Commentaire de melanie
sur Comment Chanel et Saint-Laurent ont révélé la femme moderne


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melanie 5 juin 2008 15:42

Qu’on raille ou qu’on s’emmerveille, c’est un peu pareil :

Il m’est d’ailleurs arrivé de faire les deux - railler par dépit sans doute de ne pouvoir m’acheter jamais une de ces merveilles dessinées par Chritian Lacroix -, mais incontestablement , c’est un art, un enchantement souvent, une création perpétuelle.

Et si YSL n’aimait pas les exentricités de certains qui, au pretexte de se faire remarquer dans la masse des créateurs s’imagine faire du hideux et provoc’ pour sortir du lot, je suis dans le ravissement non seulement des tissus, du travail merveilleux - qui souvent permet à des métiers très précieux de ne pas disparaitre, comme ceux qui travaillent la plume d’autruche ou la broderie à l’ancienne- des "petites mains" qui travaillent en coulisse, et sont garantes de la réussite d’un défilé :

Les plissés, les chamarés, les damassés, les associations de lignes pures et de froufrou hallucinants, la soie et le cuir, le lin et la percale, le voile et le satin...

Il s’agit d’un art, d’un art du dessin, d’abord, de la mise en forme, de la mise en valeur : Certaines femmes sont faites fleur avec Lacroix, et d’autres Samouraï, ou lianes.

Et comme tout art, il est accesible souvent à une élite- sauf quelques accessoires et lignes plus sportwear - , est ce un mal ??

Les défilés d’Yves Saint Laurent sont descendus dans la rue, en ce sens que le smoking a été revisité, la saharienne adoptée, la beauté noire - il fut le précurseur- redécouverte depuis les surréalistes - qui l’avaient magnifiée- .

Pour avoir écouté YSL dans des extraits diffusés après son déccès alors qu’il était déjà très malade, j’ai un profond respect pour cet homme qui a passé sa vie à angoisser, de n’être pas à la hauteur de ses exigences, alors même qu’il construisait la mode et créait une modernité qui allait le dépasser.

Pour avoir vu des reportages sur les "petites mains" et les métiers oubliés - gantiers, chapeliers, chausseurs de grand luxe - je sais aussi le travail de titan modeste qui est derrière les fastueux défilés, et je suis snobé par cet art qui dépasse de tellement la médiocrité des milliers de vêtements mal coupés, mal finis, fabriqués en Chine dans des swetshop- ateliers de la sueur- par des gamines et des enfants 16 heures par jour pour 1 € ,et revendus avec des marges collosales par les fossoyeurs de la fringue et du tissu, qui innondent nos magasins de pret à porter.

Je n’ai jamais acheté quoique ce soit chez YSL ou un autre - si Kenzo, car abordable- mais parfois chez une créatrice amoureuse de la finition, des lignes, et des tissus - dont je tairais le nom, pour pas faire de la pub -, c’est un plaisir, un bonheur, comme un parfum, de mettre ces choses là ...

La mode, c’est le rève, l’émancipation, le jeu, l’humour, le pied de nez des associations...Prétendre que la femme serait un objet car magnifiée par les courbes et les tissus, rien n’est moins faux, on est objet dans sa tête en jean ou non .Par contre, c’est un jeu, un doux délire.

Mais dire que rien n’est plus beau qu’un corps nu....oui si ce corps est sculpté - comme YSL lui même sur une de ses pub , deshabillé pour un parfum -, mince, et harmonieux : Je préfère cotoyer mes contemporains habillés que nus, beaucoup y gagnent de camouffler des formes disgracieuses et moi même un peu trop mince, le vêtement me sied mieux que la nudité.

Heureusement que le vêtement est là pour rendre dignité a beaucoup , dont sinon, on ne verrait que les disgrâces. Sauf à être naturiste, ce que je suis, où on finit par s’en fiche un peu .

Draguerait-on pareil nus ???

Et puis qu’on le veuille ou non, le vêtement est un signe de distinction, dicrimination sociale, un signe tout court .Même dans les civilisations où la nudité se portait assez bien, les scarifications, et les ornements ont toujours joué le rôle d’une distinction sociale.

Il n’en reste pas moins qu’Yves Saint Laurent était un grand monsieur, et que modeste, il ne l’était que plus encore. Chapeau bas .

 

 


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