Commentaire de ronchonaire
sur Regimes spéciaux : On ne vous avait pas tout dit !


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ronchonaire 17 août 2008 12:54

JPC,

Pour le coup, je rejoins Léon sur pas mal de remarques qu’il vous a adressées ; vos explications ne font qu’embrouiller encore plus le débat alors que les questions sont extrêmement simples. Vos interventions ne démontrent finalement qu’une chose : le système de retraites en France est devenu une véritable usine à gaz, à grands coups d’artifices comptables, de multiplication des caisses et des régimes, et de finesses sémantiques (entre nous, la différence entre retraite "supplémentaire" et "complémentaire" n’a d’importance que pour les bureaucrates qui travaillent dans ce secteur, le pékin de base veut juste savoir combien il va toucher chaque mois en pratique).

Léon,

Sur votre second paragraphe, vous semblez ne pas réaliser que c’est déjà le cas en pratique : la jeune génération paie deux fois, une fois pour ses parents via le système obligatoire et une fois pour elle-même par le biais d’assurances privées. C’est le seul moyen qu’on a trouvé pour éviter à nos propres enfants d’avoir à payer trois fois (pour vous, pour nous et pour eux-mêmes). Nous passons pour de gros individualistes alors qu’en fait, nous sommes simplement en train de faire pour nos enfants les sacrifices que vous n’avez pas voulu faire ; ainsi dans une quinzaine d’années, lorsque le gros des "baby-boomers" aura passé l’arme à gauche et que les besoins de financement seront moindres, le système aura été assaini et pourra être liquidé sans douleurs. Mais c’est clair que pour ça, ma génération s’apprête à morfler.

Enfin, non, je ne suis pas favorable à la privatisation de l’assurance-maladie mais la santé et la retraite répondent à deux logiques différentes et ne peuvent donc pas être organisées selon le même principe. L’assurance-santé a pour objectif de se couvrir contre le risque de tomber malade alors que les cotisations retraites ne sont qu’un système d’épargne en prévision des vieux jours. Or, autant la mutualisation d’un risque me paraît être une chose sensée, autant la mutualisation d’une épargne me semble aberrante. Dans le cas de la santé, la mutualisation des risques se justifie en plus par le fait que le coût des traitements est le même quel que soit le niveau de revenu du patient (pour une maladie donnée) ; nous sommes tous égaux devant la maladie et le système actuel me semble adapté à cette réalité.

D’ailleurs, et contrairement aux caisses de retraite, le système actuel d’assurance-santé peut très bien être viable à condition d’être bien géré ; le déficit de la sécu n’est pas structurel (encore une fois, contrairement à celui des retraites), et il suffirait que les employeurs, à commencer par l’Etat lui-même, paient leurs arriérés pour que les comptes de la sécu soient équilibrés. Ajoutez-y quelques ajustements techniques à la marge (promotion des génériques, limitation des dépassements d’honoraires, introduction d’un minimum de concurrence dans la vente de médicaments, vente à l’unité plutôt qu’en boîtes de 36, etc.) et la sécu peut très bien continuer à fonctionner sur le principe actuel pendant encore très longtemps.


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