Commentaire de Philippe Aigrain
sur Un appel à ma génération


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Philippe Aigrain Philippe Aigrain 7 mars 2008 15:33

Merci de ce témoignage qui est aussi une rectification. J’avais conscience de tronquer gravement le paysage, mais je ne pouvais pas parler de ce que je ne peux prétendre connaître. Oui, les classes privilégiées de 68 le sont encore. Mais la nature de leur domination et ce qu’on peut lui opposer, et qui peut le faire a profondément changé.

Pour moi, le plus important est la relation savoir-faire / produits finis sur laquelle vous concluez. L’information et ses techniques ont dévalorisé les savoir-faire en les incorporant dans la technique, mais elles permettent également de se les réapproprier et plus encore de se réapproprier leur devenir. Le premier pas, c’est de refuser que ce soient des produits finis, ce que font les logiciels libres et tous les mouvements d’innovation partagée. La deuxième étape, c’est de faire un immense tri dans ces produits, un vrai processus de choix qualitatif entre ce qui est outil dont on peut se servir et qu’on peut perfectionner, un contenu culturel qu’on peut utiliser dans une pratique ou une création, bref ce qui source de nouveaux savoir-faire humains et ce qui ne sert qu’à à nous plonger dans l’hypnose télévisuelle, nous assigner à consommer la 18ème génération d’un produit ou le succès programmé d’une major.

Pour le partage des tâches homme-femme, comme Dominique Méda l’a montré, il y a eu une sévère régression après un timide progrès. Mais ce timide progrès est quand même toujours vivant pour peu qu’on le réveille.


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