Commentaire de Patrick Adam
sur « Indigènes » : remplacer une amnésie par une autre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Patrick Adam Patrick Adam 30 septembre 2006 10:14

Bonjour wrysia

Votre post est des plus intéressants. J’avais commencé à vous répondre, puis il m’a embarqué dans tant de réflexions que je me suis mis à rédiger un nouvel texte plus complet. Il est certain que tout revient toujours à un problème d’éducation. C’est la même chose en Palestine. On ne peut envisager de paix dans cette partie du monde tant que les Israéliens n’apprendront pas à l’école la réalité du fait palestinien, et qu’en face, les jeunes Palestiniens ne s’intéresseront pas à la réalité du fait israélien. Et ceci passe obligatoirement par une approche historique sans à-priori, sans condamnation d’intention. Comme vous le dites, les jeunes sont déjà « déphasés à l’école et dans la société ». La télé et bon nombre d’enseignants sont les nouveaux prêtres de la repentance. Il va être difficile avec ça de construire une mémoire apaisée.

Alors effectivement, ce film devient dangereux dès l’instant qu’il devient, comme vous le dites, « l’étendard identaire » des jeunes de banlieues. Car il signifie que les beurs font leur film, les Noirs feront le leur. Les harkis aussi. Sans parler des pieds-noirs. Des membres de l’OAS. Des gaullistes de la première heure. Ceux de la deuxième heure, et ceux de la vingt-cinquième heure. Ce film est bel et bien un hymne à la « beuritude », dégoulinant de sensiblerie de midinette émoustillée par celles qui aiment les barbes de trois jours bien taillées. Loin de la mémoire historique dont nous avons le plus grand besoin.

Bien à vous. Patrick Adam


Voir ce commentaire dans son contexte