Commentaire de Illel Kieser ’l Baz
sur Et si on en parlait ?


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Illel Kieser ’l Baz 11 septembre 2008 14:09

Bonjour Maggie,

Merci pour ce commentaire, il sera l’occasion d’aborder des sujets collatéraux à celui de l’article.

Tout d’abord, bravo pour l’humour !

Les « méfaits du glurge », dites-vous ? Je publie sur Internet depuis ses débuts en France, j’ai rapidement pris cette option, notamment pour des sujets de fond. Ce n’est pas tant le glurge qui pose problème que l’absence de son symétrique inverse : l’article documenté ou référencé. Les scientifiques et chercheurs français répugnent à publier sur ce média. Cependant qu’aux USA et au Canada, c’est devenu le vecteur principal pour publier les résultats de recherche. Il faut environ 6 mois pour publier un article dans un magazine scientifique, plus d’un an pour un livre. En Europe ces délais sont multipliés par deux. Or les idées ont besoin de circuler, d’être discutées, analysées avant de trouver une stabilisation et de passer au travers d’un filtre qui fera le tri.

Le glurge s’installe donc sur ce vide, dans le domaine de l’étude des mœurs, on tombe sur une information qui fait choc, et on décide d’écrire un billet, en aveugle et selon ses humeurs du moment. On ne sait pas que d’autres ont déjà planché sur le sujet, simplement parce que ces autres, trop imbus de leur importance se contentent de publications à la diffusion presque confidentielle.

Des médias comme Agoravox ont donc leur place dans cette niche. Il y aura une mutation, elle se fera plus lentement qu’ailleurs mais c’est incontournable. Cela passe aussi par une autocritique de la sphère des « scientifiques ».

Le « glurgeage » – on peut le décliner ainsi, votre concept ? – s’installe encore plus facilement quand il s’agit de problème ethnique et cela empire quand il s’agit de toucher à un tabou. Les problèmes liés à la pédocriminalité en font partie. Dès que l’on aborde des sujets spécifiquement humains qui empiètent tant sur le politique que sur l’individuel, sur le factuel et l’impalpable de l’émotionnel, le lecteur cherche des repères... C’est le règne du Takayaka et du Faucon ou, à l’inverse, du compassionnel. Chacun, également, se réfère à sa propre niche, à sa propre expérience...

Ainsi, pour l’instant, l’absence de commentaires révèle, selon moi, un besoin de repères chez le lecteur. C’est aussi au chercheur de se poser des questions et de savoir pour qui il travaille.

A suivre

Merci et bien à vous


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