Commentaire de Emile Mourey
sur Cléopas, le Christ oublié des Eduens


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Emile Mourey Emile Mourey 1er décembre 2007 10:49

@ Antenor, copie @ Alake

Vous dites : Les Iduméens se seraient d’abord installés à Gourdon (Gorgodunum ?) avant de prendre pieds sur le Mont-Saint-Vincent ? Je n’ose imaginer un lien entre Esaü et Esus.

Ma réponse : au Xème siècle av. J.C., des Cananéens/Phéniciens partis de Tyr installent une colonie sur le horst de Mont-Saint-Vincent. Ils y élèvent un temple assez semblable au temple que les Tyriens ont construit à Jérusalem pour le roi Salomon. Au fronton du porche, ils y sculptent Salomon rendant la justice et, à l’intérieur, des chapiteaux à décor d’animaux de style sumérien/sémite.

Le temple église de Gourdon est construit peu de temps après, d’une part parce que l’occupation de cette hauteur s’impose pour assurer la sécurité rapprochée du pagus cultivé et d’autre part parce que les sculptures de ses chapiteaux sont dans le prolongement de ceux de Mont-Saint-Vincent tout en marquant une évolution (nous sommes dans le domaine de l’histoire de l’Art).

C’est probablement à la charnière des Ier siècles avant et après J.C. que des Iduméens/Eduens y dessinent des fresques pour y exprimer une espérance prophétique. Dans un tableau, l’enfant espéré n’est qu’esquissé, ce qui montre bien qu’il n’est pas encore né.

Ces Eduens étant présents en Gaule dès le VI ème siècle av. J.C., selon Tite Live, on peut logiquement affirmer que ces Iduméens/Eduens tenaient également le Mont-Saint-Vincent (Bibracte), soit qu’ils y aient supplanté les premiers occupants, soit qu’ils s’y trouvaient dès le Xème siècle.

La première mention de Gourdon apparaît dans une charte qui y situe un « monasterium ». Le mot est, je crois, Gurdunum. (Je n’avais pas fait le rapprochement avec Gorgodunum, la Gorgone).

Dans la symbolique de l’Ancien Testament, si Jacob désigne plutôt les troupes araméennes originaires du Liban et auquel « Dieu » a donné le nom d’Israël, Esaü, son frère, désigne ce qu’on pourrait appeler « l’armée populaire » qui tenait le pays avant l’occupation araméenne sous contrôle égyptien. Le reflux d’Esaü vers le Sud, jusqu’à Petra, est logique, ainsi que sa main-mise sur la région à partir de colonies/filles (cf. la Bible) dont une était Edom, laquelle s’est imposée face aux descendants de Jacob installés à Jérusalem. Dans cette compétition entre deux descendances, l’expansion coloniale d’Edom s’explique très bien, d’autant plus qu’elle était très probablement soutenue par l’importante colonie juive d’Alexandrie dont on connaît la vitalité.


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