Commentaire de Philippakos
sur Le dopage sportif : en finir avec l'hypocrisie
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
Article pour Libération de David Bême, 6 jan 2003. Avis de l’Afssa du 23 jan 2001 lié à l’évaluation des risques présentés par la créatine :
« Débutée à la fin des années 1990, l’affaire de dopage dans le football italien dite »affaire des veuves du Calcio« vient de connaître un nouveau tournant. Un rapport commandé par le procureur italien Raffaele Guariniello dresse un tableau pour le moins alarmant. Cancer du colon, du foie, de la thyroïde, leucémie, sclérose... les anciens footballeurs professionnels italiens sont deux à dix fois plus fréquemment malades que le reste de la population. Le procureur turinois a pu rassembler des informations sur plus de 24 000 footballeurs de première ou deuxième division depuis le début des années 1960 jusqu’à 1996. Les carences de la fédération italienne de football l’ont amené à utiliser pour son enquête les célèbres figurines Panini de notre enfance... En 1998, l’entraîneur tchèque Zdenek Zeman déclarait »Il faut que le football sorte des pharmacies« , accusant certains joueurs de la Juventus d’utiliser des produits dopants. Des perquisitions dans certains clubs italiens révèlent des stocks impressionnants de médicaments. En janvier 2002, Zinedine Zidane reconnaissait avoir pris de la créatine à la Juventus (produit non interdit en Italie). En février 2002, deux cadres dirigeant du célèbre club de Turin s’étaient retrouvés devant les tribunaux, accusés d’avoir administré des médicaments dangereux pour la santé. Saisie par la Direction Générale de la Consommation (DGCCRF), l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) a estimé en janvier 2001 que »la supplémentation en créatine constitue un risque actuellement insuffisamment évalué, en particulier à long terme, pour la santé du consommateur avec un risque carcinogène potentiel« . En France, si les résultats des contrôles antidopages ne montrent en moyenne que 2 % de prélèvements positifs par an, les conduites dopantes ne concernent pas uniquement les athlètes de haut niveau et/ou les professionnels ».