Commentaire de Méric de Saint-Cyr
sur Le cadeau empoisonné


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Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 18 février 2008 12:57

Laissez les morts ensevelir leurs morts (Évangile selon Matthieu 8:22)

Ce serait bien la première fois qu’on parraine des morts. Il me semblait qu’on parrainait des vivants.

Et j’ai franchement peine à croire que pratiquer jusqu’à la nausée le culte des morts, et qui plus est, dès le plus jeune âge, soit une bonne école pour la vie.

Je sais les gens assez intelligents pour comprendre que le problème n’est pas le devoir de mémoire envers les victimes d’exterminations et d’horreurs, et que le vrai devoir de mémoire saura reconnaître la connerie ou la folie d’un président irresponsable.

Sur le plan purement psychologique, je me demande dans quelle mesure ce parrainage n’aboutirait pas à l’effet inverse et ne finirait pas par rendre les enfants antisémites. Quand c’est purée saucisse tous les jours à la cantine, tu finis logiquement par détester la purée et les saucisses non ?

Tant qu’à parrainer, j’aurais aimé qu’on parraine des enfants vivants aujourd’hui dans des pays très pauvres, bref parrainer des VIVANTS, c’est bien plus utile et enrichissant que de sombrer dans une espèce d’obscur culte payen.

Quand j’étais petit, à l’école, on nous proposait d’échanger du courrier avec un correspondant étranger. Moi c’était un Mexicain. Il était vivant, et il vit toujours. Ça au moins c’est du concret.

Et encore une question de candide : pourquoi seulement les victimes de la shoah ? Pourquoi ne pas aussi se remémorer les victimes de tous les génocides : les indiens d’amérique, exterminés par les colons espagnols, les "conduistadors", les arméniens, les kurdes, les biaffrais, les hutu et tutsi, et j’en oublie ?


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