Commentaire de gem
sur Infanticides en série : étrange clémence des décisions judiciaires


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gem (---.---.117.250) 18 octobre 2006 15:03

le début de l’article est bon : des faits, des chiffres, une bonne question.

Le reste n’est pas à la hauteur, c’est le moins qu’on puisse dire.

Vous traitez bien mal les deux premières explications, qui mérite mieux qu’une telle condamnation. La troisième est plus subtile (on pourrait tout aussi bien parler de « solidarité féminine »....) mais pas fausse. La quatrième au contraire tient parfaitement debout, quoi que vous en pensiez. Le peuple ne juge pas seulement le passé, il juge aussi l’avenir possible.

Et puis vous oubliez une dernière explication : celle de la punition immanente. Le violeur a pris du plaisir à son acte, il faut qu’il paye pour ça. Au contraire, à tord ou à raison on pense que l’infanticide a été rongée par le remord permanent, conservé « congélé ». A coté de ça, la prison n’est rien.

De plus, vous oublier le contexte morale qui est le notre. On « tombe » enceinte comme on tombe malade, la sécurité sociale vous assiste pendant que vous subissez l’épreuve de la grossesse, qu’on vous invite plus que fermement (et avec un budget considérable !) à éviter (contraception) voire à terminer (avortement). Le futur imaginaire oscille entre l’enfer inévitable et l’apocalypse imminente. Et, pour finir, dans l’imaginaire collectif qui se souvient des taux de mortalité infantile dépassant 50% avant 2 ans, un nourrisson n’est toujours qu’un demi-vivant, dont la survie n’est pas du tout assurée. Alors, vu la différence entre un foetus et un nourrisson, vu les malheurs qui attendent l’enfant, vu sa faible probabilité de survie... on peut être indulgent, non ?

Par ailleurs vous semblez découvrir l’eau chaude : effectivement, la mort n’est pas un préjudice pour le mort, mais pour son entourage ! C’est d’ailleurs très logique : un mort ne ressent rien et, a fortiori, ne peut pas se plaindre en justice. Par contre, son entourage subit bien une perte. Ca se traduit judiciairement par des indemnisations beaucoup plus importante pour une invalidité que pour un décès.

Un dernier détail : il est assez comique de considérer comme une punition la déclaration à l’état-civil des enfants tués. Surtout quand on sait que les enfants morts à la naissance font bénéficier les mères de quelques avantages sociaux et fiscaux...


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