Commentaire de Proudhon
sur Ingrid Betancourt : et si on se plantait complètement ?


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Proudhon Proudhon 26 novembre 2007 22:34

Et Universalis ça vous dis ou alors c’est peut-être une officine Castriste ??

Guérilla et répression

Outre un profond mécontentement populaire, le régime doit également affronter une guérilla qui n’a pas véritablement cessé depuis 1965. Une guérilla longtemps rurale (principalement sous l’impulsion des Forces armées révolutionnaires de Colombie, les F.A.R.C., liées au Parti communiste, et de l’E.L.N. se réclamant d’un « castrisme » des années soixante) mais qui devient urbaine, surtout depuis l’apparition du Mouvement du 19-Avril, le M-19, qui s’est signalé par des exploits spectaculaires, notamment le vol de cinq mille armes en 1979 et le détournement à son profit d’un avion chargé d’armes en 1981. C’est également en 1981 que le M-19 a diversifié ses fronts de lutte en implantant des colonnes combattantes dans les zones rurales, où l’on comptait déjà une douzaine de foyers des F.A.R.C.

L’armée ne manquait pas de moyens institutionnels (grâce à l’état de siège permanent) pour venir à bout des mouvements « subversifs » ou oppositionnels. Elle ne s’en est d’ailleurs pas privée, et la liste serait longue des cas de tortures, assassinats, détentions arbitraires de dirigeants syndicaux ou étudiants, voire de simples paysans. Le président Turbay avait cru devoir répondre à une effervescence sociale jugée inquiétante par le renforcement de l’arsenal répressif des forces armées. C’était là le sens du fameux « statut de sécurité », violemment controversé parce qu’il réduisait à la portion congrue les droits des accusés et de la défense et qu’il donnait aux militaires pratiquement tous les pouvoirs.

Dès son élection, Belisario Betancur, conscient de l’impossibilité de vaincre militairement les guérillas, conscient du pouvoir disproportionné que cette situation donnait à l’armée dans la vie publique, entreprit d’ouvrir le dialogue avec les mouvements de lutte armée. Une loi d’amnistie fut votée en novembre 1982, qui donna aux dirigeants guérilleros le sentiment que, cette fois, le pouvoir avait modifié sa politique. Cependant l’assassinat de nombreux « amnistiés », ainsi que celui d’autres opposants, par des « escadrons de la mort » directement liés à l’appareil militaire, contribua à bloquer le processus. Le M-19 et les F.A.R.C. savaient que la bonne volonté de Belisario Betancur se heurtait à la résistance acharnée de la hiérarchie militaire qui avait « besoin d’une guerre » pour maintenir son emprise sur le gouvernement. D’autant que la nouvelle liberté de ton avec les États-Unis, l’adhésion de la Colombie au mouvement des Pays non alignés, sa participation avec le Mexique, le Venezuela et Panamá au « groupe de Contadora » en vue d’une solution pacifique des conflits d’Amérique centrale suscitaient un certain mécontentement dans les casernes et étaient médiocrement appréciées à Washington. Belisario Betancur est devenu, contrairement aux dirigeants qui l’ont précédé, un président populaire au sein d’un système impopulaire. Face aux pressions externes et, surtout, aux oppositions institutionnelles internes, on pouvait néanmoins se demander si une démarche populiste pouvait longtemps résister aux pesanteurs qui marquaient traditionnellement la vie politique colombienne depuis le coup d’État de 1953, en d’autres termes au « complexe politico-militaire » qui associe l’armée aux appareils des deux grands partis dans la défense du statu quo. C’est ce que voulait signifier le grand écrivain Gabriel García Márquez, enfin de retour dans son pays après plusieurs années d’exil, lorsqu’il disait de son ami Betancur : « La vie lui a fait le grand honneur et l’immense malheur personnel d’être président de la République à l’intérieur d’un système sans issue. » © Encyclopædia Universalis 2004, tous droits réservés

"On voit très bien que les militaires avec l’aide des USA n’ont eu de cesse de faire capoter toutes négociations avec les FARC en asassinant sans cesse et ceci depuis des décennies.

Ce ne sont ni plus ni moins des groupuscules d’extrême-droite, point barre ! "


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