures drastiques finissent par s’imposer qui pourraient bien conduire à la privatisation et à la fin de l’idéal d’une École républicaine !
      - Les partisans de cette solution savent que le temps joue pour eux : il suffit d’attendre et de ne surtout rien faire. Les défenseurs du Service public, volontairement aveugles sur la violence à l’école depuis 15 ans, paraissent leurs meilleurs alliés ! Si elle se confirme, la décision des chefs d’établissement de ne plus recenser les actes de violence sur le logiciel ministériel va manifestement dans ce sens.
      - Ne peut-on en conclure que ces chefs d’établissement jouent carrément la dégradation progressive du Service public de l’Éducation et parient pour une privatisation à venir ? Paul Villach


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