Commentaire de Alexeï
sur Écoutes téléphoniques de l'Élysée : des fonctionnaires enfin personnellement responsables ?
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Vous avez parfaitement le droit de réver, cher Paul Villach, mais je vous signale que :
Dans l’affaire Papon que vous rappelez justement, Maurice Papon qui a effectué une brillante carrière sous tous les régimes (il a fini ministre du budget) et été couvert par Mitterrand qui a retardé autant qu’il l’a pu la procédure entamée contre lui (seize ans) a bénéficié d’une remise en liberté pour raison de santé (il est sorti de prison sur ses deux jambes, narguant ses victimes) grâce à notre actuel ministre des Affaires Étrangères (de Sarkozy), alors secrétaire d’État à la santé (de Jospin), Kouchner : le gouvernement trouvait sans doute que la punition avait assez duré. Pourtant, le verdict a eu le mérite de nous le rappeler : la culpabilité de la déportation des juifs de Gironde a été partagée entre l’occupant et Vichy. Mais il a surtout montré qu’un individu n’en est pas moins responsable de ses actes. Enfin, la ministre de l’Intérieur a eu beau protester, Papon a eu la possibilité dêtre enterré avec sa légion d’honneur.
Dans l’affaire des paillotes corses, le préfet Bonnet reconnu coupable en première instance, en appel puis en cassation n’a pas effectué la peine de prison à laquelle il a été condamné. Dans un précédent de vos articles, le colonel Beau faisait justement remarquer que le préfet avait vu tous ses frais de justice payés par la collectivité publique alors que les gendarmes ont dû y aller de leurs deniers. À ce jour, il ne me semble pas que l’on ait demandé à ce préfet voyou de rembourser le moindre centime.
Dans l’Affaire des Irlandais de Vincennes qui est le fond de votre article, on ne peut que souligner le courage de Jean-Michel Beau qui a dû affronter cette procédure seul et porter des années durant les poids de l’infamie. Même rétabli dans son honneur, « Le Monde » n’a pas trouvé mieux que de la salir de merde (sic).
Déjà Platon, au Livre IV de « La République », soutenait que le courage est le propre des gardiens de l’État, car leur devoir est d’observer un comportement farouche à l’égard de tout ce qui risque d’infliger un mal irréparable à l’âme.
Avons-nous progressé depuis ?