Commentaire de Icks PEY
sur « Indigènes » : remplacer une amnésie par une autre
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C’est toujours un plaisir de vous lire, Patrick, et j’aime bcp votre façon d’analyser les événements historiques.
Néanmoins, j’ai eu à la lecture de votre article le même sentiment que celui que j’avais ressenti en lisant le bouquin de Jean Sevilla « Historiquement correct » (vous prendrez cela comme un compliment, j’espère).
Car derrière le principe qui consiste à regarder l’histoire de france avec subtilité, finesse, retenue, sans dogmatisme et sans ideologie, afin de comprendre et non juger ce qui s’est passé : j’ai un peu l’impression de vous perdez, justement, de cette distance, finesse et retenue à laquelle vous appelez pourtant.
Personnellement, j’ai par avance un sentiment favorable sur ce film (que je n’ai pas encore vu) car il porte en son sein - je trouve, d’après les articles écrits dessus - un attachement à la France des supplétifs que je me refuse de rabaisser à la simple perspective d’une solde de militaire.
Les motivations des uns et des autres sont souvent complexes et mélangées. Rabaisser un goumier à un rôle de mercenaire me semble réducteur, sauf à supposer que je n’ai pas compris votre article.
Certes, l’élément financier devait avoir son importance, mais était ce le seul élément ?
Et quoiqu’il en soit, en ayant servi la France durant cette période, quels que soient leurs motivations, ces hommes et leur famille ne méritaient-ils pas une meilleure place qu’un cimetière entretenu par le consulat de France ? L’erreur de la France ne fut-elle pas de croire que tout, en 1945, redeviendrait comme avant 1939 ?
Je crois intimement que nous ne devons pas accepter la culpabilité extensive que les « bien pensants » tentent de nous imposer, mais je crois également que nous devons reconnaître que la France a commis des erreurs voire des fautes sur certains dossiers de son histoire coloniale.
Bien cordialement,
IP