Commentaire de Marc Bruxman
sur Comment le peuple a-t-il perdu la lutte de classes ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Marc Bruxman 29 août 2008 00:21

Ronchonnaire :
Il serait, à mon sens très imprudent de considérer la lutte des classes comme morte. L’histoire même si elle ne repasse pas les plats
n’est pas linéaire.

Oui je le concéde, elle pourrait réssuciter. Sous le même nom ou sous un autre nom. 

Votre génération des petits bourgeois trentenaires n’est pas une "classe".

La notion de classe est la pour la théorie. Peut être que ca a existé mais ca n’existe plus aujourd’hui. Le prolétaire de la campagne qui vit dans son village et celui de la ville qui vit en cité n’ont a peu près rien en commun. Les quelques restants de la classe ouvriére et le travailleur en centre d’appel n’ont pas non plus grand chose en commun. Et je ne parles même pas des différence entre un travailleur français "de souche" et un immigré fraichement arrivé qui voient en général les choses de façon complétement opposées. Bref difficile de construire une classe avec tout ca. 

L’informaticien ou l’avocat n’ont rien non plus en commun. Pour ne prendre que cet exemple, ce n’est pas du tout la même philosophie de la vie, la même vision du role du droit, etc, etc, ... Faites parlez les deux clans ensemble et en général ca va dégénérer en troll ;) Rajoutez le financier la dedans, il n’est le pote ni de l’informaticien ni de l’avocat. L’entrepreneur et le financier vont aussi se fritter. L’entrepreneur et l’informaticien pareil ("putain il est con celui la pourquoi il veut coder sans bugs alors que je pourrais déja vendre le produit !"). Bref chaque profession a ses intérêts et son mode de fonctionnement. C’est ainsi ! Le politique ? Il s’oppose à tout le monde en venant foutre des lois dans les professions. La dessus tout le monde ou presque est unanime : "c’est un enculé !". 

Est ce parce que le politique décide ? Bigre non ! Quand une invention sort des labos, il peut gesticuler, il devra s’incliner devant elle. Est ce alors l’inventeur ? Non car le politique a un pouvoir de nuisance suffisante pour l’empécher de profiter au maximum de son invention si il juge qu’elle fait chier. 

Et il n’y a donc pas de classe dirigeante à proprement parler. Juste des gens qui s’affrontent et un ordre quii se met en place autour de tout ca. 

A la rigueure il y a autant de classe qu’il y a de professions. 

C’est avant tout une génération étriquée et d’un conformisme affligeant.

Peut être que dans le monde actuel c’est le fait de ne pas être anticapitaliste cocobobo qui est d’être anticonformiste.... 

Pourquoi faut il toujours que les vieux partent de ce monde sans comprendre les plus jeunes. Vous vous souvenez de la geule qu’on fait vos parents quand vous avez manifestés en 68 ? Ben la c’est pareil. Les jeunes n’aspirent plus forcément au communisme c’est comme ca. Les temps changent. Peut être que quand j’aurais 60 ans mon gamin ira à un mouvement politique tout bizarre que je trouverai abject. Mais les choses changent c’est ainsi. 

Ce n’est pas nécessairement de votre faute...
C’est le chômage qui a terrorisé votre génération et induit des comportements moutonniers, une absence de recul, une lâcheté intellectuelle devant les puissants et l’intériorisation des modèles de réussite individuelle avec très peu de préoccupation morale. Le libéralisme n’est pas qu’une théorie économique, c’est aussi un poison avilissant, destructeur de lien social, de fraternité, de solidarité, d’enthousiasme.

Je n’ai jamais eu peur d’être au chomage. La plupart de mes camarades de promotion non plus d’ailleurs. Dès que vous avez un certain niveau de diplome le spectre du chomage s’éloigne. Et vous pouvez trouver très vite du travail si vous vous faites jeter. 

Par contre on sait une chose c’est que ca ne sert à rien de se battre et de gaspiller inutilement de l’énergie pour un combat futile. Les inégalités, on a tout fait pour ne plus en avoir. On a eu la gauche en France (no comment), on a eu l’URSS (no comment non plus), des syndicats qui défendent des intérêts corporatistes, des politiques tous pourris jusqu’à la moelle et qui ont piqués dans la caisse comme des porcs alors qu’ils se disaient de gauche. La démonstration a été faite et on en a tiré les leçons. La société idéale décrite par la gauche, c’est comme le paradis des curés. Ca n’existe pas !

A partir de la, on voit les choses autrement. Et comme la gauche de notre pays n’arrive pas à évoluer vers le modéle des pays nordiques et bien il n’y a finalement aucune alternative viable au libéralisme. 

Même d’amour.

Oh putain ! Rien que ca !


Voir ce commentaire dans son contexte