Commentaire de Philou017
sur Ingrid Betancourt : et si on se plantait complètement ?


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Philou017 Philou017 26 novembre 2007 19:39

@l’auteur

Votre présentation simpliste du probleme Colombien ressemble plus à une diatribe pro-Uribe tres partielle et partiale.

Bien que connaissant peu le probleme (sans doute autant que vous), j’ai été voir sur internet d’autres sources. J’y vois des choses que vous omettez soigneusement dans votre article. D’abord, il est inimaginable qu’un mouvement de résistance comme les FARC soit toujours présent sans de profondes raisons et un vrai enracinement. Qu’en est-il ? Apparement, les FARC se sont beaucoup alimenté d’une répression féroce qui a eu lieu récemment : " Pourquoi la lutte armée ?

La répression de l’armée et des escadrons de la mort paramilitaires a en effet marqué la société colombienne. À la fin des années 1980 un génocide politique comme on en a peu vu s’est produit en Colombie, accompagné du silence de rigueur du dispositif culturel dominant. Un rassemblement politique de gauche, l’Union patriotique, a été supprimé physiquement : ses deux candidats présidentiels, Jaime Pardo Leal et Bernardo Jaramillo, ses élus à tous les niveaux, et des milliers de militants ont été assassinés l’un après l’autre avec une persistance méticuleuse. [1]

Durant les années 1990 les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple, vieille guérilla paysanne commandée par le légendaire Manuel Marulanda, ont dû absorber des centaines de militants fuyant le génocide entre traumatisme et fureur. Combien de jeunes garçons, aujourd’hui guérilleros intraitables, ont vu leurs parents disparaître dans les tourbillons de la répression ? Le massacre des dignes et limpides militants de l’Union patriotique ne pouvait se produire sans conséquences - ce serait mal connaître le peuple colombien. La fraternité entre les paysans vétérans de la résistance héroïque de Marquetalia et les militants issus du mouvement populaire urbain a alors été revivifiée." http://lesogres.info/article.php3?id_article=3458

http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article817

Ensuite il faut se demander quels sont les vrais enjeux en Colombie. Quand les Etats-unis s’en mêlent, l’expérience montre que les intérêts financiers ne sont pas loin. Pourquoi les FARC n’ont-elles pas été eliminées vu les moyens dépensés et l’appui massif des Etats-Unis. Peut-être que la bataille contre les FARC et la cocaine cache autre choses. Certains penchent dans ce sens :

La quête pour le pétrole se trouve au centre de l’engrenage de la violence. La Colombie est le septième fournisseur de pétrole des Etats-Unis et son potentiel d’extraction est immense. Bien que la production ait augmenté durant la dernière décennie de 100.000 barils par jour dans les années 80 à 844.000 en 1999, seul 20% des potentialités ont été explorés. En 1997, dans une tentative de diminuer la dépendance à l’égard des approvisionnements du Moyen-Orient, le Président Clinton avait annoncé un recentrage de sa politique vers la Colombie et le Venezuela en tant que pays producteurs principaux. Cependant, assurer davantage l’extraction de pétrole colombien implique de débarrasser les territoires possédant un potentiel de gisements de pétrole et gaz des insurgés en arme, des communautés indigènes et paysannes. Ces dernières, dont la présence empêche l’exploitation des ressources naturelles dans certains zones, sont facilement expulsés par des campagnes de terreur et de massacres. Cela été le cas ces dernières années, avec une moyenne quotidienne de 1.029 personnes déplacées en 2001, principalement dans des zones de réserves inexploitées de pétrole et de gaz. Le déplacement est souvent réalisé par le meurtre - le taux d’assassinats politiques en Colombie est de quinze par jour, les victimes étant principalement des syndicalistes et des activistes de droits de l’homme. http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article263 http://www.lagauche.com/lagauche/spip.php?article616

Je serais assez partisan de cette these, qui demande à être vérifiée. Quand aux Farc, si je n’approuve ni les violences , ni les enlèvements, ils sont ouverts à la négociation et font des propositions. http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7014

Quand au gouvernement, il est loin d’être un gouvernement démocratique. Même RSF, qu’on ne peut guère soupçonner de gauchisme, y va de sa critique : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21228

Les relations de ce gouvernement avec les paramilitaires , dont il a lui-même encouragé la création, sont pour le moins suspectes. « C’est que les Démocrates contrôlent les deux Chambres, et qu’en Colombie, des magistrats courageux ont engagé une centaine d’actions en justice contre des fonctionnaires d’Etat et des membres de l’appareil politique proches du Président, pour leurs liens avec les paramilitaires. Douze à treize députés et sénateurs sont aujourd’hui sous les verrous, et l’ancien chef de la police politique (Département administratif de la sécurité), proche lui aussi d’Uribe, a été mis en cause. Les liens d’une partie de l’Etat colombien avec les paramilitaires sont révélés au grand jour. » http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5274 http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5290

Quand à votre présentation euphorique de la Colombie, elle parait pour le moins exagérée : «  »« Selon le coefficient Gini (qui mesure les inégalités), 20% de la population appartient à la classe la plus haute et reçoit 80% des revenus totaux du pays (alors que) la classe moyenne est en voie de paupérisation », déclarait l’économiste César González, ex-président de l’Association bancaire, entité du secteur financier colombien.«  » http://risal.collectifs.net/spip.php?article1777

Bref, votre vision manichéenne du probleme Colombien me paraît bien légère..

Quand à vos critiques de Chavez, elles montrent votre orientation politique plutôt qu’une quelconque objectivité.

Mais avez-vous seulement envie d’être objectif ?


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