Commentaire de Nexuses
sur L'erreur historique des libéraux


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Nexuses 19 octobre 2008 00:12

j’ai lu l’article et j’ai eu l’impression que tu t’es un peu "lost in translation " LOL

Le libéralisme est une longue construction de l’Histoire, et un peu plus complexe que tu ne le penses. (surtout si on pretend retablir certaines vérités)

le libéralisme n’est pas anti-etatique comme tu dis, au contraire, l’histoire montre qu’il s’est toujours adossé au pouvoir politique. certains doctrinaires du liberalisme etaient eux-mêmes des hommes politiques ; entre autres Benjamin constant lui même, (que tu cites), ou encore François Guizot (que tu oublies).

et quand on parle de liberalisme, on ne peut s’empêcher de penser à Tocqueville. il nous a balancé dans la figure un monument sur "la democratie en Amerique", qu’il qualifie de "vive, active, triomphante". il a pu, en meme temps, observer la violence contre les noirs esclaves et les indiens. mais ce fait n’a nullement modifié ses jugements politiques. il se justifie a propos de l’esclavage des noirs et des indiens en ecrivant :"
« ces arguments qui touchent mon sujet n’en font pas partie intégrante ; ils se réfèrent à l’Amérique et non à la démocratie, et j’ai voulu avant tout faire le portrait de la démocratie. »
certes. il a quand même appelé son bouquin :"de la democratie en amerique". mais par un tour de passe-passe, quand il s’agit d’esclavage, il distingue l’amerique et sa democratie. 

et que dire de Locke, le père du liberalisme qui dans son traité "traité du gouvernement" annonce tranquillement :
"il y a des hommes par la loi de nature sujets à la domination absolue et au pouvoir inconditionné de leurs maîtres"

nombreux ont été les pères du liberalisme, et pas des moindres, qui ont admis l’esclavage comme un fait de la nature. et ils ont tous patogés dans une inextricable contradiction. du moins contradiction en apparence.
car il faut replacer le liberalisme dans son contexte, et il ne faut pas oublié qu’il a pointé son nez aux environs du XVIè siècle pour se developper au XVIIIè et XIXè siècle. il a commencé comme une opposition a la domination du diktat religieux, et s’est ensuite developpé contre d’autres diktats. il est surtout le fait d’une catégorie de la population lesée par les pouvoirs en place, religieux et politique ; en particulier des monarchies qui jouissaient de tous les privilièges. tandis qu’eux, bien que aisés pour certains, eduqués et instruits, n’etaient que le "tiers etat", (pour reprendre une denomination française en sachant qu’elle n’etait pas d’usage partout). il n’y a alors rien d’etonnant à ce que ces chantres de toutes les libertés admettent, dans le meme temps, l’esclavage. ou encore un Tocqueville qui braillait a qui veut bien l’entendre que le travail est une degradation de l’homme.
ils voulaient juste leur part de gateau, ils se sont attelé a faire sauter les chaînes qui les empêchaient d’y acceder. 

je citerai Jean-Claude Michéa qui dans l’Empire du moindre mal écrit :
"Le monde sans âmes du capitalisme contemporain, constitue la seule forme historique sous laquelle la doctrine libérale pouvait se réaliser dans les faits"

pour finir, si en France on ne considère que le liberalisme economique, c’est peut-être aussi parce que seule la france a fait la Révolution Française (qui etait politique), et quelques revolutions sociales (1830, 1848) par lesquelles des droits, impensable en pays anglo-saxons, ont ete acquis en fance : le droit de grève, le droit syndical, le droit du travail, l’interdiction du travail de nuit, l’interdiction du travail des enfants, reduction du temps de travail dès le 19è siècle, .etc. ........... et tous ces acquis, toutes ces revolutions en france, bien qu’ils n’aient jamais vraiment arrêté le liberalisme economique, ils l’ont, malgré tout, sacrément tempéré, limité.
................. enfin jusqu’a recemment où la casse systematique de ces droits est entreprise methodiquement.






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