Commentaire de ronchonaire
sur La théorie du complot


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ronchonaire 28 avril 2008 17:39

Je rejoins l’auteur sur les 2 caractéristiques principales des adeptes de la théorie du complot : un endoctrinement religieux (voire sectaire) et une indéfectible conviction de tout savoir mieux que tout le monde. Au passage, les 2 caractéristiques sont d’ailleurs liées : les membres d’une secte sont toujours persuadés d’avoir "compris", contrairement aux ignorants qui n’en font pas partie.

J’ajouterais un élément à ces 2 caractéristiques, notamment à la lumière des commentaires qui précèdent (et de la tripotée d’articles déjà parus sur AgoraVox sur le sujet) : les adeptes de la théorie du complot sont également d’indécrottables anti-américains. Ce point est valable, même pour les "complots" hors 11/9. Corollaires : tous les "complots" sont nécessairement américains et les complots américains sont partout : derrière le moindre coup d’Etat, derrière la moindre crise, derrière la moindre défaite du PSG, il y a toujours un complot ourdi par les américains.

Malgré tout, l’auteur tombe dans le travers qu’il dénonce lui-même, à savoir cette manie de tout peindre en noir ou en blanc (lire à ce propos l’article paru aujourd’hui : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39254). Il y a quand même tout un éventail de possibilités entre avaler sans broncher toutes les couloeuvres qu’on veut nous faire avaler et devenir un "illuminé" persuadé que les américains eux-mêmes auraient tué 3000 de leurs compatriotes pour du pétrole. Personnellement, je crois qu’Al Quaida est réellement derrière les attentats du 11/9, mais je crois aussi que le gouvernement américain s’est habillement (et très cyniquement) servi de ces attentats a posteriori.

En matière de communication d’Etat, le doute est plutôt une réaction saine, surtout lorsque l’Etat en question a fait ses preuves en matière de désinformation (nous attendons toujours de trouver les fameuses "armes de destruction massive" en Irak). Le problème apparaît surtout dans l’excès, non pas de doute, mais d’interprétation des zones d’ombres ; le cas Cotillard en est d’ailleurs un bel exemple : on a un doute sur la façon dont la tour 7 a pu s’effondrer, on en déduit qu’elle a été dynamitée, et on en conclut que c’est le gouvernement américain lui-même qui a organisé les attentats. Raisonnement pas rigoureux pour un sou mais bigrement efficace si l’on en croit le nombre de personnes qui y adhèrent.

Enfin, l’auteur mentionne un autre point dont je regrette qu’il n’ait été plus développé car il aurait pu amener des discussions très intéressantes (et moins polémiques) : le mythe d’Etats parfaits (en tant que structures), dont les dirigeants sont au courant de tout et maîtrisent l’ensemble des évènements. En réalité, c’est tout le contraire et les dirigeants sont bien souvent les derniers au courant dès qu’il se passe quelque chose, notamment du fait que les différentes administrations qui composent un Etat (ou une grande entreprise) ne communiquent ni ne coopèrent jamais les unes avec les autres et ont souvent des intérêts contradictoires. Or, il est très difficile de comploter lorsque le bras gauche ignore ce que fait le bras droit.


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