jeudi 5 juin 2008 - par Eric Donfu

Comment Chanel et Saint-Laurent ont révélé la femme moderne

« Chanel a libéré la femme, Saint-Laurent lui a donné le pouvoir. » Cette phrase de Pierre Bergé rendant hommage à Yves Saint-Laurent, son ami depuis cinquante ans, mérite d’être approfondie. Au-delà de l’émotion provoquée par la disparition du célèbre couturier, était-il juste de placer la couture au cœur du mouvement d’émancipation des femmes ? Comment resituer les rôles de Coco Chanel et d’Yves Saint-Laurent dans la révolution des femmes, au XXe siècle ?

De la femme enfermée à la femme libérée

Le vêtement est un langage. Il ne se confond pas avec les combats et les idées, mais a une fonction symbolique reconnue. Coutume ou uniforme, imposé ou libre, mais aussi sage, conformiste, engagé, recherché ou provocateur : ses nuances s’affirment d’emblée. Le vêtement a fait la révolution française de 1789. Coiffés de bonnets phrygiens, les révolutionnaires se sont opposés aux royalistes aux bas blancs en portant des pantalons, et en revendiquant le surnom de « sans-culottes ». Ces candidats du Tiers-Etat, des bourgeois, travailleurs, paysans, artisans, aux Etats-Généraux ont, les premiers, transformé un style vestimentaire en manifeste populaire. Mais le vêtement des femmes, lui, n’a pas été libéré avec la Révolution. Il a même été compliqué au cours du XIXe siècle par des « crinolines cages ». Même avec des décolletés élargis jusqu’aux épaules, les femmes ont, dans l’Histoire, surtout été enfermées dans leurs vêtements. La minceur de leur taille a longtemps été soulignée par les corselets munis de ressorts d’acier. Elles étaient obligées de cacher leurs visages et leurs cheveux par des perruques, des voiles et des masques, et ne découvraient jamais leurs jambes. Il restait donc à la femme à suivre en quelque sorte l’exemple révolutionnaire des « sans-culottes ». De fait, au début d’un XXe siècle qui a vu l’émergence de la « femme nouvelle », la métamorphose du corps féminin s’est révélée au diapason de sa nouvelle représentation, active et indépendante. Et, au cours du XXe siècle, ce sont bien Coco Chanel et Yves Saint-Laurent, qui, successivement, incarnent cette transformation, dans la première, puis la seconde partie de ce siècle.

Années 20 : la révolution Chanel

C’est dans un monde de dentelle et d’osier que Gabrielle Bonheur Chanel est née, le 19 août 1883 à Saumur. Et c’est bien elle, Coco Chanel, qui va accompagner, et précéder, l’émancipation de la Française par le style, dans les cinquante premières années du XXe siècle. Avec elle, la femme va passer de la fleur à la tige. Dès 1910, dans sa première boutique, rue Cambon à Paris, elle supprime la taille et raccourcit les jupes. Dans ces années folles, les silhouettes s’allongent, s’assouplissent, s’envolent. Dans les années 20, Chanel est la première à lancer la mode des cheveux courts. Avec sa petite robe noire, elle détourne le noir du deuil. Avec n° 5, créé en 1921, elle crée un parfum de légende. En 1930, elle pose en pantalon large et marinière, une tenue unisexe conçue à ses mesures. En jouant avec le style androgyne, avec ses tailleurs en tweed et ses bijoux fantaisies, c’est bien elle, « Mademoiselle » qui a lancé le style de la Française éternelle, moderne, dynamique, alliant confort et élégance.

Années 60 : le tournant

Mais si le style Chanel reste aujourd’hui le symbole, toujours en évolution, de l’élégance à la française, il a bien été remis en question, après-guerre, par les nouvelles générations du baby-boom. Comme dans les autres domaines de la vie, les goûts des nouvelles générations se fondaient d’abord sur le refus de ceux des générations précédentes. Bien plus courte que les jupes courtes remarquées de Suzanne Lenglen sur les cours de tennis en 1925, les jeunes Anglaises des années 60 inventent la minijupe. Et c’est en 1965, que, à Londres, la styliste Mary Quant et à Paris le couturier Courrège popularisent avec succès cette mode. Mary Quant affirmait « la manière de s’habiller des adultes ne m’attire pas du tout, je ne veux pas leur ressembler plus tard. » Dans le même esprit, Brigitte Bardot lançait « la mode c’est pour les grands-mères ! » [i] Cette fois, incapable d’anticiper, Mademoiselle Chanel refuse de suivre. « Montrer les cuisses, oui, mais les genoux, jamais ! » Fidèle à elle-même, elle maintient ses robes en dessous des genoux, ces genoux qu’elle trouvait laids. Progressivement, avec l’âge, l’amazone de l’entre-deux guerres se mue en vieille dame caractérielle. En ces années où la comédie musicale Hair tient l’affiche, elle s’enferme dans sa maison de couture de la rue Cambon à Paris, observant, cachée, ses défilés dans ses salons, avec un miroir. Celle qui disait « Il n’y a pas de mode si elle ne descend pas dans la rue » regrettait maintenant qu’elle vienne désormais de la rue. Le 10 janvier 1971, elle s’éteint à l’âge de 87 ans, dans sa suite de l’hôtel Ritz.

Années 70 : le sacre d’Yves Saint-Laurent

Avant-guerre, les congés payés de l’été 36 avaient déjà révélé un nouveau sujet social, joyeux et facétieux sur son tandem, vêtu d’un short unisexe et en bikini sur la plage. Après la Libération, c’était désormais aux enfants de cette génération pionnière et sacrifiée par deux grandes guerres d’inventer le monde contemporain. Comme un signe, Yves Henri Donat Mathieu-Saint-Laurent, l’homme qui allait entraîner la révolution de la décontraction chic dans la vie de tous les jours, naît durant cet été 36 libérateur, le 1er août, à Oran, en Algérie. Ces premières vacances de masse avec la randonnée, la plage, le camping, et les mille et une facettes de ce temps nouveau des loisirs, ont déjà fait du vêtement un instrument de liberté. Mais, au début des années 60, cette liberté vestimentaire était toujours réservée aux vacances et aux week-ends. Yves Saint-Laurent allait faire entrer le décontracté chic dans la vie de tous les jours et démocratiser l’élégance, à l’image de son célèbre tailleur pantalon, présent dans toutes ses collections.

Il appartient à une nouvelle génération. Quand il s’installe à Paris, en 1954, à l’âge de 18 ans, Mademoiselle Chanel a déjà 71 ans. Grâce à Christian Dior, son talent est vite reconnu. Il n’avait pas inventé la liberté par le vêtement ni le pantalon pour les femmes ni le noir élégant ni le jean ni la minijupe, mais il va parachever ces modes et en faire un style. C’est en 1962 qu’il présente sa première collection sous la marque Yves Saint-Laurent, et c’est en 1965, l’année de la minijupe, que son style fait l’événement, avec ses robes « Mondrian », colorées par le motif géométrique d’un tableau du peintre. En 1966, il lance le smoking pour femme et, la même année, le prêt-à-porter de luxe. A la différence de Mademoiselle Chanel, quand Mai-68 arrive, Yves Saint-Laurent n’est pas pris au dépourvu. Il va même récupérer la vague hippie dans des créations de haute couture multicolores aux couleurs de tableaux de Van Gogh tout en reprenant le flambeau de l’élégance française révélée par Mademoiselle Chanel.

Le XXe siècle des femmes

1968 est bien une année-clé. Et c’est cette année qu’il obtient une reconnaissance internationale, comme le souligne la rédactrice de mode Colombe Pringle[ii] : « Dans la mode, les Américains annoncent « l’arrivée d’un nouveau roi » que la France appelle « Le prince ». « ll est le plus célèbre, le plus aimé, le plus copié ». Il a 31 ans « déteste les gants, les chapeaux, les bijoux trop gros et les diamants ». Depuis dix ans, les femmes lui doivent leurs cabans à boutons dorés, leurs robes-tuniques et leurs cuissardes, le fameux smoking qui, porté par Françoise Hardy, souleva tous les regards un soir à l’Opéra et le noir à toute heure. Il s’appelle Yves Saint-Laurent et espère faire du pantalon « un élément de base du vestiaire féminin » tout en affirmant que l’égalité « c’est un état d’esprit » qui comme la liberté « ne s’achète pas avec une culotte ». Même Mademoiselle Chanel lui reconnaît un talent absolu. C’est en cet été 1968 qu’Yves Saint Laurent présente sa saharienne, clin d’œil à ces femmes d’aventure, d’Alexandra David-Neel à Anita Conti, qui nous invitent à aller au-delà de toutes frontières. C’est aussi souvent dans la référence au mois de mai 68 que le sujet social contemporain va se révéler au quotidien, tous les jours de la semaine, le matin comme le soir, libre de porter le jean en ville, les élèves allant à l’école sans uniforme, les femmes pouvant venir en minijupe ou en pantalon au travail. Dans les années 70, la cravate n’est plus obligatoire, et les hommes retrouvent le goût des cheveux longs. Les filles sont libres de ne pas porter ce soutien-gorge qui, selon les féministes, en corsetait le corps des femmes. En leur donnant le plaisir de s’habiller et de vivre à leur guise, en pantalon, tailleur ou smoking, Saint-Laurent a bien accompagné leur émancipation. En créant une mode de la rue, celui qui n’avouait qu’un seul regret « Ne pas avoir inventé le jean » a révélé, après Coco Chanel, tout le chemin parcouru par les femmes au cours du XXe siècle, et notamment depuis Mai-1968. Désormais, chaque jeune fille, chaque femme est libre de s’habiller selon son humeur, avec des fripes colorées, ces silhouettes androgynes à la Paco Rabanne, ces minijupes relancées par la styliste anglaise Mary Quant, ou des pantalons Saint Laurent. Aujourd’hui, les jeunes créateurs de mode sont libres de revisiter à leur guise le gothique, l’esprit de la brousse ou le métal techno. C’est vrai, la joie des années Saint-Laurent se confond avec des années de croissance, au monde du luxe, et se teinte de nostalgie. Mais, comme Loulou de la Falaise, son fidèle mannequin et égérie, les femmes qui ont porté et rêvé de Saint-Laurent abordent un nouvel âge de leur vie, en transmettant à leurs filles le défilé coloré et joyeux d’une vie. Au lendemain de ce mois de mai 2008, c’est un ami que perdent les filles de Mai-68 « Quel que soit son âge, ne pas se sentir aimé, c’est se sentir repoussé », disait Coco Chanel. Elle, comme lui, ont passionnément aimé les femmes, et traduit cet amour dans un talent d’artisan. Chacune et chacun, aujourd’hui, a le besoin d’être regardé. Le regard de l’autre vous confirme dans votre existence propre et stimule cet amour vital de soi. En créant des collections qui collaient à leur époque, Chanel et surtout Yves Saint-Laurent ont ouvert la porte à un prêt-à-porter valorisant.

Quel message d’avenir ?

Yves Saint-Laurent n’a pas pu ni voulu finir « dans sa maison », comme Mademoiselle Chanel. Il y a six ans, le 7 janvier 2002, à l’âge de 66 ans, il avait fait ses adieux publics à la haute couture, entouré de ses amis : « J’ai choisi aujourd’hui de dire adieu à ce métier que j’ai tant aimé ». Et le 23 janvier de cette même année, il fêtait les quarante ans de sa prestigieuse maison de couture, qui continue sans lui. Son plus bel hommage aura peut-être été le fait que, dans les années 80, et sous l’impulsion de Jack Lang, la mode, comme la gastronomie, ont été reconnus comme un art à part entière par le ministère de la Culture. Comme l’a bien exprimé le couturier Christian Lacroix, il aura été un « choc de modernité ». Yves Saint-Laurent définissait ainsi son rôle « Rien n’est plus beau qu’un corps nu. Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme ce sont les bras de l’homme qu’elle aime. Mais, pour celles qui n’ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là. » Dans ce choc de modernité, il y avait donc un message profond, qui rejoint celui de Coco Chanel : la beauté n’a pas d’autre vérité que son propre bien-être, clé de l’estime de soi comme de toute reconnaissance.

Eric Donfu

4 juin 2008



[i] Eric Donfu, Ces jolies filles de mai, 68, la révolution des femmes, Jacob Duvernet, Paris, 2008, page 43.

[ii] Colombe Pringle, grand reporter à Elle et rédactrice en chef de Vogue de 1987 à 1994. Telles Quelles, Grasset, Paris, 1995, page 134.



19 réactions


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 juin 2008 11:11

    Merci pour cet article parlant d’ un art qui mériterait une place bien plus grande .

    Comment rester indifférent à la beauté de la silhouette d’ une femme si joliement mise en valeur par des bouts de tissus  ?

     

    Bravo l’ Auteur .

     


  • Lisa SION 2 Lisa SION 5 juin 2008 13:38

    était-il juste de placer la couture au cœur du mouvement d’émancipation des femmes... avez vous écrit...Le but de la couture n’est pas d’émanciper la femme, mais bien de la déshabiller. Vous me rappelez ce type qui a passé tous les jours, dix ans durant, la douane à vélo avec un tas de cailloux sur son porte bagage. Il rencontre son douanier, deux ans plus tard, dans un bar et celui-çi lui demande, " mais qu’est ce que vous passiez dans vos cailloux... ? Moi, je ne passais pas les cailloux, mais les vélos... ! Pendant que la couture vous montre du doigt, son contenant, confidentiel, vous ne voyez pas le trafic autour du contenu, juste au bout du doigt... ! 

     


  • morice morice 5 juin 2008 14:49

     Révélé, révélé... les femmes n’ont pas attendu Saint-Laurent pour s’habiller de pantalons..  


  • Gracian Gracian 5 juin 2008 15:11

    C’est Madeleine Vionnet et non Chanel, qui, la première, a résolu de supprimer le corset qu’elle appelait "un appareil orthopédique".

    Elle créa dés 1912 sa maison de couture, rue de Rivoli. C’est elle, de plus, qui inventa la coupe en biais. Grande admiratrice d’Isadora Duncan, elle fut et reste, la créatrice des drapés les plus dépouillés, dont certains sans couture .


  • melanie 5 juin 2008 15:42

    Qu’on raille ou qu’on s’emmerveille, c’est un peu pareil :

    Il m’est d’ailleurs arrivé de faire les deux - railler par dépit sans doute de ne pouvoir m’acheter jamais une de ces merveilles dessinées par Chritian Lacroix -, mais incontestablement , c’est un art, un enchantement souvent, une création perpétuelle.

    Et si YSL n’aimait pas les exentricités de certains qui, au pretexte de se faire remarquer dans la masse des créateurs s’imagine faire du hideux et provoc’ pour sortir du lot, je suis dans le ravissement non seulement des tissus, du travail merveilleux - qui souvent permet à des métiers très précieux de ne pas disparaitre, comme ceux qui travaillent la plume d’autruche ou la broderie à l’ancienne- des "petites mains" qui travaillent en coulisse, et sont garantes de la réussite d’un défilé :

    Les plissés, les chamarés, les damassés, les associations de lignes pures et de froufrou hallucinants, la soie et le cuir, le lin et la percale, le voile et le satin...

    Il s’agit d’un art, d’un art du dessin, d’abord, de la mise en forme, de la mise en valeur : Certaines femmes sont faites fleur avec Lacroix, et d’autres Samouraï, ou lianes.

    Et comme tout art, il est accesible souvent à une élite- sauf quelques accessoires et lignes plus sportwear - , est ce un mal ??

    Les défilés d’Yves Saint Laurent sont descendus dans la rue, en ce sens que le smoking a été revisité, la saharienne adoptée, la beauté noire - il fut le précurseur- redécouverte depuis les surréalistes - qui l’avaient magnifiée- .

    Pour avoir écouté YSL dans des extraits diffusés après son déccès alors qu’il était déjà très malade, j’ai un profond respect pour cet homme qui a passé sa vie à angoisser, de n’être pas à la hauteur de ses exigences, alors même qu’il construisait la mode et créait une modernité qui allait le dépasser.

    Pour avoir vu des reportages sur les "petites mains" et les métiers oubliés - gantiers, chapeliers, chausseurs de grand luxe - je sais aussi le travail de titan modeste qui est derrière les fastueux défilés, et je suis snobé par cet art qui dépasse de tellement la médiocrité des milliers de vêtements mal coupés, mal finis, fabriqués en Chine dans des swetshop- ateliers de la sueur- par des gamines et des enfants 16 heures par jour pour 1 € ,et revendus avec des marges collosales par les fossoyeurs de la fringue et du tissu, qui innondent nos magasins de pret à porter.

    Je n’ai jamais acheté quoique ce soit chez YSL ou un autre - si Kenzo, car abordable- mais parfois chez une créatrice amoureuse de la finition, des lignes, et des tissus - dont je tairais le nom, pour pas faire de la pub -, c’est un plaisir, un bonheur, comme un parfum, de mettre ces choses là ...

    La mode, c’est le rève, l’émancipation, le jeu, l’humour, le pied de nez des associations...Prétendre que la femme serait un objet car magnifiée par les courbes et les tissus, rien n’est moins faux, on est objet dans sa tête en jean ou non .Par contre, c’est un jeu, un doux délire.

    Mais dire que rien n’est plus beau qu’un corps nu....oui si ce corps est sculpté - comme YSL lui même sur une de ses pub , deshabillé pour un parfum -, mince, et harmonieux : Je préfère cotoyer mes contemporains habillés que nus, beaucoup y gagnent de camouffler des formes disgracieuses et moi même un peu trop mince, le vêtement me sied mieux que la nudité.

    Heureusement que le vêtement est là pour rendre dignité a beaucoup , dont sinon, on ne verrait que les disgrâces. Sauf à être naturiste, ce que je suis, où on finit par s’en fiche un peu .

    Draguerait-on pareil nus ???

    Et puis qu’on le veuille ou non, le vêtement est un signe de distinction, dicrimination sociale, un signe tout court .Même dans les civilisations où la nudité se portait assez bien, les scarifications, et les ornements ont toujours joué le rôle d’une distinction sociale.

    Il n’en reste pas moins qu’Yves Saint Laurent était un grand monsieur, et que modeste, il ne l’était que plus encore. Chapeau bas .

     

     


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 juin 2008 16:08

    Bien vu Mélanie ,

     

    Que ce soient YSL , Dior , Lacroix , Ungaro , Cardin , Lanvin , Balenciaga , Patou , Armani , JP Gaultier et beaucoup d’ autres , comment ne pas s’ émerveiller  quand on voit dans les défilés tant de grâce et de beauté .

     

    Bien entendu tous les modèles ne sont pas toujours à mon goût , mais quel bel art que la haute couture .

     

    Les images de Yves Saint Laurent montrées à sa mort son pathétiques d ’humilité .


    • melanie 5 juin 2008 21:06

      @ Parkway

       

      Vous croyez ça, vous ???

      Si on s’habille sexy, jolies, c’est pour nous plaire, nous .

      Vus n’avez pas besoin de ça pour nous "baiser", une poussée de testostérine suffit ,les mots et le regard qu’il faut pour que vous trouviez irresistibles.

       

       


  • Cug Cug 5 juin 2008 16:51

    Bah la haute couture c’est le monde des nantis qui s’imagine que chanel et yves ont libéré la femme ... que voulez vous c’est tellement plus "sympatoche" que des femmes militantes qui se battent au quotidien ...

    Une arnaque ...


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 5 juin 2008 17:56

      Cug t’ es cu-cug


    • Cug Cug 5 juin 2008 18:57

       Vous m’avez mal compris ... je reconnais le génie des sus sité auinsi que celui de Van Gogh ou Paul Klee. Ce que je dis c’eqt que dire que la haute couture (en faite peu importe le couturier) a libérer, révélé, etc ... les femmes.

      A vous croire pour libérer l’homme donc celui ci devrait porter des jupes et des talons  ?


  • Le Hérisson Le Hérisson 5 juin 2008 17:17

    La beauté n’est pas une "arnaque" et participe à l’émancipation, tout comme la culture, l’art... Même si vous n’êtes pas sensible à Chanel, YSL, Van Gogh ou Paul Klee, il n’en demeure pas moins que ces créateurs influencent vos choix. Après tout, vouloir en avoir conscience ou pas est de l’ordre de la liberté d’apprendre.

    Quant au lien qui unit l’art et l’argent (les "nantis"...), c’est une autre histoire, à mon avis très secondaire, par rapport à l’essentiel, qui est l’aventure artistique et universelle.


  • Eric Donfu eric donfu 5 juin 2008 18:57

     

    Merci Gracian de cette précision, et pour avoir rappelé à juste propos madeleine Vionnet. Il est certain que nous avons affaire avec un mouvement plus large, résultat des transmissions entre les générations, qui d’ailleurs n’était pas franco-français. Je n’ai d’ailleurs pas écrit que c’était Chanel qui avait libéré les femmes de leur corset, j’ai comparé des époque, et votre apport est bienvenu. C’est vrai aussi que les femmes n’ont pas attendu Saint Laurent pour porter le pantalon (je l’ai écrit), mais le tailleurs pantalon, courant aujourd’hui, a bien été popularisé par lui. Merci aussi à Mélanie pour son long et interessant post La mode, c’est le rève, l’émancipation, le jeu, l’humour, le pied de nez des associations...Prétendre que la femme serait un objet car magnifiée par les courbes et les tissus, rien n’est moins faux, on est objet dans sa tête en jean ou non .Par contre, c’est un jeu, un doux délire. C’est une bonne réponse à opposer à l’idée selon laquelle le féminisme serait l’opposé de la beauté. D’ailleurs, en simplifiant forcément, deux tendances historiques fondent le mouvement des femmes par les femmes. L’une, plutôt inspirée par Simonne de Beauvoir - même si son oeuvre est reconnue au-delà de tous clivages - , qui relativise la différence des sexes ( "On ne nait pas femme, on le devient ) et n’hésite pas parfois à s’engager dans une ’guerre des sexes" remettant y compris la maternité en cause, et une autrequi revendique la féminité en tant que telle, et en tant que spécificité. On y retrouve Anaïs Nin et des expressions de femmes, par l’écriture, les arts, la philosophie. Saint Laurent, à l’évidence, s’est inscrit dans la seconde tendance, même s’il a donné aux femmes la possibilité de porter des attributs d’hommes comme le pantalon ou le smoking, rejoignant en celà, comme Chanel d’ailleurs, la première tendance, plus égalitaire. Mais le mouvement des femmes ne peut être résumé à un ou plusieurs couturiers, je suis d’accord, et j’ai commencé l’article avec cette précaution. Il s’agit surtout d’un hommage à un grand Monsieur qui vient de disparaitre en laissant un grand talent, une grande humanité et une vraie modestie, en effet.

    Par ailleurs, et pour compléter cet article qui réuni deux monstres sacrés de la mode après leur mort, je vous conseille d’entendre Saint laurent Lui même commenter ses relations avec Chanel qui, en 1969 je crois, l’accusait de l’avoir copié..

    http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/mode/saint-laurent-repond-a-coco-chanel_506681.html?xtor=RSS-96

    A + pour d’autres réactions.

     


    • melanie 6 juin 2008 10:31

      @ L’auteur

       

      Chanel, qui préférait les femmes, était très dure avec leur mporphologie : Elle faisait une fiaition sur les genoux, qu’elle trouvait "Hideux" et recommandait de dissimuler- d’ou des tailleurs Chanel avec jupe sous le genou-.

      Je ne pense pas que Chanel a tant libéré la femme que ça : Elle était très ambivalente, vis à vis des femmes, très dure et ses vêtement devaient surtout être "pratiques".

      Pas de mise en valeur, de sublimation par les courbes et les tissus comme chez Yves Saint Laurent ou chez Chritian Lacroix - qui est un des rares couturiers non homosexuels ..-.

      Yves Saint Laurent adorait la femme, les tissus, les croquis, les jeux de tissu.

      Mademoiselle Chanel était plus dure, autoritaire et sa mode plus formelle, à mon sens,plus dans la revendication,moins dans l’esthetique pure.

      Pour moi, je préfère une Sabine Azéma habillée par Lacroix, qu’une bourgeoise vétue du fameux tailleur Chanel...L’une exhale la folie douce , le jeu, et le charme, l’autre est en tenue de combat...


  • Lisa SION 2 Lisa SION 5 juin 2008 19:56

    Comment Yves Saint Laurent et Coco Chanel ont libéré la femme... ?...Et Toyota, hein ! La femme de la photo, en saharienne satinée ne doit pas sa liberté à ces icônes...mais à son 4 / 4... !


  • Jean Lasson 6 juin 2008 08:16

    La mode libère la femme, nous dit-on... Et dans le même temps, dans le même pays, on répudie une femme parce qu’elle n’est pas vierge.

    Juste après 68, lors de la visite d’un musée présentant, entre autres, des robes anciennes, un vieux militant me fit ce commentaire que je n’ai jamais oublié : les riches pétaient dans la soie pendant que les pauvres suaient dans la bure.

    Aujourd’hui encore, rien n’a changé


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 6 juin 2008 08:50

    C ’est cela bande de gronânes , chiez sur la mode et quand elle sera fabriquée en Chine vous viendrez encore pleure qu’ il n’ y plus d’ emplois ici , vos raisonnements imbéciles font le lit du chomage et de la précarité ...


  • Le Hérisson Le Hérisson 6 juin 2008 09:17

    Le fait que l’art, comme toute autre production, se situe sur un marché, avec ses avantages et inconvénients, n’enlève rien à ses qualités. Il ne faut pas se tromper de propos.

    Quant à YSL, en valorisant le prêt à porter, il a fait descendre la haute couture dans la rue. Ce n’est pas si mal.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 8 juin 2008 13:16

    ce fil démontre à la perfection pourquoi la France est à la traine , une majorité de neus-neus qui , s’ ils avaient un minimun le sens de l’ esthétisme tiendraient des propos différents , si vous n’ aimez pas la beauté alors passez votre chemin ...le mange-merdisme à de l’ avenir ici ...


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