Commentaire de Illel Kieser ’l Baz
sur Et si on en parlait ?


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Illel Kieser ’l Baz 10 septembre 2008 22:56

@clostra

Il me semble, mais je peux me tromper, qu’il existe des signes que pourraient repérer des enseignants, non dans un objectif d’emblée répressif mais pour une intervention à imaginer, prendre quelques heures/jours/mois, la place de celui qui protège et faire entendre que l’enfant sera suffisamment fort, ainsi, pour refuser et faire valoir ses droits.

Je ne suis pas sûr d’avoir compris. Vous parlez de qui, d’une petite victime ou d’un éventuel agresseur en herbe ? S’il s’agit d’une petite victime, pourquoi d’emblée évoquer un aspect répressif ?

Les enseignants ne sont pas formés pour repérer ces fameux "signes", tout juste, peuvent-ils repérer les indices qui signalent un trouble mais quant à en repérer l’origine, c’est le travail de quelqu’un formé à cela.

Il existe, en milieu scolaire des cellules spéciales chargés d’accueillir ce genre de signalement. Leur protocole est très rigoureux et je ne pense pas que l’on peuisse exiger des enseignants plus que cela. Il n’est pas dans le rôle social des enseignants de devoir être au point de clivage de tous les maux collectifs.

Par ailleurs, vous omettez les victimes qui en sont pas scolarisées, il arrive de plus en plus souvent que ce soit des nourrissons...

Enfin, dans ce genre d’affaire, on ne sait pas qui est le prédateur, réside-t-il au sein de la famille, est-ce un proche, un éducateur culturel, sportif, ... ? Opérer un signalement trop rapidement c’est courir le risque d’enclencher la mécanique efficace du prédateur qui est toujours un individu au-dessus de tout soupçon. C’est alors l’enfant qui sera en danger.

Nombre de signalements précoces se terminent devant un tribunal pour diffamation.

(Il existe aussi des psychologues scolaires et entre savoir bien écrire ou lire et préserver tout un avenir, le choix devrait être vite fait)

Ils savent cela et c’est dans leur éthique de faire rapidement ces choix... Cela ne veut pas dire qu’ils sachent ensuite quoi faire de ce qu’ils constatent...

Sans doute n’ai-je pas assez dit que c’est toute une infra structure qui s’avère insuffisante.

D’une, l’inceste n’est pas un crime selon le droit français, deux, quand bien même le législateur aurait-il prévu une disposition idoine, la question est : « Maintenant, que puis-je faire, avec qui, et où ? »

Pas de réponse !

Si cet article ne sert pas à trouver des solutions immédiates on ne voit pas trop à quoi il servirait...

Étonnante cette remarque ! Cet article sert à parler ; cet article sert à informer ; cet article sert à porter témoignage ; cet article sert à débattre. N’est-ce pas là le premier pas d’une participation citoyenne à la vie commune ? C’est au moins ainsi que je le comprends !

Il n’est pas dans la vocation d’un praticien de terrain de donner des solutions « immédiates » dont on pourrait se demander ce qu’elles voudraient dire. C’est à partir du moment où chacun commence à entrevoir l’existence d’un problème qu’il s’engage ou délègue.

Sur le terrain, je sais quoi faire, rapidement ! Mais le problème n’est pas là. Je ne suis qu’un anonyme et les victimes sont nombreuses, au point que nous. J’explique assez, au début de cet article, que je m’étais endormi sur mon petit quotidien.

Quant à l’oukaze très rationnel : « Un problème, une solution ! », il est valable dans les manuels, pas quand nous devons faire face à une complexification des règles. Pas plus valable quand il s’agit d’un problème humain qui concerne, en outre, un enfant, sous la dépendance, donc de ses tuteurs légaux qui peuvent être aussi ses prédateurs.

Dans la thérapie pour un adulte enfermé [...]

Les associations de parents d’élèves ne sont pas des groupes de parole, vous ignorez aussi la pudeur et la honte liées à ces atteintes. Pensez-vous sérieusement que l’on va en parler en conseil de parents d’élèves ?

Ces affaires s’abordent avec un tact et un doigté que l’on ne peut pas trouver dans un milieu scolaire, non que les personnels soient mis en cause, tout simplement parce que ce ne sont pas des lieux d’écoute.

 Maintenant, si vous voulez bien préciser vos propos, j’en serai ravi. J’ai répondu à la sauvette sans être certain d’avoir tout saisi. Notamment cela : « rien de tel que de prendre en compte, sous ses yeux, l’enfant qu’il aurait pu être. »

Il serait intéressant d’en reparle

Bien à vous

 


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