Commentaire de armand
sur Université : « ce qui est gratuit n'a pas de valeur »


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armand armand 24 juillet 2007 19:38

En tant qu’universitaire moi-même (PR en littérature comparée, pour tout dire), j’ai quelques remarques à faire :

- il est parfaitement faisable de conduire une classe très disparate, issue de milieux moins favorisés culturellement, jusqu’à l’assimilation intelligente d’un cours difficile. Il faut simplement être à leur écoute, accepter de patienter, d’accélérer à d’autres moments, de se reprendre.

- les élèves des grandes écoles sont le plus souvent issues de familles où la culture ambiante favorise leurs études. Grandir dans un appart’ confortable où l’on pioche dans la bibliothèque des parents et des grands-parents donne un avantage certain. C’est injuste mais c’est comme ça.

- il n’est pas inutile d’apprendre aux étudiants que même la culture mérite un effort financier. Je trouve anormal qu’ils rechignent à payer dix euros un livre de cours mais casqueront sans hésiter pour leur mobile ou leur bière. L’étudiant anglo-saxon, par exemple, a grand plaisir à se constituer une bibliothèque personnelle, l’étudiant français veut que ce soit accessible en biblio, gratuitement, et revend ses livres de cours dès que l’année est terminée.

Finalement, à l’adresse de NPM (mais est-ce vraiment utile de confronter des points de vue irréconciliables), on peut défendre la Patrie, la discipline et justement s’insurger contre la marchandisation à l’outrance et le capital apatride qui pourrit nos sociétés aussi sûrement que la délinquance.

Quand j’étais étudiant on chantait : ’Tu n’étais pas un prolétaire, libre artisan des métiers de jadis/ à l’atelier comme à la terre, un Roi seul fort protégait les petits...’


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