Commentaire de Philippe D
sur PS : Parti suicidaire ?


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Philippe D Philippe D 8 janvier 2008 17:36

Forest,

Je viens de tomber sur cet intéressant débat entre Denis Olivennes et Henri Weber.

Pour faire simple je partage complètement l’analyse de Denis Olivennes qui exprime mieux que moi ce que j’ai cherché à démontrer sur l’avenir électoral du PS. Je pense que Olivennes n’est pas votre maître à penser (vous vous sentirez plus proche de Weber certainement), mais je trouve son analyse imparable.

Vous pouvez trouver le débat en entier (13 pages) ici :

http://www.2007lagauche.net/files/LedebatOlivennesWeber.pdf

Je vous livre 2 courts extraits de l’intervention de Denis Olivennes.

‘’Le PS doit devenir le parti de toute la gauche. Mais je voudrais ajouter un complément stratégique à ce sujet. Quand on regarde le rapport droite/gauche sur une longue période, sous la Ve République, il est en gros de 55 %-45 %. L’exception, ce sont les moments où la gauche l’emporte.

Globalement, la droite est plutôt majoritaire. Par conséquent, le parti socialiste comme parti de toute la gauche ne sera efficace qu’en fonction de l’endroit où il place son centre de gravité. S’il le place du côté de l’extrême gauche, la probabilité qu’il revienne au pouvoir de manière durable et efficace est faible. Pour obtenir ce résultat, à l’instar des autres social-démocraties européennes, il doit situer son centre de gravité plutôt au centre gauche. La question posée aujourd’hui est celle-là : comment fabriquer une force de toute la gauche dont le centre de gravité se situerait au centre gauche, en supposant que ce soit possible ? C’est la condition pour que le PS soit capable de conquérir le pouvoir et surtout de l’exercer avec des chances d’être réélu, parce qu’il aura remporté des succès.’’

Et cet autre passage :

‘’Sarkozy a répété plusieurs fois : ce que Tony Blair a fait en Grande-Bretagne, pourquoi ne serais-je pas capable de le faire en France ? Cela veut dire qu’il a décidé de préempter ce terrain de la modernisation socialement négociée. Cela pourrait lui permettre de grappiller les 3 % ou 4 % qui lui garantiront une certaine pérennité au pouvoir, à lui et à ses successeurs. Si le PS n’est pas capable de tirer les leçons de sa défaite et de changer de positionnement programmatique et sociologique, en termes d’arithmétique électorale, je ne vois pas quelles pourraient être ses chances à l’avenir.

Jusqu’à une date récente, il arrivait au pouvoir avec les voix de l’extrême gauche et donc sur un programme anticapitaliste, pour aller vite. Cette configuration s’est probablement modifiée, son réservoir de voix est désormais de l’autre côté. Soit il le comprend et il combinera succès électoral et efficacité programmatique. Soit il n’est pas capable de le comprendre, et la gauche modernisatrice n’aura d’autre issue que celle choisie par Bernard Kouchner et Martin Hirsch ! La seule manière de faire bouger les choses sera d’être à la gauche de la droite et non plus à la droite de la gauche.’’


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